Comment éviter la crise qui vient ?

Le schéma économique utilisé par l’ensemble des gouvernants du monde entier est totalement biaisé. Comment en sortir pour éviter la crise à venir ?

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Comment éviter la crise qui vient ?

Publié le 11 mai 2013
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Le schéma économique utilisé par l’ensemble des gouvernants du monde entier est totalement biaisé. Comment en sortir pour éviter la crise à venir ?

Par Pascal Dray.

Le problème est que depuis qu’une grande majorité de nos décideurs politiques sont convertis au keynésianisme ils ont toujours affirmé des lois économiques erronées :

  1. Les crises que traverse le capitalisme sont le fruit d’une insuffisance de la demande globale.
  2. Seule une relance de cette demande globale peut éviter à l’économie d’un pays de sombrer dans une dépression et/ou récession.
  3. Seul le gouvernement est capable de pratiquer la politique budgétaire et le dosage monétaire pour atteindre cet objectif de croissance de la demande globale.
  4. La coordination des politiques économiques entre les pays d’une même zone économique peut permettre à ces pays de traverser une crise en atténuant les effets néfastes de celle-ci.

Nous le voyons, le schéma économique utilisé par l’ensemble des gouvernants du monde entier est totalement biaisé.

Revenons sur un point d’histoire. Keynes dans les années 1920 ayant perdu une fortune en Bourse a voulu en quelque sorte prendre sa revanche en tentant de bâtir une théorie qui lui permettrait de récupérer sa fortune en devenant le serviteur zélé des décideurs politiques, en leur permettant de justifier l’interventionnisme politique dans l’économie. Pour Keynes l’épargne était une fuite dans le circuit économique et constituait un frein à l’augmentation de la demande globale. Il fallait, selon lui, tout faire pour augmenter la propension à consommer. Les gouvernements pouvaient alors mettre en place une politique de relance de la demande globale en dépensant l’argent du contribuable dans les politiques de soutien à la consommation, de soutien à l’investissement. Ces politiques permettaient à ceux qui en bénéficiaient de dépenser plus et par conséquent de soutenir la croissance de l’économie.

Ne croit-on pas entendre là les partisans actuels de la mise en place de politiques de relance en Europe ? Est-il bien raisonnable de présenter les faits aussi simplement et surtout sans voir que dès le départ le raisonnement est vicié !!

En fait Keynes a tout simplement oublié que l’épargne n’était qu’un renoncement à une consommation présente et était réservée à une consommation future. Ce partage entre consommation présente et consommation future est capital car il est la base sur laquelle va se former le taux d’intérêt originaire. Si la préférence pour la consommation présente est forte  alors l’épargne est peu abondante. L’offre de fonds prêtables est faible par rapport à la demande de fonds prêtables qui n’est autre que la demande d’investissement pour l’avenir. La productivité ne va pas augmenter significativement dans ces phases où les investissements ne peuvent pas être financés. La rentabilité attendue pour les investissements sera donc élevée et par conséquent un grand nombre d’investissements ne remplissant pas ces conditions de rentabilité seront reportés.

Mais au fur et à mesure les décisions des acteurs de l’économie se modifieront et l’épargne augmentera à nouveau permettant un abaissement du taux d’intérêt originaire qui entraînera dans son sillage la réalisation d’investissements reportés précédemment, la productivité augmentera et le prix de certains biens jusque là élevé finira par baisser. Cette baisse du taux d’intérêt et cette élévation de la productivité permettront le déclenchement de cette fameuse croissance que tout le monde attend. On le voit le schéma ici est plus conforme à ce que connaissent les vrais acteurs de l’économie : les entrepreneurs, les consommateurs, les épargnants.

Les crises que nous avons traversées depuis la première guerre mondiale n’ont jamais résulté d’une insuffisance de la demande globale mais plutôt d’une manipulation de la monnaie et du crédit à des fins politiques de guerre ou de relance. Car en abaissant artificiellement le taux d’intérêt les autorités monétaires envoient de faux signaux aux investisseurs qui vont alors prendre des décisions fondées sur ces faux signaux. Une fois que ces autorités monétaires penseront que nous allons entrer dans une phase de « surchauffe », elles vont procéder à une élévation du taux d’intérêt : cela aura pour effet de révéler la fausseté des décisions prises dans la phase précédente. Les crises récentes de la Bulle internet dans les années 2000 et de la crise dite des « subprimes » relèvent de ces schémas. La crise de la dette souveraine n’est que l’aboutissement de ces politiques budgétaires et monétaires laxistes.

Rappelons-nous aussi de Keynes qui parlait de l’Or comme une « relique barbare ». Là encore c’était une erreur car pendant l’étalon Or véritable ente 1880 et 1914 l’économie se développait en adéquation avec ce partage épargne / consommation. A partir de 1914 et le passage à l’étalon de change or où seuls la livre sterling et le dollar étaient convertibles, les choses ont commencé à se compliquer et les autorités monétaires ont commencé à s’organiser afin de mettre en place le système de réserves fractionnaires à l’origine de l’effondrement actuel de l’économie mondiale.

Pour en finir définitivement avec les crises, il est impératif de revenir à des bases saines : un étalon or et une concurrence monétaire ainsi qu’un équilibre permanent des finances publiques sans recours à l’endettement et sans recours à l’inflation.

Dire qu’une solution à la crise actuelle n’existe pas relève tout simplement d’une analyse économique erronée, et prétendre que la solution de l’étalon-or n’est pas possible est tout simplement la preuve de la mauvaise foi des décideurs politiques.

Nous pouvons sortir de la crise et nous pouvons le faire par le haut en rétablissant l’étalon-or avec pour conséquence des finances publiques assainies et des acteurs économiques pouvant fonder à nouveau leurs décisions sur de vrais signaux pour leur épargne et pour leur consommation.

Alors si nous souhaitons véritablement sortir de la crise mobilisons nous pour un retour rapide à l’étalon or et pour une vraie économie de marché au service de tous !!!

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  • « Pour en finir définitivement avec les crises, il est impératif de revenir à des bases saines : un étalon or et une concurrence monétaire ainsi qu’un équilibre permanent des finances publiques sans recours à l’endettement et sans recours à l’inflation. »

    Il n’y a que les politiciens socialo-keynésiens (avec la complicité des hauts fonctionnaires et des oligarques du capitalisme de connivence) pour ne pas comprendre, ou faire semblant de ne pas comprendre, que les crises systémiques non cycliques sont conséquences de leurs politiques ineptes. C’est le même néant intellectuel qui leur fait espérer une hypothétique croissance pour nous sortir de l’abîme où ils nous entrainent, caractérisé par le chômage structurel et la pauvreté dont ils sont, en dernière analyse, les principaux responsables, quand ils ne sont pas les heureux bénéficiaires du malheur qu’ils provoquent pour autrui.

    La solution évoquée plus haut mériterait d’être développée par une analyse plus fine des moyens à mettre en oeuvre, de leurs conséquences attendues, des règles et outils de contrôle et de régulation nécessaires, notamment le statut spécifique des banques émettrices, la création d’un marché des monnaies régulé, ou encore l’interdiction de toute dette publique. Toutefois, on voit mal l’utilité d’un étalon-or (qu’on suppose aux mains de la puissance publique) si la concurrence monétaire devient la règle sur le territoire. En régime de concurrence monétaire, chaque banque émettrice doit décider d’instaurer ou non un étalon pour sa monnaie, de fonctionner avec des réserves fractionnaires et de déterminer leur niveau. Au final, c’est au marché (donc à nous tous, le plus démocratiquement possible, par nos choix d’usage monétaire et d’épargne) d’assurer la régulation et l’arbitrage entre ces diverses options concurrentes.

  • Entièrement d’accord avec ce papier plein de bon sens. Les manipulations monétaires nous entraînent à la catastrophe et les dirigeants n’invoquent Keynes que pour justifier une politique de la facilité, notamment, mais pas seulement, aux États-Unis.

    On reviendra à l’étalon-or, ne se fût-ce que parce qu’on ne peut produire de l’or à volonté. Épargne, Investissement et Consommation retrouveront alors leurs vraies place.

    Faudra-t-il une catastrophe pour en arriver là ? Je crains que oui, tant nos dirigeants sont lâches.

  • tout à fait, pas forcément en supprimant les monnaies étatiques, à mon avis il suffirait d’autoriser l’utilisation de monnaies libres adossées à l’or et l’argent pour que petit à petit les citoyens, commerçants, banques délaissent les monnaies étatiques.

    • Autoriser l’utilisation de monnaies concurrentes adossées ou non à un bien physique revient à supprimer le monopole monétaire étatique. Si le monopole saute, on rentre en régime de concurrence monétaire.

      Allons plus loin : chaque banque devrait avoir l’obligation d’émettre sa propre monnaie. Dans cette hypothèse, les banques seraient individuellement responsables de la garantie et de la valorisation des dépôts de leurs clients, sans risquer de mettre en danger le reste de l’économie. En cas de création monétaire inconsidérée par une banque, la valeur de ses engagements (titres, dépôts) chuterait rapidement et ses clients et créanciers iraient voir ailleurs. Cette banque serait alors contrainte de détruire la monnaie excédentaire pour rétablir ses équilibres comptables.

      Ce qui caractérise le monopole monétaire, c’est l’irresponsabilité des intervenants, y compris l’Etat ou la banque centrale, qui savent qu’ils peuvent toujours diluer leur propre risque sur l’ensemble de la population victime du monopole. Partager la même monnaie, même avec l’étalon-or, nous contraint à être solidaire des bêtises des autres, que nous le voulions ou non. On le voit, ce n’est pas l’étalon-or qu’il convient d’imposer à nouveau mais bien la solidarité monétaire forcée qu’il est nécessaire de supprimer en instaurant la concurrence monétaire.

  • Excellent article.

    Je trouve cependant qu’il y manque une explication plus détaillée du mécanisme investissement / consommation.

    En effet, comme expliqué, l’investissement est une consommation différée. Sans intervention de l’état ou de Banques Centrales, cela s’arbitre grâce aux taux d’intérêt. Plus ils sont élevés, moins on investit. Mais ce n’est pas tout : Plus important encore, il y a un tri qui est fait entre les investissements : Plus les taux sont élevés, plus les investissements sont productifs (ou jugés l’être), car on n’investit que dans des projets considérés sûrs et à forte valeur ajoutée. Et vice versa.
    Cela implique qu’en période calme où l’argent est épargné massivement, les taux baissent, et les investissements sont parfois moins judicieux ou plus audacieux. Tous les investissements de qualité vont alors donner leur plein potentiel, mais seulement des années plus tard, parfois des décennies.
    A l’inverse, lorsque les taux grimpent, le ménage est fait. Les gens consomment, et récompensent, par cette consommation, les bons investissements d’antan, alors que les mauvais ne trouvant ni débouchés ni financement à bon marché, forcent les investisseurs à changer de stratégie.
    Ce mouvement est donc extrêmement sain et participe d’ailleurs à ce que Shumpeter a nommé la destruction créatrice.
    Il est en revanche dévastateur lorsque l’état, ayant faussé la donne (donc l’information sur la rentabilité), a créé les conditions de bulles enflant artificiellement et qui, en explosant, laissent beaucoup de monde sur le tapis…

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