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.L’indice du climat de consommation aux États-Unis, compilé par l’Université du Michigan, est tombé à 69,5 en août, contre 71,6 en juillet. Un affaiblissement de l’indice du climat de consommation est considéré comme le signe d’un ralentissement potentiel des dépenses de consommation et de l’économie en général.
La plupart des commentateurs économiques s’accordent à dire que la consommation individuelle plutôt que l’épargne est la clé de la prospérité économique. Selon eux, l’épargne entrave la croissance économique car elle coïncide avec un affaiblissement de la demande de biens. Dans cette théorie, l’activité économique est décrite comme un flux circulaire d’argent dans lequel les dépenses d’un individu font partie des revenus d’un autre.
Toutefois, si les individus perdent confiance en l’avenir, ils sont susceptibles de réduire leurs dépenses et de thésauriser plus d’argent, diminuant ainsi les revenus d’un autre individu qui, à son tour, dépensera moins. Un cercle vicieux se met en place : la baisse de confiance entraîne une diminution des dépenses et une augmentation de la thésaurisation, ce qui affaiblit encore l’économie et érode la confiance qu’elle inspire.
Selon cette théorie, pour arrêter la spirale descendante, la banque centrale doit augmenter l’offre de monnaie. En mettant plus d’argent dans les mains des gens, la confiance et les dépenses augmenteront, et le flux circulaire de l’argent reprendra.
Tout cela semble très convaincant et, en effet, les enquêtes auprès des entreprises montrent que le manque de demande individuelle est le principal facteur à l’origine des mauvais résultats pendant les récessions. Mais la demande peut-elle à elle seule générer de la croissance économique ? Qu’en est-il de l’offre de biens ? Les biens sont-ils toujours là, attendant simplement la demande ? Est-il même possible que la demande elle-même soit rare ?
La rareté des moyens contrecarre la demande
Dans le monde réel, il est nécessaire de produire des biens utiles qui peuvent être échangés contre d’autres biens utiles. Les boulangers qui produisent du pain ne produisent pas tout pour leur propre consommation, mais échangent la plus grande partie de leur production contre les biens d’autres producteurs. En produisant du pain, les boulangers exercent une demande pour d’autres biens. Selon David Ricardo :
Aucun homme ne produit qu’en vue de consommer ou de vendre, et il ne vend jamais qu’avec l’intention d’acheter quelque autre marchandise, qui peut lui être immédiatement utile, ou qui peut contribuer à une production future. En produisant, il devient donc nécessairement soit le consommateur de ses propres marchandises, soit l’acheteur et le consommateur des marchandises d’une autre personne.
Les outils et les machines (c’est-à-dire les biens d’équipement) augmentent la productivité des travailleurs : ils doivent être fabriqués et augmentent la croissance de la production de biens de consommation.
Les biens de consommation doivent être alloués à ceux qui produisent des biens d’équipement pour assurer leur vie et leur bien-être pendant la production. Cette répartition des biens de consommation est rendue possible par l’épargne, c’est-à-dire la décision de certains individus de transférer une partie de leurs biens de consommation, en échange d’une plus grande quantité à l’avenir, à ceux qui produisent des biens d’équipement. L’épargne, qui permet de produire des biens d’équipement et donc d’améliorer le niveau de vie des individus, est au cœur de la croissance économique.
L’argent et l’épargne : quelle est la relation ?
La monnaie ne modifie pas l’essence de l’épargne, mais elle facilite l’échange des produits entre les producteurs. Elle ne produit pas de biens mais facilite leur échange. Selon Rothbard, « l’argent, en soi, ne peut pas être consommé et ne peut pas être utilisé directement comme un bien de production dans le processus de production. L’argent en soi est donc improductif ; c’est un stock mort qui ne produit rien ».
Dans une économie monétaire, le paiement des biens se fait toujours avec d’autres biens, la monnaie ne faisant que faciliter le paiement. Ainsi, un boulanger échange du pain économisé contre de l’argent, puis échange l’argent contre d’autres biens, payant ainsi avec le pain économisé. Lorsqu’un boulanger échange avec un cordonnier du pain économisé contre de l’argent, le cordonnier reçoit de quoi continuer à fabriquer des chaussures.
L’épargne rend l’activité économique possible grâce à l’argent. Nous n’épargnons pas l’argent lui-même, mais nous l’employons pour canaliser les biens de consommation non consommés que nous avons épargnés vers des individus engagés dans la production. Un individu qui thésaurise de l’argent n’épargne pas de l’argent en soi, mais exerce plutôt une demande pour cet argent, ce qui n’est jamais la mauvaise nouvelle que la pensée populaire croit qu’elle est. L’épargne n’affaiblit pas la croissance économique, mais la renforce.
L’argent qui sort de nulle part et la croissance économique
Lorsque l’argent est généré à partir de rien, il déclenche un échange de rien contre de l’argent, suivi d’un échange d’argent contre quelque chose, c’est-à-dire un échange de rien contre quelque chose. Cela conduit à une consommation non soutenue par la production, un détournement des biens de consommation économisés – les produits des activités génératrices de richesse – vers ceux qui détiennent de l’argent créé à partir de rien. La diminution du flux de biens de consommation épargnés vers les producteurs de richesses affaiblit la production de biens et, par conséquent, la demande de biens, ce qui déclenche une récession économique.
Ce n’est pas le comportement capricieux des consommateurs qui affaiblit la demande de biens, mais une augmentation de la masse monétaire à partir de rien. Tant que le stock de biens de consommation augmente, la banque centrale et les responsables gouvernementaux peuvent donner l’impression que des politiques monétaires et fiscales souples stimulent l’économie. Cette illusion s’effondre toutefois dès que le stock stagne ou diminue. Sans expansion de la production de biens de consommation, toutes choses égales par ailleurs, la croissance économique n’est pas possible.
Conclusion
La plupart des gens aspirent à une vie agréable et confortable. Cet objectif se heurte aux moyens qu’il faut produire pour l’atteindre. L’épargne permet l’expansion de ces moyens. L’augmentation de l’épargne, qui soutient l’augmentation de la production de biens, génère également une augmentation de la demande de biens. L’illusion que la demande peut être renforcée d’une manière ou d’une autre par la pression monétaire est tôt ou tard anéantie par l’impossibilité d’obtenir quelque chose pour rien.
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Merci pour ce fantastique résumé que je vais garder sous le coude lors de débats houleux…
Oui merci , pour cette impeccable démonstration, que toute personne de bon sens peut comprendre.
On voit aussi que l’Etatisme dont nous souffrons, qui vise in fine à décourager les individus d’améliorer leur sort par l’épargne (politique des taux zéro par ex) et à rendre tout le monde dépendant de l’Etat (Socialisme au sens large), ne peut mener qu’à un arrêt de la croissance économique (ce fut le cas de l’URSS).