Vive la démocratie directe !

En Suisse, toutes les questions importantes sont tranchées par le peuple. Un modèle de démocratie pour la France ?

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Vive la démocratie directe !

Les points de vue exprimés dans les articles d’opinion sont strictement ceux de l'auteur et ne reflètent pas forcément ceux de la rédaction.
Publié le 29 novembre 2013
- A +

Par Pierre Chappaz, depuis la Suisse.

démocratie directe suisse

La Suisse est l’un des rares pays dans le monde (avec la Californie tout de même) à pratiquer la démocratie directe. Et ça marche !

Ici on ne délègue pas pour 5 ans les pleins pouvoirs à une majorité, qui aurait ensuite le droit de voter tout ce qu’elle veut. Toutes les questions importantes sont tranchées par le peuple, au moyen de referendums (déclenchés par 50.000 électeurs qui entendent contester une loi votée par le parlement fédéral) ou d’initiatives populaires (100.000 électeurs pour proposer une loi nouvelle).

Le seul inconvénient de la démocratie directe, c’est qu’on vote très souvent. Certains pensent d’ailleurs que le seuil du nombre d’électeurs nécessaires pour susciter une votation devrait être relevé. Ainsi les Suisses ont-ils voté deux fois cette année sur la question des rémunérations des dirigeants et chefs d’entreprise. Les gains très élevés des patrons de certains grands groupes choquent beaucoup de monde, ici comme ailleurs. Mais comment traiter cette question ? Voyons ce qu’ont décidé les citoyens de la confédération.

La question des salaires abusifs

Le week-end dernier ils ont voté non à 65% à l’initiative socialiste « 1:12 pour des salaires équitables ». Les socialistes suisses proposaient tout bonnement d’interdire aux entreprises de dépasser un facteur 12 entre le plus petit et le meilleur salaire. Pourquoi 12 ? et pas 10 ou 5 ? Parce qu’il y a 12 mois dans l’année, ce qui permet d’expliquer que personne ne devrait gagner en un mois plus que quelqu’un d’autre en un an. En comptant sur cet argument simpliste, et sur la jalousie, un sentiment humain bien répandu, le PS suisse espérait faire encore plus fort que Mélenchon. Raté, les Suisses ne veulent pas d’un nivellement égalitariste. Ils savent que cela n’améliorerait pas le niveau des bas salaires, et au contraire découragerait le travail. Ils n’ont pas non plus voulu ternir l’image pro-entreprise de la Suisse, qui attire tant de talents et d’investissements.

Il y a quelques mois, au contraire, une nette majorité des électeurs ont soutenu l’initiative Minder « contre les rémunérations abusives ». De quoi s’agissait-il ? La principale mesure proposée consistait à faire valider les rémunérations des dirigeants par l’assemblée générale des actionnaires, et non plus par un petit comité en conseil d’administration. Si un dirigeant veut une rémunération élevée, il devra désormais la justifier publiquement devant ses actionnaires, et obtenir leur accord. Une excellente idée pour lutter contre le capitalisme de connivence, c’est-à-dire la tendance de certains milieux dirigeants à se servir dans la caisse, avec la complicité de leurs collègues et amis membres des conseils d’administration.

Au lieu de la réponse égalitariste, c’est une réponse libérale à la question posée. L’auto-régulation des entreprises vaut bien mieux que l’étatisation. C’est en tout cas ce que pense la majorité des Suisses.

Démocratie directe : pourquoi pas en France ?

En France, Hollande a défrayé la chronique avec sa taxe à 75% et l’alignement de l’imposition du capital sur l’imposition du travail, présentée comme une « évidence », alors qu’il s’agit d’une absurdité. L’Hexagone a l’habitude de prendre ses décisions économiques les plus importantes sans véritable débat. Ou alors le débat a lieu après coup, dans la rue.

On se prend à rêver de démocratie directe en France… c’est sans doute la seule réforme qui permettrait de décoincer le système ! Mais comptons sur les partis politiques de tout bord pour s’y opposer. Ils n’abandonneront pas facilement le pouvoir qu’ils ont confisqué.


Sur le web.

Voir les commentaires (7)

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  • Ce serait une bonne chose oui. Peut-être ça responsabiliserait les gens qui ne seraient plus coincés entre tout attendre de l’état et râler contre à peu près tout (c’est à en finir schizo).

  • La démocratie directe ne se résume pas à faire des référendums.
    C’est de tout un système politique dont il s’agit, commençant par une centralisation minimale (ayant hélas une tendance à croître, merci au socialisme rampant et aussi en partie à cause des accords avec l’UE), suivie de l’élection à la proportionnelle, des gouvernements de concordance (c’est différent de la coalition type Allemagne), des procédures de consultation contraignantes.
    C’est décrit comme lent et ennuyeux mais ça marche mieux que d’autres modèles.
    Le politicien dans un tel système a un comportement est tout différent que dans une démocratie représentative: il tient compte à l’avance du fait que le peuple peut corriger ses décisions ou ses manques de décision.

  • A propos de democratie, je tiens à dénoncer une chose qui est arriver récemment…. Pas plus tard que hier (jeudi), ma belle mère reçoit un coup de fil au bureau! Surprise! Qui est au bout du fil?! Les RG! (enfin pardon ils ne s’appellent plus RG, mais DCRI…..)
    S’ensuit un questionnaire détaillé sur l’entreprise, leurs activité et les personnes qui y travaillent (ils sont archéologues).
    Mais pourquoi un tel interrogatoire?
    « Madame la ministre se rend à Nancy demain (Mme.Filippetti était à Maxéville pour etre précis) et nous possédons des informations nous indiquant que des personnes travaillant ici voudraient aller « au contact » (comprenez: veulent exprimer leur mécontentement en invectivant vertement la ministre = acte de barbarie, émeute, rébellion, sacrilège, blasphème, outrage à personne de rang divin) ».

    Voilà donc la démocratie française.
    Les RG appellent dans les entreprises pour menacer. Car c’était une menace, une façon d’indiquer qu’ils les écoutaient, qu’ils savent tout et qu’ils sont surveillés, tirez en les conclusions bonnes pour vous…
    Au passage on peut aussi se poser la question: comment ont ils su que de simples citoyens comptaient invectiver la ministre? Si ce n’est en utilisant un système similaire à celui de la NSA, mais diriger contre les opposants politiques sur le territoire français.
    Souriez, vous êtes filmés!

    Voilà. Je sais que ça n’a que peu à voir avec le sujet, mais je ne savais où partager ça, ce qui me semble important, dans la mesure où c’est clairement un acte de totalitarisme….

  • On en rêve !
    Mais pour retrouver notre liberté, il faudra se battre.
    Quand on lit le commentaire de Desproges 54, on se dit que la bataille sera dure.

  • Les partis politiques , y compris le dit Conseil Constitutionnel ou le dit conseil d’ Etat par ex pour ce dernier quelles sont ses dernières décisions concernant les réfugiés politiques d’ Europe centrale ? quels sont leurs arguments ? Quelle est l’ identité des personnes qui ont décidé ? voila notre démocratie .

  • ah, ce serait une bonne chose que les français puissent décider et trancher les grands sujets de sociétés
    ainsi il n’y aurait pas eu de temps perdu en immense manif contre le mariage généralisé dont notre guignol qui nous sert de président n’a pas lui même mis en pratique et vit en concubinage, dont les français supportent les dépenses .
    A u lieu de donner des leçons en Afrique ,recevons en de la suisse

  •  » De quoi s’agissait-il ? La principale mesure proposée consistait à faire valider les rémunérations des dirigeants par l’assemblée générale des actionnaires, et non plus par un petit comité en conseil d’administration. Si un dirigeant veut une rémunération élevée, il devra désormais la justifier publiquement devant ses actionnaires, et obtenir leur accord.

    Vous vous dites libertariens est vous osez soutenir une telle loi interventionniste dans l’économie privée? L’initiative MINDER est une ingérence de l’état dans l’économie privée. L’état oblige désormais aux actionnaires de déterminer eux-mêmes les rémunérations des PDG. La liberté des actionnaires de pouvoir déléguer la fixation de salaires aux conseils d’administrations est désormais interdite. En quoi l’état devrait se mêler de ça? C’est carrément une atteinte à la propriété privée et à la responsabilité individuelle des propriétaires des entreprises.

    L’initiative Minder interdit également les bonus et les primes de bienvenue. Là aussi c’est une atteinte à la liberté de disposer librement de ses propres revenus.

    De plus Thomas Minder entrepreneur d’une PME et qui est le père de cette loi est un gros faux-cul. Il s’est bien gardé de pondre une loi qui vise uniquement les entreprises cotée en bourse. La sienne n’étant pas cotée en bourse il peur si il le désire faire ce qu’il a interdit aux autres tel le versement de bonus ou de prime de bienvenue.

    De plus se dire libertarien et crier vive la démocratie direct quand on donne le droit à une majorité d’imposer des lois liberticides sur une minorité dans la sphère privée c’est se moquer des principes libéraux contre la tyrannie de la majorité. Plus une société est libre et plus les individus sont libres et responsables et plus la démocratie politique de la majorité devient inutile. Chaque individu, chaque entrepreneur, chaque propriétaire sera mieux déterminer ce qui est bon ou mauvais pour lui que l’avis d’une majorité démocratique.

     » Une excellente idée pour lutter contre le capitalisme de connivence, c’est-à-dire la tendance de certains milieux dirigeants à se servir dans la caisse, avec la complicité de leurs collègues et amis membres des conseils d’administration.  »

    Là aussi c’est totalement anti-libéral de soutenir de tel discours. L’argent d’une entreprise appartient à ses propriétaires. Qui fait quoi avec l’argent de l’entreprise sont les oignons de leurs propriétaires. C’est pas à l’état de dire qui peut en disposer et comment le dépenser. Minder est un type qui a réussi et qui ne supporte pas que d’autres réussissent mieux que lui. C’est un frustré

    Personnellement vous auriez été plus logique de soutenir également l’initiative1:12 tout aussi anti-libéral que Minder.

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