Camarade libéral ?

Vous avez décidé de combattre le collectivisme, ou du moins ses idées. Mais sur quel terrain allez-vous engager la bataille ? Attention aux mines !

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Camarade libéral ?

Publié le 11 avril 2013
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Vous avez décidé de combattre le collectivisme, ou du moins ses idées. Mais sur quel terrain allez-vous engager la bataille ? Attention aux mines !

Par Pascal Avot.

 

Comme nous sommes entre connaisseurs, grillons les petites gares.

Selon les théories, le libéralisme apparaît à la surface de la planète Terre dès la Grèce antique, ou dans l’élan des Lumières. Peu importe, car l’essentiel est ici : le libéralisme est né avant le communisme  dont on ne saisit les premières traces que chez Babeuf, et dont la gestation va crescendo tout au long du XIXe siècle, jusqu’à la pyrotechnie russe de 1917.

La logique voudrait donc que le libéralisme se sente naturellement lui-même hors du champ de réflexion collectiviste, qu’il ne s’y aventure que pour mener des assauts ou se documenter sur l’adversaire, sans l’imiter.

Or sans en avoir conscience, le libéral peut singer le collectiviste.

 

Mieux que le sabre-laser : le matérialisme dialectique

Dans notre lutte contre l’idéologie, nous autres libéraux disposons d’un armement d’élite : fusils de précision Hayek, radars Bastiat, avions de chasse Revel, porte-avions Aron.

Du fiable, du sérieux, ça ne s’enraye jamais et ça dégomme des fans de Bayrou par troupeaux entiers. Mais le communiste ne se laisse pas faire. Il a confiance en ses chances. En effet, il est équipé en série d’une arme prodigieuse : le matérialisme dialectique (diamat pour les intimes). Qu’est-ce ? La structure de la pensée marxiste-léniniste, inchangée depuis un siècle et demi. Elle consiste en un détournement de Hegel par Marx et de Marx par Lénine. Comment ça marche ? Simple comme bonjour : le matérialisme dialectique part du principe que tout ce qui existe, les atomes, les planètes, les concepts, les sentiments, est régi par une seule et unique loi.

Comment la résumer ? Plongeons dans un crâne de stalinien.

1. Tout est contradiction et toute contradiction est conflit. Les objets, les individus, les pensées, n’ont pas de définitions propres : on ne peut les envisager que dans la relation d’opposition qu’ils entretiennent avec leurs contraires. Ainsi, on ne peut définir le bourgeois que par rapport au prolétaire et inversement, et le rapport qui les lie est obligatoirement agressif : chacun veut prendre l’ascendant sur l’autre. Les galaxies et les microbes, et jusqu’à vos fantasmes, fonctionnent sur ce schéma.

2. L’opposition entre les contraires est une tension, laquelle ne peut évoluer que vers la radicalisation. « L’aggravation des contradictions » – expression chérie des marxistes – permet au monde de se trouver un sens et d’évoluer. Plus le bourgeois et le prolétaire se haïssent, plus leur face à face est utile, fertile, prometteur.

3. Lorsque cette haine atteint son climax, elle explose et crée un nouveau monde. Le marxiste parle alors de « saut qualitatif ». C’est la définition de la révolution telle que la rêvent les porteurs de t-shirts du Che : la tension entre les contraires, une fois en ébullition, provoque une explosion générale, laquelle accouche d’une situation inédite

4. Dans cette situation nouvelle, ce qui relève du passé est obsolète, encombrant, parasite. Vous, par exemple.

 

Le muscle idéologique

Proposition / contre-proposition / tension / déflagration / nouveau monde (lequel nouveau monde est une nouvelle proposition, laquelle appelle nécessairement une contre-proposition, etc) : c’est à travers cette progression en cinq étapes que le communiste voit le monde, le vivant, l’humain et l’Histoire. L’univers et les bactéries n’existent qu’à travers ce process sans fin, par et pour lui. Rien n’est fixe, tout est mouvement, rien n’est vrai, tout est évolution, rien n’est moral, tout est progrès, et il faut que ça se tende, que ça explose, que ça se renouvelle en permanence. Ce véhicule n’a pas de freins. Au milieu de ce bouillonnement se joue le conflit fondamental : le combat à mort entre les puissants et les misérables, a.k.a. la lutte des classes.

Attention. Le communiste ne se contente pas d’observer les êtres, les choses et les idées à travers ce prisme. Il pense ainsi et il vit ce qu’il pense. Il a tendance à chercher la contradiction, à détecter la tension, à l’encourager. Le diamat n’est pas seulement une paire de lunettes déformantes qui fait voir des conflits partout, c’est également une drogue qui donne envie d’aggraver ces conflits afin de provoquer, de manière mécanique, des explosions. Le diamat ne pense pas à votre place, mais il sculpte votre pensée, il la guide, la met en perspective. L’effet produit est à la fois rassurant, enivrant, et permet de tenir tête à nombre d’adversaires.

 

Existe en plusieurs couleurs

Cette machinerie mentale fait du communiste un militant politique très particulier, unique en son genre dans le paysage français.

Le matérialisme dialectique vous change un homme. L’encarté du FN peut être empli de ressentiments, d’errances conceptuelles, de peurs justifiées et de slogans infirmes mais le fonctionnement général de son cerveau reste banal. Il n’y a pas de reformatage complet du fonctionnement neuronal chez le frontiste comme chez le communiste français. Entendons-nous bien : mon propos n’est pas que le FN rend moins bête que le PCF, mais que le diamat réorganise entièrement le cerveau qu’il contamine, alors que le lepénisme se contente de le manipuler. En d’autres termes : le communiste n’a pas besoin d’un leader fort car il a une grande théorie. Chaque communiste est un Lénine, car le diamat permet de penser exactement comme Lénine sans même avoir à le lire.

La mentalité politique d’un lepéniste est beaucoup moins ordonnée, carrée, solide, pugnace, coriace que celle d’un trotskiste. Et ce caractère blindé, métallique, du communisme déteint sur le socialisme son allié. Allez donc sur ina.fr regarder les vidéos de Rocard à la fin des années 1960 et dans les années 1970 : il n’a que la « rupture avec le capitalisme » à la bouche. De même pour Mitterrand, qui harangue la foule en affirmant que « celui qui n’est pas prêt à rompre avec le capitalisme, celui-là n’a pas sa place au Parti socialiste » (ovation monstre).

À l’époque, idéologiquement parlant, Rocard et Mitterrand ne sont pas si différents d’un Mélenchon aujourd’hui. Une part non négligeable du socialisme français parle couramment le diamat. Tous les anciens trotskistes du gouvernement le connaissent par cœur. Nombre de journalistes également, Edwy Plenel le premier.

 

Vous jouez à domicile, ou à l’extérieur ?

Que le diamat déteigne sur le PS, soit, on s’y attendait. Sur le centre ? Bien sûr, puisque le centre refuse d’être à droite. Sur la droite ? Oui, car le post-gaullisme est un recyclage patriote de concepts mitterrandiens. À l’extrême droite ? Sans aucun doute : les diatribes contre la finance en font foi.

Mais sur le libéralisme ? Quand même pas ! Pas nous ! Voire.

Que veut le marxisme ? Il veut jouer à domicile : il entend que le libéralisme soit le contraire du marxisme. Pourquoi ? Parce que cela permettra au diamat de créer un conflit contradictoire, symétrique. Donc d’engager la bataille sur le terrain même du diamat – et non en terrain libéral ou neutre. Le marxiste fait son possible pour que son pré carré personnel, intime, constitue le champ de bataille. Un communiste, un socialiste hardcore vous proposent de jouer sur leur territoire traditionnel, le seul qu’ils connaissent, le seul où ils puissent vaincre : celui de la contradiction, de la tension, du choc des extrêmes. C’est pour eux la meilleure chance de vous terrasser ; et c’est un progrès objectif, presque un devoir sacré puisqu’à travers ce minuscule choc frontal marxisme-libéralisme se jouent le déroulement, la fluidité du diamat et de la lutte des classes. Chaque discussion de bistro entre un libéral et un communiste participe au grand Tout révolutionnaire.

Où le bât blesse, c’est que, nous l’avons vu, le libéralisme est antérieur au communisme et ne peut donc en aucun cas être son contraire : le communisme n’entre pas en compte dans la définition première du libéralisme. De même, le marxisme, le communisme, le socialisme hardcore ne sont pas des contraires du libéralisme pour la bonne raison qu’ils ont leur cohérence propre. Le libéralisme n’a pas de diamat. Mais le collectiviste a besoin qu’il y ait contradiction : il la crée donc artificiellement. Et à cet instant tout est dans vos mains.

 

Ne faites pas le déplacement

Si vous acceptez d’être le contraire du communiste vous jouez sur son terrain, chez lui, sur son gazon pourri dont il connaît chaque trou, dans son stade trop grand cerclé de statues d’ouvriers trop musclés, avec son public aviné et enragé, et un arbitre impressionné par l’ambiance délétère.

Tous les amoureux du sport savent que jouer à l’extérieur est objectivement plus difficile qu’à domicile. Vous avez le plus grand mal à marquer le moindre but et vous prenez deux cartons rouges. Tous vos arguments, vos belles intentions sont enfermés dans le décor manichéen, bicolore, simpliste, du diamat : quand bien même vous ne dites que la vérité, quand bien même vos raisonnements sont clairs et compréhensibles, quand bien même vous vous montrez à l’écoute et amical, vous adoptez une position contraire à la position communiste, ce qui génère une tension allant crescendo au fil de la discussion, ce qui lui fait hausser la voix, ce qui vous fait monter d’un ton, ce qui l’énerve, et l’on se dirige tout droit vers une explosion… donc, Marx et Lénine ont raison ! Vous venez de renforcer un néobolchévique dans l’envie de vous faire monter, et toute votre famille avec, et bientôt vos amis, dans un wagon de marchandises.

Mais il y a pire : vous venez également d’imposer au libéralisme une forme idéologique. Vous en avez fait le reflet d’une machine. Donc, vous lui avez fait perdre sa forme originelle, vous l’avez mécanisé. Ce faisant, vous avez muselé son potentiel, entravé sa puissance de feu, réduit sa marge de manœuvre, ralenti ses réactions, appauvri ses intuitions et sali son panache. Dans un duel « machine vs. machine », ce libéralisme aux pieds de plomb, prévisible, ne fera pas nécessairement le poids dans son choc avec le tank idéologique du camarade Lénine. Vous rentrez à la maison avec un match nul dans la musette, au mieux. Et les témoins de la discussion diront le lendemain devant la machine à café : « Quand tu les vois discuter, tu te dis forcément qu’ils se valent, en fait ». Vous êtes le contraire d’un communiste, rien de plus, une misère : un faire-valoir. Par votre faute, l’idée de liberté a perdu des points. Et des points, on en manque, ces derniers temps.

Nous sommes tous passés par là. Le collectiviste dit au libéral : je suis ton miroir inversé. Diabolique est la tentation de se regarder en ce miroir. Pour le libéral, le premier moyen le plus urgent est de ne pas ressembler au collectiviste est de ne pas consentir au rôle maudit de contraire.

 

Un exemple pour conclure

Chaque fois qu’un libéral, à l’oral comme à l’écrit, utilise le mot « capitalisme » au lieu des mots « échange », « commerce » et « marché », il marque contre son camp.

Non parce que le capitalisme serait moins bon que l’échange. Mais parce qu’appeler « capitalisme » l’échange, c’est très précisément une tactique léniniste. Se dire « Je vais les battre avec leurs propres armes » ne fonctionne pas. La vérité politique n’est pas douée pour la pantomime. Nous ne devons pas engager la bataille contre les socialistes à leur niveau, où ils nous attendent, mais en restant au-dessus. Parachutez-vous sur les promontoires avec de quoi tenir un siège et sortez les catapultes. À vous la vue panoramique, à eux les marécages. Qu’ils sortent du brouillard, s’ils osent. Vous n’y entrerez pas.

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  • Les premières idées communistes de l’époque moderne sont de Gabriel Bonnot de Mably (dans les années 1770) il a eu Rousseau comme précepteur (quasiment sûr) car son frère Condillac l’a eu également. Puis Maréchal – République des Egaux – le communisme a failli s’appeler maréchalisme ! Babeuf que l’histoire a retenu n’était qu’un bateleur un Mélenchon de l’époque. Il était cependant très actif car il avait été engagé par le duc ou ses sbires pour étudier le cadastre dans une éventuelle réactivation des droits féodaux, d’où le 4 août et l’incendie des châteaux. Pour une fois les rumeurs auraient pi être fondées.

  • Je ne peux résister au plaisir de poster ce lien vers un article de mon blog, où je développe une approche relativement similaire, bien que totalement opposée… http://wp.me/p2OGe4-14

    Cela vous convaincra, je l’espère, que l’on peut tout de même échanger sereinement avec un pourfendeur de l’ultra-capitalisme…

    • « se fritter avec un adepte du diamat est contre-productif »

      C’est souvent nécessaire, et parfois même plaisant ! Le tout est de résister à chaque seconde au piège du mimétisme. Car une fois tombé dedans, c’est contre le libéralisme qu’on se frite.

    • Vous avez vos ennemis et votre combat, christophe. Mais, comment vous dire… Ce combat ne nous passionne pas. Il n’est clairement pas le notre.

      Opposer les riches aux pauvres, les bourgeois aux ouvriers, les patrons aux employés, etc… Ca, on l’a compris, on connaît votre rhétorique par coeur.

      Notre « combat » est sur une autre planète que la votre : il est de foutre une paix royale au peuple, aux gens qui le composent (vous, moi, etc…) en clair de laisser les gens libres et responsables d’eux mêmes.

      Vous situez la différence entre vous et nous ?

      • Merci Christophe pour votre réponse.

        Je pense que vous vous trompez sur mon compte : je n’ai jamais prétendu qu’une société libérale est exempte d’abus. Loin de là. Très loin de là.

        Mais je préfère -en cas d’abus, bien sûr- faire confiance en la Justice pour résoudre ces abus plutôt qu’à l’Etat. J’ai autant confiance en l’Etat qu’en la famille Corleone (je crois même que j’aurais davantage confiance en la mafia sicilienne, pour tout dire…) et ce, quelque soit le clampin à la tête de l’Etat. Car je crois que le problème n’est pas chez les politiciens ou, si vous préférez dans ces clivages absurdes droite/gauche, ouvriers/patrons, etc… mais dans l’Etat que je considère comme la pire des mafias.

        Voilà pourquoi je n’ai pas plus (ni moins) confiance en MéchantKon qu’en Sarko ou en Marine.

        Et voilà pourquoi ces pseudo-luttes des classes, etc… ne m’intéressent pas.

      • @Chris : la naïveté, l’aveuglement, consiste à croire que l’Etat pourrait corriger les abus alors qu’il en est le principal pourvoyeur, dans sa volonté d’assujettir la population toujours plus.

        Personne ne doute que certains abusent de leur position économique ou sociale mais c’est l’ordre spontané, et non l’Etat, qui est la meilleure façon de limiter les effets de ces abus grâce au jeu de la concurrence. La concurrence permet de résoudre les conflits pacifiquement tandis que l’Etat socialiste obèse résout les conflits par la violence, l’oppression et l’injustice. Ce faisait, l’Etat crée sans fin de nouvelles injustices qui n’ont d’autre objet que de corriger ses propres erreurs du passé, jusqu’au délitement plus ou moins avancé de la société : la crise.

    • Qui dit ultra-capitalisme dit ultra-commerce! c’est quoi ultra-commerce?
      ultra-libéralisme appelle donc l’ultra-liberté.

    • Un libéral qui fait du gratos, c’est inédit et bienvenu

      • Par contre, une méchanceté gratuite, pour l’amour du geste haineux, c’est banal de la part d’un anti-libéral.

    • « Cela vous convaincra, je l’espère, que l’on peut tout de même échanger sereinement avec un pourfendeur de l’ultra-capitalisme… »

      Après beaucoup de réticences j’ai quand même pris la peine de lire ce texte. Je n’irais pas par quatre chemins : c’est totalement creux, sans consistance, écrit par quelqu’un dont la culture doit avoisiner le néant. Rien n’est ni démontré ni analysé, la théorie de l’auteur ne fait preuve d’aucune originalité. Bref, je m’apprêtais même à rédiger une réponse un peu construite sur le site avant de finir ma lecture, mais arrivé au bout j’ai pris conscience que les cinq longues minutes que j’y aurais passé sont beaucoup trop précieuses pour ce torchon.

      • J’ai pris le temps de lire votre réponse ; j’irai droit au but : vous êtes un crétin. Je n’oserais vous conseiller d’évoluer, à votre stade, c’est impossible.

        • Désolé AlainLib, je ne parlais évidemment pas de l’article de Pascal Avot mais de celui s de facebook_christophe.dore.180, qui se voulait l’oppose de celui de Pascal, mais est en réalité totalement creux et indigent. A ce niveau la on ne peut même pas contre argumenter car je n’y ai trouve aucun arguments.

  • magnifique article du début jusqu’à la fin, sur le fond comme sur la forme

  • Superbe article. On attend la suite avec impatience.

  • Très bel article en effet ! J’ai failli écrire que je reste sur ma faim, car après nous avoir dit de déserter leur terrain, je me suis dit sur quel terrain jouer alors, Pascal aurait pu nous le préciser… Heureusement, je me suis repris : ce ne serait pas libéral de me dire ce que je dois faire et comment attaquer les ennemis de la civilisation occidentale de front 🙂 En tous cas, c’est un article que tous les libéraux devraient avoir lu, car on a tous succombé à la tentation …

  • Merci Pascal Avot pour cet article.
    100% d’accord sur la stratégie de promotion du libéralisme. Par expérience, je cherche toujours à amener mes contradicteurs sur sur le terrain des valeurs: libre consentement, développement du potentiel humain, libre échange, richesse de la différence, etc…
    Cela déconcerte souvent. Dès lors qu’il n’y à plus opposition riche-pauvre le socialiste est perdu. Puisque son objectif n’est effectivement pas sur la lutte pour des valeurs humanistes mais sur le nivellement relatif entre individus.

  • Excellent papier, bien formulé et éclairant.

  • Vous êtes, décidemment, inépuisable dans vos libéralités… sur le libéralisme, ce qui n’est sans doute pas superfaitatoire, considérant le marécage de putréfaction politique qui nous englue.
    Némo a peut-être vu juste quand il souligne que les totalitarismes intellectuels du genre marxisme et assimilés procèdent de la vision millénariste: sens de l’Hsitoire, élection des purs, désir d’anéantissement du passé corrompu, bref tout l’attirail des « révolutionnaires » (ceux qui renversent) hantant l’aventure humaine depuis Platon et son idéalisme de bazard.
    Car le système bureaucratique date de ce génial illuminé, tout comme la lutte des classes, avec son emprisonnement à vie dans un rôle social figé pour l’éternité. Tout comme la dialectique, avec sa joute oratoire (héritée de l’époque homérique) mortelle, au moins intellectuellement, pour celui qui ne parvient pas se faufiler entre les apories.
    Voir le catharisme, entre autres exemple de millénarisme; qui rejetait la propriété individuelle; qui haïssait le pouvoir pontifical, plus souple, bien qu’oligarchique, que le communisme des « parfaits », hérité de l’esprit le plus retorse de l’histoire chrétienne: Paul de Tarse (je souligne à l’attention des amateurs l’admirable caricature qu’en fait ce brave Monteilhet dans son opus magnum: Neropolis). Et c’est vrai que la « littérature » évangélistique dudit Paul est un bel exemple de langue de bois!
    Le libéralisme, pour mon goût, est beaucoup plus proche de la mesure et des nuances d’un Héraclite, dont le « perspectivisme » avant la lettre (c’était une des références majeures de Nietzsche) nous apporte cet équilibre diversifié tellement étranger au communisme, toujours en tension, car dominé totalement par ses instincts nihilistes.
    Le communiste est un être qui se déteste profondemment, mais qui catalyse sa haine en la reportant sur l’autre, celui qu’il jalouse, celui qu’il n’a pas la force d’être; c’est un esprit rongé par l’envie d’un sort qu’il n’a pas la force de conquérir.
    Après ça, un petit séjour chez Nietsche nous en apprend encore beaucoup plus sur la psychologie de cet être destructeur.

  • PS: Pascal, cet article est, comme toujours, stimulant et admirable, comme tous le soulignent.

  • Oui, c’est bien vu. L’essence du libéralisme est qu’il est le contraire d’un dogmatisme.

    A cet égard, de nombreux débats internes entre libéraux français sont, au contraire, marqués au sceau du dogmatisme. De même que le marxiste reproche à son voisin de cellule de ne pas être un authentique défenseur du prolétariat, de même que le musulman reproche à son voisin de mosquée de ne pas être un vrai musulman, de même le libéral français reproche à son voisin de blog de n’être pas un libéral certifié par… lui-même.

    • Je crois qu’il faut des gardiens du temple et des engueulades.

      Le conflit est un des rapports humains les plus fondamentaux. C’est dans le conflit qu’on se rend compte que nous avons affaire à des personnes, que nous pouvons nous rapprocher.

      Si vraiment il est trop tard pour les disputes entre libéraux, que le temps est venu de tous nous ranger en ordre de bataille pour exterminer l’ennemi comme un bloc, alors… les communistes (au sens de cet article) ont déjà gagné.

      • Justement non, à mon avis. Il n’y a pas de temple libéral, ou il y en a autant que d’individus libres. Il n’y pas de moule, pas de modèle, juste de des interactions choisies, dynamiques. Je pense qu’il faudrait utiliser la distinction descriptif / normatif ici mais bref…

        • Je pense comme vous. Je pense que le libéralisme n’a pas d’autre sanctuaire que la liberté.

        • Je pense le contraire. Et je pense que nous pouvons en débattre sans nous excommunier ou nous sauter à la gorge. Et je pense qu’il serait bien dommage et ironique de sacrifier nos particularités aux besoins de la Cause.

          En somme, ce qui nous différencie des communistes et autres totalitaires sur ce point, ce n’est pas l’existence de plusieurs écoles de pensée en conflit. C’est la nuance qu’il existe entre « tu as tors » et « tu es une abomination ».

  • Très instructif.

    Je ne compte plus le nombre de fois où je suis tombé dans le panneau de communistes cherchant à m’attirer avec eux dans le marais:

    « de toutes façons le libéralisme est une idéologie »
    « vous défendez juste les riches »
    « domination ultra-libérale »
    « loi du plus fort »

    Si on rejette ces jugements à l’emporte-pièce pour rappeler que le libéralisme est une éthique basée sur la non-agression et la coopération volontaire en société, si on rejette l’idée de lutte fondamentale à tous les socialismes et à la Diamat, les contradicteurs de gauche fuient plus vite que la vermine prise dans un faisceau lumineux. Ou alors ils rejettent nos postulats et les attaquent, mais alors nous jouons sur *notre* terrain.

    • « les contradicteurs de gauche fuient plus vite que la vermine prise dans un faisceau lumineux »

      La théologie dit que les démons fuient la vérité.

      « Ou alors ils rejettent nos postulats et les attaquent, mais alors nous jouons sur *notre* terrain. »

      Voilà.

  • Cher Pascal,
    Votre article est lumineux. Félicitations. Mais comment promouvoir les idées libérales sous la chape de plomb actuelle ? Les socialauds et associés ont phagocyté presque tous les postes à tous les niveaux de la société, hors entreprises. Comment décrasser les cervelles de ceux qui votent stupidement pour ces gens-là ?
    Dans une entreprise, si on est incompétent ou si on obtient pas de résultats, on finit par se faire virer. Il manque ce mécanisme au niveau des élus. Une fois qu’ils sont élus, s’ils sont incompétents ou corrompus ou nuls ou mollassons ou tout ça à la fois, il faut les supporter jusqu’à la prochaine élection !

    • « Mais comment promouvoir les idées libérales sous la chape de plomb actuelle ? »

      Il n’y a pas de société socialiste. Il n’y a pas d’économie socialiste. Il n’y a pas de culture socialiste. Le socialisme est une chose et une seule : un mode de pensée qui génère un langage. C’est tout. Hors ses idées et de ses mots, le socialisme n’a aucune espèce de présence sur la Terre.

      Les conséquences de ce langage dans la réalité, certes bien réelles, ne sont que des conséquences, car elles seraient inimaginables sans le discours qui les fonde, et elles perdent toute légitimité s’il disparaît – raison pour laquelle il ne cesse jamais d’enfler.

      C’est ce mode de pensée, ce langage, qu’il faut détruire. Et ce d’autant plus impitoyablement que cela nous permet d’épargner les humains. Quand on tue une idée, on ne tue personne.

      Bref : il faut exterminer les idées socialistes. Et pour cela, il faut d’abord les comprendre, les connaître, les étudier. Examiner sa feuille d’impôts ne suffit pas. Il faut aussi examiner Lénine.

      Se battre contre l’État sans se battre contre l’idéologie, c’est comme de condamner les camps nazis sans réfuter l’antisémitisme.

      • Sans blague ? Il n’y a pas d’économie socialiste ?

        56 % du PIB accaparé par l’Etat, c’est seulement du « langage » ? Un pays pris en otage par un syndicat qui stocke des milliers de fusils sans être inquiété, ce n’est qu’un « mode de pensée » ? Une fonction publique qui donne des ordres aux ministres pour ne pas dire au président, c’est une « idée » ?

        Le socialisme est un pouvoir, bien réel, avec ses troupes, son argent, sa police, ses moyens matériels, son occupation physique du territoire.

        • Vous ne saisissez pas exactement ce que veut dire Pascal et si je puis me permettre d’aller dans le même sens: le socialisme est une représentation (au sens que Schopenhauer donne à ce mot), c’est une vision du monde unidirectionnelle et figée, qui, de surcroît, se pétrifie définitivement en s’appuyant sur le postulat de l’historicisme (le fumeux (sic) sens de l’Histoire, qui n’est autre que l’eschatologie chrétienne revisitée). De cette représentation dérive (c’est le cas de le dire) un langage par lequel se forment les « idées », la doxa, de cette religion sécularisée.
          C’est l’aspect purement idéologique de cette représentation qui fait que le socialisme ne repose sur rien et ne décrit qu’un monde illusoire. Il y a certes des actes qui découlent de cette représentation sur laquelle s’appuient les socialistes, et ces actes ont des conséquences réelles, sur l’économie comme sur toute chose, mais le monde socialiste, enfermé dans un canevas de pensée pré-établi (les préjugés non exposés), n’existe pas. Il suffit de l’oublier en montrant que le monde réel est toujours différend de celui qui est représenté par le socialisme pour réfuter celui-ci. C’est d’ailleurs ce que crègnent, par dessus tout, les socialistes: que le monde soit vu autrement qu’ils ne le décrivent, et c’est bien pourquoi la pensée libérale, qui laisse toujours ouverte à une nouvelle vision du monde, non dogmatique, la représentation que chacun se construit par le langage, est bien leur pire ennemi, celui qu’il faut toujours réduire à sa perspective unique et définitive pour espérer le détruire.
          Changez ses préjugés et vous changez l’homme et, par là-même ses actes. C’est ce que démontre la « conversion » si fréquente et si soudaine de nombre d’anciens communistes (exemple: F. Furet, Le Passé d’une illusion).

        • Merci Robert de nous rappeler cette histoire. Quand je la racontais il y a longtemps, on me regardais comme un illuminé (à l’époque il n’y avait pas encore de théories du complot ») et seuls les anciens qui avaient un peu trainé dans les affaires à la fin de la libération en particulier comprenaient la véracité de ce que je rapportais sur les amoureux des livres.

          Bref: on est dans le religieux. On a quitté la politique depuis longtemps. Qu’une église existe, comme le rappelle fort bien Robert, c’est une chose. Qu’elle soit devenue totalement « hors sol » est la véritable nouveauté du socialisme. Cette mue est nécessaire, car le clergé a décidé qu’il voulait vivre finalement en ce bas monde, et du mieux possible. Il continue d’excommunier et de vendre des indulgences. Mais c’est tout. La religion socialiste est devenue pour lui un outil de pouvoir. Uniquement.

          Comme toute église il dit le bien et le mal. Il a ses martyres. Ses dogmes. Rien ne peut se prouver « ici et maintenant » car tout sera révélé dans « l’au delà ». L’avenir radieux dépend de la foi qu’on lui accorde de gré ou de force.
          En attendant, le clergé socialiste distribue allègrement les biens des autres, ne s’octroyant que la maigre obole de la redistribution nécessaire. Car il y a du boulot. Tout bouge tout le temps. L’inégalité est multiforme et changeante, la gueuse.
          Il faut donc un état, une bureaucratie, une propagande, des normes et des règlements. Un ciel et un enfer.

          Mais si on regarde bien: ils ont tout ça. Effectivement. Aujourd’hui. Alors, quoi?

          Je crois qu’ils vont mettre en oeuvre l’Homme Nouveau. Littéralement. C’est la seule fuite en avant possible, et la seule qui convienne aux autres pouvoirs en lice.
          Tout indique que les seules initiatives prises, au delà de la « gestion obligatoire des contingences immédiates » (la crise), concernent l’accélération de la déstructuration des référentiels restants: la propriété (droit d’usage et licence vs possession), les liens sociaux naturels, les racines historiques (peuples, nations etc.), les modes de vie, notre singularité physiologique même (genre et al.), jusqu’à notre capacité à nous projeter au delà de nous mêmes en « externalisant » la procréation.
          En d’autres termes, nous ne sommes pas encore assez perdus à leur gré (ni au gré de leurs alliés historiques), pas assez manipulables. En ce sens l’Europe est un laboratoire gigantesque. C’est aussi un terrain miné, où l’histoire est encore présente et a souvent bégayé.

          Ils sont pressés, car non seulement le timing est bon (« never let a good crisis go ti waste »), mais le peuple sent confusément qu’on l’entraine là où il ne veut pas aller. Et puis aussi, la linerté d’information et d’expression qu’offre (encore) le Net commence a se faire sentir.

          C’est donc là, à mon sens qu’il faut les combattre.
          Remarquez comme à chaque fois ils comptent sur la force de l’endoctrinement et la machine médiatique pour nous faire perdre le fil de leurs « avancées ». Combien ils luttent pour laisser accroire que chacune se suffit à elle-même en elle-même, alors même qu’il est évident que se profile immédiatement la suivante, ce qu’ils nient mais à chaque fois, mais effectuent ensuite. Il faut nier leur « naturalité » d’endoctrinement. Ils réécrivent l’histoire et s’approprient le sens du devenir. Nous devons les priver de cette fausse rationalité et la rendre pour ce qu’elle est: le fruit du dogme qu’ils n’ont pas même le courage de discuter. Ainsi se dévoilera le totalitarisme de leur pensé.
          Il faut donc resituer les évolutions passées qu’ils nous ont imposées et celles à venir. Quel adolescent aujourd’hui peut imaginer la liberté dont nous jouissions réellement il y a seulement 20 ans par rapport à aujourd’hui? Et 20 ans plus tôt encore? Démontrer donc qu’il ne s’agit en rien d’une évolution, mais bien d’une poussée permanente et volontaire, imposée étape après étape.

          Le second aspect à mettre en avant est celui de l’utilisation de la peur et du conflit comme outil de pouvoir. Oui, je sais, diviser pour régner ça fait entendu comme argument. Mais là encore, il devient patent pour beaucoup que l’apparence du jeu démocratique, avec ses oppositions, son régime de partis et ses alternances qui déçoivent, ne sont bien que cela: une apparence.
          Pratiquement aucun de ceux qui ne se disent pas libéraux, ne savent la place de la liberté, de l’individu et de la responsabilité dans notre vision. C’est une vision d’optimisme et de confiance. En nous. En nous tous. Contrairement au socialisme qui est une vision mortifère qui suinte la peur et l’absence d’humanité. Car il n’y a pas d’humanité possible sans la confiance. Il n’y a que la barbarie ou le totalitarisme. Or ces notions sont essentielles aujourd’hui. Elles sont au coeur même de cette crise.

          Enfin, nous devons combattre les mythes du collectivisme et du socialisme. L’égalité n’a pas de sens, sauf à détruire par uniformisation. Les fausses notions de « droits à » etc. Vous les connaissez tous. Que le discours soit concentré sur peu de concepts, mais essentiels et compréhensibles. Démythifier les « absolus » du raisonnement économique dits « de référence ». En expliquant par exemple ce qui est exclu de l’indice des prix et depuis quand, ou pourquoi le nombre de pauvres tel qu’il est calculé est un artifice. Et ainsi de suite. Être didactique. Monter des écoles du soir à l’ancienne si nécessaire.
          Je m’emporte, mais vous aurez j’espère compris mon idée.

  • Tiens ça me rappelle ce que je disais sur le blog du chef d’un petit parti libéral: quand on est un parti et qu’on veut « vendre » le libéralisme, ne pas promouvoir la « privatisation » des écoles et universités, mais promouvoir la liberté scolaire et les chèques éducation, ne pas promouvoir la « retraite par capitalisation » ou les « fonds de pension », mais promouvoir la liberté de choix de son assurance retraite, ne pas promouvoir la « fin de la sécurité sociale », mais promouvoir la liberté de choix de son assurance maladie. Etc. etc.

    Bref, on ne peut politiquement pas défendre le « libéralisme » en France, malheureusement, car c’est devenu un gros mot et quasiment personne, hormis les libéraux, ne sait ce que veut dire ce mot. Par contre, on peut défendre et promouvoir la liberté et la responsabilité! Et plutôt deux fois qu’une.

    • Promouvoir la liberté, bon sang. Pas la liberté-de. La liberté tout court. Personne n’est prêt à se faire trouer la peau pour la liberté-de.

  • Cet article est très intéressant, car on y retrouve effectivement la structure des « débats » télévisés comme des conversations de comptoir ou des engueulades familiales à table (d’où le fameux « surtout, pas de politique »…). A savoir un dialogue de sourds, allant crescendo à partir du moment où l’interlocuteur exprime des vues divergentes. Soupçonné d’être un ennemi potentiel, voire un salaud, celui doit donc être « ramené à la raison », puis combattu, engueulé voire insulté en désespoir de cause… Navrant. Une pure perte de temps et d’énergie, alors que le dialogue sincère devrait être un enrichissement. Il nous informe et nous aide au moins à renforcer nos connaissances, notre argumentation, mais aussi à remettre en question nos valeurs et idées réputées sûres et inamovibles… Si la mauvaise foi et les préjugés de l’auteur n’étaient pas clairement étalés dès le début, l’essentiel du billet serait tout à fait recommandable.

    En revanche le dernier paragraphe est totalement risible puisqu’il détruit tout le pseudo-bon sens et l’ouverture d’esprit qu’il est censé défendre. « Se dire « Je vais les battre avec leurs propres armes » ne fonctionne pas » : c’est donc que l’argumentation de l’auteur est de son propre aveu, trop faible pour emporter l’adhésion ? Son système idéologique de référence est-il moins solide, moins moralement défendable, ou a-t-il moins de capacité à le défendre à titre personnel ?

    Et devant cet aveu d’impuissance, il n’a donc plus qu’à abandonner le débat d’avance, en se drapant bien sûr dans un mépris hautain, prétendant rester « au-dessus », non pas d’un débat stérile, mais « des socialistes » , faute de savoir quoi dire… Quelle prétention ! Qu’est-ce qui lui laisse penser qu’il est « au-dessus » de qui que ce soit, d’un point de vue rhétorique, mais encore moral, ou intellectuel ? Sinon sa propre vanité, et sans, doute, sa frustration de ne pas être capable d’avoir le dernier mot.

    Comme le Goupil de La Fontaine, incapable d’attraper les raisins, se défend d’un minable « Ils sont trop verts, dit-il, et bons pour les goujats » qui ne trompe personne !

    • tu n’as même pas compris une simple fable de 10 vers, pas étonnant que tes commentaires sont aussi ridicules.

      • Vraiment ? De mémoire j’ai écrit « Goupil » au lieu de Renard (ou Renart), mais je suis certain que cela ne change rien au sens… Je vous invite dans ce cas à livrer votre propre interprétation de cette fable bien connue… Le résultat sera sans doute inédit.

        Vous la trouverez notamment ici, avec en exergue fournie par le site : « Pour cette fable – la plus courte de La Fontaine – l’inspiration est fournie à la fois par l’apologue de même titre d’Esope et par « Le Renard et le Raisin » de Phèdre. Chez ce dernier, la fable est précédée par la maxime « Le glorieux méprise ce qu’il ne peut avoir « ».

        Ce qui peut être vous donnera une indication du sens de ce texte effectivement très simple à comprendre,très court et très connu. Il est bon de commencer par les bases.

        http://www.lafontaine.net/lesFables/afficheFable.php?id=54

    • « Si la mauvaise foi et les préjugés de l’auteur ».
      « J’aime mieux être homme à paradoxes qu’homme à préjugés » (HG Gadamer). Vous aussi abordez le texte de l’auteur avec vos préjugés, et il ne suffit pas de dénoncer les siens pour mettre au grand jour les vôtres: morale, mépris, etc.
      Le dialogue, ou le débat, demande que l’on pose la question à laquelle répond implicitement ce que dit l’auteur: le socialisme est-il une idéologie, c’est à dire une vision du monde qui ne correspond pas à la réalité, et faut-il adopter le langage de cette représentation pour le réfuter, c’est-à-dire proposer une representation plus riche de possibilités?

  • Ce qui est amusant aussi, c’est que les idées libérales « idéalisées » par beaucoup d’articles ici correspondent aux idées « libertaires » de bien des anarchistes. On reste dans une utopie qui n’a que de très lointains rapports avec la réalité. Dans le système capitaliste réel, nous sommes en grande majorité contraints de servir ceux qui ont le pouvoir et l’argent. Certains arrivent à créer leur entreprise et à prospérer de façon durable, les autres sont obligés de travailler au service d’employeurs divers pour obtenir l’argent nécessaire à la vie en société. C’est bel et bien un rapport dominant /dominé, une servitude obligée et non un choix, à moins de s’exclure de la société marchande et de vivre en communauté dans le Larzac, ou encore de profiter de l’Etat providence et vivre du RMI. Les belles envolées lyriques n’y changeront rien.

    • Trop gros, ça ne marchera pas…

      • Je n’y crois pas trop non plus, mais si c’était vrai, ça aurait le mérite d’illustrer les propos de l’auteur.

        Pascal : merci pour le confort apporté à nos réflexions avec cet article.

        J’avoue pourtant faire partie de ceux qui cèdent de temps en temps au côté obscure, tellement il est jouissif de mettre une crevure collectiviste face à ses contradictions.

    • « une servitude obligée et non un choix »

      Tu t’estimes donc davantage déterminé que tu n’es libre. Ok. Soit. Tant pis pour toi. Tu es l’aversion athée du musulman. Enjoy the trip. Moi, même ruiné par l’État, je m’estime libre. Même en prison, il n’y a que des hommes libres.

    • Présenter le fait de profiter de l’État providence et du RMI comme étant en dehors de la servitude ? Wtf

    • C’est difficile d’imaginer plus parfaite illustration du piège diamat, dénoncé par l’article, que ce commentaire stupide Si tu ne sais même pas faire la différence entre servir en échange de quelque chose et servir par contrainte, tu va finir par ne plus faire la différence entre la séduction et le viol.
      Profiter de l’état providence, c’est en réalité profiter des gens qui payent. C’est donc vrai que c’est être libre, mais libre comme un voleur et un truand ; beaucoup de gens préfèrent tirer le diable par la queue que de se comporter comme ça.

    • J’aime de plus en plus vos préjugés!
      Vous divisez le monde entre maîtres et esclaves! J’aime les mondes dichotomiques, sans nuances, sans échappatoire, où vous êtes bien englués dans une vision simpliste du devenir: pas d’ouverture, la vision socialiste. Bienvenue chez eux…

    • @peaurouge: Vous etes esclaves de vous meme. La raison pour laquelle vous vous sentez « obligé » de vous soumettre a la servitude du travail salarié c’est parce que vous voulez pouvroi jouir de ce qu’elle produit. Sans cette societe avec des salariés et des capitalistes, pas d’internet, pas de télé, pas de lumière pas de bagnole… Donc oui pour jouir de ce que produit l’echange et les machines, il faut effectivement collaborer avec ceux qui se sont fendu le fion de les mette au point, de les financer, etc… Mais personne ne vous oblige a traiter avec ces gens la. Sans aller jusque dans le larzac, vous pouvez vous prendre un lopin de terre dans la drome et cultiver vos patates dans une vie loin du confort de la servitude des mechants capitalistes vilains pas beaux. Enfin personne ne vous oblige… En fait si: l’Etat vous y oblige. Mais pas les mechants patrons dominateurs qui prennent leur pied en faisant du mal a la gentille classe proletarienne qui fait des bisous.

    • Ce que tu appelles servitude, n’est que la nécessité de fournir des efforts pour son pain quotidien.
      Même un homme du néolithique avait « la servitude » d’aller chasser sa pitance.

      L’entreprise est un lieu « magique » où des entrepreneurs capitalistes, ayant réunis des capitaux pour leur activité, vous permettent de démultiplier votre productivité et par là-même votre pouvoir d’achat.

      • Oui, bien sûr, on est toujours plus ou moins obligé de bosser, ne serait-ce que pour jardiner, cueillir, chasser ou autre. Sauf que, par exemple, passer sa vie à faire les trois-huit dans un abattoir de poulets (ou autre) ou le ramassage des poubelles, bien sûr il faut bien que quelqu’un le fasse, mais niveau « magie », faut pas exagérer, ça ne fait pas trop rêver… Ce blog en fait des tonnes justement sur le côté « fantasmabuleux » du monde du travail comme si c’était forcément quelque chose de totalement exaltant : ça ne l’est que pour les gens qui ont la chance de faire quelque chose qui les passionne (tant mieux pour eux), ou pour ceux qui récoltent énormément d’argent en ne fichant pas grand-chose parce que papa les a nommé directeur adjoint et co actionnaire de leur grosse boîte (je schématise). Dans la plupart des cas, le libéralisme c’est surtout la liberté d’écraser les autres (ou d’être plus le plus adroit en tromperie) pour se faire le plus de pognon possible, pour soi-même.

        • Exemple vivant du décérébrage savant. Si ce n’était si tragique tu serais drôle.

        • Peaurouge, une partie de ce que vous dites est frappé au coin du bon sens. Il existe bien une immense différence entre faire un métier que l’on trouve passionnant et un métier que l’on trouve chiant. Et on n’a pas toujours un destin facile : parfois, on veut à tout prix faire un métier, mais on n’y arrive pas, et l’on se retrouve sur une voie décevante. Ce n’est pas toujours une question de courage ou d’intelligence. La malchance existe. Et quand on a joué de malchance, le côté féérique de la Main Invisible, on y croit moins facilement. C’est normal. Le mec qui prétend qu’un cul-de-jatte démarre avec les mêmes chances dans la vie que George Clooney est un con, même si sa sacro-sainte théorie lui donne mécaniquement raison. Je suis chrétien, et je ne supporte pas le « quand on veut, on peut ». Le volontarisme est une impossibilité métaphysique, pour les individus comme pour les États.

          Le petit Shlomo voulait être violoniste, et il a fini dans un four. Si un randien vient me dire que le petit Shlomo n’avait qu’à se débrouiller autrement, le randien est déshonoré.

          Mais cela ne justifie en rien le fait que vous disiez « Dans la plupart des cas, le libéralisme c’est surtout la liberté d’écraser les autres ». Car la liberté d’écraser les autres est tout aussi vraie en régime socialiste.

          La liberté d’écraser les autres est liée à la capacité des humains à faire le mal, et cette capacité n’est pas politique, mais ontologique. Le libéralisme ne rend pas bon, car rien ne rend bon.

          C’est l’individu, qui fait les choix moraux, pas la société. Sans quoi la prohibition aurait aboli l’alcoolisme. Or, elle le démultiplie (cela se vérifie au XXème siècle, aussi bien aux États-Unis qu’en URSS : exactement à l’identique).

          Le libéralisme rend libre, et la liberté est la liberté de faire le mal ou le bien. Le socialisme prétend vaincre le mal en l’homme et n’y parvient jamais, nulle part. Le socialisme tente de réformer l’homme, et ne parvient qu’à le déformer. Le résultat est minable.

          Le libéral accepte l’humain, le socialisme veut le reprogrammer. La différence est là. Le libéralisme croit en l’homme réel, le libéralisme croit en l’homme imaginaire. C’est de votre côté, que se trouve le «  »fantasmabuleux ». Pas du nôtre.

          • Merci pour cette réponse pondérée et argumentée.
            Je suis tout à fait d’accord avec vous, sauf peut être sur les définitions implicites des mots « socialisme » et « libéralisme ». Car c’est quand même le coeur du sujet, et il me semble que toute idéologie, comme les religions, peuvent être interprétées d’autant de façons différentes qu’il y a de « croyants ».

            En l’occurrence, le « socialisme » dont il est question ici est plutôt la version historique, étatiste, totalitaire qu’on a vu en ex-URSS. Et non une interprétation philosophique ou sociologique « pure ». C’est à dire qu’à l’évocation du mot « socialisme » , est immédiatement accolée la réalité historique du monde soviétique, avec l’utilisation spécifique du terme « Stalinien » dans l’article. Je pense que c’est aussi à celle-ci que vous faites référence; il y avait effectivement l’idée de réformer la société en forçant la naissance de « l’homme nouveau » par la force et d’envoyer au goulag les « inréformables ». Tout le monde est d’accord pour dire que c’était inacceptable,inhumain, etc.

            Mais ce socialisme-là, qui est en fait un communisme imposé par l’Etat, n’a évidemment rien à voir avec la social-démocratie d’un Mitterrand ou d’un François Hollande. Ce ne sont pas des communistes ! Ce ne sont pas des dictateurs mais des présidents élus pour une durée limitée… Et leur but n’a jamais été d’imposer un état communiste ou de détruire le capitalisme. Ni même de faire « table rase du passé » ou d’imposer « ‘l’homme nouveau ». En fait l’histoire même du Socialisme à la Française (mais pas que) est faite d’un rejet constant du communisme. Or cet article comme la plupart des écrits idéologiques de la droite « libérale » entretient constamment l’amalgame, c’est un vieux truc archi rebattu et franchement malhonnête. De plus on peut considérer la vision de Marx par exemple, comme une analyse intellectuelle valable en elle-même, comme n’importe quelle autre vision économique ou sociale de référence (Keynes ou autre), et pas forcément pour ce qu’en on fait ses suiveurs.

            A l’opposé, le « libéralisme » est présenté ici comme un moyen révolutionnaire de libérer la société par la libre expression des potentiels individuels. le fameux « Prometheus Unbound »… Vous voyez le problème ? D’un côté, on raille une analyse parce que certains des politiques qui s’en étaient réclamés ont fait d’une utopie un enfer (URSS). De l’autre, on présente une contre-utopie comme un remède magique à tous les maux, en la présentant comme un « moralisme » alors que c’est essentiellement une théorie économique parée de toutes les vertus d’un idéal moral.

            La liberté de penser ce qu’on veut, de l’exprimer et de vivre plus ou moins comme on le souhaite, c’est l’anarchie ou la démocratie. Mais ce « libéralisme » idéalisé, c’est surtout la liberté d’entreprendre et de s’enrichir financièrement, sans entraves. A une petite échelle, ça peut marcher : la petite entreprise familiale, le self-made man parti de rien qui a eu une idée de génie ou a travaillé dur pour réussir, etc… Le PIB monte, des emplois sont créés, très bien. Mais cette « liberté absolue », si on ne la bride pas un minimum, débouche en fait sur le capitalisme sauvage, donc la victoire des plus « forts » sur les plus « faibles », chose que l’on peut constater dans d’innombrables endroits, depuis fort longtemps… Et d’autant plus aujourd’hui avec par exemple la toute-puissance des multinationales qui écrasent toute concurrence.

            C’est ce qui me frappe quand je lis les blogs rassemblés ici, il y a une volonté idéologique « propagandiste » évidente et très souvent d’une mauvaise foi tellement énorme que c’en est un cas d’école, c’est parfois sidérant de mauvaise foi. Je ne parle ni de vous ni forcément de cet article, mais plutôt des graphiques bidonnés avec des échelles différentes pour induire une conclusion facile, l’apologie systématique de certaines personnes comme Thatcher sans la moindre ombre au tableau, etc… Evidemment comme les (quinze ? vingt ?) lecteurs (je supposent qu’ils soient réels) sont convaincus d’avance, ça passe…

          • Peaurouge, aucune école philosophique ne rend vertueux. Fourrez-vous ça dans le crâne, de grâce, sans quoi vous allez passer votre vie à vous faire arnaquer politiquement.

            La question est simple : quelle est la valeur absolue de votre vie terrestre ? Ma réponse est : la liberté. Donc, pour moi, ce sera le libéralisme. Si pour vous, c’est l’égalité, optez donc pour le socialisme.

            Mais souvenez-vous d’une chose : si on vous enlève votre égalité par rapport aux autres, vous restez libre. Tandis que si on vous enlève votre liberté, vous n’êtes plus rien. Pensez-y.

            Quant à la fraternité, c’est du foutage de gueule. Personne, jamais, n’est fraternel avec tous ses concitoyens. Personne. Et celui qui prétend l’être est un crétin et/ou un menteur et/ou un salaud.

  • Article remarquable.
    J’ajoute que le communisme n’a jamais été une idéologie d’ouvriers, mais de petits bourgeois. Il a fleuri là où les classes instruites de la petite bourgeoisie (expression que je préfère à celle de classes moyennes qui est trop vague) n’arrivaient pas à atteindre le niveau social auquel elles estiment avoir droit. D’où une suée de rancoeurs, de haines, plus ou moins rationalisées dans les utopies socialistes, contre les classes dominantes. Lisez « Les possédés » de Dostoïevsky; il avait déjà tout compris. Le régime tsariste n’a pas su s’ouvrir à ces « déclassés », ce qui lui a été fatal.
    Maintenant, le communisme n’est plus sortable. Reste des bribes de la logomachie marxiste qu’utilisent ceux qui, dans la petite bourgeoisie d’état, pléthorique en France et dans les pays latino-américains, ont peur de perdre leur statut social si le poids de la bureaucratie publique devait s’alléger. C’est donc plutôt un égoïsme de classe que traduisent les sermons marxistes sur les bienfaits de l’étatisme, une sorte d’avarice collective, trait typique de la petite bourgeoisie.
    Dans les pays où ce discours domine, un discours à proprement parler réactionnaire, car porté par des couches sociales en déclin, prévalent la peur des changements, la peur de l’avenir, la peur des autres, la peur de l’étranger, l’incapacité de comprendre le monde d’aujourd’hui, la sénilité intellectuelle.
    Faut-il s’investir dans ds polémiques à n’en plus finir avec la cléricature marxisante ? Il y a peut-être mieux à faire.

    • « Maintenant, le communisme n’est plus sortable. »

      Et pour cela, les cocos se sont retranchés dans l’attaque du libéralisme et de l’économie de marché, ceux-ci ne s’appellent pas communistes, mais altermondialistes, écolos, indiniais, anticapitalistes…
      La mentalité reste toujours là, ils cherchent à rabaisser le libéralisme pour faire paraitre plus propre leur idéologie…
      C’est pour ça qu’ils accusent le libéralisme des mêmes dérives que le communisme ; qu’ils parlent du système soviétisant actuel de libéralisme réel…
      Ils savent que le communisme est indéfendable et donc cherchent à se convaincre qu’il est moins pire que le libéralisme et donc finalement préférable… Mais c’est faux.

      • « les cocos se sont retranchés »: ils se sont eux-même confinés dans le seul espace restreint qui leur restait possible: le verbe. Le monde réel leur a toujours échappé, même si leur langage conditionne leurs actes criminels dans le monde réel.
        Vous avez raison de souligner que les dénominations changent, mais le lange reste identique: croire changer de monde en changeant un nom, c’est du pur idéalisme, le terreau de toutes les idéologies (un petit passage chez Guillaume d’Occam est très instructif sur ce sujet).

  • Objection: Les aztèques vivaient en communisme partiel. Les terres appartenait à l’état et étaient distribuées selon les catégories (marié, celib, enfants…) puis était cultivées par le « gérant »

    • Chez les Aztèques, on pratiquait le sacrifice humain.
      Oui, ils étaient vraiment communistes.

    • C’est assez vrai. D’ailleurs les azteques etaient un peuple despotique, esclavagiste, conquerant facon URSS. Effectivement ils etaient aussi inhumains que l’URSS.

      • C’est sûr, l’esclavage, la conquête d’autres pays par la force, ce n’est pas en Europe ou aux USA qu’on aurait osé faire ça… (rires)

  • C’est vrai pour les diverses sectes « gauchistes » et une part significative du PS…ç’était très discutable pour les communistes…du moins pour ceux que j’ai effectivement côtoyés, lesquels accueillaient avec des mines bourrues, voire menaçantes, toute allusion à Marx et au Marxisme-léninisme…le militant communiste tel que je l’ai jadis fréquenté aimait le baston, le cinéma américain, violent de préférence, la Suisse et Paul Ricard, divinité tutélaire des fêtes de l’Huma…

  • La difficulté d’échanger avec un communiste n’a rien à voir avec leur vision conflictuelle du monde.
    J’ai déjà essayé de discuter avec un trostkyste pour l’amener sur le terrain du stalinisme, ce fut le même échec que lorsque j’essayais de réfuter leur idéologie avec des arguments libéraux.

    Leur problème, c’est leur foi. Ils ne sont pas dans l’idéologie, mais dans la foi inconditionnelle. Le communisme c’est sacré, tous les communismes qui ont été testés sur terre (stalinisme, maoisme, anarcho-syndicalisme etc etc) ne sont que des icônes qui dénaturent la véritable image de Dieu. Aujourd’hui celui-ci s’appelle Trostkysme, quand celui là aura été testé et aura lamentablement échoué comme tous les autres, ils se trouveront une autre divinité.

    Aucun argument n’est raisonné, ils sortent leur boîte à outils idéologique, s’assoient sur les faits, la réalité, l’anthropologie, l’histoire ou tout ce que vous voulez et brûlent les hérétiques qui prétendent que la Terre est ronde.

    Enfin, le communisme n’est pas le fruit d’un cheminement. On ne croise pas des libéraux repentis qui basculent dans le communisme. Les ignares sortent de l’Education Nationale communistes, sans en être conscients, par manque d’esprit critique.

    • « Leur problème, c’est leur foi. Ils ne sont pas dans l’idéologie, mais dans la foi inconditionnelle. »

      C’est exact. Et c’est pourquoi la dimension métaphysique du combat n’est pas contournable. Besançon a raison de considérer que l’étude de la théologie est nécessaire à l’étude du socialisme.

  • Cher Pascal Avot, je découvre un peu tard (et c’est impardonnable) sous votre plume, un deuxième article éclatant de qualité, après celui de mardi intitulé « l’arme fatale du libéralisme ». J’étais encore sous le charme du brio et de la clairvoyance de vos premières analyses et voilà que je reçois en pleine figure ce deuxième effet kiss-cool. Et là, on passe dans le dur, dans le concret. Aux quat’ coins d’Paris qu’on va l’retrouver éparpillé par petits bouts (le communisme), façon Puzzle. Vous, quand on vous en fait trop vous correctionnez plus : vous dynamitez, vous dispersez, vous ventilez. Et j’aime sacrément ça ! Enfin du libéralisme rationnel à la fois intellectuellement subtil et politiquement solide, beau comme du « Revel » (en opposition au fumeux, verbeux, abscons, indécis….). Merci pour toutes ces armes fatales, mais je crois que nous avons bien déterminé le sexe des anges, il faut maintenant donner un visage politique crédible à la pensée libérale ! Vous ne croyez pas que l’on se bat toujours pour ce que l’on n’a pas ?

    • Une stratégie claire et agressive. Un petit groupe discret et organisé. Des ordinateurs. Je doute que nous ayons besoin d’autre chose.

    • « il faut maintenant donner un visage politique crédible à la pensée libérale ! »

      Et c’est là que ce bel élan se prit les pieds dans la tapis 🙂

      A l’impossible nul n’est tenu.

      • Vous prenez le pari, M. Citoyen?

        • Et pourquoi pas ?

          • C’est parti, mon kiki.

          • @ Citoyen

            Je serai ravi d’échanger avec vous.
            Parlez-moi de ce cynisme des idées libérales; attention, je ne compte pas vous discréditer ou me moquer de vous. Bien au contraire, je considère que je suis faillible, que je puis me tromper, que j’ai éventuellement en ma créance quantité de fausses opinion; et que quelques remarques bien senties de votre part vont m’aider à relativiser certaines erreurs.

            A force de proximité avec ses propres idées, libérales en l’occurrence, on risque de perdre son esprit critique; ou tout simplement, de ne plus apercevoir les données de la réalité qui contredisent les idées qu’on tient pour vraies. Alors, Citoyen, bottez-moi le derrière! J’aime ça!

            • Je vous rejoins. Citoyen répète sans cesse, en toute sincérité, que nous sommes cyniques, mais ce qu’il entend par là n’est pas clair. @ Citoyen, quels exemples pourriez-vous nous donner ?

          • @ Nick

            Citoyen attend peut-être de nous que nous trouvions par nous-mêmes ces aspects cyniques de notre pensée…

            Serait-ce par exemple le sort des plus faibles dans une économie libéralisée? « Sois rentable ou tu crèves ». Hmm…
            Je dirai que ce sont les lois de l’économie qui sont cyniques, alors…

          • @Sexy Bird

            Votre invitation et votre humilité sont tellement inédites ici que j’en suis désarmé.

            Je ramasse donc mollement mes armes en me disant que finalement j’aurais préféré que vous choisissiez votre coline et mon marécage, car je suis plus habitué à cette situation.

            Bon alors commençons !

            Le plus petit dénominateur commun de l’idéologie Libérale est l’individu libre, jusque là r.a s..
            Les rapports entres individus devront autant que possible s’établir entre adultes responsables sans avoir recours à de lourdes et entravantes règlementations ou loies.
            Cette idée est plutôt sympa. et j’en rêverais aussi, mais ici j’ai une objection, vous connaissez beaucoups de personnes qui se comportent comme des adultes responsables quand leurs intérèts sont en jeux ?
            Fillon et Coppé ne sont pas des adultes responsables ? Encore heureux que leur rapport de force était équilibré, mais qu’en est-il quand il ne l’est pas ?
            Le cynisme commence ici.

            A vous Sexy Bird

          • @ Citoyen

            Ma conviction est que les non libéraux ou même les antilibéraux ont souvent de bonnes raisons de ne pas être libéraux; au même titre que je pense avoir de bonnes raisons d’être libéral. Un individu peut être induit en erreur pour de bonnes raisons!

            « j’ai une objection, vous connaissez beaucoups de personnes qui se comportent comme des adultes responsables quand leurs intérèts sont en jeux ? » En fait, ce qu’il faut c’est que les réglementations n’aient pas d’effets pervers qui soient pires que le mal (en l’occurrence les conséquences du manque de responsabilité) qu’elles sont censées combattre. Je vais chercher des exemples; mais sans doute les autres commentateurs peuvent-ils en apporter? Merci d’avance!

            D’autre part, toutes les philosophies libérales s’accordent sur la nécessité de la loi pour prohiber la violence des rapports sociaux: donc, ça force les individus à faire preuve d’une certaine responsabilité; je ne dois pas violenter autrui pour obtenir ce que je veux de lui.

          • @Sexy Bird

            Mais si vous prônez un libéralisme incluant l’antidote au cynisme je ne m’y oppose plus. Encore faut-il le confronter à la réalité c’est à dire à des exemples précis.

            Autre exemple, autre colline :

            Vous (les libéraux dans leur ensemble), vous présentez le libéralisme comme étant un modèle basé sur le mérite et la protection de la propriété privée.
            Je le comprend pour un entrepreneur qui trouve un filon pour son business, qu’il devienne riche et qu’on l’emmerde pas parce qu’il le mérite cela ne me pose aucun problème.
            Mais alors vient sa descendance, au nom du droit de la propriété privée il donne donc tout à son fils ou sa fille, ce qui peut sembler très naturel et humain. Mais nous ne sommes déjà plus plus dans le mérite (autre que celui de leur père) et ainsi le libéralisme glisse inexorablement vers le conservatisme; ce qui n’est plus la même chose et c’est donc cynique de laisser croire que le libéralisme est une authentique méritocratie.

            PS : Bienvenu Nick, c’est échange open bar, sans la musique assourdissante.

          • @ Citoyen

            A mon sens, on peut tout à fait lutter par l’Etat contre les effets pervers du libéralisme; mais à condition de comprendre qu’il ne faut pas porter atteinte aux mécanismes eux-mêmes du libéralisme. Il faut comprendre la nature pour agir sur elle; accepter ses lois pour les mettre à notre profit. Il en va de même pour l’économie.

            A mon sens, l’Etat peut et doit prendre en charge les orphelins, les handicapés, les irresponsables en général. Et d’autre part, il peut et doit lever des fonds (par la force, donc) pour financer l’éducation ou des services sociaux non monopolistiques. Il peut et doit également assigner certaines limites aux patrons vis-à-vis des salariés, mais des limites raisonnables, qui ne portent pas atteinte aux mécanismes bienfaisants de la concurrence.

            Mon idée c’est ceci: « les lois de l’économie sont cyniques, elles font partie de la nature, et la nature est cruelle. Mais nous pouvons faire avec. Nous pouvons bâtir un monde décent en instrumentalisant ces lois indécentes. »

            Par rapport à l’héritage…
            Tout le monde, qu’il soit riche, pauvre ou entre les deux, peut céder son héritage à ses enfants, donc améliorer le destin de ses enfants.

            Une dernière chose: l’éducation, à mon sens, est indispensable pour lutter contre les inégalités, et notamment celles liées à l’héritage que vous évoquez. Il est crucial, à mon sens, qu’on donne aux enfants un même bagage minimal pour niveler les inégalités face au jeu de la concurrence.

          • @Sexy Bird

            Décidement vous présentez un libéralisme véritablement modéré, réaliste et sensé qui est, dans ce cas, à même de se présenter sur la scène politique, à la condition d’éduquer les Français aux véritables valeurs libérale.

            En résumé VOUS avez gagné par une parfaite connaissance des limites de la philosophie libérale.
            Ainsi, vous feriez bien de convaincre bon nombre d’intervenats sur ce site 😉

            Pour info, j’avais d’autres collines mais est-ce bien utile de vous les présenter ?

          • @ Citoyen

            Merci, Citoyen. merci! Cela me touche.

            Allez-y, dîtes les autres « collines ».

          • @Sexy Bird

            Avec un pseudo aussi ….troublant et des propos qui ne le sont pas moins, j’en arrive à me demander qui se cache dérrière et si c’est pas a joke !?

          • @ Citoyen

            non ce n’est pas un fake.
            Mais je préfère rester anonyme.

          • j’ai un petit côté espiègle, d’où mon pseudonyme 😉
            j’aime faire valser les préjugés et les idées dogmatiques, à droite comme à gauche.

            si vous voulez des noms d’auteurs libéraux qui pourraient vous intéresser (car sensés, réalistes, modérés, comme vous dîtes):
            il y a Gobetti et Luigi Einaudi.

          • @ Citoyen: certes, mais chaque adulte responsable a le droit, et des recours, pour faire respecter ses droits s’ils sont enfreints par un adulte moins responsable qu’il ne devrait l’être, et même le droit d’autodéfense en cas d’aggression.

          • Pour l’héritage, je ne comprends pas le rapport avec le cynisme : c’est sa propriété, c’est son droit. Au passage, les lois qui le forcent à la céder à ses enfants sont abusives.

  • Opposer le « free to choose » à la lutte des classes (je schématise), c’est personnellement la seule chose que je fais face à un socialo-communiste. Et encore « opposer » n’est pas le bon terme puisqu’il renvoie à la dialectique marxiste, il faudrait plutôt dire que je « propose » l’option « free to choose », proposition qui laisse toute liberté à l’autre de l’adopter ou pas … Et là, on est sur le terrain du libéralisme.

  • Ceci dit, article passionnant dans l’analyse du mode de fonctionnement de l’esprit marxisant.

  • Wow, encore un article… au napalm (dont j’adore le parfum au petit matin). Je ne sais pas si quelqu’un l’a mentionné mais nous avons aussi une belle arme pour dévier le diamat balistique. En l’espèce, le methind ou individualisme méthodologique : l’idée est de ne jamais accepter les catégories et les raisonnements collectifs.

    • Il serait intéressant de compiler ces armes et d’en faire un arsenal, non ? Le libéral n’est pas un guerrier, certes, mais gagner une guerre, cela s’apprend.

      • Alors un conseil, surveillez vos arrières !
        Votre talon d’Achille est le cynisme intrinsèque aux idées libérales, il vous faudra donc élaborer une ou des « bottes de Nevers » fatales…;-)

        • Mmh. Où se trouve le cynisme chez les libéraux ?

          • Tout combattant ou compétiteur qui se veut ambitieux doit parfaitement connaître ses points faibles.
            Sinon il ferait mieux de se désengager quels que soient ses talents.

          • Toute personne humble sait demander de l’aide quand il se doit. Vous voyez notre cynisme et nous non. Pourquoi ne pas nous dire où vous le voyez ?

          • @Nick
            Extrait quelques post plus haut :

            « mais chaque adulte responsable a le droit, et des recours, pour faire respecter ses droits s’ils sont enfreints par un adulte moins responsable qu’il ne devrait l’être, et même le droit d’autodéfense en cas d’aggression. »

            Tout à fait d’accord, et pour avoir des droits il faut des lois, des règles, des codes, exactement ce que les libéraux détestent non ? au nom de la liberté ?

            « Pour l’héritage, je ne comprends pas le rapport avec le cynisme : c’est sa propriété, c’est son droit »

            Dans mon post je n’évoquais pas le principe d’héritage comme étant cynique en tant que tel, mais le fait que les libéraux présentent le libéralisme comme étant basé sur le mérite alors que le simple fait de l’héritage cré de fait une distorstion évidente au mérite.
            Le cynisme est donc dans ce mensonge.

      • Oui, voilà. (v’là le post impérissable)

      • Tout à fait d’accord avec vous. Et aller poster sur tous les blogs gauchistes des messages qui ramènent toujours l’Homme (avec ses corollaires liberté, responsabilité, choix individuels, DDH etc ) au centre des débats, inlassablement.

      • Tout à fait. Et d’aller sur les sites gauchistes parler de liberté de choix et de création de l’individu.
        M’étonne pas que les gauchistes soient si haineux, leur mode de fonctionnement est terriblement malsain, il dénote des esprits tordus, distordus, profondément pessimistes et inhumains. M’étonne pas que leur idéologie soit responsable de 100 millions de morts. Il faudrait peut être essayer de le leur faire comprendre.

        • Ah Ah Ah ! En plein dans le mille ! Pour l’ouverture d’esprit, la pensée nouvelle et les grandes idées qui font mouche, vous repasserez. J’hésite à l’imprimer pour l’encadrer celui-là tellement c’est un best-of du genre… ^^

  • @Pascal Avot
    Entièrement d’accord avec votre dernier commentaire, agissons en « cheveau-léger ». En effet, nous ferions parfois mieux d’être plus groupés et plus armés (pour ne pas dire collectifs) dans la défense du Libéralisme. La liberté est à la fois publique et individuelle, « chacun en a sa part et tous l’ont tout entier » comme disait le père Hugo. Nous savons tous que la liberté publique n’est pas la somme des libertés individuelles, ne laissons surtout pas croire que le plein exercice de nos libertés individuelles ne serait que l’expression d’un individualisme exacerbé. En libéraux, nous admettons librement de respecter des codes collectifs librement définis, s’ils garantissent l’exercice des libertés individuelles (naturelles). Exemple : c’est parce que nous acceptons librement de respecter quelques règles du code de la route, que chacun peut librement circuler sans trop de danger avec le véhicule qu’il a librement acquis et aller librement où il veut quand il veut. Le communiste lui veut me forcer, à prendre le train (à ses horaires), à le payer 3 fois (avec mes impôts nationaux, mes impôts régionaux, en achetant le billet) et en plus lui financer son régime spécial ! Hé oui, le bon usage du collectif est une arme (fatale) redoutable contre le collectivisme ; c’est la dose qui fait le poison. En selle, sabre au clair ! Sonnez la charge Pascal !

    • Jeff

      « c’est parce que nous acceptons librement de respecter quelques règles du code de la route, que chacun peut librement circuler »

      A quelques radars et gendarmes près !

      Curieux comme exemple.

      • Curieux que vous le trouviez curieux…. comme c’est curieux !…

        • Savez-vous qu’il y a ici des « stars » libérales qui s’érigent contre les radars et la répression routière en argumentant qu’il n’y a aucun lien entre la vitesse et le nombre de morts sur les routes ?

          • Savez-vous qu’ils ont raison ?

            Il y a une différence certaine entre « quelques règles » et notre code de la route kafkaïen. On ne s’en rend pas compte parce que nous baignons dedans.

          • Il y a des gens ici qui « s’érigent contre la répression » ? Ah, les salauds. Vite, réagissons !
            https://www.internet-signalement.gouv.fr/PortailWeb/planets/Accueil!input.action

          • en effet, c’est sur les autoroutes et sur les circuits de formule 1 qu’il y a le plus de morts au km parcouru. normal, ils vont roulent plus vite.

            oscar n

          • Au niveau du principe, la Vie est un risque. Nos étatistes constructivistes tentent de remplacer ce principe par le principe de précaution, ô combien castrateur pour l’Humanité. Avec ce principe de précaution nous serions encore à vivre dans des cavernes. Et il est inscrit je crois maintenant dans la Constitution. Après on va se demander pourquoi les Français sont dépressifs alors qu’on les empêche de vivre, tout simplement.
            Au niveau statistique, le risque de se faire tuer sur la route est proche de zéro (4.000 morts par an sur une population de 60.000.000) et il est illusoire de vouloir faire baisser le pourcentage.
            A comparer au 9.000 morts par an dus aux maladies nosocomiales et qui ne sont pas punies par une répression aveugle qui considère, qu’a priori, le personnel hospitalier est coupable.

    • CHAAAAAAAARRRRRRGEEEEEEEZ !!!!! 🙂

      Plus sérieusement, arrêtons de défendre le libéralisme, dont personne n’a rien à foutre. Défendons la liberté, que tout le monde aime, et montrons que personne ne la défend mieux que nous.

      • Pascal,

        Vous chargez depuis votre colline dénommée Liberté, en dissimulant votre blason de libéral, soit.
        Depuis mon marécage je cherche donc un lieu d’affrontement plus en ma faveur.

        Prenons pour exemple un Chinois richement doté qui se rend propriétaire d’un pâté de d’immeubles Haussmannien dans les beaux quartier de la rive droite de Paris.
        En bon businessman grisé par ses réalisations à Shanghai il a jugé qu’une belle tour de 30 étages serait d’un profitable rapport au m².

        Où s’arrête donc sa liberté et où commence notre droit collectif ?

        • Commencez donc par définir votre notion de « droit collectif ». On verra après, hein ?

          • Oui, Alain.

            [Et merci de noter, au passage, cher Citoyen, que notre « Chinois richement doté » rend des comptes au Parti Communiste Chinois. Dans le genre « main invisible », on a connu plus cool.]

          • Dans la situation décrite le droit collectif pourrait être celui, tout simplement, de préserver le patrimoine. Cela me paraissait évident.

            Faites roulez vos yeux de droite à gauche (surtout à gauche) si vous remarquez une masse sombre et bien se sont des œillères idéologiques qui vous empêche de comprendre le monde.
            Pour les retirer utilisez votre savoir, votre intelligence, et surtout votre honnêteté intellectuelle.

          • En conclusion par absence de réponse, avec l’application de la liberté à la sauce libérale, le centre de Paris se transformerait rapidement au point de ressembler à Shanghai ou Dubaï !

        • « droit collectif » : où l’on voit la déformation du cerveau gauchiste qui ramène tout au collectif alors que le socle c’est l’Homme, l’individu libre ET responsable.

        • « Prenons pour exemple un Chinois richement doté qui se rend propriétaire d’un pâté de d’immeubles Haussmannien dans les beaux quartier de la rive droite de Paris.
          En bon businessman grisé par ses réalisations à Shanghai il a jugé qu’une belle tour de 30 étages serait d’un profitable rapport au m².

          En conclusion par absence de réponse, avec l’application de la liberté à la sauce libérale, le centre de Paris se transformerait rapidement au point de ressembler à Shanghai ou Dubaï ! »

          Et donc il faut un droit collectif au patrimoine.

          La puissance de cette démonstration me laisse pantois.
          Citoyen, je vous fais une proposition : depuis bien des années maintenant, tous les jours j’effectue un rituel pour empêcher le réveil de Cthulhu et la fin des temps. Si vous refusez de me payer 500 euros par mois pour ma peine à partir de maintenant, je cesserai ce rituel et nous allons tous mourir.
          C’est vous qui voyez.

          • Ph’nglui mglw’nafh Cthulhu R’lyeh wgah’nagl fhtagn !

          • C’est votre argumentaire qui ressemble au Cthulhu, parce que vous n’avez toujours pas de réponse concrète à la question posée, laisse-t-on notre Chinois, ou Russe ou prince du Katar contruire sa tour ?

          • Bon, visiblement la métaphore ce n’est pas le votre (de fort).

            Soyons donc concrets : D’où il sort, ce chinois, pourquoi il veut faire ça et pourquoi il en a les moyens ?
            La vraie question, c’est est-ce qu’il est acceptable d’emmerder un pays entier juste au cas où un vilain chinois hypothétique se pointerait…

            On pourra toujours inventer des situations totalement absurdes pour le plaisir de dire « Aha ! là ça ne marcherait pas, nananère… », rien de plus facile.
            Le libéralisme ne prétendant pas aboutir à une utopie, ces arguments n’ont pas vraiment d’intérêt. Au moins, il ne les évacue pas en disant « on va faire une loi et tout ira pour le mieux comme par magie ».

          • « D’où il sort, ce chinois, pourquoi il veut faire ça et pourquoi il en a les moyens ? »

            Décidément, il n’y a pas plus bête que qui ne veut pas comprendre !

            Quand le sage montre… 🙂

          • À ce stade j’ai répondu pour tous les niveaux d’abstraction concevables, mais je veux bien remâcher le travail une dernière fois (pas plus parce que je préfère me mettre des choses consistantes sont la dent).

            – si Citoyen a une peur irraisonnée que des chinois viennent redécorer Paris, j’ai répondu : qui sont ces chinois ? Pourquoi ils voudraient faire ça ? Pourquoi en auraient-ils les moyens ?

            – si Citoyen pense que sans l’état pour faire des lois sur le patrimoine (et sur tout un tas de truc en général) le pays brûlerait en deux jours, j’ai répondu : d’une part la loi n’a pas de pouvoir magique, si un truc doit arriver ça arrivera (au hasard… la crise économique). D’autre part, les lois sont coûteuses (en argent et en liberté) et avant de se la jouer « principe de précaution » il faut se demander si le jeu en vaut vraiment la chandelle ou si ce n’est qu’un prétexte pour faire grossir encore un peu plus l’état.

            – si Citoyen voulait souligner qu’on peut définir des situations spécifiques qui semblent difficiles à gérer en libéralie, j’ai répondu : le libéralisme n’a pas la prétention d’aboutir au paradis sur Terre, bien sûr qu’il y aura toujours des problèmes. Par contre il a la prétention de faire toujours au moins aussi bien que l’état, pour moins cher.

          • « si Citoyen pense que sans l’état pour faire des lois sur le patrimoine (et sur tout un tas de truc en général) le pays brûlerait en deux jours, j’ai répondu : d’une part la loi n’a pas de pouvoir magique, si un truc doit arriver ça arrivera (au hasard… la crise économique).  »

            A priori vous semblez l’ignorer, mais des lois qui protègent le patrimoine existent depuis bien longtemps et heureusement ! Sinon la France ne serait plus depuis belle lurette la première destination touristique.

            Enfin, pour la suite du commentaire, on serait plutôt d’accord sauf qu’on ne place pas les priorités dans le même ordre.

          • J’ai depuis belle lurette des épouvantails à éléphants dans mon jardin, ça doit être pour ça que je ne suis pas infesté d’éléphants.

          • C’est justement à cela qu’on reconnait les idéologues, ce sont ceux qui mettent des épouvantails à éléphants par aveuglement et donc ignorance des risques réels 😉

        • « Le droit collectif pourrait être celui, tout simplement, de préserver le patrimoine. Cela me paraissait évident. »

          Si cela vous semble évident, autorisez-nous à vous trouver drôle.

  • Oups ! « Chevau-Léger » désolé.

  • Excellent article. Les liberaux ont beaucoup de grands penseurs derriere eux, mais tres peu de communicants.. A l’inverse des communistes qui ont tout autant theorise leur methode de communication que leur ideologie. Voir les cercles Gramscistes qui existent toujours en France et auxquels de nombreux journalistes appartiennent.
    Ce qui manque aux liberaux ce sont des pedagogues capables de vehiculer les idees liberales sans sauter sur les mines…et meme sans utiliser aucun terme technique ni meme politique (eviter le mot liberal). C’est beaucoup plus facile d’ecrire des articles liberaux a l’intention d’un public convaincu que de s’attaquer a l’education economique de monsieur tout le monde.
    Les gauchistes, il faut le reconnaitre ont fait cet effort de maniere remarquable et en ont recolte les fruits pendant des decennies.

  • Cher Pascaaaal…Tagada…Tagada…Tagada, désolé mais je suis en pleine charge héroïque et c’est foutrement bon ! Et une fois de plus vous avez entièrement raison, le but (l’idéal) c’est la liberté, le moyen c’est le libéralisme. Tayaut, Tayaut… (cri poussé à la chasse lorsque l’animal est en vue !).

    • @JEF

      C’est exactement comme cela, grisés par leur propre sentiment de puissance, que la vaillante chevalerie du royaume de France c’est fait décimé par les Anglais dans les premières batailles de la guerre de cent ans 🙂

      Alors que que vous avez un Jeanne d’Arc en la personne de Sexy Bird

  • Donc la Bible est un livre socialiste ou libéral ?

    • Votre question montre que vous n’en savez pas assez pour comprendre de quoi nous parlons.

      • Merci pour tout cher Pascal, votre réflexion et votre style sont un vrai nectar pour tous les amoureux de « La Liberté ». Supplique auprès de Contrepoints afin qu’il vous ouvre encore plus grand ses colonnes. Je sors des commentaires et attends votre prochain billet avec impatience, les premiers signes de la crise de manque se font déjà sentir…ouille…ahhhh…argh…

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