La France dans le monde : un pays riche en régression

Comment se situe la France dans le monde et parmi les pays de l’OCDE ?

La réponse à cette question est fournie par les statistiques de la Banque mondiale, qui sont extrêmement riches. Voici un petit panorama de notre pays, ne prétendant nullement à l’exhaustivité mais qui constitue une approche quantitative objective. Les quelques remarques suivant les graphiques peuvent être discutées ou ne pas être partagées du tout. Le commentaire d’une statistique économique devient vite politique…

PIB par habitant : appauvrissement en cours

Pour la France, le point le plus haut est atteint en 2008 avec 45 516 dollars par habitant. Pays riche, la France se situe juste au niveau de la moyenne des pays de l’OCDE pour la production par habitant mais elle stagne depuis 2008.

Commerce extérieur : plongée abyssale

Un excédent de 43,77 milliards de dollars était constaté en 1997 (point le plus haut). Le déficit extérieur commence en 2006 avec 5,41 milliards de dollars. En 2021, il est de 57,45 milliards. Nous ne sommes plus compétitifs, ce qui explique l’appauvrissement constaté précédemment avec la baisse du PIB par habitant.

Dette publique : l’escalade

Rappelons que la dette publique était de 20 % du PIB en 1980.

L’arrivée au pouvoir des socialistes en 1981 (présidence Mitterrand) a été une catastrophe pour les finances publiques. Nous ne nous en sommes jamais remis. En 1995, à la fin du règne de Mitterrand, la dette atteignait 55 % du PIB. Elle restait encore à 59,5 % du PIB en 2007. Sa croissance est ensuite rapide et constante. Elle atteint 123 % du PIB en 2020. Nous n’avons pas surmonté à cet égard la crise de 2008 et nous vivons à crédit, au-dessus de nos moyens.

Mais pour combien de temps ? Nous ne sommes d’ailleurs pas les seuls puisque, pour 2020, la moyenne des pays de l’OCDE est de 129,3 %. Le basculement du monde vers l’Asie remet en cause la suprématie économique occidentale. Mais la classe politique des pays riches n’ose pas affronter son opinion publique et lui promet toujours des prestations publiques financées en empruntant.

Chômage : nette amélioration

En 1994 et 1997, la France atteint un taux de chômage record de 12,6 % de la population active pour redescendre ensuite.

En 2015, le taux remonte à 10,4 % mais diminue constamment depuis pour atteindre 7,9 % en 2021. Des pénuries sectorielles de main-d’œuvre apparaissent même dans certains secteurs comme l’informatique. Notre système de formation doit être adapté. Pour l’ensemble du monde, comme pour les pays de l’OCDE, la moyenne était de 6,2 % en 2021.

Pauvreté relative : assez bien

Le décile le plus pauvre de la population recevait 3,5 % des revenus en 2005 et 3,2 % en 2018.

Ce léger appauvrissement relatif des moins favorisés est à mettre en relation avec la baisse du PIB par habitant et le déficit de la balance des biens et services. Lorsqu’un pays est en déclin économique, les plus pauvres, moins bien formés, s’en sortent moins bien que la moyenne. Comparativement, nous n’avons pas à rougir du sort réservé en France aux plus pauvres. Aux États-Unis, les 10 % les plus pauvres ne reçoivent que 1,8 % des revenus et 3,1 % en Allemagne.

Espérance de vie à la naissance : le privilège des riches

Les Français sont des privilégiés sur notre petite planète. De 70 ans en 1960, l’espérance de vie est passée à 83 ans en 2019. Elle baisse à 82 ans en 2020 sous l’effet de la pandémie de Covid-19. Le chiffre est de 72 ans pour le monde et de 79 ans pour les pays de l’OCDE.

L’espérance de vie est un indicateur majeur de développement économique. Dans les pays riches, les dépenses de santé augmentent en général plus vite que le PIB, ce qui évidemment ne peut pas être éternel. L’Afrique subsaharienne se situe à 61 ans, chiffre mondial le plus faible par grandes zones géographiques.

Conclusion

La France demeure un pays riche dans lequel la production par habitant est très importante et l’espérance de vie élevée. Le pays a cependant accumulé une énorme dette publique qui n’a pas été utilisée en vue de l’investissement mais pour maintenir artificiellement le niveau de vie de la population. Il s’agit d’un choix politique de gauche, initié à partir des années 1980, qui se heurtera tôt ou tard aux fondamentaux de l’économie. Parmi ceux-ci, la capacité exportatrice est particulièrement révélatrice car elle rend compte de l’attractivité internationale de la production. La France décline de façon extrêmement inquiétante dans ce domaine. Le beau pays de France, perçu comme frivole à l’étranger, doit cesser de rêvasser à la magie politique, parfois même à la révolution, et se mettre au travail.