Najat Vallaud-Belkacem voudrait-elle en finir avec le collège unique ?

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Najat Vallaud-Belkacem (Crédits Ségolène Royal, licence Creative Commons)

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Najat Vallaud-Belkacem voudrait-elle en finir avec le collège unique ?

Publié le 22 février 2015
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Cette semaine, pendant que les rêves révolutionnaires grecs étaient – comme prévu – douchés par une humide réalité, pendant que les craintes turbo-libérales françaises étaient drainées par le tsunami de macron-bricolages, on apprenait, étonné mais satisfait, que la ministre de l’Édulcoration Nationale abandonnait enfin l’idée de remplacer les notes par une distribution de gommettes colorées.

Eh oui : en l’espace d’un gros mois, Najat Vallaud-Belkacem aura propulsé son ministère d’une position où la suppression des notes jusqu’à la sixième était, pour ainsi dire, actée, à celle, diamétralement opposée, où il devient urgent de ne surtout rien changer à la notation telle qu’elle existe. Il faut dire qu’entre temps, le Chef de l’État a, encore une fois, fait preuve de son habituelle lucidité de boule de billard et, ayant prestement rebondi sur les événements terroristes comme sur une bande caoutchoutée du jeu au tapis vert, il a décidé que, tout compte fait, l’école devait évaluer. Exit donc, l’idée des gommettes.

Et si l’on passe sur la forme, particulièrement cavalière (et donc d’autant plus amusante) qui accompagne cette bonne nouvelle, on pourra se réjouir du fond qui permettra de ralentir enfin un peu la navrante déconstruction scolaire à laquelle s’emploient maintenant à peu près tous les ministres qui se sont succédé au poste depuis plusieurs années, à coup de réformes toutes plus néfastes et brouillonnes les unes que les autres.

Et justement, en matière de réformes brouillonnes et néfastes, on commence à peine à dresser le bilan de celle des rythmes scolaires dont le coût gonfle gentiment pour atteindre actuellement les 80 millions d’euros, à la charge des départements qui se feront un plaisir de les facturer à leurs contribuables (souriez, vous êtes taxés).

C’est dans ce contexte qu’on apprend que la ministre s’est longuement entretenue le 16 février dernier avec François Lenglet pour appuyer, en bonne soldate ministérielle, les déclarations de Manuel Valls qui voit perdurer trop de ghettos et d’apartheid social dans le pays. Et, ô surprise, au milieu de la soupe de grumeaux gluants que la socialiste nous livre habituellement, on trouve quelques étonnantes réflexions.

Tout part, bien sûr, du constat évident que Manu le Premier a raison, forcément. Et forcément, « Nous avons besoin d’une action très forte des pouvoirs publics pour casser cette ségrégation sociale et territoriale », parce que cette ségrégation n’est pas le résultat d’un choix, ni de l’État, ni des Français eux-mêmes. C’est probablement (faute d’autres explications) un hasard malheureux. Mais les hasards, ça se combat, « les Français dans leur ensemble doivent être convaincus ». Doivent. Au besoin, on utilisera une solide propagande communication.

najat vallaud belkacem scrogneugneuPropagande Communication qui devra pourtant s’accommoder d’une réalité indépassable : s’il y a de l’apartheid, il n’est pas au niveau du diplôme. Parce que bon, la ministre le rappelle, « L’école pour tous existe. Nous avons près de 90% d’une classe d’âge au baccalauréat. »

Zut. C’est confus, mais c’est Najat, que voulez-vous. Il y a des gros bouts de ghetto partout, MAIS 90% d’une classe d’âge au bac. Ce qu’il faut combattre. Les ghettos, pas le bac. Suivez, un peu.

Et pour obtenir ce résultat, deux solutions existent : l’une revient à augmenter l’intelligence et la culture moyenne du lycéen. C’est très complexe et coûteux. Alternativement, on peut baisser le niveau requis pour obtenir le diplôme. C’est assez simple et peu coûteux sur le court terme, ce qui tombe exactement dans les prérequis politiques électoraux (ça tombe bien). Sur le long terme, cela donne bien sûr des générations de têtards munis d’un papier sans valeur, bercés d’illusions, sachant à peine lire, écrire et compter mais qui restent persuadés d’avoir atteint un niveau suffisant pour la suite de leur carrière. C’est du rêve en poudre, instantané, qui gonfle avec un peu d’eau et un brassage à la petite cuillère… mais ça reste du rêve.

Rêve qui provoque, on le comprend, quelques soucis : « Le plus terrible dans tout cela, ce sont les élèves qui bataillent et obtiennent des diplômes, ont des compétences, mais qui ne trouvent pas d’emploi. »

Ah oui, ma brave dame, mais d’un autre côté, si le diplôme ne vaut rien, faut-il vraiment s’étonner que les entreprises ne se jettent pas sur des candidats dont les aptitudes à réfléchir n’ont absolument pas été démontrées ? Ici, les deux faits « bac distribué généreusement » et « faible employabilité même muni du bac » n’entrent jamais en contact l’un de l’autre dans l’argumentaire de Najat. Ça ne fait pas chbing dans sa tête, tout simplement parce qu’il y a une autre explication, plus appétissante (parce que plus socialiste) : « Les rentiers et héritiers sont toujours mieux servis que ceux qui doivent faire leurs preuves avant d’accéder à quoi que ce soit. Nous essayons de corriger cela en donnant des moyens aux établissements scolaires. »

Et ces moyens n’ont jamais diminué en 30 ans, jamais. Pourtant, les résultats sont de plus en plus mauvais. Mieux : cette distribution d’argent public dans l’éducation est supérieure à la moyenne européenne, supérieure à celle de l’Allemagne par exemple, qui obtient pourtant de bien meilleurs résultats.

dépenses publiques éducation union européenne

En fait, il n’y a pas de corrélations évidentes entre le niveau de dépenses publiques dans l’enseignement et les résultats obtenus ! Pire : ne rien dépenser ne signifie pas nécessairement qu’on n’obtient aucun résultat, et les trente dernières années ont largement prouvé que dépenser toujours plus ne permet pas d’obtenir un résultat positif. À bien y regarder, on aurait même furieusement tendance à penser le contraire. Seule conclusion opérationnelle que tire cependant notre ministricule ? Il faut plus de moyens, pardi !

parabole de l'aspirine (c) Maître Du Monde

Le pompon est cependant atteint lorsque l’entretien aborde la douloureuse question de l’ascenseur social français, tristement bloqué.

« Quand vous ne connaissez que des adultes au chômage ou des adultes ouvriers, vous ne pouvez pas rêver, spontanément, de devenir astrophysicien. »

Parce que voyez-vous, apparemment pour la socialiste, l’élève pauvre est un peu con.

Voici résumé, en une petite perlouse de Pensée Socialiste Magique™ de Najat, la vraie, l’ultime raison pour laquelle l’ascenseur social français serait resté coincé dans sa rouille entre le deuxième et le premier sous-sol : comme les enfants ne voient autour d’eux que des chômeurs ou des ouvriers, ils ne peuvent pas rêver de devenir astrophysiciens. Au passage, le fait de voir des chômeurs et des ouvriers ne les empêche toujours pas de rêver de devenir astronautes, pompiers ou joueurs de football, mais je suppose que c’est parce que ces enfants sont entourés de pompiers chômeurs, d’astronautes ouvriers et de joueurs de football astrophysiciens.

La suite, logique, est toute tracée : comme ces enfants n’ont pas autour d’eux de pompiers de joueurs de foot d’adultes qui pourraient les faire rêver, l’État omniscient, omnipotent et omnivore va leur en fournir par palettes de 12 en shrink-wrapped. Forcément, ça va marcher puisque cela n’a pas du tout été tenté pendant les trente précédentes années. Et puis, avec un diagnostic aussi pertinent, comment douter que la solution soit parfaitement calibrée pour les besoins ?

Du reste, on ne peut que s’étonner que ce soit quelqu’un qui, justement, vient de l’immigration et ne provient pas d’une famille bourgeoise qui prétende ainsi que l’ascenseur social français soit à l’arrêt : il a très bien marché pour elle et le plus amusant est qu’elle en convient par la suite sans péter un klaxibule sous le poids de ses propres contradictions. Mieux, elle démontre amplement qu’à condition de se lancer dans la politique, même en loupant l’ENA (deux fois), on peut parfaitement parvenir à décrocher la timbale. Cela suppose, bien sûr, une hontectomie très jeune qui permettra de faire avaler les plus grosses couleuvres à ses électeurs, mais la ministre établit ici par l’exemple que ses explications sociologiques sont parfaitement ineptes.

En revanche, c’est lorsqu’on lit qu’« Il faut arrêter de vouloir traiter tous les établissements scolaires de France à égalité » qu’on entrevoit, pour la première fois, une fissure dans le bel Éden que le socialisme triomphant avait réussi à bâtir dans le pays en matière d’éducation. Apparemment, l’idée même du collège unique ne fait plus l’unanimité, sinon en acte, au moins en parole. Il aura fallu trente années pour se rendre compte de l’absurdité du concept et, surtout, de son aspect néfaste.

Peut-être trente années supplémentaires suffiront-elles à passer à l’action concrète, en donnant enfin la possibilité à chaque établissement de fixer lui-même son type d’enseignement, son programme et ses objectifs ?

Seulement trente ans pour passer à l’action ? On peut rêver.

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Lire aussi sur Contrepoints : Le tableau noir de l’école française

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  • La seule chose à faire est de placer ses enfants dans le privé. Ainsi, ils devront baisser leurs budgets, fermer leurs associations (à la con), réduire les effectifs.

    La médiocrité doit être sanctionnée sans pitié. A priori beaucoup de parents font ce calcul et acceptent de se saigner pour éviter cet immense gâchis de l’educ nationale des ânes.

    Mais pire que tout, ce fameux système laïc qui, volontairement, place les parents loin de toute visibilité concernent leurs petits chérubins est :

    – mauvais, rend con, violent et socialiste.

    Le socialisme, vous n’y viendrez pas par hasard, vous finirez par vouloir du fascisme ou du communisme. Finalement, vous aurez perdu du temps, de l’argent, et votre dignité humaine.

    Mais, c’est pas grave car c’est Gratuit, c’est l’Etat qui paye ! alleluia, bon dimanche de Carême.

    AND FUCK THE STATE

    • C’est vrai que le privé c’est un enseignement au top du top qui promet aux élèves un parcours brillants, un accès au plus grandes écoles de la ripoublique!
      J’avoue ces instits sont irrécupérables, franchement je me demande pourquoi les parents qui ne veulent pas s’éloigner de leurs petits chérubins les mettent à l’école de 7h45 à 18h30, non vraiment… Mais j’avoue médiocrité rime avec ecole! Ahhhh tout est la faute de l’école, je ne comprends même pas pourquoi les parents ne manifestent pas, après tout pour leur enfants, la plus belle chose du monde, qu’est ce qu’il attendent. Moi je n’attend rien ni de l’école publique ni de l’école privée.

      • Non, les écoles publiques (certaines qui sont exclusives aux riches), sont souvent les seules à avoir le ticket d’entré !
        Le privé, c’est refuser l’Etat laïc !
        C’est assécher les budget, faire baisser les effectifs du public.

        Car il y en ras le bol de payer pour rien.

        • Vous payez pour moi 🙂
          Qd au privé, l’école, absolument pas d’accord et alors je ne mettrais pas mes enfants dans une école privée, je ne vous dirais pas qu’il faudra me passer sur le corps… Mais pas de privé.

    • L’enseignement privée français n’est pas spécialement meilleur que le public, hors zones de non-droit et établissements privés très particuliers.

      Globalement, les meilleurs établissements sont ceux, publics, des quartiers riches.

  • Quand vous dites 30 ans, c’est la réalité. Je me souviens avoir donné un cours à des étudiants de DEA scientifique et ils devaient rendre un rapport qui était pris en compte pour l’obtention de leur diplôme. DEA = bac+5. L’orthographe était à peu près équivalente à celle d’un élève de CM1 et je ne parle même pas de la syntaxe. Autant dire que la situation n’a pas sensiblement changé en trente années. Si on veut améliorer le système éducatif en France il faudra dans un premier temps recruter des personnes capables d’enseigner et non pas des ratés comme c’est le cas pour les instituteurs qui n’ont trouvé que ce métier à leur portée de faux intellectuels au cerveau étriqué … et je modère mes propos.

  • réformes néfastes et brouillonnes….c’est tout à fait ça ; autrement dit , travail baclé par les ministres qui se sont succédés ; sinon , on n’en serait pas là ; nos élus sont de mauvais zélus , et pourtant ils occupent des postes importants qu’ils ne méritent nullement ; quand à hollande , sa soi disant popularité en hausse durant le drame de CH , hé bien ma foi , il y a le retour de manivelle , puisqu’il est redescendu vite fait à 24% d’opinion favorable ; les français ont repris leurs esprits , le ps ses principaux électeurs ….quand à dilapider l’argent public , comme disait de gaulle en parlant des socialistes , c’est encore ce qu’ils savent faire le mieux…

  • le livre s’est bien vendu mais s’est très peu lu, en moyenn les lecteurs ont arrêté bien avant le premier quart du livre (stat amazon) … De là à penser qu’il a été offert en grandes quantités par les lobbies démocrates US …

  • Pendant ce temps, Hollande est toujours President.

    Il plante des arbres et s’empifre au salon de la meuh.
    Thevenoud est toujours élu, montebourg s’attaque aux miroirs, leonarda vous emmerde, les 3000 employés de la nouvelle cyber défense anti terroristes sont déployés, le fisc tisse sa toile dans votre banque, dans vos mails, dans votre PC.

    Bref, pendant ce temps où Jesus devrait nous pousser à méditer sur la bonté, l’amour, le partage, le socialisme focalise sur toutes les horreurs de l’humain.

    Décidément le socialisme n’est pas vraiment ce qu’il annonce sur le papier. La réalité cruelle et effroyable se dévoile (sans jeu de mot) un peu plus chaque jour qui passe…..

    Jusqu’à quand ?

  • bah , l’école des pauvres n’existe pas depuis très longtemps(jean jaurés ?) , elle finira par faire ses preuves et lorsque tout le monde sera a bac plus 5 , on parlera encore de l’échec scolaire en France et de la difficulté a trouver un plombier autre que polonais .

  • C’est toujours le même engrenage chez les socialistes, et cela vaut pour tout: recherche d’égalité à tout prix (et au mépris de la réalité), donc distorsion de l’égalité en droit et limitation des libertés, donc échec garanti au bout du compte (dont ils ne sont jamais responsables).
    Donc il faut une politique plus égalitaire, donc… etc etc….

  • Il y a deux catégories d’élèves: ceux qui échouent à cause de l’école et ceux qui réussissent malgré l’école.

  • Ce matin, j’ai saisi mon crâne en plastique, je l’ai regardé dans les yeux – enfin dans les orbites – et je me suis dit : il y a quelque-chose de pourri au Royaume de France. Comment ne peut-on assurer le plein emploi à ceux qui sortent de l’enseignement supérieur dans un monde toujours plus technique, complexe et concurrentiel. La nécessité d’employer des ingénieurs, des spécialistes du commerce, des juristes pour innover, se développer et vendre à l’étranger devrait créer une tension sur le marché du travail assurant le plein emploi à cette catégorie de salariés (et même une forte tension à la hausse sur les salaires – avant impôt et expatriation consécutive éventuelle).

    Or, il ne me semble pas que ce soit le cas. Inadéquation des formations ? Niveau réel insuffisant ? Sclérose des entreprises ? Toujours est-il que l’on n’a aucune chance de réduire le chômage des personnes peu qualifiées si l’on est en sous-emploi dans les catégories qualifiées.

    • Je ne comprends pas. Vous sortez d’où ce type de réflexion? Y a un truc qui s’appelle la vie, l’expérience, d’où il faudrait assurer le plein emploi et comment, tout ne tombe pas tout cuit ds le bec, que je sache, ben le travail non plus.

      • Concrètement :

        – Les entreprises de la silicon valley se sont fait taper sur les doigts pour ententes illicites pour limiter le turn-over de leurs ingénieurs. C’est un signe que l’activité est forte dans le domaine de la haute-technologie et les compétences rares. Si ce n’est pas le cas chez nous, cela signifie que l’on ne s’intéresse pas à la haute technologie – contrairement aux déclarations d’intention de nos minustres – ou que les compétences sont de toutes façons introuvables et les entreprises renoncent pour diverses raisons.

        – Le cas de l’informatique est assez particulier. Cependant comme il a été dit dans d’autres articles, le monde est tout autant en mutation qu’en crise. En toute logique cela devrait générer des tensions sur les ressources humaines pour toutes les compétences liées à la nouvelle économie – du moins si la France s’engageait dans cette voie.

        Cela dit il est important de rappeler que « rien ne tombe pas tout cuit dans le bec » comme vous le faites. Et c’est encore plus vrai dans ces domaines qui nécessitent à la fois une tête bien faite et bien pleine et surtout qu’il faut continuer à remplir en permanence – ce qui exclut même une part importante des diplômés élevés au biberon de la facilité.

      • « d’où il faudrait assurer le plein emploi »

        Nota Bene : A part dans les lubies des socialistes, le plein emploi n’est possible que si l’économie est saine et plutôt en surchauffe avec difficulté à fournir les postes demandant le plus de compétences. Les tâches « sales », pénibles ou dévalorisantes ne trouvent de toute façon pas preneur même avec un fort taux de chômage. La richesse et l’activité se redistribue de haut en bas quand ceux qui travaillent ont les moyens et le besoin de services. On sait que les « 35 heures » ont surtout profité aux magasins de bricolage et non aux prestataires de services.

  • « recruter des personnes capables d’enseigner ».
    Impossible, le recrutement ne peut que sélectionner des ignorants (Cf. académie de Créteil).
    Les étudiants capable d’évoluer dans un univers normal n’y vont pas ! Pas fou !
    Bref on a détruit un système éducatif de valeur sans espoir de le reconstruire !

    Peillon nous avait averti : l’école doit
    « arracher l’élève à tous les déterminismes, familial, ethnique, social, intellectuel ».
    Il n’avait jamais envisagé de faire apprendre à l’élève à lire, écrire et compter !
    Et Najat récupère le bébé !

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Les auteurs : Nathalie Sayac est Professeure des universités en didactique des mathématiques, directrice de l’Inspe de Normandie Rouen-Le Havre, Université de Rouen Normandie. Eric Mounier est Maitre de Conférences en didactique des mathématiques, Université Paris-Est Créteil Val de Marne (UPEC).

 

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