Du malheur de la langue française

En choisissant délibérément de faire de leur langue une composante politique de leur prestige, les élites françaises l’ont condamnée au déclin.

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Du malheur de la langue française

Publié le 20 juin 2014
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Par Stéphane Montabert

Le français décline dans le monde, c’est une certitude. Mais pourquoi ? Inspiré par un long article d’Uli Windisch sur Les Observateurs, voici mes réflexions sur les racines de ce déclin, remontant aux raisons qui ont amené le français à être promu comme langue étrangère.

Le français est une langue politique, parce que la France en a fait un outil politique depuis au moins la révolution française. Combien de langues sont touchées par la grâce d’un organisme comme l’Académie Française, organe étatique suprême et autoproclamé prétendant imposer, par sa seule existence, son autorité à tous les pratiquants de la langue ? Loin d’être honorifique, la prétention de cette institution est infinie. L’orgueil suffit à remplir ses rangs.

France éclairant le monde
« La France éclairant le Monde », Janet-Lange, 1848.


À l’Académie Française s’ajoute la Francophonie, une « ONU des pays francophones » montée par le Général de Gaulle précisément pour que la France puisse avoir la première place dans une organisation internationale, de façon indiscutable et définitive. À cette organisation appartiennent nombre d’anciennes colonies françaises mais aussi d’autres pays où le français est peu fréquemment utilisé ou non reconnu officiellement, simplement alléchés par la perspective d’une bonne tranche du gâteau payé par la métropole. Le prestige a un coût.

Citons Wikipedia sur le sujet :

Le terme a été particulièrement popularisé par Léopold Sédar Senghor. C’est dès lors dans ce sens qu’il convient de comprendre la francophonie : il s’agit plus de la conscience d’avoir en commun une langue et une culture francophones que de décisions officielles ou de données objectives. C’est une communauté d’intérêt. On y retrouve l’idée que le français serait le point commun d’une multitude de peuples différents, les fédérant dans un idéal culturel et linguistique.

Autrement dit, la francophonie est une organisation politique, le français son prétexte et sa langue officielle. Cette situation est compréhensible : il n’y a aucune « communauté d’intérêt » aisément décelable entre un Français, un Béninois et un Vietnamien et encore moins « d’idéal culturel et linguistique » partagé. Si par miracle on leur trouvait un dénominateur commun, serait-il supérieur aux racines culturelles et historiques qui unissent par exemple un Français à un Italien, pratiquent-ils des langues différentes ?

La même chose vaut pour le Québec et sa mentalité délirante de « français assiégé », où les Québecois francophones utilisent leur langue comme une arme pour infliger de multiples barrières professionnelles parfaitement artificielles à leurs concitoyens canadiens et étrangers. La francophilie forcenée de certaines élites québecoises n’est d’ailleurs pas partagée par la population. Les jeunes francophones sont défavorisés parce qu’ils ne peuvent apprendre l’anglais correctement à un jeune âge, alors que les enfants anglophones peuvent aller à l’école française et devenir parfaitement bilingues. Un sondage de 2010 illustrait que 61% des Québécois francophones souhaitaient la liberté de la langue d’enseignement pour leurs enfants !

En choisissant délibérément de faire de leur langue une composante politique de leur prestige, les élites françaises l’ont condamnée à suivre le destin de la France ; aujourd’hui l’heure est au déclin. Toutes proportions gardées, le parallèle est frappant avec la promotion du russe par les soviétiques. Imposé à tous les pays satellites de l’Union Soviétique, le russe a été définitivement associé au communisme. Résultat : la détestation du communisme a déteint sur le russe, qui ne se pratique plus guère aujourd’hui qu’au sein des minorités d’ascendance russe implantées dans les pays de l’ancien empire soviétique.

L’anglais quant à lui s’est aussi étendu en même temps que l’empire colonial britannique, mais a moins été une langue de conquête et de domination que simplement de commerce. Il doit d’ailleurs son succès actuel, non au Royaume-Uni, mais à la force politique, économique et culturelle que représentent les États-Unis, une ancienne colonie anglaise rebelle sans volonté impérialiste (n’en déplaise à ses détracteurs).

L’anglais est devenu aujourd’hui la lingua franca – quelle ironie ! – justement parce que les connotations politiques et culturelles qui y sont attachées sont extrêmement réduites, lui donnant une force utilitaire inégalée. Le communiste chinois parle anglais, l’Indien parle anglais, le Russe parle anglais, sans pour autant adhérer aveuglément à toutes les valeurs qui fondent l’Amérique, voire sans même s’y intéresser. Un Japonais n’apprend pas l’anglais pour épouser la cause des vainqueurs de la Seconde Guerre Mondiale, mais simplement pour communiquer, souvent avec d’autres nationalités qui s’expriment chacune dans cette langue étrangère – un rôle utilitaire et malgré tout primordial que les « défenseurs du français » semblent souvent faire passer au second plan.

La langue française, comme aucune autre langue, n’appartient à la moindre autorité politique ; pourtant nombre de Français, la classe politique française et beaucoup de francophones sont malheureusement persuadés du contraire. Investis d’une mission, ils cherchent à « défendre » ou à « promouvoir » la langue à travers des actions politiques sans comprendre que c’est ce qui ruine la langue française depuis des décennies. Pratiquer le français n’est pas et n’a pas à être un geste politique.

On peut d’ailleurs s’étonner du bien-fondé de cette mission. Entend-on des gens se plaindre, des mouvements politiques émerger pour défendre le tchèque, le norvégien, le swahili ? Soit ces groupes sont discrets, soit les locuteurs de ces langues ne semblent pas particulièrement préoccupés par la place de leur idiome au sein de l’humanité. Les langues sont des outils, elles fluent et refluent, et on voit mal pourquoi le français devrait faire exception. Il y a bien sûr un chagrin sincère à voir reculer la langue que l’on aime et que l’on pratique, mais quitte à la préserver, encore faut-il poser un diagnostic correct, de peur que les « remèdes » n’aggravent la désaffection à son égard.

Le meilleur service que l’on puisse rendre à la langue française selon moi est de la tenir éloignée du pouvoir et de mettre un terme à cette abominable entité qu’on nomme la « francophonie ». Que les amoureux du français pratiquent leur langue, lisent et écrivent, en fassent la promotion en la laissant en-dehors de l’arène politique, des règlements, des subventions, tant de choses qui l’ont si souvent souillée et la font encore haïr.

Cela ne suffira pas ; par une cruelle logique, le français suit le destin de la France. Il est illusoire de vouloir préserver l’un sans l’autre. Mais loin de simples opérations cosmétiques, la préservation de celui-ci implique le renouveau économique et culturel de celle-là, ce qui donne une idée de la tâche à accomplir.


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  • Tout à fait d’accord avec la thèse de l’article. Je suis d’autant plus cueilli et enthousiasmé que je me faisais la même réflexion sans trouver les mots justes 😉

    • Eh bien, je suis « Tout à fait pas d’accord avec la thèse de l’article », et ceci pour les raisons suivantes (pour être bref) :
      1. la langue française fut la langue universelle qui a succédé au latin, et cela dans tous les milieux éduqués d’Europe, et jusqu’à la domination à la fin de la première mondiale des Etats Unis d’Amérique (qui n’avaient pas le « background » des classes cultivés d’Europe, donc incapables de participer aux débats dans « la langue diplomatique »).
      2.la langue française est de structure difficile, et c’est un réel challenge pour nos camarades étrangers : j’ai participé à des projets européens -ESPRIT- où un mauvais anglais était l’unique langue de travail.
      Et je confesse que les Espagnols, Italiens, etc. n’y gagnaient pas.
      J’ajoute (pour l’ironie) que nos enfants, surtout les « chances pour la France », sont incapable de pratiquer cette langue (de seigneurs) alors que l’anglais, pardon l’américain, offre des ressources particulières sans requérir un niveau culturel (type Frédéric II) !
      Evidemment, on pourra toujours dire que le français implique un enrobage politique.

  • « Pratiquer le français n’est pas et n’a pas à être un geste politique. »

    J’aime bien rapporcher la langue à l’amitié.

    Sans langue au préalable point de partage possible. La langue est le premier socle qui nous rapproche.

    D’une certaine façon, les hommes ont déjà tranché quant à leur fraternité et leur amitié possible en « consentant » à parler la même langue, ici le français.

    Derrière une langue, il me semble qu’il y a toujours un acte politique (au sens de vie en commun). C’est une sorte de Constitution.

    Mais nous voulons tous que cette acte politique soit libre. Les hommes de l’états, eux, se sont accaparés cette richesse et l’ont affaiblie par leur vanité et leur orgueil en rendant cette amitié douteuse et peu respectable aux yeux des autres (lois liberticides, spoliations, vexations, monopôle de la violence d’état, etc.)

    La langue française n’est plus attirante parce que le comportement des Français entre eux ne force pas le respect (sauf à vouloir toucher la CMU).

  • Les jeunes francophones sont défavorisés parce qu’ils ne peuvent apprendre l’anglais correctement à un jeune âge, alors que les enfants anglophones peuvent aller à l’école française et devenir parfaitement bilingues.

    Ils peuvent, on leur enseigne le français, mais la plupart ne savent pas faire une phrase simple en français.

    Encore un échec de l’enseignement obligatoire.

    • Je ne sais pas comment ça se passe au Québec, mais en ce qui concerne la France, il est désespérant de voir un tel cinéma autour de la langue et de sa préservation quand, dans le même temps, on fabrique des analphabètes à grande échelle, qu’on massacre le français autant qu’on peut avec les djamel debbouze et cie et les « à donf » dans le dictionnaire!

      Analogie vérifiable dans 99% des cas : plus les politiques poussent dans un sens, plus la réalité les contredit! Je crois que nos décideurs devraient se mettre en tête d’en finir avec la francophonie 😉

      … Et pourquoi pas essayer d’augmenter le chômage tant qu’ils y sont! 😀

      Excellent article de M. Montabert, comme toujours.

      • Étrangement, lorsque j’étais en France les français semblaient penser que Québecois = parfaitement bilingue d’office.
        Je ne sais pas trop d’où vient cette croyance.

        Petite note, il y a un équivalent à l’académie française au Québec, OQLF. Qui s’occupe de trouver des mots 2 ans en retard sur la terre entière, pendant que son pendant anglais est déjà depuis longtemps dans la langue courante.

    • Nous avons eu en séjour linguistique une jeune anglophone de Vancouver (pas à côté du Québec) et au bout de 6 ans d’enseignement, à quinze ans, elle parlait très bien le français.

      • Evidemment, il y a des personnes bilingues au Canada anglophone!

        Mais à Toronto j’ai rencontré une poignée de personnes capables d’aligner 3 mots, alors que le français est une matière obligatoire.

        Ne rendons pas la programmation obligatoire à l’école en France!

  • interressant !

    mais qu’est ce que la révolution française vient faire la dedans ? au 18ième siècle , en europe , le français était la langue internationale par excèlence, et dans les états majors des différentes coalitions qui eurent à se battre contre la france , on parlait français parce que la plupart des élites instruites de l’époque comprenaient la langue de voltaire .

    pour moi , dans le monde moderne , le français recule parce qu’il est trop compliqué : l’anglais ou le chinois , sont des langues beaucoup plus efficasse pour qui veut acquérir une langue internationale . le français ne peut qu’interresser une élite pédante qui veut se démarquer de la masse .

    au nord vietnam , par exemple , on trouve une immense majorité qui ne parle aucune langue étrangère , une minorité ( surtout des jeunes ) qui parle anglais car ils convoitent des emplois mieux payé dans des entreprises étrangères , une infime minorité qui a des notions de russe , vestige de la guerre froide , et une infime minorité qui ont été dans des écoles française , ou leurs parents les ont envoyé car ils considéraient cela comme une marque d’excélence , un peu comme les  » classes d’allemand  » en france , quand j’était collégien …

  • Je suis totalement d’accord avec cet article ! Je vis au Québec et la mentalité d’assiégé mêlé aux lois linguistiques me font horreur. Les amoureux de la langue autour de moi sont des fanatiques religieux, comme si l’âme de la Nation incarnée dans sa langue devait être éternelle. En comparaison, les droits individuels ne valent rien aux yeux de ces barbares. Par exemple, j’entends des gens se choquer qu’à quelque part dans l’ouest de l’île de Montréal nous nous faisons saluer d’abord en anglais, comme s’il fallait faire passer des inspecteurs pour surveiller.

  • L’aspect culturel du language n’est prépondérant que pour une minorité d’intellectuels auto-proclamés. Je ne vois que de la politique dans les velléités linguistiques. Mais le pire, c’est qu’au lieu de faire la promotion de la langue, le principe est toujours d’essayer de faire chier les autres.

    Les luttes intestines (catalan-espagnol, français-flamand …) sont au final un repli sur soi, la défense du français un combat d’arrière-garde. Soyez polyglottes ou au moins bilingues et ayez au moins cette ambition pour vos enfants. Au moins ça leur ouvrira un minimum l’esprit.

    Je dirais à nos amis espagnols et belges qu’ils m’énervent profondément (notez bien que je ne prétends pas juger de la prépondérance de l’une de leurs langues) : si je dois vivre ou travailler avec eux, je veux bien apprendre les bases de leur langue natale. Mais si c’est pour être rejeté parce que je ne la maîtrise pas, j’aime autant aller voir ailleurs. Et à tous ceux qui sont fiers de ne pas savoir aligner trois mots d’anglais, je dirais qu’ils sont aussi utiles au monde que les dynosaures et devraient en toute logique suivre la même évolution.

  • Si les échanges commerciaux seuls suffisaient à promouvoir une langue, le monde entier devrait parler le hollandais depuis plusieurs siècles… Au contraire, les échanges commerciaux voudront que l’on préfère apprendre la langue étrangère de l’autre pour réussir une affaire, plutôt que de tenter d’imposer la sienne. Le commerce voudra que ce soit la langue la plus parlée par ceux avec qui on peut commercer, qui va s’imposer.

    L’anglais n’est pas moins une langue de conquête que le français. Si les USA parlent anglais aujourd’hui, c’est parce que les Anglais ont vaincu militairement les Espagnols et les Français, qui contrôlaient pourtant bien plus de territoires du nouveau monde.

    De plus, je doute que l’anglais aurait pu se maintenir comme langue internationale, sans les victoires américaines aux deux guerres mondiales et lors de la guerre froide, et sans le fait que les USA soient encore aujourd’hui la première puissance militaire. Si les USA n’ont pas annexé l’Europe, permettant aux langues régionales de se maintenir, le plan Marshall a clairement promeut artificiellement les entreprises américaines au détriment des européennes.

    Je ne pense donc pas que le déclin du français est le résultat de ce qu’en ont fait les élites françaises, mais plutôt du déclin militaire de la France et du fait qu’il n’y ait aucun autre pays francophone qui n’ait pris le relais, le destin d’une langue n’étant pas rattaché à un seul pays, mais à tous ceux qui s’expriment dans cette langue.

    Au contraire, l’action de l’Etat peut réussir à freiner l’évolution ou la disparition d’une langue, tout comme l’Etat peut maintenir des professions désuètes, mais ce n’est pas souhaitable pour autant, car si les gens trouvent de moins en moins intérêt à parler le français, ils doivent être libres de se tourner vers d’autres langues.

    • Il n’y a certes pas que les échanges commerciaux, c’est un tout, et on oublie la culture avec les rouleaux compresseurs US que sont la musique et le cinéma.

      Mais le déclin de la langue française est en grande partie imputable à nos décideur, c’est difficilement contestable : comment faire rayonner une langue quand ceux qui la parlent sombrent dans la médiocrité?

      A l’intérieur : on fait tout pour briser cette belle langue.

      A l’extérieur : on tente de parader avec une ministre de la… culture (la culture! 😀 ) qui place le Japon dans l’hémisphère sud.

      … Sérieusement, vous voulez rayonner comment avec ça? 😀

  • TOUTES les publications technologiques et scientifiques sont écrites en anglais sur la planète terre, le français est déjà dans les faits une langue archéologique, n’en déplaise aux élites gauchistes qui ont placées leur idéologie moribonde « ÜBER ALLES » depuis la fin de la dernière guerre, tout en en phagocytant non seulement l’appareil d’État mais aussi la quasi totalité des secteurs névralgiques et même d’autres, tels que la culture, associations et comités divers et variés.

  • Quand on ne sait pas de quoi l’on parle, on s’abstient d’écrire sur le sujet :

    «Combien de langues sont touchées par la grâce d’un organisme comme l’Académie Française, organe étatique suprême et autoproclamé prétendant imposer, par sa seule existence, son autorité à tous les pratiquants de la langue?»

    Réponse : La quasi-totalité des grandes langues! La plupart des langues européennes et des grandes langues du monde ont un institut, une commission, une académie ou un office dont le mandat est d’établir des normes, de définir ou de protéger la langue. L’Académie française n’a rien inventée. Elle s’est inspirée de l’Accademia della Crusca de Florence. Voici d’autres langues ayant un organisme similaire à l’académie française :

    – La Real Academia Española, et les académies de chacun des pays hispanophones de l’Amérique latine (21 académies, plus une à New York).
    – L’Académie de la langue hébraïque (une institution de l’État d’Israël)
    – L’Académie allemande pour la langue et la littérature (Deutsche Akademie für Sprache und Dichtung) et les instituts Goethe.
    – L’Académie impériale de Russie (Императорская российская академия) et, de nos jours, l’Institut de langue russe Vinogradov (Russie)
    – Les instituts Confucius de la République populaire de Chine.
    – L’Académie suédoise (Svenska Akademien)
    – L’Institut Camões (pour le portugais)
    – L’Académie polonaise des sciences et des lettres
    – L’Académie roumaine (Academia Română)
    – etc.

  • L’état n’est bon que si ne dépasse pas ses prérogatives régaliennes…

  • <>

    On s’en fout complètement de votre point de vue sur la volonté impérialiste des Etats-Unis.
    Concentrez-vous sur votre sujet et ne jetez pas des petites phrases connes par-ci par-là.

  • ouais et dans le même temps on a le bac patois breton, le bac patois occitan, Vindiou

  • L’usage international de l’anglais est en effet lié à la place prépondérante des Etats-Unis notamment économique, de plus c’est une langue relativement simple.
    Ce qui caractérise l’état de langue française n’est pas son déclin dans le monde mais son sabordage en interne.
    4 élèves sur 10 présentent de graves lacunes en français à la fin du CM2, entre acquis fragiles et insuffisants et pas de maîtrise des compétences, ce qui compromet gravement la suite de leur scolarité.
    4 futurs adultes sur 10 partent avec ce handicap dans leur vie alors que le coût d’un élève de primaire en France est plus élevé que la moyenne européenne.
    Au lieu de revenir aux fondamentaux, l’état socialiste à travers son bras armé de l’Education Nationale préfère « marquer les jeunes esprits » à la lutte contre les discriminations, homophobie, racisme et mettre en avant que la famille c’est aussi deux mamans ou deux papas…
    Pendant ce temps, la grammaire, la conjugaison, le vocabulaire qui sont les clés d’une langue se dissolvent dans une bouillie approximative relayée par les médias triomphants et ses animateurs « cool » qui ne s’embarrassent pas de syntaxe.
    Et puis les footballeurs, ne sont-ils pas nos nouveaux héros ?
    « on est des joueurs qu’on va vite avec le ballon » déclarait un membre de l’équipe de France…

    • Bravo.

      on joue match apré match. si on gagne les anglé(s), apré, si jamé pour pér pa, y a intéré a s’entréné pour la suite qué sponsoriée par le crédit lyonné

  • La langue française s’est imposée non qu’elle était la plus efficace mais parce qu’elle était celle du pays le plus puissant de l’Europe et des pays avec lesquels elle avait des relations diplomatiques et commerciales.

    Aujourd’hui elle est massacrée par la sphère médiatique qui s’emberlificote dans un baragouin approximatif et place, notamment, des « é » (accent aigu) dans projé, intéré, jamé, et autres et semble s’en faire une obligation, de même qu’en météo il pleut « entre » bretagne et normandie.

  • Dans les sociétés allemandes, vous devez parler allemand: Mercedes, BMW, Siemens, … Pour y être embauché.
    Dans les boîtes françaises: anglais…
    Les réunions internes se font en anglais dès qu’un participant est étranger… Même Suisse francophone!
    Une aberration liée à une espèce de snobisme imbécile: Moi, vous voyez, je parle anglais!
    Que dire des assemblées générales de sociétés françaises: Axa, Alcatel, Thomson, etc…, Tout en anglais!
    N’oubliez pas non plus que la première langue parlée aux Etats-Unis est l’espagnol, même par les anglophones! Pourquoi? Parce que certains américains, ne se comprennent pas entre eux en anglais… En effet, cette doit-disant langue « facile » est extrêmement difficile pour qui ne la pratique pas au quotidien: elle est faite d’idiomes locaux et particularismes qui font que j’ai assisté à une réunion dans l’Arkansas, où les trois participants principaux, l’un de Californie (du sud) l’autre de New York, l’autre de l’Arkansas, ont fait appel à un traducteur pour préciser les termes d’un contrat!!! Dès qu’ils sortaient de l’anglais véhiculaire style indo-pakistanais, ils ne se comprenaient plus!
    D’ailleurs dans tous les films et feuilletons d’Hollywood, vous voyez les dialogues passer de l’anglais à l’espagnol plusieurs fois par réalisations, comme dans la vraie vie!
    Alors arrêter ce snobisme stérile, et ce « français » bashing…
    Non le français ne régresse pas: de plus en plus de russes, américains, chinois ou anglais se mettent à l’apprentissage du français, langue « difficile », mais extrêmement précise, et langue de l’excellence.

  • Sur le sujet, il y a des décisions absurdes, comme celle d’interdire les cours en anglais dans les universités et grandes écoles françaises pour préserver notre langue.
    Du coup, un nombre important d’étudiant étrangers ne viennent pas faire leurs études en France et y apprendre notre langue, CQFPO (Ce Qu’il ne Fallait Pas Obtenir).

    • N’importe quoi. Savais tu que si les étrangers venaient dans une université/école française, c’était pour mieux apprendre le….français. Même eux disent que cette histoire de cours en anglais c’est débile. S’ils veulent apprendre l’anglais, ils peuvent simplement aller dans un pays anglophone. Non mais ce qu’il ne faut pas entendre….

      • Sais-tu qu’en sciences et ingénieries l’apprentissage de la langue est secondaire ? Comment expliques-tu qu’il n’y ait pratiquement pas d’étudiants d’origine indienne en France, alors qu’ils sont si nombreux aux EU et en GB ?

        • Ben parce que l’Inde et les EU parlent la même langue, c’est donc tout à fait normal. Je ne vois pas ce qu’il y a de spécial (et je ne vois pas en quoi ce que tu dis me contre-dit). Il se trouve que les science/ingénieries ne représentent pas toutes les universités. Et si c’est si secondaire, alors pourquoi ne pas le faire en français. Si je veux avoir des cours en anglais, ce n’est surement pas en France que je ferais ça, mais dans un pays anglo.

          • Comment quelqu’un qui  »apprend » le français peut rédiger des dissertations de sciences politiques dans cette langue (ce qui est requis même en L1 dans une université de troisième zone) ? C’est ridicule.
            J’adore l’allemand, je souhaitais aller en Allemagne pour perfectionner mon allemand, mais je n’aurais jamais eu le niveau pour y suivre tous mes cours dans ces langue. Si cela avait été allemand obligatoire, je serai allé en Angleterre et point barre. D’ailleurs si je suis à Bonn et non à Berlin, c’est pour cette raison : pas de possibilité de suivre les cours qui m’interessent en anglais à Berlin.

  • Concernant le Québec et le Canada, article complètement à coté de la plaque. Les anglo sont hyper bien traités. C’est simple, on peut très bien vivre tout le temps en anglais au Québec, sans jamais à avoir à parler français. JAMAIS ! Dans une province avec pour langue officielle le français ! Arrêtez avec votre délire du Québec bilingue. En Ontario, en CB, et dans les autres provinces, les franco sont trainés, salis, n’ont le droit à des services en français QU’EN THÉORIE, alors que quasiment aucun service ne peut être donné en français, car les services municipaux ne le connais tout simplement pas. En gros, c’est Canada unilingue, et Québec bilingue. Arrêtez vos illusions, le seul moyen de protéger (car OUI, il s’agit bien de protéger le français en Amerique du Nord) la langue, c’est le renforcement de la loi 101 (qui a été contournée sans arrêt par tout le monde), voir l’indépendance du Québec, avant que le Québec ne ressemble à la Louisiane. C’est une question d’identité, de multi-culturalisme, face au rouleau-compresseur anglophone.

    • N’importe quoi, il faut satisfaire tout un tas de conditions pour mettre ses enfants à l’école anglaise lorsqu’on est anglo. Quant à l’Ontario, la plupart des services provinciaux sont disponible en Anglais à Toronto, alorsnqsue n’es francophones y sont extrêmement minoritaires. Voilà qui prouve votre mauvaise foi. Bref.
      Quant à la défense du français, notre langue gagnerait sans doute à ce que le Québec devienne une province plus prospère, malheureusement il se dirige dans la mauvaise direction, et l’ultraprotectionnisme qui encadre l’usage de la langue dans cette province est représentative de l’ornière morale dans laquelle elle se trouve. L’état de dépendance économique du Québec vis à vis du reste du Canada est la pire chose qui puisse arriver au français, et il est directement imputable aux politiques menées par le PQ depuis sa première accession au pouvoir. Quant l’aspect identitaire, quid du catholicisme, ciment de l’identité québécoise sciemment affaibli par les socialistes qui peuplent ce même parti ?

  • Encore un excellent article sur Contrepoints. La thèse est discutable, mais voici d’excellentes bases pour réfléchir.

  • L’anglais , c’est une langue de colonialiste.c’est la langue de la city, de wall street, et du pétrodollar.qui avait envie d’apprendre a parler allemand apres- guerre ? Personne. Compte tenu des guerres et du chaos déclenché s par les us et son petit frère anglais, leur contrôle a peine caché de l’Europe, la déstabilisation des peuples, y compris la Russie, je pense que le règne de la langue anglaise se terminera dans beaucoup d’endroit ou cesseront d’exister le petrodollar, visa et mastercard….quand aux politiques français, ils portent une lourde responsabilité dans le declin de la diffusion de notre langue a l’international, notament avec des moyens investits equivalents à zéro dans la creation d’ecoles et d’accords internationaux pour l’enseignement et la diffusion de la langue de facon bilatetale.un exemple : vous etes expatrié aux pays-bas, aucune formation régionale bilingue néerlandais/ français n’existe. Tout sera en anglais. Vous aimez cette Europe anglo-américaine ?

  • Qu’est ce qu’il faut être con pour sortir des articles pareils.
    Sortez de votre morgue, la langue française n’a pas besoin de vous, comme elle n’a pas eu besoin de ses élites. Ni prétendue élite pour , ni prétendue élite contre (cela revient au même, des haineux des deux bords).
    Une langue cela s’apprivoise et se travaille. Est-ce que tous les grands, écrivains, auteurs de théâtre et poètes ont eu besoin de vous pour déclarer si leur langue était bonne ou non à dominer ?
    Ils ont fait de leur mieux avec leur talent et leur sueur, vous en êtes très loin et vous crachez dans la soupe en mêlant un aspect politique très fumeux.
    Les grands écrivains ne furent que rarement des académiciens.
    Cela n’empêche pas ces pauvre modestes du ciboulot comparé à vous (si si vous êtes très grand pour juger d’où vous êtes), qui n’ont jamais été académiciens, qu’ils s’appellent Rimbaud ou Céline, d’être étudiés dans les universités à l’autre bout du monde et d’avoir provoqué des vocations de poètes ou de romanciers,jusqu’à maintenant.

    Vous parlez d’une langue officielle, mais qu’est cette langue officielle sans ses contenus littéraires ? Pas grand chose… Il est à la portée de n’importe quelle ethnie ou tribu de se constituer une langue officielle, en formant des intellectuels à la pensée classificatrice, morte et bureaucratique comme la vôtre..
    Mais une langue de civilisation, notamment dans l’invention littéraire, poétique, moraliste et théatrâle, avec un renom mondial incontesté sur les siècles, avec son extension dans les salons et la nécessaire et juste courtoisie qu’il y a faut produire, c’est plus dur, mon cher dugenou.
    Une langue scientifique aussi qui a servi de véhicule précis et fiable. Mais qu’est-ce qu’on s’en moque de votre version officielle de la langue. Version officielle qui a même eu sa petite part de génie et d’heure de gloire, avec des gens vraiment bas du cerveau comparé à vous, Talleyrand, c’est vous dire… pas grand chose, certes, mais bien plus que le sabir anglais commercial d’aujourd’hui, qui est aussi une destruction en règle du bel anglais parlé, qu’on ne trouve même plus dans les hautes sphères aux Etats-Unis.

    Continuez à défendre le mainstream anglo-saxon, et le suicide programmé de l’anglais en tant que langue littéraire, ou qui a quelque chose à dire et échanger avec les autres , quelque chose d’indicible. Mais ne venez pas en France nous la ramener avec des conneries de cette taille.
    J’ai des dizaines d’exemples pour avoir beaucoup voyagé où l’amour de la langue française bien parlée se lisait dans les yeux des gens qui m’accueillaient dans leur pays. J’en étais moi-même étonné.

    J’ai un grand respect pour toutes les langues qui se sont élevées pour demander un effort à l’expression. Je serais assez amusé de vous entendre parler l’anglais ou l’espagnol de belle façon, comme vous vous y prenez là, à écrire un article de plein dégoût, j’ai du mal à croire que vous y arriveriez.

  • « une ancienne colonie anglaise rebelle sans volonté impérialiste »

    J’ai arrêté de lire l’article après cette phrase.

    Pas de volonté impérialiste chez les américains d’après l’auteur. C’est une blague ?

    C’est bien à partir du moment où les américains ont constitué une sorte d’empire que l’Anglais s’est répandu partout pour le commerce.

  • Ai-je bien défendu la langue française, sans vrai éditeur et sur un chemin semé d’embûches ?
    A vous de juger. Voyez mes poèmes sur le site Poetica.fr Voyez ma biographie sur Wikipedia.
    Cordialement,
    Esther Granek

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En France, le langage est un produit réglementé, et si l’on en croit les discussions actuelles autour de l’écriture inclusive, il semble appelé à l’être de plus en plus. Peut-être faudrait-il d’abord demander si toute cette réglementation est légitime.

Le langage est le véhicule de la pensée. C’est un outil, et il peut être plus ou moins bien adapté à l’état social du groupe qui le parle.

La langue a d’abord commencé par être un cri, le fruit d’une émotion vive, le plus inintelligent des signes. Mais, à mesure que la civilisatio... Poursuivre la lecture

Michel Desmurget est l’auteur notamment de La Fabrique du crétin digital, ouvrage sorti en 2019. Docteur en neurosciences et directeur de recherche à l’Inserm, il s’appuie sur ses travaux, ainsi que sur de très nombreuses études approfondies qui ont été menées à travers le monde, pour mesurer l’impact de la lecture sur l’intelligence dès le plus jeune âge, et d’autres qualités humaines essentielles qu’elle permet de développer.

Le constat est sans appel : le poids écrasant du digital, dans ce qu’il a de moins reluisant, au détriment du... Poursuivre la lecture

C’est un thème que nous avons eu l’occasion d’évoquer à de nombreuses reprises à travers de multiples articles (voir liste non exhaustive à la fin de ce texte), qui se trouve traité en tant que tel à travers ce passionnant ouvrage.

Celui des périls qui touchent la démocratie, et plus spécifiquement ici la manière dont celle-ci peut espérer être sauvée : grâce aux humanités et aux sciences sociales.

 

Démocratie et humanités

Dans sa préface, Philippe Nemo – qui est aussi le traducteur en français du dernier ouvrage du... Poursuivre la lecture

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