7 raisons pour ne pas intervenir en Libye

Trop tardive, sans intérêt, cette intervention ne gênera pas Kadhafi et créera de nouveaux ennemis

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Libye (Crédits : Magharebia, licence Creative Commons)

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7 raisons pour ne pas intervenir en Libye

Publié le 23 mars 2011
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La résolution 1973 du Conseil de Sécurité de l’ONU a autorisé l’emploi de la force contre Kadhafi, ce qui a conduit à une intervention militaire conjointe des Etat-Unis, de la France, etc. soutenus par de nombreux pays et organisations comme l’OTAN, la Ligue Arabe, etc.. Le cessez-le-feu, proposé par le dirigeant libyen dans la foulée de l’adoption de la résolution, n’a pas ralenti ni arrêté cette intervention.

Plusieurs critiques ont été adressées aux dirigeants occidentaux qui ont promu et porté ce projet de résolution : d’abord , il n’existe pas de menace directe ou indirecte des intérêts des pays européens ou américains, il est même assez clair que l’instabilité de la Libye, petit pays producteur de pétrole, n’aurait qu’un faible impact économique mondial ou même régional.

Ensuite, Kadhafi, malgré un nombre incalculable de défauts, est à la tête d’un pays sans réelle influence locale, qui a abandonné toute implication dans le terrorisme international et a mis fin à son embryon de programme nucléaire militaire il y a des années, la situation dans ce pays ne présente donc aucun risque stratégique important. Enfin, l’impact sur les budgets des Etats impliqués dans cette intervention sera loin d’être anodin, dans un contexte où les déficits s’accumulent et s’empilent, notamment du fait d’autres opérations militaires de par le monde (Irak, Afghanistan, etc.).

Mais là n’est pas l’essentiel.

D’autres raisons moins évidentes militent contre cette intervention, nous en avons dénombré sept :

  1. cette intervention est trop tardive pour avoir un impact décisif sur les événements,
  2. n’a pas d’intérêt (même pas humanitaire) pour les libyens,
  3. n’a pas de stratégie claire de fin ou de sortie pour les Etats intervenants,
  4. créera un troisième front dans la guerre Occident vs. Islam aux yeux de la rue arabe,
  5. qui plus est dans un pays complexe et divisé,
  6. dont la destinée demeure très incertaine,
  7. et où les Etats intervenant dans cette opération n’auront qu’une certitude, celle de se créer de nouveaux ennemis.

Une intervention trop tardive, bien après qu’elle puisse avoir un effet décisif…

Les insurrections comme celles de Libye, par des forces rebelles peu organisées, dépendent largement de la perception de la puissance de l’adversaire à renverser : il n’y a pas si longtemps, autour du 10 ou 11 mars (soit une semaine avant l’adoption de la résolution), le pouvoir de Kadhafi semblait s’effriter, enregistrait défection sur défection. Sa chute ne semblait être qu’une question de jours, peut-être d’heures. Mais c’est à ce moment-là que Kadhafi parvint à contenir la ligne de front qui s’avançait vers l’ouest du pays: l’élan de la rébellion a été stoppé net, et quelques jours plus tard, il était clair que Kadhafi avait remporté une victoire décisive.

C’est précisément avant cet événement qu’une intervention aurait été utile, pour conforter les avancées et victoires des rebelles. Désormais, Kadhafi a repris le contrôle de tout le pays sauf de la petite région de Benghazi : à partir de cela, il est difficile de construire quoi que ce soit contre Kadhafi, on ne pourra que protéger un havre de paix pour les rebelles qui auront été défaits par le pouvoir libyen. Dès lors, il est déjà trop tard.

…sans intérêt pour les libyens (pas même humanitaire)…

L’argument principal de l’intervention réside dans l’idée qu’il faudrait stopper des massacres, un quasi-génocide en cours. Mais, aussi dur et brutal cela puisse sonner, une rébellion en échec dont ses membres se font tuer par son adversaire n’est pas un génocide. La situation libyenne n’est pas du tout la même que les cas de nettoyage ethnique dans les Balkans ou de génocide au Rwanda.

Il n’y a a priori pas de désastre humanitaire en cours en Libye, au sens où on l’entend habituellement (comme au Rwanda), et les affrontements ne portent pas en eux la menace de déstabiliser la région (comme ce fut le cas pour les Balkans), donc ce genre de guerre civile ne nécessite pas automatiquement une intervention extérieure pour se résoudre. Au contraire même, une intervention peut être un facteur de large déstabilisation régionale.

…sans stratégie claire de sortie…

Il est possible que cette intervention permette de changer le cours des événements à l’avantage des rebelles contre Kadhafi, mais ce qui est en revanche certain, c’est que l’intervention conduit à prendre sous son aile une rébellion tenue en échec par le pouvoir qu’elle a cherché à renverser. Les Etats-Unis et leurs alliés ont, de facto, pris en charge la responsabilité de la protection de ces rebelles, et en toute logique, cela implique que l’on arme à nouveau ceux-ci, et qu’on les aide à se sortir du pétrin dans lequel ils se trouvent.

Toute la question désormais est la suivante : vu que les Etats-Unis et leurs alliés ne peuvent repartir du jour au lendemain sans risque pour les rebelles, comment leur rendre leur autonomie, comment sortir de cette situation, selon quel calendrier? Pour le moment, aucun plan de sortie n’a été présenté, ce qui rappelle d’ailleurs tristement deux autres précédents récents : l’Afghanistan et l’Irak.

…qui créé un troisième front dans la guerre Occident vs. Islam aux yeux de la rue arabe…

Malgré les déclarations des tenants de l’intervention qui soulignent la bonne intention de ne faire que protéger les populations civiles au nom des rebelles, il faut s’attendre à ce que naisse la suspicion selon laquelle Washington et Paris cherchent à s’accaparer la révolution libyenne pour leurs propres intérêts. Au vu de la réputation notamment des Etats-Unis dans la région, c’est même presque inévitable.

Même si les puissances occidentales parviennent à ne pas aller au-delà de leurs engagements – pas d’intervention terrestre par exemple – ce qui est tout sauf certain, l’intervention sera vue comme une nouvelle preuve de l’impérialisme américain et du néocolonialisme européen. De même, le soutien officiel de la Ligue Arabe ne changera rien à cette suspicion, la rue arabe tendant à considérer les membres de celle-ci comme les larbins des américains. L’intervention libyenne, après l’Afghanistan et l’Irak, risque donc d’être vue comme la troisième étape de la croisade occidentale contre l’Islam.

…dans un pays complexe et divisé…

L’image assez floue des rebelles, vus en Occident comme des combattants de la démocratie décidés à se débarrasser d’un tyran brutal, cache une réalité plus complexe. La Libye, intrinsèquement, est un pays fragile, une entité politique artificielle créé par les puissances coloniales européennes. C’est l’Italie qui a réuni trois provinces disparates pour former ce nouveau pays : la Cyrénaïque à l’est (centrée autour des villes de Benghazi et Tobrouk), la Tripolitaine à l’ouest (centré autour de la capitale coloniale Tripoli) et le Fezzan, moins peuplé et moins grand, au sud-sud-ouest du pays.

L’essentiel à retenir est que les différentes tribus de Cyrénaïque et de la Tripolitaine n’ont pratiquement rien en commun. Les divisions entre ces deux régions ont persisté après l’indépendance du pays. Il n’est d’ailleurs pas surprenant que la révolte soit partie de Cyrénaïque, Benghazi notamment, puisque Kadhafi est issu de la Tripolitaine et a bâti son pouvoir en s’appuyant sur les tribus de l’ouest, dont est d’ailleurs issu l’essentiel de ses forces de sécurité. Il n’est pas étonnant non plus qu’à mesure où elles s’avancent vers la Tripolitaine, les forces rebelles rencontrent de plus en plus de résistance. Un pays complexe, divisé, qui a donc un avenir bien incertain.

…dont la destinée future demeure très incertaine…

Actuellement l’agenda des rebelles demeure toujours peu lisible, mais on peut recenser deux cas de figure pour le futur. Soit les rebelles de Cyrénaïque voudront préserver l’unité de la Libye, et simplement renverser le pouvoir actuel – pour parler clairement prendre une revanche sur la Tripolitaine. Soit ils voudront d’une partition du pays pour sécuriser l’indépendance de la Cyrénaïque.

Aucun de ces deux scénarios n’est certain pour le moment, ce qui ajoute une difficulté supplémentaire à une situation complexe et confuse. Ainsi, tous deux posent de très gros problèmes aux Etats-Unis et leurs alliés, et n’offrent finalement comme avenir que la certitude de se créer de nouveaux ennemis.

…et où les occidentaux n’ont qu’une certitude, celle de se créer de nouveaux ennemis.

L’administration Bush avait, rappelons-le, largement sous-estimé les divisions en Irak, entre sunnites, chiites, et kurdes, divisions qui ont très largement contribué aux difficultés américaines prévisibles dans ce pays. L’administration Obama prend exactement le même chemin dans le cas libyen : apporter un soutien aux rebelles de Cyrénaïque créera du ressentiment en Tripolitaine. Si le pays est divisé, cela deviendra même le principal grief des tribus qui auront été défaites et de tout le reste du monde musulman.

Si la Libye demeure unifiée, c’est le statut de nouveaux subordonnés que les tripolitains n’accepteront pas. Dans les deux cas, les Etats-Unis et leurs alliés auront gagné de nouveaux ennemis dans une région où ils en comptent déjà suffisamment. C’est d’autant plus impardonnable que c’est prévisible.

Les sept raisons que nous mentionnons ci-dessous peuvent clairement faire l’objet de débat et être critiquées, et d’ailleurs elles doivent l’être. Mais il est clair, et tout le monde pourra se mettre d’accord là-dessus, que nous sommes en présence de décisions et d’opérations mal pensées au départ et conçues à la hâte, par des acteurs le nez rivé sur leurs propres objectifs personnel, et qui ne proposent a priori ni stratégie de résolution du conflit, et encore moins de sortie de celui-ci.

Tout cela, et il sera facile d’être d’accord sur ce point, n’augure rien de bon.

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  • Ces raisons sont compliquées et théoriques

    Cette guerre va faire remonter la cote de popularité de notre bon président, qui en a bien besoin.

    Pour le reste, l’intendance suivra.

  • 1. Mieux vaut tard que jamais. Qui plus est, le cours (militaire!) des évènements sera probablement profondement changé (s’il ne l’est déjà).
    2. Sans intérêt pour les lybiens ? Et les habitants de Benghazi sont quoi, alors ?
    Pas comme au Rwanda ? Certainement. Je ne savais pas que la mort d’un innocent a une valeur différente, selon les motivations du criminel.
    Pas de risque de destabilisation régionale, comme dans les Balkans ? Peut-être. Et alors ? Pour une fois qu’on y va sauver des vies, sans trop d’arrière-pensées géo-stratégiques, on trouve que… justement, les dernières nous manquent! Bizarre…
    3. Ce sera percu comme un nouvel affront anti-arabe ? Certainement il y en aura qui le diront. Peu nombreux, et probablement peu écoutés.
    4. La suite est incertaine ? Bien sur! Justement, ca permet au moins d’espérer. Avec Khadafi, nul espoir n’est permis.
    5. Dans un pays complexe et divisé ? Et alors ? De nouveau, on pense plus à des abstractions (« l’unité du pays », par exemple) qu’aux hommes ?
    6. Une seule certitude: les occidentaux se créeront de nouveaux ennemis ? C’est loin d’être une certitude. C’est une hypothèse. Elle n’est pas exclue. Pour l’instant, ça n’a pas l’air d’être le cas (on a même l’impression inverse…). Et, pour l’instant, nos dirigeants ont l’air de bien manoeuvrer.

  • Je voudrais signaler que l’opposition Tripolitaine/cyrénaïque existe, mais certainement pas de manière aussi radicale que formulée dans cet article. Comment voir dans ces révoltes une simple volonté de revanche de la Cyrénaïque sur la Tripolitaine quand on a assisté à des manifestations contre le pouvoir de Khadafi à Tripoli même et que les combats font rage dans la ville de Misrata, qui s’est soulevée alors qu’elle était en pleine Tripolitaine?

  • réponse point par point en complément de la première, avec une semaine de recul:
    1) on a bien vu l’impact décisif sur les évènements: l’entrée en jeu des aviations occidentales a clairement inversé ou au mois rééquilibré le rapport de force entre pro- et anti-Khadafi

    2)l’intérêt pour les Lybiens est clairement de renverser un dictateur mégalo, mythomane et sanguinaire. On voit mal comment cela ne pourrait pas être mieux qu’avant pour les territoires « libérés » par les insurgés. De plus, les lybiens ayant clairement manifesté leur rejet de Kadhafi avant toute intervention, on ne peut reprocher à l’occident de tenter d’imposer la démocratie par la force comme en Irak ou en Afghanistan: nous répondons aux souhaits des lybiens insurgés en leur fournissant un appui militaire nécessaire à leur victoire, car nous considérons Kadhafi comme un ennemi (ce n’est pas ce que dit Sarkozy mais en pratique c’est ça), après ils se débrouillent

    3) le but étant d’éviter des massacres de civils, il y a deux possibilités de sortie:
    une chute rapide de Kadhafi, s’accompagnant nécessairement de la reddition immédiate des forces armées qui le soutiennent encore puisqu’il n’y a pas de risque d’épuration ethnique post-conflit (donc aucun avantage pour l’armée à se battre jusqu’à la mort une fois Kadhafi tombé), ou un stabilisation du front matérialisant une partition de facto de la Lybie. Dans le premiers cas les avions peuvent regagner leurs bases et les navires leurs ports, laissant la place à des aides à la reconstruction et ie, dans le second les occidentaux ne maintiendront alors plus que l’embargo sur les armes (et il y a de toute façon en permanence des navires de guerre dans la Méditerranée, pas de surcoût énorme) et une surveillance aérienne limitée à la zone tampon (qui remplacera avantageusement un exercice d’entraînement pour l’armée de l’Air si le dispositif se pérennise, donc pas de surcoût énorme non plus)

    4) ce n’est pas un front anti-islam et cela est clair pour la « rue arabe », puisque les insurgés crient Allah Akbar et que les islamistes sont de leur côté et contre Kadhafi… Al Quaïda soutient la « révolution »…

    5) la situation est complexe partout, ce n’est pas une raison pour intervenir nulle part. D’après leur déclarations, les insurgés semblent attachés à l’unité de la Lybie, et si les chefs des tribus de l’Ouest soutiennent plus volontiers Kadhafi parce qu’ils ont plus profité de sa dictature, ils ne seront pas mécontents non plus d’en être débarassé (cf. le revirement de l’armée éyptienne vis à vis de Moubarak). Il y aura bien sûr des luttes d’influence, mais il y a eu aussi des émeutes à l’Ouest avant la répression

    6) la destinée est incertaine: c’est plutôt la règle lorsque une insurrection tente de se transformer en révolution. Lorsque Louis XVI a envoyé La Fayette et De Rochambeau soutenir les Américains contre les Anglais, l’issue était aussi très incertaine. Si l’avenir est ouvert, autant essayer de le faire pencher du bon côté. De plus, vous proposez deux scénarios, ce n’est pas énorme quand on voit la situation de certains pays africains ou le bourbier afghan

    7) une chose est possible: se gagner des nouveaux amis. Si Kadhafi tombe, l’ensemble des rues tunisienne, lybienne et égyptienne seront plutôt reconnaissantes aux Occidentaux, et l’opinion à notre égard s’améliorera. Si une partition de la Lybie doit arriver, nous auront gagné un allié en divisant un ennemi en deux, donc ce serait plutôt une bonne opération.

    d’une point de vue stratégique, si l’intérêt est pauvre pour les américains, la Lybie est un pays de la Méditerranée, au portes de l’Europe. C’est donc un enjeu stratégique important pour la France et l’Italie (bcp moins pour l’Allemagne comme on a pu le voir). Le « risque » (on peut ausi voir ça comme une chance de leur montrer l’utilité de vraies réformes en faveur des libertés individuelles) est plutôt de montrer aux monarchies arabes autoritaires qui nous aident dans la lutte contre le terrorisme que nous ne les soutiendront pas contre leur population (le lâchage de Moubarak par Obama fait peur aux monarchies saoudiennes, jordaniennes et cie, ainsi qu’à Israël)

    pour finir, l’argument du pétrole agité par les complotistes ne tient pas: s’il y a un sujet sur lequel on s’entendait avec Kadhafi, c’est bien celui-là!

    • reponse avec cette foi, 2 ans de recul:

      1 l’impact a été decisif, en effet, mais pas pour  » sauver des vies « , comme on nous l’avait promis, mais pour liquider un dirigeant qui avait probablement financé la campagne electoral de sarkozy. j’espère pour ce dernier, la mème malediction que celle des templiers.

      2 imposer la democratie, tu parles !! sacré democratie 2 ans aprés, un pays ou règnent des milices islamiques et tribales, financés par les saoud, une somalie au porte de l’europe, bravo.

      3 on verra apres 20 ans de guerre civile en lybie, combien de civiles auront été massacrés. quand au cout de la guerre, il vaut bien mieux une mauvaise paix qu’une bonne guerre, d’autant plus que l’on ne sait jamais comme ca finit.

      4 banane, c’est chez kadafi, qu’il est le front anti-islam. une guerre pour mettre au puvoir a 2 heures d’avion de paris, ceux qui ont foutu par terre le world trade center. soit les dirigeant occidentaux sont des abruttis finis, soit ce sont des traitres.

      5 la situation est complexe ! ha bon, ont est bien content de l’apprendre.

      6 on peut dire aussi bien  » de la fayette et rochambeau  »
      comparer la reaction wahabit arabe du 21ième siecle, aux revolutions atlantiques du 18ième siecle. un bon conseil, retournez jouer a la coinche.

      7 kadhafi est tombé, et on ne voit pas ou sont nos nouveau alliés. au mali, peut-etre ? les frères musulmans, aussi ? comme disait enrico massias, on est tous des frères. savez-vous qu ‘enrico massias n’est jamais retourné en algerie depuis 1962 ? surement le mal de mer !

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Nicolas Tenzer est enseignant à Sciences Po Paris, non resident senior fellow au Center for European Policy Analysis (CEPA) et blogueur de politique internationale sur Tenzer Strategics. Son dernier livre Notre guerre. Le crime et l’oubli : pour une pensée stratégique, vient de sortir aux Éditions de l’Observatoire. Ce grand entretien a été publié pour la première fois dans nos colonnes le 29 janvier dernier. Nous le republions pour donner une lumière nouvelles aux déclarations du président Macron, lequel n’a « pas exclu » l’envoi de troupes ... Poursuivre la lecture

Aurélien Duchêne est consultant géopolitique et défense et chroniqueur pour la chaîne LCI, et chargé d'études pour Euro Créative. Auteur de Russie : la prochaine surprise stratégique ? (2021, rééd. Librinova, 2022), il a précocement développé l’hypothèse d’une prochaine invasion de l’Ukraine par la Russie, à une période où ce risque n’était pas encore pris au sérieux dans le débat public. Grand entretien pour Contrepoints par Loup Viallet, rédacteur en chef.

 

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