Frédéric Bastiat de A à Z

Les idées de Frédéric Bastiat sont tellement contraires à la pensée unique qu’il n’est pas étonnant qu’elles soient occultées. L’institut Coppet nous permet de les redécouvrir.

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Frédéric Bastiat de A à Z

Publié le 14 octobre 2016
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Par Francis Richard.

bastiat-de-a-a-zLes Œuvres complètes de Frédéric Bastiat représentent quelque 3 700 pages. L’Institut Coppet  les a rééditées, facilitant leur diffusion en France, où ce génie méconnu n’est pas prophète, sans doute parce que nul ne l’est dans son pays…

L’Institut Coppet a complété cette édition par un abécédaire, qui peut être consulté comme un usuel, ou être lu in extenso. C’est un travail synthétique d’une grande utilité, c’est-à-dire qui sert grandement à faire connaître les idées de Bastiat.

Cet abécédaire peut être lu in extenso parce que, comme le rappelle Benoît Malbranque dans sa préface, Frédéric Bastiat a un style d’une grande légèreté et parce qu’il a le sens de la formule.

Comme disait Etienne Boileau :

Ce qui se conçoit bien s’énonce clairement

Et les choses pour le dire viennent aisément.

Comment parler d’un abécédaire, sinon en en donnant un aperçu par quelques citations, bien choisies, subjectivement, soit parce qu’elles sont percutantes, soit parce qu’elles donnent matière à réflexion.

Dans quel ordre les mettre ces citations, sinon en cédant à la facilité de suivre l’ordre alphabétique des thèmes, dans lesquels l’Institut Coppet les a mises et regroupées.

Pourquoi, enfin, ne pas les commenter, même brièvement ?

Capital

Quand je vois le Travail s’irriter contre le Capital, il me semble voir l’inanition repousser les aliments.

Depuis l’expérience soviétique, on sait de manière probante que les anticapitalistes sont des affameurs…

Concurrence

La concurrence a pour effet de provoquer, révéler et universaliser les bonnes méthodes, et de faire sombrer les mauvaises.

La mise en pratique de la parabole du bon grain et de l’ivraie…

Enseignement

Tous les monopoles sont détestables, mais le pire de tous, c’est le monopole de l’enseignement.

L’Éducation Nationale en France ne contredit pas cette affirmation…

Importations

Le but réel de toute nation (quoi qu’elle en pense elle-même) est d’importer le plus possible et d’exporter le moins possible, comme le but de tout homme, dans ses transactions, est d’obtenir beaucoup en donnant peu.

Comme quoi la balance commerciale…

Impôts

J’appelle bon impôt celui en retour duquel le contribuable reçoit un service supérieur ou du moins équivalent à son sacrifice.

[…]

J’appelle mauvais impôt celui qui ne confère pas au contribuable un avantage égal à son sacrifice.

À ces aunes-là, il y a beaucoup de mauvais impôts et peu de bons…

Si un impôt est graduellement et indéfiniment élevé, par cela même qu’à chaque degré d’élévation il restreint un peu plus la consommation ou la matière imposable, un moment arrive nécessairement où la moindre addition à la taxe diminue la recette.

Avec sa célèbre courbe, Arthur Laffer ne disait pas autre chose à Ronald Reagan

Loi

Comment reconnaître la spoliation ? C’est bien simple. Il faut examiner si la Loi prend aux uns ce qui leur appartient pour donner aux autres ce qui ne leur appartient pas. Il faut examiner si la Loi accomplit, au profit d’un citoyen et aux dépens des autres, un acte que ce citoyen ne pourrait accomplir lui-même sans crime.

Qu’est-ce d’autre que l’État- providence ?

Monopole

Le monopole est ainsi fait qu’il frappe d’immobilisme tout ce qu’il touche.

Les exemples abondent en France et ailleurs…

Propriété

La propriété, le droit de jouir du fruit de son travail, le droit de travailler, de se développer, d’exercer ses facultés, comme on l’entend, sans que l’État intervienne autrement que par son action protectrice, c’est la liberté.

En France, que reste-t-il de la liberté ?

Richesse

Il n’y a et ne peut y avoir que deux manières d’acquérir : produire ou ravir.

En France on produit de moins en moins et on ravit de plus en plus…

Socialisme

Après avoir jugé tous les hommes sans exception capables de gouverner le pays, nous les déclarons incapables de se gouverner eux-mêmes.

C’est l’inconséquence du socialisme démocratique…

Valeur

Que j’ai pris une peine d’une heure ou d’un jour, peu importe à celui à qui j’offre mon service. Ce qu’il regarde, ce n’est pas la peine que je prends, mais celle que je lui épargne.

Il ne faut jamais perdre de vue comment se déterminent les consommateurs que nous sommes tous…

Les idées de Frédéric Bastiat sont tellement contraires à la pensée unique qu’il n’est pas étonnant qu’elles soient occultées. Étienne de La Boétie n’a-t-il pas écrit avant lui, sans plus d’effet, un Discours de la servitude volontaire ?

Puissent toutefois ces quelques extraits inciter à lire l’abécédaire, voire à plonger dans les Œuvres complètes pour découvrir les raisonnements de bon sens qui les soutiennent et qui, toujours pertinents, permettent aujourd’hui de démêler le vrai du faux, de voir ce qu’on ne voit pas.

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  • Oui, ça me semble être assez idéologique… sur les impots, sur la balance commerciale. A prendre donc avec recul (c’était il y a 200 ans, depuis les mentalités ont beaucoup évolué)
    Qui pourrait imaginer revenir à un taux de prélèvements de 10% en Europe? Impossible …

    Quand à l’éducation nationale, trop longtemps elle aussi gouvernée par l’idéologie…

    • Donnez-lui sa chance ! Vous pouvez lire de ses textes à cette adresse : http://bastiat.org/fr/cqovecqonvp.html

      Bastiat vaut la peine d’être lu. “Ce qu’on voit…” est un bon début. Ça se lit tout seul et c’est même assez drôle par moments.

      À la différence des authentiques idéologues, Bastiat n’assène pas ses préférences de façon péremptoires mais démontre et justifie chacune de ses conclusions avec des arguments accessibles au profane mais toujours extrêmement solides. Bastiat n’est pas un idéologue, il est logique.

    • 10% c’est a peu près le taux nécessaire au régalien…
      Si, en dehors du régalien, l’ Etat arrêtait de se mêler de tout et du reste…

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