Mission Dart : le progrès scientifique au service de l’humanité tout entière

La réussite du projet de la NASA bénéficie à la planète tout entière, et est indissociable d’une culture propre, celle de l’Occident libéral.

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Mission Dart : le progrès scientifique au service de l’humanité tout entière

Publié le 13 octobre 2022
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Mission réussie ! La NASA a annoncé que le vaisseau de la mission Dart a réussi à dévier l’astéroïde Dimorphos de sa trajectoire en percutant sa cible lors du test fin septembre.

C’est une nouvelle menace contre l’humanité qui semble s’éloigner grâce au génie humain, à mille lieues du pessimisme médiatico-politique général.

Dans Don’t Look Up (2021), film distrayant qui a eu un certain succès sur Netflix, Leonardo Di Caprio incarne un astronome qui découvre qu’une météorite est sur le point de frapper la Terre. Paniqué mais sûr de son coup, lui et sa jeune doctorante s’empressent de prévenir la présidente des États-Unis. Seulement celle-ci n’est pas vraiment prête à agir. Les deux scientifiques se tournent alors vers les médias pour alerter la population. Confrontés aux sarcasmes et au déni, ils réussissent finalement à convaincre le gouvernement américain, qui va échouer à faire détruire la météorite pour complaire à un donateur de sa campagne présidentielle.

 

Mission Dart : la réalité plus forte que la fiction

Don’t Look Up est un film profondément pessimiste sur la capacité des scientifiques à convaincre le reste du monde du bien-fondé de ses bienfaits pour l’humanité. Surfant sur le désenchantement d’une partie des Occidentaux concernant leurs propres capacités à améliorer leurs conditions de vie grâce à l’innovation technologique, le film pointe du doigt l’extrême politisation d’un processus de décision qui finit par perdre l’humanité tout entière.

À une époque où l’élite politico-médiatique regarde le monde pré-industriel avec les yeux de Chimène, rappeler que la science est un facteur de progrès indéniable n’est pas si courant.

Heureusement, la réalité ici est beaucoup moins déprimante que la fiction. Le scénario bien réel qui a permis d’envoyer un vaisseau percuter un gros caillou dans l’espace a réussi, là où la fiction décrit l’échec programmé de la science pure et dure.

Pour Steven Pinker, ce biais pessimiste du public vient de ce que les psychologues Tversky et Kahneman appellent l’« heuristique de disponibilité », c’est-à-dire la propension qu’ont les individus à utiliser les informations qu’ils ont immédiatement disponibles à l’esprit pour évaluer la fréquence d’un évènement1.

Prenons des exemples : les étudiants en première année de médecine ont tendance à interpréter tout bouton comme un symptôme des maladies exotiques qu’ils étudient en cours ; certains plagistes ont préféré éviter les plages après avoir vu le film Les dents de la mer. Pire encore, du point de vue éditorial, flatter le pessimisme naturel du public est plus vendeur médiatiquement que l’inverse, ce qui explique le succès des collapsologues.

La réussite du projet de la NASA bénéficie à la planète entière, et est indissociable d’une culture propre, celle de l’Occident libéral : la recherche scientifique ne s’y réduit pas à un groupe d’intérêt comme les autres, mais sa culture et son éthique informent tout le débat public au plus grand bénéfice des individus.

  1. Steven Pinker, Enlightenment Now. The case for Reason, Science, Humanism and Progress, Viking, 2018.
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  • Mouais, faut voir. L’expérience est intéressante, au mieux, elle confirme les équations newtoniennes. Sinon elle démontre que nous sommes impuissants. Si l’astéroïde est détecté trop tard ou pas, ben on peut rien….. où alors il faut anticiper de plusieurs années et en cas de modification de trajectoire, quelle sera la nouvelle ? plus dangereuse ou moins ? ne rêvons pas trop quand même, la masse de nos projectiles et leur vitesses sont quand même très faibles….. au regard de celles d’un astéroïde.

    • En effet. La moindre table de billard permet de vérifier la loi de conservation de la quantité de mouvement sans dépenser tous ces milliards. Le moindre calcul de coin de table permet de savoir ce que la technologie actuelle pourrait faire si un tel risque se présentait. Espérons que ce coup de com aura lancé quelques recherches sur la détection d’un éventuel astéroïde dangereux, mais vu que ça ne serait pas spectaculaire, on a du mal à y croire.

  • Vive la science !
    Je ne suis pas certain qu’il existe un désenchantement envers la science. Ce serait plutôt un problème de confiance dans l’information suite à son abondance et sa disponibilité sans filtre. Il devient difficile voire impossible de faire un tri, par conséquent notre esprit simplifie le traitement avec pour conséquence une réduction de l’ouverture d’esprit.
    Trop d’informations rend bête !

  • Je ne vois pas bien le rapport avec le “libéralisme occidental”.
    D’abord parce que c’est une action de la NASA, organisme étatique financé par le contribuable.
    Ensuite la Chine ou la Russie sont parfaitement capables d’en faire autant et personne n’y verrait un triomphe du socialisme.
    En revanche j’y vois une belle opération de marketing bien dans les habitudes de la NASA (exciter le peuple pour obtenir des crédits).
    Parce cette pichenette DART démontre qu’on ne sait pas du tout piloter un astéroïde (qui a dévié trois fois plus que prévu Waouh!).
    En raison de la forte dépendance des trajectoires des géocroiseurs aux conditions initiales (effet papillon) qui empêche de prévoir une collision terrestre au delà de quelques années, la minuscule impulsion pourrait justement provoquer une collision qui serait évitée de justesse si on ne touchait à rien.
    Roulette russe et Bidouillage?

  • Si l’on ne peut qu’être d’accord avec vous quant aux bienfaits de la science pour améliorer le sort de l’humanité, il ne font pas non plus tomber dans cette forme un peu ridicule de célébration grandiloquente.
    Cette expérience, si intéressante soit-elle, est assez classique en ce sens que ce n’est jamais qu’un rendez-vous spatial, maitrisé par les Soviétiques, à mille lieues de “l’occident libéral”, depuis longtemps, et bien sûr depuis tout aussi longtemps par les Américains, dont l’éthique et la culture ne sont pas ce qui vient à l’esprit immédiatement lorsqu’on les évoque…
    L’expérience Philae qui consistait à se poser sur une comète était beaucoup plus compliquée et avec beaucoup plus d’enseignement.
    Dans le cas qui nous intéresse, même si je m’émerveille toujours que l’on soit capable de remplir des missions dans l’espace, c’est un rendez-vous, donc de la mécanique spatiale “classique”, et l’analyse d’un choc entre 2 objets, que l’on sait calculer depuis des centaines d’années.
    De là à en conclure quoi que ce soit sur l’occident libéral…

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