Zéro pointé pour les pédagogues !

La France possède un des systèmes scolaires les plus inégalitaires de l’OCDE. Et les inégalités continuent à se creuser.

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Zéro pointé pour les pédagogues !

Les points de vue exprimés dans les articles d’opinion sont strictement ceux de l'auteur et ne reflètent pas forcément ceux de la rédaction.
Publié le 24 avril 2014
- A +

Par Anton Suwalki.

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Nous avons souvent égratigné les pseudo-médecines, l’astrologie etc. Il est temps de s’intéresser à l’enseignement, où les charlatans sont très représentés et font bien souvent la loi. Et avec quels résultats !

L’enquête PISA 2012, qui permet de comparer au niveau international les acquis des élèves de 15 ans, classe les petits français au 25ème rang mondial, soit un recul de 2 places par rapport à 2009, avec notamment un recul de 16 points en compétences mathématiques par rapport à 2003. Le fait le plus marquant n’est cependant pas dans ce score moyen : la France possède un des systèmes scolaires les plus inégalitaires, et les inégalités continuent à se creuser. Malgré l’acharnement des pédagogues, la proportion des élèves très performants, généralement issus d’un milieu socio-économique favorisé, augmente (+ 4 points en compréhension de l’écrit)… mais celle des élèves « peu performants » augmente autant.

L’augmentation d’une unité de l’indice PISA de statut économique, social et culturel entraîne une augmentation du score en mathématiques de 39 points, en moyenne, dans les pays de l’OCDE, et de 57 points en France, soit l’augmentation la plus marquée de tous les pays de l’OCDE.

Les élèves issus de l’immigration sont au moins deux fois plus susceptibles de compter parmi les élèves en difficulté.

Bref, un déterminisme social effrayant, dans un pays où le mot « égalité » est au cœur de tous les discours sur l’enseignement. Refonder l’école, proclamait Vincent Peillon ? On demande à voir, mais ce qui se pointe ne laisse rien augurer de bon : tout porte à croire que nos pédagogues vont persister dans leur acharnement à faire de l’école une fabrique d’illettrés. Ne comptons donc pas trop sur une augmentation des connaissances et des capacités des élèves : il est tellement plus facile de piper le thermomètre qui permet de mesurer celles-ci.

Exemple, la dictée : voilà un bel exercice pour lequel le niveau d’exigence au BEPC a été considérablement réduit depuis le temps lointain où 5 fautes vous valaient un zéro pointé. Pour des dictées d’une centaine de mots, l’élève d’aujourd’hui doit, si on ose dire, réussir à faire 20 fautes grammaticales, ou bien 10 fautes grammaticales + 20 fautes lexicales pour avoir 0/101 ! Or, aussi incroyable que cela puisse vous paraître, il y en a qui y arrivent !

Mais cela n’est encore pas assez laxiste pour nos inspecteurs généraux qui reçoivent de généreuses primes en fonction de leurs « résultats »… Ça n’est pas une blague, je vous assure !

« Elle passe pour un enseignement de l’orthographe, mais ce n’est rien de plus aujourd’hui qu’une évaluation-sanction, déplore l’un d’eux. La dictée ne fait que certifier un niveau, sans donner aux élèves les moyens de s’améliorer. » À se demander si ce n’est pas surtout une évaluation-sanction de la faillite de leurs méthodes ! Pour cacher ces cancres que nos tartuffes ne sauraient voir, ils ont donc décrété la fin du zéro. Le postmodernisme se devait de gommer cette invention particulièrement traumatisante qui date des babyloniens.

Le barème graduel devrait permettre de marquer davantage les différences de niveau entre les élèves (sic !). Olivier Barbarant (l’inspecteur général) prend l’exemple de deux élèves de 3e à l’académie de Poitiers. À la même dictée, ils avaient eu respectivement 0/20 et 2/20 avec l’ancienne notation : deux notes équivalentes, alors que la première copie était « indéchiffrable », et la seconde seulement « lacunaire ». « Les règles de grammaire et de conjugaison, ce deuxième élève les appliquait certes de manière aléatoire, mais il en avait visiblement entendu parler. Ce n’était pas le cas du premier », explique l’inspecteur. Notées selon le nouveau barème, les copies ont reçu 2/20 et 8/20.

Pas étonnant que les cancres s’affranchissent de toute règle de grammaire et de conjugaison, étant donné que les pédagogues violent les règles élémentaires de la logique : quand on applique des règles de manière aléatoire, cela ne prouve qu’une chose, c’est qu’on ne les comprend pas ou bien qu’on s’en moque !

On voit d’ailleurs mal pourquoi de telles inepties ne devraient s’appliquer qu’à la dictée. Un élève qui en physique calcule une fréquence avec la formule de l’énergie cinétique ne mérite-t-il pas la moitié des points ? Après tout, lui aussi applique des règles, « certes de manière aléatoire », mais « il en a visiblement entendu parler », un jour où la batterie de son téléphone portable était déchargée

img contrepoints248Ceci n’est pas destiné à « marquer davantage les différences de niveau », mais à effacer des statistiques calamiteuses. Et on peut parier que cela n’aura pour effet que d’encourager les cancres à le rester, et les médiocres à ne pas s’améliorer. Un grand nombre d’élèves, en dehors des très motivés et des « décrocheurs », ajustent leurs efforts au niveau d’exigence des enseignants ? C’est d’ailleurs bien rationnel : si je me contente de la moyenne quand je pourrais mieux faire en travaillant davantage, je m’en contenterais aussi si je peux l’obtenir en travaillant moins.

On pourra certes objecter qu’il ne s’agit là que d’orthographe, et qu’il y a des nuls en orthographe qui sont bons ailleurs. Mais l’orthographe fait partie des apprentissages structurants, et d’autre part, on a le sentiment que l’on casse le thermomètre un peu partout.

Témoignage en tant que parent d’élève : à une réunion parents/ profs, je m’entretiens avec le professeur chargé de l’option SVT de Terminale S. Je m’étonne de l’excellence de la classe (16 de moyenne, et des notes qui varient entre 12 et 19). Un vrai vivier de futurs chercheurs ! Sauf que le prof m’explique la nature des exercices, et qu’à chaque étape, l’élève qui n’y arrive pas est aidé par le professeur pour accéder à l’étape suivante. Et il sera finalement noté selon des barèmes tels qu’il ne faut vraiment avoir rien compris pour avoir moins de… 13 ou 14/20 , m’avoue-t-il !

Plusieurs questions me sont venues à l’esprit. S’agit-il d’un cas isolé ou d’une pratique généralisée ? S’il s’agit d’une pratique généralisée, la notation au Bac est-elle ajustée au niveau artificiellement élevé des élèves en cours d’année ? L’élève qui a 12 est-il vraiment dupe, ou est-il simplement satisfait que ses « acquis », voisins de zéro, puissent tout de même lui rapporter 4 points supplémentaires au Bac ? Dans cette échelle de notation, où se situe l’élève moyen, et où se situe le très bon élève ? En supposant que 16 corresponde à un niveau moyen, la récompense du travail supplémentaire pour passer de moyen à bon ou très bon est dérisoire !

Comme le montrent les résultats de l’enquête PISA, la « méthode » française n’empêche certes pas les bons de rester bons, voire d’améliorer leurs résultats. Le capital culturel jouant un rôle très important, les enfants des milieux favorisés s’en sortent, quand bien même on prétend leur apprendre à lire avec des méthodes aberrantes. Leurs parents peuvent pallier les manquements du système éducatif. Mais cela va avec une proportion croissante d’élèves en grande difficulté : « cela sous-entend que le système s’est dégradé prin­ci­pa­le­ment par le bas entre 2003 et 2012 », note Éric Charbonnier, analyste de l’OCDE . La solution à ces inégalités croissantes ? Les charlatans qui portent une lourde responsabilité dans une telle évolution l’ont trouvé :

  1. Persévérer, selon le principe bien ancré dans les mœurs de cette institution qu’on ne change pas des méthodes qui ne marchent pas.
  2. Créer un leurre par le nivellement par le haut des notes, qui ne leurrera sans doute que la bureaucratie de l’Éducation Nationale.

Il ne leur restera plus qu’à supprimer la participation de la France à l’enquête PISA.

PS à mes lecteurs : Si jamais vous relevez plus de 20 fautes dans ce texte, vous pouvez m’attribuer un zéro pointé : je l’aurais bien mérité !


Sur le web.

  1.  L’épreuve comporte une dictée et un exercice de recopie : rappelons qu’il ne s’agit pas du cours élémentaire, mais du brevet, après la 3ème !
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  • En fait, moins l’école est exigeante, plus elle est inégalitaire.

    Une « bonne scolarité » doit apprendre au futur adulte au moins 80 % de ce qui lui sera utile. Autrement dit, c’est plutôt dur, mais tout élève est assez égal à l’autre, la culture familiale n’apportant au mieux que 20 %.

    Lorsque l’école se contente de vagues petites connaissances éparses et mal maitrisées, l’élève qui doit s’en contenter se retrouve adulte, l’esprit quasi vide, s’il appartient à un milieu peu cérébral. Par contre, l’enfant de famille aisée aura compensé une lacune de 75 % par un apport familial d’au moins 60 %.

    Moins l’école apprend, plus le rôle de la famille est important.

    • « En fait, moins l’école est exigeante, plus elle est inégalitaire »

      +1
      C’est exactement ça.
      Aller à l’école comme on va chez mémé c’est la fin de tout.
      Le rapport PISA n’était pas tendre non plus avec le niveau de discipline perçue dans les classes françaises, ce qui va dans ce sens.

      Enfin, il y a surement une fraction d’élèves pour qui ça peut marcher, si l’offre pédagogique était plus segmentée, chacun y trouverait son compte.

      • « si l’offre pédagogique était plus segmentée, chacun y trouverait son compte »

        + 1

        C’est l’erreur majeure actuelle de croire qu’une pédagogie (si on peut appeler cela de la pédagogie) peut convenir à tous les enfants….

        • C’est le principe même de la Pédagogie puisque chaque enfant peut être différend et visualisera et comprendra les choses à sa manière. Donc peut en cas d’échec bénéficier d’une autre méthode… Vous avez vu ça en France?

          • Les suédeois ont libéralisé totalement l’école, er se contentent, pour les élèves qui quittent le public en masse, de leur remettre un « chèque scolaire » à présenter à l’établissement de leur choix.
            Les ouvertures d’écoles se sont multipliées, grands formats lancés par d’importantes société comme Nokia ou Ikéa, minuscules écoles nées d’un petit groupe de parents, peu importe.
            Ces écoles ont une seule règle, elles ne peuvent demander pous que le chèque scolaire.
            A partir de là, elles engagent les profs qu’elles veulent, les paient comme elles veulent, et appliquent un
            programme pédagogique qu’elles sont seuls à élaborer.

            Bien entendu, les bonnes écoles construisent des annexes, les mauvaises ferment, et c’est tant mieux.

            L’Edulcoration Nationale a pratiquement disparu : iul ne reste que quelques fonctionnaires genre « sécurité et hygiène », et d’autres pour organiser un contrôle minimal de niveau tous les deux ans.

            En environ 5 ans, les batiments scolaires se sont fortement améliorés, le classement Pisa est monté en flèche, les cas de décrochage scolaire sont devenus très rares,et le contribuable paie déjà 14 % de moins pour le tout, soit un fameux magot !

            On peut dire qu’en Suède, les enfants ne sont pas les otages de socio-culs en mal de dirigisme.

    • « la France possède un des systèmes scolaires les plus inégalitaires ».
      Étonnant. Est-ce réellement le système scolaire , ou les individus ?
      En France, nous avons deux types de population très différents :
      les français de souche qui ne sont pas tous des bourgeois (où les exigences familiales sont supérieures) et les immigrés (35% et plus car la nationalité s’acquiers plus vite que la langue).
      De plus, les jeux électroniques (TV incluse) sont un obstacle à l’apprentissage de la lecture (nécessaire au développement de l’esprit).
      Troisièmement, les lacunes en orthographe des jeunes enseignants.

      @mps, j’adore votre synthèse « moins l’école est exigeante, plus elle est inégalitaire« 

      • « De plus, les jeux électroniques (TV incluse) sont un obstacle à l’apprentissage de la lecture (nécessaire au développement de l’esprit). »

        J’ai commencé à jouer aux jeux video il y a de ça…. Très longtemps. En fait dès mon plus jeune âge. Je devais avoir 3 ans par là. Bon certes, c’était pas les mêmes jeux qu’aujourd’hui, mais bon, ça ne change pas grand chose.
        J’ai appris à lire en 3 semaines. Au cours de ma scolarité en primaire, on était tous accrocs aux jeux video. Et je n’ai jamais vu un illetré. En CE1 on lisait tous parfaitement.

        Les jeux video sont toujours l’explication de tous les maux. La tuerie de Columbine aussi, c’était les jeux video, pas les armes que papa laissait à portée ou les munitions qu’un mineur pouvait acheter chez WallMart….

        Là c’est pareil. D’ailleurs, avant même de savoir lire, j’apprenais déjà à lire avec les textes de mes jeux video, et même parfois j’apprenais l’anglais grâce à ça, car beaucoup de jeux n’étaient pas traduits à l’époque. Comme quoi….

        En revanche, je vivais dans une banlieue plutot calme et aisée de Nancy. Les parents étaient des gens eux même éduqués, s’occupant de leurs enfants.

        Jeux Video 0 – Millieu social 1

        Et je rejoins donc ce que disais MPS.

        • J’ai envie de dire +1 mais…
          Le monde du Jeux-Vidéo a bien changé ces dernières années.
          La masse de joueur se contente de jeux vraiment abrutissant au contenu violant et sexiste. Les critiques l’on toujours dit mais là ça atteint un niveau sans précédent.
          Je suis incapable de jouer à un jeux vidéo moderne et mainstream, moi qui ai passé la majeur partie de ma vie à jouer.
          Le Jeu-Vidéo est entré dans l’air consumériste et en a adopté les valeurs : sexe-violence-argent-ego.
          Heureusement, il existe les jeux vidéos indépendants voire open-source (ce qui permet de se mettre à la programmation!) mais je suis bien l’un des rares à y jouer ou participer.
          Le Jeu-Vidéo sert souvent de bouc-émissaire mais j’avoue que je ne vois pas comment les jeux d’aujourd’hui (ce à quoi joue la masse) peuvent apprendre quoique ce soit.

      • Ah oui, j’oubliais un détail d’importance: j’ai appris à lire, comme mes camarades, avec la méthode syllabique…

        Pas de methode globale, mixte ou autre connerie gauchisante neo-postmoderniste ecolo. Non, juste la vieille methode syllabique. Et je subodore que 90% de la réussite se situe là.

  • Vite! il faut dépenser encore plus d’argent pour l’éducation nationale!

  • Auteur : « La France possède un des systèmes scolaires les plus inégalitaires »
    ———-
    Et ? C’est mal les inégalités ?
    http://libertarienpics.free.fr/LiberteEgaliteSoljenitsyne.jpg
    « Les hommes n’ayant pas les mêmes capacités, s’ils sont libres, ils ne seront pas égaux et s’ils sont égaux, c’est qu’ils ne sont pas libres. » Alexandre Soljenitsyne

    • Lis le texte avant de commenter et de sortir tes rengaines , on parle ici d’égalité des chances et de reproduction sociale

      Il est évident que l’école est incapable en France d’apporter un niveau correct a nos élèves si les parents ne sont pas la c’est très dur pour l’élève lambda

      • « Lis le texte avant de commenter »
        Non, les égalitaristes me soulent un max, donc dès que je lis ce genre de trucs style « méchant inégalitarisme », j’arrête de lire et je vais voir des textes ou articles plus intéressants, mon temps de lecture étant limité et incompressible.

        « on parle ici d’égalité des chances »
        J’ai une mauvaise nouvelle pour toi, mais les gens n’ont pas des chances égales et ce dès la naissance et finalement c’est tant mieux, l’uniformisation des individus étant quelque chose que je trouve beurk.

        • L’égalité dont on parle n’est pas une finalité en soi, donc pas d’égalitarisme.
          Il est ici question de l’égalité de tous d’être capable de jouir au maximum de ses droits naturels.
          L’ignorance est une prison pour l’esprit.

          • L’égalité des chances débouche toujours sur une discrimination positive, c’est inéluctable, on nage en plein ultra-néo-socialisme avec ça. Et donc ça revient à donner à Pierre en prenant forcément plus ou moins directement à Paul. C’est un droit positif (un droit à…), pas un droit naturel.

            • C’est quoi que tu prends pour être aussi excité?

              Toutes les inégalités ne sont pas bonnes, même pour un liberal. L’égalité des chances est un principe fondamental du liberalisme.
              Tu ne comprends pas ce principe je crois, car tes réponses sont à coté. Tu parles de discrimination positive, mais c’est seulement parce que tu pars du principes que « égalité des chances » veut dire mettre tous les élèves au même niveau. Ce qui est faux. C’est leur en laisser la liberté. Rien de plus. Après ils en font ce qu’ils veulent, ou ce qu’ils peuvent. On ne te parle pas de faire du favoritisme, juste de faire un système où l’école offre une éducation complète et de qualité. Parce que entre aider et faire du favoritisme, et plomber volontairement, y’a peut être un juste milieu.

              De plus, tu oublis que l’éducation est une question fondamentale pour le liberalisme. Le liberalisme ne peut tolérer une Nomenklatura. Or c’est ce que provoque ces inégalités. L’apparition d’une classe dirigeante et de serfs. Et vient la reproduction sociale. Et là forcément, ça rappel des choses…. (oui, une Etat socialiste dans toute sa splendeur)

              Le liberalisme prône l’innovation, le dynamisme, impossibles à avoir si seul une minorité est éclairée. Difficile d’imaginer la concurrence de demain dans ce contexte.
              Comme le dit mps, plus on est laxiste, plus le milieu social devient prépondérant. Il n’y a nullement besoin de faire de la discrimination positive, il faut juste relevé le niveau pour tout le monde, point barre.

  • Les objectifs des nouveaux programmes tendent justement vers les capacités évaluées par PISA, moins axées sur les contenus que sur les méthodes ( la résolution de problème par exemple). C’est une réaction aux mauvais résultats des français aux différents tests PISA.

    Votre exemple de l’option SVT en est tout à fait symptomatique : on note la démarche, on n’évalue que très peu les savoirs ( cela défend dans un monde ouvert) . Alors on ne peut pas déplorer à la fois les mauvais résultats à PISA et ces méthodes, certes très contestables : ces dernières sont une réponse aux premiers. Avec le temps, on pourra juger de leur efficacité.

    La pertinence de ces objectifs, c’est autre chose.

    Les dernières évaluations PISA 2012 portant sur la résolution de problème sont d’ailleurs plutôt encourageantes :

    – les  » résultats qui par ailleurs semblent moins liés à leur milieu socio-économique que dans d’autres pays  »
    –  » La performance des élèves français de 15 ans en résolution de problèmes se situe au dessus de la moyenne des pays de l’OCDE, avec un score de 511 points (contre 500 points, en moyenne, dans les pays de l’OCDE).
    source : http://www.oecd.org/pisa/keyfindings/pisa-2012-results-volume-v.htm

  • ne dites plus
    « Predateurs des chiottes »
    mais dite
    « Pedagogues »

  • De Gaulle au pouvoir à lancer le plan calcul.

    Les mathématiques constituent un langage « universel » sur Terre et le plus haut degré de complexité du raisonnement humain.
    Si, comme on le faisait avant, on base l’apprentissage et la compétition sur les maths, on cherche les « cerveaux » de demain. Et on s’aperçoit que les « cerveaux » sont équi-répartis dans toutes les couches sociales. Il s’agit de promotion « républicaine » par une matière qui ne souffrent pas d’évaluation subjective.
    Quand on pigeait les maths depuis l’école jusqu’au lycée, pas besoin d’habiter les beaux quartiers ou d’avoir des parents très cultivés pour réussir dans les études.
    Le revers de la médaille, c’est les pouilleux qui prenaient des places aux fils et filles de…
    Si maintenant, on baisse le niveau général et qu’on oublie les maths, alors la sélection se fait de nouveau par la classe sociale. Il faut avoir des parents qui connaissent les méandres de l’EducNat, habiter dans les beaux quartiers et baigner dans la culture littéraire…

    • D’accord, donc pour vous, la seule chose qui fait d’un individu un « cerveau » c’est un excellent matheux.

      Vous insinuez aussi que toutes les autres matières, à l’exclusion des maths, sont notées subjectivement.
      Sans argument, sans exemple ; pour faire simple : sans démonstration, votre propos vaut la limite de la fonction carré lorsque x tend vers 0.

      Et enfin, vous affirmez que baisser le niveau général et oublier revient à sélectionner par la classe sociale.

      Si, visiblement, vous avez l’air de beaucoup tenir aux maths, c’est plutôt par idéologie que par contenu.
      La démonstration avec énoncé de l’argument, énoncé de la règle, application de la règle et conclusion semble avoir été désactivé de votre mémoire vive à tout jamais.

    • abitbol : « Et on s’aperçoit que les « cerveaux » sont équi-répartis dans toutes les couches sociales. »
      —————————————-
      Euh non, ça c’est la fable colportée par les égalitaristes et répétée ad nauseam par la propagande politiquement correcte jusqu’à devenir Vérité.
      Mais la réalité montre que les « cerveaux » ne sont PAS équi-répartis selon les couches sociales, c’est un fait statistique massif et c’est incontestable, vous ne trouverez pas une seule société humaine qui puisse réfuter ce constat.

      L’intelligence a une grande composante héréditaire et ce n’est pas certainement pas dans les couches sociales basses qu’on trouve beaucoup d’intelligence, sinon, ça se saurait.

      • Minitax perd une occasion de ne rien dire.

        Si l’intelligence était héréditaire, ça se saurait et si l’intelligence était fonction du degré social, ça se saurait aussi. Je reprends une de vos expressions favorites, ce sont des arguments sortis du chapeau qu’aucune statistique ne vient confirmer.
        Si non, c’est en Suisse et aux USA qu’on trouverait le plus de « cerveaux » et la Chine, l’Inde seraient loin derrière.
        Si vous envoyez n’importe quel bouseux de Papouasie ou du fin fond du Niger et que vous lui donner la même éducation à la naissance qu’un WASP de Boston, les résultats seront très similaires statistiquement.
        D’ailleurs, en France, pays très riche où le niveau social est de 10 à 50 fois supérieur, on va bien dégringoler dans la hiérarchie mondiale parce que l’éducation périclite. Dans 20 ou 30 ans, il y aura bien plus de « cerveaux » brésiliens, ou mexicains que français.
        Les cerveaux, les foies, les reins, etc… ont les mêmes caractéristiques à la naissance dans les familles socialement élevées que celles des familles pauvres. La différence se fait avec le contenu et la méthode que vous employez pour nourrir les dits cerveaux, foies et reins.
        Statistiquement, les hommes d’aujourd’hui très adaptés à leur environnement, c’est à dire ayant une certaine forme d’intelligence (socialement élevé), choisissent leur femme, non en fonction de leur intelligence mais de leur cul (je schématise), et les 50% de leur « intelligence » se dilue vite fait dans la descendance…

  • Il y a un aspect de la Déséducation nationale qui est rarement noté: les méthodes aberrantes d’apprentissage de la lecture défavorisent les garçons par rapport aux filles. Si on classe les données par sexe, le résultat est aveuglant. C’est un véritable génocide. Lire « Sauvons les Garçons » de Jean-Louis Auduc.
    Plus généralement, si l’obstination des ‘pédagos fous’ a pour but d’abaisser -considérablement- le niveau intellectuel des nouvelles générations, eh bien c’est réussi.

    • Il n’y a pas de but precis.C’est plus un probleme de responsabilite qu’un probleme de methode.
      L’ednat sert a employer des gens, that’s it that’s all.
      Qu’ils soient nuls pour enseigner n’a pas d’importance puisque personne de cette institution n’est tenu a la moindre responsabilite au final.

      • « Il n’y a pas de but precis. »
        Effectivement, inutile de chercher dans l’EdNat de la malice là où il y a surtout de l’incompétence.

  • la mise en avant de l’égalité au lieu de la justice …

  • Tout est résumé de façon juste : l’école conduite selon des préceptes pédagogiques mis en avant par une clique pédagogisante et post soixante huitarde conduit les élèves de milieux défavorisés dans un mur inéluctable.

    Il ne manque que la partie concernant la démagogie frénétique consistant à refuser tout ce qui est coercitif, tout ce qui est associé aux sanctions et punitions, aux valeurs communes liées à l’autorité.

    Et enfin, il faut ajouter la dimension post-moderne concernant l’élève au centre de l’école, le petit dieu qui détermine lui même ce qui lui est nécessaire, dont le comportement ne saurai jamais être mis en cause, par l’école comme par ses parents…

  • Ayant suivi ma scolarité dans un Lycée de ZEP, je peux témoigner d’un fait : sur 34 élèves de ma classe, nous ne sommes que 5 à l’avoir eu du premier coup (avec mention). 25 l’on eu au rattrapage et les 4 autres ça faisait longtemps que je me souvenais même plus de leur visage.
    Soit un taux de réussite de +88% … quand on voyait le niveau de certains qui préféraient faire des battles de rap pendant les cours, ou qui essayaient de justifier qu’il fallait détruire toutes les synagogues et exterminer les gays (oui 50% de musulmans dans ma classe), franchement je me posais des questions sur la valeur de ce diplôme …
    Le pire c’était quand même l’attitude passive des professeurs, qui préféraient laisser l’obscurantisme s’installer, plutôt que de risquer des représailles physiques … Alors qu’ils sont payés pour enseigner à la base … BREF, pour comprendre l’avenir d’un pays suffit d’aller voir ce qui se passe dans les écoles. J’y retournerai bien, histoire de savoir à quoi m’attendre pour la suite.

  • J’ai partagé cet article accompagné du « commentaire » suivant :

    Un article à lire absolument, article qui présente (en partant notamment de la modification en cours du système de notation des dictées) une vraie analyse objective de la dérive inégalitaire que prend l’éducation en France, et ce encore plus lorsqu’elle s’effectue sous couvert de réformes censées diminuer ces mêmes inégalités, mais qui en fait ne sont que de la démagogie primaire et communicante (= tricherie).

    Comme Anton Suwalki le dit très bien : « cela n’aura pour effet que d’encourager les cancres à le rester, et les médiocres à ne pas s’améliorer »….

    Mais ça, cela ne semble gêner pas grand monde. Pas de levées de boucliers et encore moins de manifestations… Il est tellement plus facile de décrier (bien qu’avec sans doute un peu de raison quand même) des modifications d’organisation horaire (la réforme des rythmes scolaires) que de remettre concrètement & réellement en cause l’enseignement lui-même et tout son système de fonctionnement, ainsi que ses moyens mis en oeuvre pour asseoir son autorité (nombres d’enfants par classe, formation des enseignants, structure monolithique & lourde de son administration, désengagement de l’état et mutation des responsabilités vers les collectivités locales, méthodes d’élaboration des programmes, programmes eux-mêmes etc…)

    L’école, de nos jours, tend de plus en plus à tomber sous la coupe d’une société lobotomisée par le consumérisme irraisonné, la communication « bling bling », plutôt que d’éduquer nos enfants à faire évoluer celle-ci vers une société solide de compétences, réfléchie et indépendante d’esprit (ce qui était sensé être le label français depuis notamment la révolution de 1789 dont nous sommes si fiers)……..

    Après avoir lutté pendant des décennies & des siècles pour la liberté & l’égalité, nous nous laissons quotidiennement manipulés (et laissons nos enfants l’être) pour ne devenir (dans notre majorité) que de simple vassaux servant les intérêts de quelques uns (sans percevoir clairement qui, ce qui est bien plus pervers, alors qu’autrefois on savait qui était le roi). Et dans tout ça, l’école se fait malheureusement l’instrument de cette infamie… à la vue et au su de tout le monde !!!

  • Le gouvernement applique les principes économiques certes « de manière aléatoire », mais il en a entendu parler.

  • Les commentaires sont fermés.

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Les auteurs : Nathalie Sayac est Professeure des universités en didactique des mathématiques, directrice de l’Inspe de Normandie Rouen-Le Havre, Université de Rouen Normandie. Eric Mounier est Maitre de Conférences en didactique des mathématiques, Université Paris-Est Créteil Val de Marne (UPEC).

 

Mardi 5 décembre 2023, communiquant sur les résultats des élèves français à l’enquête internationale PISA, le ministre de l’Éducation nationale Gabriel Attal a proposé de réviser les programmes de primaire pour y adopter progress... Poursuivre la lecture

L’Éducation nationale se trompe d’objectif en favorisant la mixité sociale et la réduction des inégalités plutôt que le niveau de connaissances. En effet, la dégradation du niveau général est nuisible à tout le monde et réduit l’égalité des chances en nivelant par le bas.

Depuis la publication en avril de mon article « L’éducation nationale se trompe d’objectif », sont arrivés les résultats de la dernière enquête PISA, qui confirme la catastrophe, et le plan Attal qui tente d’y pallier.

Ce plan vient tout juste d’être annoncé, on ... Poursuivre la lecture

Si j’étais ministre de l’Éducation nationale, de surcroît un jeune ministre pouvant aspirer à devenir, un jour, président de la République, je déclarerais vouloir supprimer le ministère de l’Éducation nationale dans sa forme actuelle, et vouloir lui substituer une autre organisation qui relève le niveau des élèves français dans les comparaisons internationales, mais surtout qui permette de réduire de manière drastique les inégalités sociales en matière d’éducation. La légitimité d’une telle décision est affichée au fronton de nos bâtiments publi... Poursuivre la lecture
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