Candidature de Donald Trump 2024 : les conservateurs disent « non »

Le produit Donald Trump est devenu toxique, à la fois chiffon rouge pour les Démocrates et grand diviseur d’un électorat lassé de ses provocations et de ses gaffes.

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Donald Trump source https://unsplash.com/photos/WeK_Wc2b0Aw

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Candidature de Donald Trump 2024 : les conservateurs disent « non »

Publié le 16 novembre 2022
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C’est officiel, Donald Trump se représentera en 2024 à l’élection pour le poste de président des États-Unis. Depuis la station balnéaire de Mar-a-Lago à Palm Beach, l’ancien président a déclaré : « Nous sommes une nation en déclin », mais qu’heureusement, « le retour de l’Amérique commence dès maintenant ». Ça n’a pas l’air d’être l’avis de tous les conservateurs, qui craignent globalement que l’ancien serial winner, tombeur de la dynastie Clinton, ne soit devenu un boulet insupportable pour la droite.

Politiquement, le produit Donald Trump est devenu toxique, à la fois chiffon rouge pour les Démocrates et grand diviseur d’un électorat lassé de ses provocations et de ses gaffes. Pour le Parti républicain les élections de mi-mandat ont donné le ton : Trump est passé dans le camp des losers, ses candidats ayant majoritairement été balayés.

 

Donald Trump ? Non !

L’édito de ce mercredi 16 novembre de la National Review, le principal magazine conservateur américain, est sans appel :

« La réponse à l’invitation de Trump à lui rester personnellement et politiquement redevable et à ses obsessions farfelues pour au moins deux autres années, avec tout le chaos que cela implique et la possibilité très réelle d’une autre défaite hautement conséquente, devrait être un Non ferme et sans équivoque. »

L’administration Trump s’est révélée chaotique, pleine d’approximations quand il s’agissait de comprendre le subtil système constitutionnel américain, et globalement brouillonne.

En 2020, face à Joe Biden, non seulement Trump perd une élection facile à gagner, mais il est incapable de reconnaître sa défaite :

« L’épisode s’est terminé lorsque Trump, dans un abus grotesque de ses pouvoirs, a tenté d’intimider le vice-président Pence pour qu’il retarde ou modifie unilatéralement le décompte des votes électoraux le 6 janvier, et lorsqu’une foule pro-Trump enflammée a pris d’assaut le Capitole, alors que le président ne donnait aucun signe que cela le dérangeait particulièrement. »

 

Make GOP Great Again

Pour Rod Dreher de The American Conservative, il faut en finir avec le psychodrame Trump pour que la droite se mette en ordre de bataille pour gagner les élections et arrêter de se lamenter sur son sort :

« Nous allons continuer à perdre si nous ne mettons pas Trump derrière nous. Je suis tellement alarmé par ce que les Démocrates représentent que je voterai pour Trump en 2024 s’il est le candidat du GOP. Mais je ne vais pas m’en réjouir, et je crois que Trump est le seul candidat probable du GOP que Joe Biden peut battre. Les gens de MAGA sont souvent si profondément dans leur bulle que, comme les activistes de gauche, ils ne peuvent pas comprendre ce à quoi ressemblent les gens en dehors de « l’église ». »

Pour les inconditionnels de Donald Trump, son retrait de la vie politique signifierait également la fin de l’aventure populiste et illibérale au sein d’un Parti républicain recentré sur ses principes reaganiens. Ce serait une mauvaise nouvelle autant pour les Démocrates que pour les ennemis de l’Amérique qui se rejouissent de l’extrême division du pays. Du point de vue libéral, rien ne laisse penser qu’un second mandat de Donald Trump se traduise par une amélioration notable des libertés individuelles.

 

 

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  • Trump promet moins d’état. Et par définition, moins d’État = moins d’interventionisme = moins d’impôts = + de liberté. Et il a tenu ses promesses lors de son précédent mandat. Équation que les Français ne peuvent pas comprendre.

    • Trump promet tellement plus de Trump que son moins d’Etat passe totalement inaperçu.

    • Moins d’Etat, mais une furieuse tendance à vouloir le garder pour lui quand le résultat de la dernière élection ne lui plaisait pas.

      Vous avez donc oublié dans votre savante équation « tentative de coup d’Etat », sans oublier « grand mur de la honte avec le Mexique financé par le contribuable qui n’avait rien demandé ».

      -2
      • Le mur de la honte comme vous dîtes , n’a pas commencé sous Trump , tous ses prédécesseurs en ont construit une partie et il n’est pas terminé .

  • Mur de la honte ? Il était dans le programme de Trump. Mais n’a pas pu être financé totalement.
    Heureusement, en France il n’y a pas de « mur de la honte ». Et les migrants et surtout leurs passeurs se frottent les mains.
    Tentative de coup d’état ? Sûrement. Mais ça fait 2 ans que la plus grande démocratie du monde (les USA) n’a pas réuni assez de preuves pour l’inculper. Comment expliquer cela ?

    • « Mur de la honte ? Il était dans le programme de Trump. Mais n’a pas pu être financé totalement. »
      Tant mieux pour le contribuable.

      « Heureusement, en France il n’y a pas de « mur de la honte ». Et les migrants et surtout leurs passeurs se frottent les mains. »
      Les passeurs fleurissent tout autant aux USA qu’en France. Quant à plupart des migrants latinos qui immigrent aux USA, ils participent fortement à l’économie du pays.

      C’est ce que vous voulez aux frontières de chaque pays, un grand mur et des barbelés ? Charmant programme, des plus libéraux !

      « Tentative de coup d’état ? Sûrement. Mais ça fait 2 ans que la plus grande démocratie du monde (les USA) n’a pas réuni assez de preuves pour l’inculper. Comment expliquer cela ? »
      L’enquête, longue et complexe, est toujours en cours. Ceci dit, d’autres « affaires embarrassantes » (rétention de documents, réductions d’impôts frauduleuses, tentative d’influencer l’élection de 2020 en Géorgie…) semblent le rattraper.

      Je n’arrive pas à comprendre, sur Contrepoints, l’admiration qu’on peut porter à des faux libéraux comme Trump, ou encore à des hommes comme Poutine aux antipodes du libéralisme… L’incurie et l’incompétence de nos dirigeants n’est pas une raison suffisante pour arriver à se convaincre que l’herbe est forcément plus verte ailleurs.

  • des cadres du parti républicain disent non : mais combien sont-ils ?

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