La démocratie assassinée

La démocratie est en train d’être assassinée et tout le monde s’en fout

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Démocratie Vote Elections (Crédits : Theresa Thompson, licence Creative Commons)

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La démocratie assassinée

Publié le 16 novembre 2011
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Sous prétexte de crise de l’euro, la démocratie est en train d’être assassinée et tout le monde s’en fout.

Un article de Charles Gave (en collaboration avec l’Institut Turgot)

J’enrage. Tout va de mieux en mieux. En Italie et en Grèce, des Gauleiters  bruxellois viennent de remplacer les élus du peuple sous les applaudissements frénétiques de tous ceux qui chez nous haïssent et la Démocratie et son pendant, la souveraineté Nationale (Attali,  Minc, Duhamel etc.).

Parallèlement les grondements des révolutions populaires  se font de plus en plus entendre tant ce coup d’État rampant et masqué perpétré par nos «ÉLITES » Bruxelloises exaspère les peuples.

Dans notre monde, la légitimité ne veut plus dire grand chose et pourtant, chez un homme comme de Gaulle, elle était indispensable à l’exercice du pouvoir.

D’où peut  venir cette fameuse légitimité?

  • Du fait que ceux qui ont le pouvoir commandent aux tanks. Le scenario le plus commun historiquement, voir Syrie, Myanmar etc. Légitimité douteuse à tout le moins.
  • De la naissance et nous nous trouvons  dans des systèmes aristocratiques (Venise au Moyen Age) ou Monarchique (France de l’Ancien Régime). Cette forme de légitimité n’est plus guère acceptée de nos jours, si ce n’est dans certains pays à la pointe du progrès du style Arabie Saoudite. Légitimité historique.
  • De la Religion. Dans ce cas, nous nous trouvons dans le cas d’une théocratie très en vogue en ce moment du coté de l’Iran et bientôt de la Tunisie et de la Libye. Légitimité en dehors de ce monde mais réelle pour les croyants.
  • De la compétence technique  de ceux qui exercent le pouvoir. Ce fut le cas de la défunte Union Soviétique où les élites combinaient si bien la capacité technique sans pareil des membres du parti au fait que ces mêmes membres étaient les seuls à même d’interpréter pour le menu peuple les textes sacrés tels que les évangiles selon Saint Marx. Cette légitimité-là disparait dès que les résultats techniques deviennent décevants, ce qui nous amène soit à une Révolution cherchant une autre source de légitimité, soit à la solution numéro un, les tanks dans la rue et les pelotons d’exécution ou l’exil pour ceux qui ne sont pas d’accord.
  • Du  Vote Libre exercé par une majorité. C’est ce qu’il est convenu d’appeler la Démocratie, le pire de tous les régimes, si l’on exclut tous les autres comme le disait Churchill. La souveraineté appartient au peuple qui la délègue à ses Représentants ou mieux encore l’exerce directement au travers de referendums. C’est dans ce système que la plupart des pays d’Europe ont choisi de vivre. Depuis un certain nombre d’années cependant croît à l’intérieur même du système politique un cancer à évolution lente ou des métastases profondément antidémocratiques et technocratiques se répandent sous le couvert du nécessaire « approfondissement » de l’unité européenne. Ces métastases mettent en question la nature même de nos systèmes et amènent à se poser une question et une seule : en Europe, sommes-nous toujours en Démocratie ou avons-nous déjà basculé vers la technocratie ? La réponse devient hélas de plus en plus évidente…

Ainsi nous venons de voir se jouer sous nos yeux l’un des plus beaux coups d’État contre la Démocratie que j’ai vu depuis l’invasion de Prague en 1968 : deux premiers ministres, Papandreou et Berlusconi, parfaitement légaux ont  été débarqués sans autre forme de procès pour être remplacés par des personnalités Bruxelloises qui n’avaient jamais été élues à quoi que ce soit auparavant, au seul prétexte qu’elles étaient compétentes et favorables à l’Europe non Démocratique.

Ce pronunciamiento ne s’est pas fait en envoyant des tanks, mais en menaçant de couper les crédits  à ceux qui vivaient dans le péché, paniquant de ce fait tous les fonctionnaires dont les prébendes dépendent de ces versements et les amenant à supporter ces coup d’État.

Sous-jacent à ces coup d’État, il y a deux PRÉ-SUPPOSÉS LOGIQUES qu’il faut être aveugles pour ne pas voir.

  1. Les élus du peuple sont incompétents. Ce qui est parfaitement possible, mais la seule façon de s’en débarrasser en démocratie est de voter pour quelqu’un d’autre, lors d’élections tenues de façon légale.
  2. Les technocrates sont compétents parce qu’ils ne sont pas sous la pression des élections. La foutaise ultime comme l’ont montré les exemples de Mussolini, de Staline ou plus récemment de tous nos braves technocrates français ou italiens (Prodi, Trichet, Delors) qui nous ont créé cette merveille de la technocratie qu’est l’Euro, en train de faire capoter l’Europe. Et c’est à ces gars-là que l’on donne le pouvoir ?

C’est un peu comme si les alliés avaient confié le commandement du débarquement en Normandie à Gamelin, le Général qui commandait les armées françaises et anglaises en 1940 et qui reçut la raclée que l’on sait. On imagine le moral des troupes en juin 1944 dans leurs péniches de débarquements…

La démocratie est en train d’être assassinée et tout le monde s’en fout.

J’enrage.

Et je ne suis pas le seul.

 

 

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  • La démocratie menacée par les technocrates. Soit. La république des experts est la moins démocratique. Soit.
    Sauf que les électeurs sont constamment désinformés par un autre pouvoir dont il n’est pas question dans l’article : les journalopes, acquis à 99,9% à la gauche.
    Résultat : un dogmatisme pire que toutes les technocraties réunies, à coup de slogans : chance pour la France ! serviteurs de l’Etat ! les acquis sociaux sont menacés ! responsables durables citoyens ! nous sommes encore en retard pour : (au choix) l’homoparentalité, démanteler le nucléaire, régularisation massive de tous les sans-papiers, c’est la faute à Sarko !

    Dernier en date des slogans : on stigmatise les pauvres (les fraudeurs) !

  • La démocratie vient d’être de nouveau agresser par les super magouilles PS/verts, ou comment une minorité, un groupuscule, fait fi de leur représentation électorale pour se voir attribuer un groupe au parlement.

  • Votre constat sur la démocratie est aisément partageable , mais pas que tout le monde s’en fout . Pareille affirmation peut stigmatiser une impuissance rageuse , commune au commun des mortels démuni de pouvoir ou de savoir. Le tabou de l’omerta actuelle est justement cette légitimité décrétée par le Pouvoir détenu. Elle appartient à quelques hyper-puissants réseaux de clans maffieux qui concentrent tous les moyens de domination , notamment financiers et économiques moins redoutés que l’arme militaire. Les démocraties officielles sont de plus en plus des monocraties de maffias et leurs leaders ne se foutent pas du tout du champ de leur domination. En témoignent leur sourde rivalité pour l’hégémonie économique autour des tables de poker-menteur du Casino Financier.

  • je ne vois pas en quoi la democratie est outragée.il va y avoir dans ces deux pays des elections libres tres prochainement.les partants sont des crapules qui sont parties de leur plein gré(ils n’avaient pas un fusil sur la tempe,il y avait juste la débandade de leur système).les gouvernements actuels sont des gouvernements de transition chargés d’assurer l’intendance.j’attends avec impatience que le ruineux sarkozy soit dégagé en urgence

  • La seule démocratie en Europe se trouve en Suisse, hein.

  • Bonjour,
    Les régimes grecs et italiens sont des régimes parlementaires où les assemblées peuvent renverser les premiers ministres. La légitimité que tiraient M. Papandréou et M. Berlusconi provenait exclusivement de ces parlements nationaux. Ce sont ces parlements qui ont la légitimité démocratique, pas les premiers ministres.
    Je conçoit que c’est difficile à comprendre quand on vit dans un État français qui est à l’heure plus dans un régime « semi-présidentiel ». Mais ça ne justifie pas le fait d’écrire des bêtises.

    Si vous n’aimez pas voir les gouvernements être renversé par des assemblées démocratiques, n’étudiez pas le régime français de la quatrième République. Vous risquez d’avoir des surprises

    On peut discuter du poids qu’à eu l’UE dans ces désignations, là dessus, pas de problème. Mais on ne doit pas pour autant raconter n’importe quoi avec des titres faussement alarmant.

    • Avant de monter sur vos grands chevaux, lisez tranquillement et buvez frais.
      Car toutes vos remarques tombent totalement à plat.
      1. Le fait que la Grèce et l’Italie soient des régimes parlementaires ne change rien à l’argumentation de l’auteur. Pinaillage stérile.
      2. Vous dites « On peut discuter du poids qu’à eu l’UE dans ces désignations, là dessus, pas de problème » comme s’il s’agissait d’un point de détail dans le propos de l’auteur alors que c’est l’élément essentiel. Ce qui prouve que vous n’avez pas compris ce qu’il cherchait à montrer.
      3. Votre petite pique « quand on vit dans un État français… » est ridicule, d’autant plus que, pas de bol, l’auteur ne vit justement pas en France.

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