Bastiat 2012 en 5 questions

Une interview de Daniel Tourre, l’un des instigateurs du projet « Bastiat 2012 »

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Bastiat 2012 en 5 questions

Publié le 20 février 2012
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Les lecteurs de Contrepoints n’ignorent pas le lancement de la campagne du seul candidat libéral à la présidentielle, Frédéric Bastiat. Car même un mort ne peut pas faire pire que nos hommes politiques actuels. Voici une interview de Daniel Tourre, l’un des instigateurs du projet Bastiat 2012.

— Contrepoints : Pourquoi présenter un mort aux élections présidentielles ?

Daniel Tourre : Parce qu’il n’y a personne de vivant en mesure de se présenter.

C’est bien sûr regrettable, mais c’est ainsi : pour la deuxième fois d’affilée, un courant de pensée aussi important que le libéralisme n’aura aucun porte-parole à l’élection reine de la vie politique française. Les raisons de cet échec seraient trop longues à détailler ici –- même si elles méritent une analyse –, toujours est-il que le résultat est là, les libéraux n’auront aucun porte-parole en 2012.

— Mais pourquoi ne pas présenter un illustre inconnu vivant plutôt qu’un mort ?

Parce que présenter quelqu’un sérieusement exige une structure, des moyens financiers, des relais médiatiques et les 500 signatures.

Nous n’avions aucune chance de rassembler les 500 signatures sans élus locaux et sans moyens considérables pour aller les chercher. Les signatures sont de toute manière difficiles à rassembler en particulier pour les libéraux qui souhaitent mettre fin à un certain nombre d’arrosages clientélistes auxquels sont sensibles les maires de petites communes, tels que la Politique Agricole Commune.

Annoncer sa candidature, sans chercher des signatures, tout en bénéficiant d’une couverture médiatique est envisageable. Cela implique toutefois d’avoir une cause sympathique aux yeux de journalistes (pour le libéralisme, oubliez…), un bluff crédible pour convaincre que l’on est en train de les chercher ou une notoriété propre (je m’appelle Cantona…). Sans cela, la candidature rejoindra l’immense pile des candidatures fantaisistes qui pullulent à chaque élection présidentielle. Elle n’aurait pas permis d’avoir un quelconque avantage médiatique.

Il vaut mieux, compte tenu de cette situation, ne pas gaspiller des forces et du travail que nous pouvons consacrer utilement pour communiquer vers le grand public et les libéraux.

— Alors pourquoi présenter Frédéric Bastiat ?

Présenter sérieusement un mort est suffisamment loufoque pour sortir de l’immense cohorte des micro-candidats. De plus, cela s’appuie sur un phénomène que les commentateurs ont toujours du mal à analyser : l’abstention ou le vote blanc. Nous voulons donc faire très professionnellement une candidature très décalée.

Les objectifs en présentant Frédéric Bastiat sont donc :

a) Faire exister une voie libérale forte et des propositions libérales lors de l’élection présidentielle. La candidature de Frédéric Bastiat est faite sérieusement comme s’il s’agissait d’une vraie : site, affiches, films, programme, profession de foi, tractage et relations presse.

b) Faire connaitre le nom de Frédéric Bastiat au plus grand nombre. Nous pensons que l’œuvre de Frédéric Bastiat par sa simplicité comme par son approche classique est de loin la plus appropriée pour réconcilier l’opinion avec la doctrine libérale. Si nous parvenons à faire grimper en notoriété dans le grand public comme chez les journalistes le nom de Frédéric Bastiat, nous aurons gagné quelques points d’avance pour de futures batailles.

c) Apprendre à travailler ensemble sur un projet militant. La candidature de Frédéric Bastiat est un excellent laboratoire pour apprendre à travailler en réseau, apprendre à se connaitre, à développer une culture militante chez des libéraux autour d’une cause et d’une personne qui fait l’unanimité. Cet aspect n’est pas anodin.

d) Donner une voix aux nombreux libéraux qui choisiront l’abstention ou le vote blanc aux prochaines élections. D’une manière générale, le ras-le-bol de la classe politique actuelle est tel qu’un bras d’honneur à cette dernière en votant pour un mort sera apprécié au-delà des cercles libéraux.

e) Montrer qu’un discours libéral classique et l’école autrichienne constituent la voie la plus prometteuse dans la défense de nos idées pour les prochaines années.

Le tout avec une perte quasi-nulle d’énergie consacrée à l’administration ou à l’organisation interne. 100% du travail est consacré au militantisme tourné vers l’extérieur.

— Qu’est-ce que vous avez fait ? Que comptez-vous faire ?

Nous avons déjà mis en place :

Nous sommes en train de finir :

  • Le programme. Quelques dizaines de propositions basées sur le libéralisme classique et l’École autrichienne.
  • Un livre « Le very best of de Frédéric Bastiat ». En téléchargement libre ou sur format papier sur Amazon, un petit livre de 100 pages avec les meilleurs pages de Bastiat et un texte explicatif de Damien Theillier, président de l’Institut Coppet.

Ce que nous allons faire :

  • Mettre en place une gestion pour imprimer et diffuser des affiches/tracts/autocollants pour les militants locaux.
  • Publier des tribunes dans tous les médias internet/papier où nous pourrons avoir accès.
  • Tenter des passages dans les médias audiovisuels en proposant des explications de l’abstention.
  • Multiplier les vidéos, affiches tout au long de la campagne.

— Comment faire pour aider Frédéric Bastiat 2012 ?

Très bonne question !

D’une manière générale l’équipe de campagne est très décentralisée. Vous n’avez pas d’impulsion à attendre d’un niveau central et hiérarchisé pour agir ou proposer.

Le mieux si voulez nous contacter pour aider est d’adhérer au groupe facebook « les amis de Frédéric Bastiat » ou d’envoyer un mail « contact@bastiat2012.fr ».

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