À la faveur de la fermeture des écoles, des résultats du bac et des premiers départs massifs en vacances, la période estivale est ouverte depuis quelques jours, repoussant les idées moroses de vagues épidémiques, de prix endiablés à la pompe et de canicules mortifères au rang de préoccupations vagues et de sujets d’apéro de bord de plage. Pas de doute, le Français est sinon heureux, au moins serein pour les prochaines semaines : même les nuisibles du gouvernement semblent suffisamment empotés pour ne pas se lancer dans des projets imbéciles avant quelques semaines. Heureux répit ?
Cependant, un billet précédent mentionnait que, selon toute vraisemblance, la prochaine rentrée promettait d’être quelque peu bousculée : une inflation élevée, des turbulences en zone euro, des chaînes logistiques toujours sous tension, des politiciens manifestement à la ramasse et une saison qu’on imagine sans mal froide alors même que l’énergie pourrait venir à manquer, voilà une recette bien épicée pour des moments délicats. Ce constat posé, que faire pour s’y préparer ?
Avant tout et pour bien préciser le propos, il ne s’agit pas ici d’expliquer que la civilisation actuelle va s’effondrer en septembre prochain (le 13 à 14:12 exactement) – si effondrement il y a, il a déjà lentement débuté – mais plutôt de s’inscrire dans une réflexion de bon sens où l’homme un tant soit peu conséquent aura la présence d’esprit de ne pas entièrement se reposer sur les capacités de l’État, notamment français, à lui venir en aide si jamais quelques péripéties désagréables devaient survenir.
Ce n’est finalement pas un pari osé : les années passées ont assez bien démontré qu’une catastrophe n’était jamais complète sans l’intervention musclée de l’État comme sauveteur de dernier recours. Et si les choses devaient tourner au vinaigre cet hiver, on peut parier sur les gesticulations athlétiques d’un Bruno Le Maire pour les empirer avec application.
Il s’agit donc plutôt de présenter quelques éléments de bon sens pour la période qui va s’ouvrir : après tout, se préparer sinon au pire au moins à des périodes difficiles est aussi une forme de résistance à l’insouciance et la naïveté dangereuses qui semblent de mise actuellement dans la société européenne en général et française en particulier.
Ces colonnes évoquaient, il y a quelques années, différentes formes de résistance active à l’Occupant intérieur : depuis la guérilla administrative en passant par les astuces pour s’extraire progressivement d’un système oscillant entre (au mieux) le capitalisme de connivence et (au pire) le socialisme appauvrissant, il y était question de s’affranchir des services de l’État, d’en aider la chute, ou de récupérer autant que possible son indépendance.
Se préparer aux périodes difficiles semble l’étape logique suivante.
Sans tomber immédiatement dans l’idée survivaliste, dans laquelle on doit se préparer à une autonomie totale en tout ce qui représente une expérience douloureuse et un but quasi-impossible à atteindre pour le citadin moyen du XXIe siècle, les événements actuels imposent de prévoir quelques pépins spécifiques.
D’une façon générale, on peut d’ores et déjà s’attendre à des pénuries de différents biens et services. Il n’y aura probablement pas d’effondrement complet de toutes les chaînes logistiques, ce qui veut dire que non, les rayons des supermarchés ne vont pas tous se vider en quelques jours et pour plusieurs mois. En revanche, la disparition par intermittence de certaines denrées semble plus réaliste : si, une semaine, on n’aura pas de mal à trouver du dentifrice et du savon, il pourrait en aller différemment la semaine suivante. On ne peut pas tout miser sur le PQ ou l’absence de moutarde, mais avoir quelques rouleaux de l’un et quelques pots d’avance de l’autre peut aider, si vous comprenez l’idée…
Bref, on peut pour commencer disposer de quelques réserves de conserves habilement choisies, pour tenir quelques jours (disons deux semaines pour fixer les idées, mais chacun appréciera ici son degré de confort), incluant bien sûr les habituelles matières sèches comme les pâtes, le riz, la farine, le sucre et la confiture de framboises sans laquelle l’existence vaut-elle vraiment d’être vécue ? Certains fromages, certaines salaisons se conservent fort bien dans le temps. C’est le moment d’en faire provision.
Au chapitre des pénuries et autres rebondissements imprévus dans les chaînes logistiques, abordons rapidement celles de l’énergie : essence, électricité, gaz… La période qui s’ouvre promet quelques moments (on l’espère passagers) d’improvisation. Si l’on peut raisonnablement exclure des black-out complets de plusieurs jours sur tout le pays, un rationnement temporaire de l’une ou l’autre énergie n’est pas impossible. Concrètement, il n’est pas idiot de disposer d’un peu d’autonomie pour faire chauffer ses repas. Un poêle ou une cheminée peuvent constituer des petits bonus pour certaines soirées d’hiver et, de façon générale, quelques éléments de camping peuvent toujours aider, nonobstant la situation particulière évoquée ici.
Et tant qu’à parler de pénuries inopinées d’électricité, rien n’interdit d’imaginer quelques périodes délicates où l’informatique, très consommatrice, pourrait être mise en difficulté. Si certains imaginent, les larmes aux yeux, des heures sans internet, la réalité pratique touchera bien avant d’autres domaines, à commencer par les paiements quotidiens par exemple.
Dans cette optique, toujours disposer d’un peu d’argent liquide n’est pas un archaïsme dans ces temps modernes où les Banques centrales et les étatistes rabiques qui veulent nous diriger imaginent un monde utilisant exclusivement leurs monnaies numériques : sans électricité ou avec une informatique défaillante, pas de paiement par carte bancaire. Tenir à jour un petit montant en espèces en cas de pépin est une bonne solution. Et comme d’habitude, avoir un peu d’argent (métallique) et d’or reste un conseil d’ordre général toujours sensé.
À ce sujet et puisqu’on évoque des petits moments délicats pour l’État français, rien n’interdit d’imaginer des périodes de mains très moites à Bercy qui pousseraient nos « élites » à confisquer pardon préempter certains comptes, certains fonds ou livrets pour financer leur train de vie. Peut-être est-il malin de réfléchir à mobiliser sa trésorerie excédentaire dans des titres de propriété solides (immobilier bien situé, actions de sociétés compétentes bien gérées sans État actionnaire) ou, quand c’est possible, à la sortir de la zone euro (Swissquote, peut-être ?)…
De façon générale, si des tensions devaient s’installer prochainement dans la société, il faudrait aussi composer et prévoir des grèves et des mouvements sociaux, ce qui pourrait singulièrement compliquer notre vie quotidienne. S’y préparer mentalement n’est pas idiot, d’autant que ces difficultés, aussi passagères soient-elles, n’amélioreront pas les tendances déjà observées actuellement d’une augmentation de la violence en général : une société de pénuries, d’imprévus permanents et de difficultés sur des choses du quotidien qui, il n’y a pas si longtemps, coulaient de source est une société prompte à verser dans la violence au moins inter-individuelle…
Par ailleurs, à ces pénuries, ces difficultés quotidiennes, pourraient aussi s’ajouter des problèmes de maintenance provoqués par une déliquescence généralisée des services publics : à mesure que la France s’enfonce dans un socialisme autoritaire qui ne dit pas son nom, les mêmes causes provoquant les mêmes effets, il n’est pas interdit de penser que la corruption et la détérioration générale s’étendra comme ce fut jadis le cas en Union soviétique.
Oui, à l’évidence, ce pays est foutu. Mais pour celui qui s’y prépare, ce ne sera qu’une péripétie.
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Sur le web
Ha ha ha ha, on ne peut plus rien y faire, stocker est inutile, on ne pourra pas le renouveler, on est virtuellement tous morts avant la fin de l’année. Donc, la seule solution est l’exode et changer vos euros en or. C’est l’un des gros paradoxe des bunkers anti nucléaire, le stock s’épuise très vite et dehors il n’y a plus rien.. Revotril peut être ou sortir nos dirigeants avec des fourches avant la fin du monde.
J’ai vécu, dans une autre vie et un autre pays, des moments de fortes pénuries hivernales… Une demi-journée de queue, dans la boue, pour récupérer une hypothétique bouteille de gaz, puis une autre pour acheter des bougies et pendant ce temps, à la maison, une eau courante qui a cessé de courir…
C’est devenu un bon souvenir, qui me permet aujourd’hui de faire le beau dans les veillées familiales.
Ce qui se profile ici – avec l’extinction précoce des vitrines de magasins – est une gentille rigolade pour enfants gâtés.
On ne peut même pas considérer cela comme la répétition générale d’un monde gouverné par la décroissance écologique.
Exactement ce que nous dit le gouvernement : réjouissez-vous et réélisez-nous, car ça aurait pu être pire.
Surtout méditons Tesson (Sylvain) :
– La France est un paradis peuplé de gens qui se croient en enfer !
La France est peut-être un paradis pour les donneurs de leçons et les assistés divers, mais n’étant moi ni l’un ni l’autre et désirant simplement jouir honnêtement des fruits de mon travail comme cela se serait fait dans les années 60 ou 70, la France devient bien chaque jour un peu plus un enfer.
Puisse la feuille d’impôt ne pas vous cacher l’arbre français !
« C’est devenu un bon souvenir, qui me permet aujourd’hui de faire le beau dans les veillées familiales. »
Mes grands parents ont vécu l’Occupation en zone libre et ils n’en parlaient jamais. Quand j’ai étudié la Seconde Guerre Mondiale au collège, j’ai compris que c’était pas la joie vu que mes grands parents n’en parlaient pas. Il ne devait pas y avoir de quoi « faire le beau ».
Les politiciens ont fort bien pavé la route…