Le messianisme français

Quand les radotages de nonagénaires font de l’audience

Partager sur:
Sauvegarder cet article
Aimer cet article 0

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Le messianisme français

Publié le 12 janvier 2011
- A +

L’un est né en 1917, l’autre en 1921 : Stéphane Hessel et Edgar Morin dominent, ces jours-ci, le débat intellectuel français. Hessel, dans un opuscule de vingt pages, vendu à un million d’exemplaires, appelle à s’indigner ! Contre quoi, on ne sait pas : l’indignation en elle-même serait une vertu. Il appelle à se mobiliser, contre quoi, on ne le sait pas plus : l’important serait la mobilisation en elle-même. Mais Hessel a un parcours politique : on peut donc reconstituer l’objet de son indignation. Socialiste, écologiste, antisioniste, anti-américain, défenseur des Droits de l’homme, à condition qu’il soit de gauche, Hessel n’aime pas la société présente, capitaliste, libérale, consommatrice, hédoniste. Hessel aime la vertu, comme Robespierre : une certaine tradition française qu’il projeta naguère sur De Gaulle, puis sur François Mitterrand.

Edgar Morin est, a priori, d’une autre stature : parmi nos sociologues les plus créatifs, toute son œuvre révèle la pérennité des mythes collectifs dans les sociétés contemporaines où les stars ont remplacé les dieux. Edgar Morin s’était passionné pour la rébellion étudiante en Californie en 1967, puis célébra la version française, en mai 1968. L’échec de l’utopie a conduit Morin à en épouser une autre : l’écologisme, la planète Gaïa. Dans Le Monde, il a publié, le 8 janvier, une chronique à sa façon, élégante et complexe, intitulée « Les nuits sont enceintes » (…du lendemain) : il y déplore l’absence de créativité politique de nos leaders. Obama s’avère banal et Sarkozy, que Morin avait inspiré le temps d’un discours sur la civilisation, le déçoit plus encore. Il nous faudrait un Churchill, écrit Morin, pour sauver la planète de la pollution et la société contre la spéculation financière.

Morin, comme Hessel, attend donc le Messie, espère en un Messie mais un Messie politique, ce qui est bizarre et français. On regrettera que ces deux belles et grandes figures ne se réjouissent pas d’habiter notre époque : ils la décrient mais en quel autre temps, des hommes de 90 ans passés auraient bénéficié d’une telle santé et d’une telle audience, pour des propos aussi peu nouveaux ?

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don
incertitude égalité
4
Sauvegarder cet article

Les intellectuels ont tendance à surestimer le caractère ordonné du monde social.

Ce préjugé de surdiplômés a des conséquences pratiques, que nous expérimentons quotidiennement : nos élites politiques, administratives et universitaires, parce qu’elles surestiment leur capacité à comprendre le monde qui les entoure, tendent à faire de l’activité de gouverner un outil de transformation sociale. La planification découle d’une trop grande confiance dans la théorie, ce que relevait déjà Friedrich Hayek dans la critique qu’il adressait aux d... Poursuivre la lecture

Par Claude Robert.

Fin avril 2015, suite aux propos dithyrambiques du président François Hollande concernant un cours de mime de Djamel Debbouze auquel il avait assisté, Manuel Valls et Najat Vallaut-Belkacem déclarent envisager l’intégration de ce type d’exercice dans les programmes scolaires.

Début septembre 2021, le président Emmanuel Macron célèbre la rentrée des classes un portrait des blogueurs McFly et Carlito à la main. Pire, il le fait en même temps qu’il rendait hommage au professeur Samuel Paty, professeur disparu dan... Poursuivre la lecture

intellectuels et race
0
Sauvegarder cet article

Par Francis Richard.

Thomas Sowell[1. Thomas Sowell, économiste né en 1930 en Caroline du Nord, est noir. Ou Afro-américain, comme on dit au pays de Malcolm X. Il dispose ainsi d'une sorte de pass sanitaire, pour aller au fond d'un sujet dont nul académicien blanc ne pourrait même esquisser les contours de manière honnête, sans y perdre carrière et réputation. (Préface de Laurent Obertone)] définit les deux termes du titre de son livre, qui, comme l'écrit Laurent Obertone dans sa préface, sent bon la mort sociale :

La race [...]... Poursuivre la lecture

Voir plus d'articles