Pour la défense du capitalisme #7 : « Le capitalisme favorise l’égoïsme et la cupidité »

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Pour la défense du capitalisme #7 : « Le capitalisme favorise l’égoïsme et la cupidité »

Publié le 31 août 2024
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Rainer Zitelmann, historien, sociologue et contributeur régulier pour Contrepoints propose une série de 8 articles autour de son livre In Defense of Capitalism qui vise à désarmer certains préjugés des pourfendeurs du capitalisme.

L’économiste britannique Paul Collier a rassemblé une série de propositions sur la manière dont le capitalisme devrait être « réformé ». Il critique le « déficit moral » auquel est confronté le « capitalisme moderne » et affirme que « la cupidité est bonne » – la phrase emblématique de Gordon Gekko dans le film Wall Street de 1987 – est la maxime du capitalisme moderne, et que le capitalisme a donc un besoin urgent d’une correction éthique.

En 2020, M. Collier a coécrit, avec son collègue britannique John Kay, le livre Greed is Dead, dans lequel ils brossent un tableau tendancieux d’un capitalisme dominé par le « fondamentalisme du marché » et l’« individualisme » :

« Les marchés ne sont pas considérés comme des mécanismes d’échange mutuellement bénéfiques, mais comme des lieux où les gens essaient d’être plus malins les uns que les autres pour leur profit individuel. »

Le capitalisme du XXIe siècle étant si déréglé, M. Collier estime que la solution consiste à replacer le concept d’« intérêt public » au centre de la vie économique et à exiger des entreprises qu’elles s’alignent sur l’« intérêt public » plutôt que sur la seule recherche du profit.

M. Collier souhaite que les citoyens jouent le rôle de « policiers » qui surveillent les entreprises pour s’assurer qu’elles agissent dans l’intérêt public. Il ne propose pas une police d’État, mais des militants autonomes, légitimés par personne, qui espionneraient et surveilleraient les entreprises.

« Toute réglementation peut être détournée par un astucieux système de cases à cocher ; toute taxe peut être réduite par une comptabilité astucieuse ; tout mandat peut être falsifié par un raisonnement motivé. La seule défense contre de telles actions est une force de police omnisciente […] Il existe une masse critique de participants au-delà de laquelle les risques liés à l’inconduite des entreprises deviennent trop élevés pour être pris en compte ».

Avons-nous vraiment besoin d’espions, de dénonciateurs et d’une « all seeing police » pour rendre le capitalisme « meilleur » ? La cupidité et l’égoïsme débridé sont-ils réellement – et aujourd’hui plus que jamais – les moteurs du capitalisme ? L’intérêt personnel de chaque être humain est l’un des moteurs de toute action humaine, mais certainement pas le seul. Mais cela n’a rien à voir avec un système économique spécifique.

Les idéologies totalitaires cherchent à réduire le « moi ». Elles ne veulent rien d’autre que le subordonner au « nous », comme le démontrent deux des maximes du national-socialisme : « Du bist nichts, dein Volk ist alles » (« Tu n’es rien, ton peuple est tout ») et « Gemeinwohl vor Eigenwohl » (« L’intérêt public avant l’intérêt personnel ») :

« Dans toute la sphère de la vie économique, dans toute la vie elle-même, il faut en finir avec l’idée que le bénéfice de l’individu est l’essentiel et que le bénéfice de l’ensemble est construit sur le bénéfice de l’individu, c’est-à-dire que le bénéfice de l’individu est ce qui donne naissance au bénéfice de l’ensemble en premier lieu. L’inverse est vrai : le bénéfice de la totalité détermine le bénéfice de l’individu […] Si ce principe n’est pas reconnu, l’égoïsme doit inévitablement s’installer et déchirer la communauté ».

Adam Smith a souligné les avantages de l’égoïsme, non pas en termes d’intérêt personnel pur, mais précisément parce que les gens ont toujours besoin de l’aide des autres. Cependant, il a également souligné le fait que personne ne peut compter uniquement sur la bonne volonté des autres :

« Il aura plus de chances de l’emporter s’il peut intéresser leur amour-propre en sa faveur, et leur montrer qu’il est dans leur intérêt de faire pour lui ce qu’il exige d’eux […] Ce n’est pas de la bienveillance du boucher, du brasseur ou du boulanger que nous attendons notre repas, mais de leur souci de leur propre intérêt. Nous ne nous adressons pas à leur humanité mais à leur amour-propre, et nous ne leur parlons jamais de nos propres besoins mais de leurs avantages ».

L’égoïsme a toujours été un trait humain. Mais dans le capitalisme, il est limité par le fait que seul l’entrepreneur qui se concentre avant tout sur les besoins de ses clients peut réussir. L’empathie, et non la cupidité, est la base du capitalisme. L’empathie est la capacité à reconnaître et à comprendre les sentiments et les motivations d’une autre personne. C’est la qualité la plus importante des entrepreneurs qui réussissent. Prenons l’exemple de Steve Jobs. Il a inventé des produits tels que l’iPhone parce qu’il comprenait mieux que d’autres les besoins et les désirs des gens dans la société moderne.

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  • “plus malins les uns que les autres pour leur profit individuel”
    On appelle ça “émulation” et c’est ainsi que le capitalisme est grand.
    Et c’est bien mieux qu’un pseudo intérêt général qui n’est en réalité que l’intérêt particulier de la caste dominante.
    “Toute classe qui aspire à la domination doit conquérir d’abord le pouvoir politique pour représenter à son tour son intérêt propre comme étant l’intérêt général.” (Karl Marx).
    Application pratique : “La République c’est moi” (JL Mélenchon)

  • Parceque le socialisme serait généreux et désintéressé? Ce n’est pas ce qu’il a démontré, appauvrissement du peuple au profit de la caste fonctionnaire équivalent à un esclavage, puisqu’il était de plus privé de tout droit !

  • Le capitalisme crée des emplois et permet à des milliards de gens de sortir d’une misère mortelle! Le socialisme permet à des fonctionnaires de vivre en privilégiés sur le dos du peuple qui travaille!
    C’es le socialisme qui favorise l’égoïsme et la cupidité!

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