Quand Radio France dit toute la vérité sur Macron

Dans une rare émission, France Inter a remis en question l’image de Macron en tant que libéral.

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Quand Radio France dit toute la vérité sur Macron

Publié le 15 mai 2023
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Hier, si l’on vous avait dit « Demain, France Inter dira toute la vérité sur Macron et sur le libéralisme en deux minutes chrono », vous ne l’auriez pas cru. Vous auriez eu tort.

Parfois, ce qui ne doit pas arriver arrive. Parfois, nous avons tort sur toute la ligne. Parfois, nous nous comportons tels des pessimistes dépressifs. Parfois, le réel nous rappelle combien il est imprévisible.

Mea maxima culpa. Je croyais Radio France totalement incapable de dire la vérité sur Macron et sur le libéralisme. Je ne pouvais imaginer un seul instant que cet organisme tentaculaire, woke dans la forme et soviétique dans le fond, rackettant le contribuable au nom de la démocratie, parasitant le pluralisme au nom du gauchisme, rivé au service public comme le proxénète à la fille facile, m’administrerait un jour une éclatante leçon de vérité et de clarté.

Entendons-nous. Ce qui est advenu ce matin n’était pas arrivé depuis des décennies et ne se reproduira peut-être plus avant des siècles. Mais comme le souligne utilement la science métaphysique, ce qui est est, et ce qui n’est pas n’est pas, point final. Or, ce dont je vous parle, indiscutablement, est : France Inter a dit, en deux minutes, toute la vérité sur Macron et sur le libéralisme.

Quel est le propos de ces deux minutes ? Clément Pétreault explique que Macron n’est pas libéral, et que penser qu’il l’est confine au grotesque. Je m’en voudrais de spoiler davantage cette intervention, car il faut l’entendre de ses oreilles pour croire qu’elle ne relève pas d’un poisson d’avril marxiste avec plus d’un mois de retard. Je vous laisse cliquer sur ce lien. L’expérience vaut le détour.

Maintenant, venons-en aux conclusions que nous devons en tirer.

Primo, si Radio France est capable de véhiculer ce message, c’est que tout est possible et que, par conséquent, rien n’est encore perdu.

Secundo, ce que nous pensons peut et doit être résumé, rendu clair et compréhensible, et parfaitement convaincant, sans passer par un insupportable name-dropping universitaire, ni par un déluge d’exemples chiffrés assommants. Inutile de brandir Montesquieu, Rand et Hayek, nul besoin de centaines de tableaux statistiques.

Tertio, la France est illibérale, entre autres, parce que d’innombrables libéraux croient qu’elle l’est. Ils partent du principe que l’on ne peut pas faire boire cet âne. Persuadons-nous du contraire. Cet âne a soif. Il veut simplement que l’on soit aussi modeste que lui. Or, le libéralisme français contemporain est gravement malade de son intellectualisme. Jaloux du monopole de la gauche sur les bibliothèques, il se veut avant tout livresque. Or, l’âne ne se nourrit pas de papier. La thèse de Clément Pétreault ne ferait pas un bon livre, et c’est toute sa puissance. Elle tient en à peine une demi-page. Si nous voulons réussir, nous allons devoir apprendre à nous payer d’autre chose que de concepts à rallonge et de calculs quantiques.

Pour finir, j’entends d’ici la myriade de « Oui, mais » qui peut être opposée à mon enthousiasme. Oui, mais Pétreault n’est qu’un invité. Oui, mais Radio France restera Radio France. Oui, mais l’âne restera l’âne. Oui, mais Bastiat n’intéresse plus personne. Oui, mais David Lisnard finira forcément par se rallier aux étatistes de LR pour former une majorité. À quoi je répondrai : « Oui, mais l’on n’a jamais vu une bataille gagnée par ceux qui l’estiment perdue d’avance ».

Alors, on a bien le droit de perdre la bataille, certes. Il est imprescriptible. Mais il faut accepter d’avaler cul-sec tout le déshonneur qui va avec la défaite. Et il est imbuvable.

 

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  • « Oui, mais David Lisnard finira forcément par se rallier aux étatistes de LR pour former une majorité. » : ça aussi est tout nouveau dans les médias. Progressivement, les digues cèdent les unes après les autres, la vérité se répand comme une traînée de poudre et les yeux s’ouvrent. Vive la France Libre !

  • « Macron a sincerement tenté dêtre libéral, mais cela c’était avant d’être élu ».
    Il n’a jamais été libéral, peut-être pro-business, mais ce n’est pas être libéral.

    • La confusion est malheureusement fréquente, spécialement en France où l’inculture économique et philosophique est presque totale. C’est particulièrement visible quand on lit un peu les commentaires d’articles, notamment sur ce site.

  • Sur le fond de l’article, à la base Clément Pétreault est journaliste au Point, dans lequel bon nombre de points de vues exprimés ont une tendance plutôt libérale. Un tel discours de sa part n’est pas forcément étonnant, ce qui est plus surprenant est l’antenne où il est émis.
    De là à y voir un espoir pour le futur… il y a malheureusement loin de la coupe aux lèvres…

  • Effectivement l’extrait audio de 2 minutes vaut le détour ! Il est bluffant de sincérité et de simplicité. Je devrais l’apprendre par coeur très peu de mes proches ne me croient lorsque je leurs dis que Macro est ni libéral, ni de droite, mais étatiste avant tout.

  • J’adore les articles de Monsieur avot où des vérités fondamentales sont énoncées avec force tant sur le fond que sur la forme c’est un régal je me régale et les 2 minutes de Clément petreault sont un rayon de soleil dans un ciel d’hiver une jubilation sauf effectivement à la fin où il affirme à tort mais chacun a le droit de se tromper que Macron était sincèrement libéral il l’a probablement été sur le plan cosmétique pour essayer de séduire le plus large électorat mais très rapidement s’est révélé un énarque copineur et étatique. J’avais mis en garde mes enfants quelques mois avant l’élection en leur disant c’est un énarque il fera une politique d’énarque, on a vu la suite…

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