La maison brûle et l’on regarde ailleurs – l’autre version

Les entreprises sont devenues les otages du « name and shame » hystérique agité à tout bout de champ par les tenants de l’écologie radicale.

Partager sur:
Sauvegarder cet article
Aimer cet article 7
Intervention de Stuart Kirk, patron des investissements responsables chez HSBC Conférence « Moral Money » organisée par le FT les 18 et 19 mai 2022 https://www.youtube.com/watch?v=bfNamRmje-s&feature=youtu.be

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

La maison brûle et l’on regarde ailleurs – l’autre version

Publié le 28 mai 2022
- A +

Simple opération « quart d’heure de célébrité » (seize minutes en l’occurrence) ou pavé bienvenu lancé dans le discours quasi religieux que toute entreprise se doit de tenir dorénavant sur la profondeur de ses engagements sociaux et environnementaux ?

Invité à s’exprimer lors de la conférence Moral Money organisée par le Financial Times (FT) la semaine dernière, le patron mondial des investissements responsables de la banque britannique HSBC Stuart Kirk a créé la surprise et soulevé beaucoup d’indignation en axant son discours sur le thème « Pourquoi les investisseurs ne doivent pas s’inquiéter du risque climatique »

 

Le discours décalé de Stuart Kirk

Qui aurait pu imaginer pareille intervention ? Le programme de la conférence était on ne peut plus clair : comment passer des vœux pieux aux actions concrètes en matière de responsabilité sociale et environnementale (RSE) des entreprises qui financent l’économie. La liste des intervenants promettait en outre la plus parfaite unité de vue sur le sujet : des responsables RSE et des Heads of Sustainability à la pelle, jusqu’à Emmanuel Faber, PDG déchu de Danone pour cause de RSE exacerbée au point de devoir licencier massivement, qui poursuit sa carrière à la tête de l’International Sustainability Standards Board.

Stuart Kirk faisant lui-même partie de ces hauts dirigeants d’entreprise dont le rôle consiste à orienter les fonds des investisseurs vers les activités économiques les plus compatibles avec l’objectif de limiter la hausse de la température globale depuis l’ère pré-industrielle à 1,5° C – autrement dit vers tout ce qui rime avec énergies renouvelables et surtout pas vers ce qui rime avec énergies fossiles, avec une exception notable pour le nucléaire, décarboné mais mal-aimé des écologistes – bref, en tant que chef de la responsabilité environnementale de sa banque, son intervention complètement décalée par rapport au discours ambiant ne laisse pas de surprendre.

Mais peut-être s’est-il rappelé que lorsqu’il étudiait l’économie à Cambridge, il fut aussi président de la célèbre Cambridge Union Society, une association dédiée au débat et à la défense de la liberté d’expression qui a vu défiler les plus prestigieux et les plus redoutables débatteurs sur tous les sujets depuis sa création en 1815. Et peut-être a-t-il voulu apporter à la conférence du FT (où il travailla plusieurs années comme rédacteur en chef de la section finance et économie) la pointe de débat, la pointe d’opinion différente qui risquait fortement de lui manquer. Non sans une belle dose d’ironie et l’affirmation d’un désaccord total avec les précédents intervenants – avec « Sharon de Deloitte », notamment.

Au départ de son argumentation, cette rengaine lancinante portée par une communauté d’ONG environnementales, d’organisations internationales, de politiciens et de banquiers centraux sur le fait que nous sommes condamnés, sur le fait que la planète est condamnée. Sharon de Deloitte elle-même a averti qu’au rythme actuel, nous n’allions pas survivre. Et pourtant, souligne malicieusement Kirk, face à cette terrible perspective, personne dans le public n’a levé un instant les yeux de son téléphone portable. Tout se passe comme s’il fallait aller toujours plus loin dans le catastrophisme pour attirer un peu d’attention.

Et d’intituler sa première diapositive :

Les avertissements apocalyptiques non fondés, stridents, partisans et intéressés sont TOUJOURS faux.

Stuart Kirk reconnait volontiers qu’en 25 ans de carrière dans le monde de la finance, il a vu et entendu des prophètes de malheur de tout poil et nombre de cinglés toujours prêts à annoncer la fin du monde. Mais dans le cas présent, il n’arrive plus à voir le rapport entre les régulations qui s’amoncellent, le volume de travail qu’elles impliquent, le nombre de personnes qui se penchent sur la question dans les entreprises et le risque climatique effectif. Tout ceci, alors que d’autres risques beaucoup plus matérialisés et beaucoup plus pressants requerraient toute notre attention :

Je travaille dans une banque qui est attaquée par les cryptos, nous avons des régulateurs aux États-Unis qui essaient de nous arrêter, nous avons le problème de la Chine, nous avons une crise du logement qui se profile, nous avons des taux d’intérêt qui augmentent, nous avons de l’inflation qui arrive par les tuyaux, et on me dit de passer mon temps à examiner quelque chose qui va se produire dans vingt ou trente ans. C’est complètement disproportionné.

De cette diatribe, retenons surtout l’inflation et la hausse des taux d’intérêt dont les effets destructeurs dépassent le seul cas d’HSBC. Retenons le frein sur la croissance, retenons la question du pouvoir d’achat entamé par l’inflation, retenons la hausse effrénée des dépenses publiques et des dettes publiques qui a favorisé cette inflation avec la bénédiction des banques centrales. Ne dirait-on pas que notre maison brûle et qu’on nous demande de regarder ailleurs ?

Quand Jacques Chirac a prononcé une phrase similaire en 2002 au Sommet de la Terre de Johannesburg, à savoir « notre maison brûle et nous regardons ailleurs », il voulait signifier que la planète était en cours de destruction du fait du réchauffement climatique mais que personne n’y prêtait suffisamment d’attention. Vingt ans après, alors que l’inflation devient menaçante, que certaines dépendances énergétiques se font jour et que la guerre de Poutine en Ukraine se poursuit sans qu’on puisse dire comment cela se finira, « regarder ailleurs » ne consisterait-il pas à placer le changement climatique aux sommets des priorités – avec toutes les dépenses publiques que cela implique – et à négliger complètement ce qui affecte effectivement et dangereusement la vie des gens d’aujourd’hui ?

 

Prévoir l’avenir : mission impossible ?

Stuart Kirk poursuit son exposé en soulignant combien les politiques environnementales accordent trop d’importance aux mesures d’atténuation du changement climatique et pas assez aux projets d’adaptation. Pour lui, les hommes sont spectaculairement doués pour gérer le changement – point de vue que je partage totalement. Qui, en 1920, aurait pu dire à quoi ressemblerait le monde en 2020 ? Personne. Or en 2000, en 2020, etc., on veut nous imposer le monde de 2100. Pur autoritarisme, pure hubris planificatrice, pure dystopie.

Exemple typique : qui aurait pu prévoir en 2003, quand l’entreprise de véhicules électriques Tesla a été créée, qu’elle deviendrait un constructeur automobile de 1000 milliards de dollars de capitalisation boursière en 2021 ? À nouveau personne. Et pourtant, elle existe, comme existe une multitude d’autres entreprises qui contribuent par leurs innovations à nourrir la planète et à sortir des centaines de millions de personnes de la pauvreté, tout en produisant de façon plus efficace et moins polluante.

Inutile de dire que ce petit discours décoiffant a été accueilli plus que fraîchement. Les ONG du climat ont immédiatement poussé les hauts cris, fustigeant non seulement l’orateur, promptement qualifié de climatosceptique pour masquer le fait que sa critique porte sur l’alarmisme climatique et sur le refus de l’innovation pour s’adapter, mais également la banque HSBC dans son ensemble, accusée de financer les pires activités anti-climat de la planète.

Quelques jours après la conférence, le PDG de HSBC a exprimé son désaccord le plus profond avec les propos tenus sous le logo de la banque, ajoutant :

Notre ambition est d’être la banque leader dans le soutien à l’économie mondiale dans la transition vers la neutralité carbone.

Quant à Stuart Kirk, il a été suspendu de ses fonctions par sa hiérarchie, le temps que soit menée une enquête relative au contenu de son intervention. Selon le Financial Times, le thème et la teneur de la présentation avaient pourtant été validés en interne. C’est dire combien les entreprises sont devenues les otages du name and shame hystérique agité à tout bout de champ par les tenants de l’écologie radicale et à quel point plus personne ne veut se poser de question sur un sujet qui formate l’avenir. Ça promet.

Sur le web

Voir les commentaires (36)

Laisser un commentaire

Créer un compte Tous les commentaires (36)
  • Avatar
    jacques lemiere
    28 mai 2022 at 7 h 23 min

    il suffit de resister…en disant ce qu’on pense..

    mais on doit surtout insister sur les fait que les politiques « climatiques » n’ont pas d’effets sur le climat… dans le meilleur des cas ce sont des politiques de « bon investissement » comme peut l’être une isolation de maison.. mais qui ne sont nullement en soi moins émetteurs de CO2 fossile..

    on a déjà isolé les maisons les voitures ont drastiquement réduit leur consommation…mais ça n’a PAS conduit à une diminution des émissions..
    ce qui importe est l’énergie disponible..et son prix..

    c’ets une politique s’accparation du pouvoir par les politiques et diverses instances internationales..qui trouve encore une popularité car elle s’accompagne de « redistribution »…

    aussi pour moi c’est si il s’agit de vertu, ce doit être personnel..car le sens moral et l’appréciation du risque est personnel…
    dans un climat non modifié des gens souhaitaient déjà modifier le climat…
    comment diable imaginer que le monde entier se mette d’accord sur un objectif climatique….?? qui peut croire ça?
    Au mieux nous avons des compromis avec des promesses..

    Il est INSUPPORTABLE d’etre insulté pour indifférence climatique par des gens qui n’agissent pas en accord avec leur discours mais qui veulent juste contrôler la vie des autres..

    Jacques Chirac a visité 40 à 50 fois le japon!!!!!!

    • Avatar
      jacques lemiere
      28 mai 2022 at 7 h 27 min

      on peut ajouter la dérive des termes « climato sceptique » mais aussi « antivaxx.. ».

      le simple fait de refuser les obligations politiques et paf vous êtes antivaxx..

    • « il suffit de resister…en disant ce qu’on pense.. »
      J’aime l’ambiguïté de cette phrase qui dite sur des tons différents prendra un sens différent. Le reste du message ne l’est pas 🙂

  • Les plus anciens se souviendront qu’on nous a déjà fait le coup avec le rapport Meadows et que tant l’humanité que le capitalisme sont toujours debout, et plus vivants que jamais.
    Car le pire avec la fin du monde, c’est qu’elle n’arrive jamais !
    😆

    • Avatar
      jacques lemiere
      28 mai 2022 at 8 h 02 min

      la liberté économique.. ou la liberté d’avoir un capital privé.. pas le « capitalisme »…
      admettre le terme peut déjà être une défaite..

      • Le refuser est exactement la même défaite.

        • Je ne suis pas capitaliste, je suis libéral. Les capitalistes en Chine ou en Russie ne sont pas libres.
          Je suis pour les logiciels libres, pas pour les solutions propriétaires.

          • +1 (pour la persévérance de vos propos, je crois que je commence à piger, et j’ai bien écrit « commence » )
            N’est-ce pas également mettre un peu trop vite un signe d’égalité entre capitalisme et capitalisme de coquin ou capitalisme d’Etat ? Jeter l’eau du bain avec le bébé ?
            Le terme n’est pas à la mode et pas très sexy, mais si le capitalisme est comme je le crois, un système économique fondé sur la primauté du droit de propriété individuelle et en particulier de la propriété privée des moyens de production, je vais avoir de grosses difficultés à ne pas en être un défenseur. Je n’aurais pas non plus l’impression de défendre le système de capitalisme d’Etat chinois ou les subventions aux entreprises françaises.
            Il est vrai que l’adversaire politique ne comprend rien à ces subtilités et que pour mes amis de gauche capitalisme = ploutocratie et ceux de droite juste pro-business et pas trop libéral. Ils oublient tous l’Etat dans l’équation.
            Je combat le larron, celui qui est toujours là à me gratter dans chacun de mes échanges avec les autres car de toute ma vie jamais un capitaliste ne m’a pris mon argent sans mon consentement ( ce qui ne veut pas dire que le service a forcément était conforme à mes attentes ou que je n’ai jamais eu « à faire » avec des voleurs, au sens radical du terme )
            Je vais avoir beaucoup de mal à ne pas utiliser le terme capitalisme, même si je comprends ce qu’il véhicule dans l’esprit des gens ( pas dans le votre hein, c’est justement ce que j’aimerais comprendre ce qu’il y a dans le votre 🙂 ).
            Je suis libéral, jusnaturaliste et partisan du capitalisme tel que je le comprends😁😉. Je commence à comprendre, je crois. Aidez-moi !

            • J’ai écrit « Ils oublient tous l’Etat ». Ils oublient surtout la propriété.
              D’ailleurs c’est amusant comme les gens ( ceux que je connais qui ne sont pas libéraux ) comprennent assez bien le concept de propriété privée lorsqu’il s’agit de la leur et beaucoup moins quand il s’agit de celle des autres. Perso, ça me sidère. Le lien intime entre propriété et liberté, je n’essaie même plus, on me prends pour un dingue, déjà que…

              • Lénine à un camarade:
                -Si tu avais deux maisons, tu en donnerais une à la révolution?
                -Oui bien sûr!
                -Si tu avais deux voitures, tu en donnerais une à la révolution?
                -Oui bien sûr!
                -Si tu avais deux poulets, tu en donnerais un à la révolution?
                -Bien sûr que non!
                -Mais pourquoi?
                -Parce que les poulets, je les ai!

            • Mon long message est pour @gillib ou Jacques, évidemment, puisque je penche du côté de Michel O même si dans le fond je crois profondément qu’on est tous d’accord sur la primauté de la propriété privée, on se croirait chez les trotskistes ( je m’inclus )

        • Moi j’aimerai comprendre !

        • Avatar
          jacques lemiere
          29 mai 2022 at 7 h 25 min

          je ne crois pas..

          • Avatar
            jacques lemiere
            29 mai 2022 at 7 h 29 min

            il faut parfois admettre la défaite sémantique.. et refuse les termes du débats..
            le débile n’est plus le freluquet mais le crétin..et un colosse peut être un débile..

            le capitalisme EST…. l’economie dans les sociétés occidentales.. donc fort critiquable et indéfini..

            • J’ai utilisé à dessein et par facilité le terme « capitalisme », en référence aux mouvements anti-capitalistes, accessoirement décroissants, dont on devine parfois la patte (ou le gros sabot) derrière ces rapports (Meadows, Giec…) ou a minima la bave de satisfaction à la lecture de ceux-ci…
              Je décline la responsabilité de toute autre interprétation qui pourrait être faite de mes propos.

    • Pour moi le « capitalisme » c’est un terme inventé par Marx et ses successeurs pour décrire le monde (honni, donc) où des gens détiennent du capital, et font appel à d’autres qui ont du « travail » pour enrichir ce capital.
      Capitalisme c’est donc la société ou le bourgeois (qui a le capital) exploite le prolétaire (qui fournit le travail) à son bénéfice exclusif.

      Avant, personne n’aurait parlé de capitalisme (après non plus d’ailleurs) car mis à part les débiles légers (ou pervers profonds) Marxiens, Marxistes, et Marx lui même, n’ignore qui tout le monde détient du capital (humain, matériel ou immatériel) plus ou moins utile et que c’est de l’interconnexion de tout cela (avec un peu de travail, ou pas, il y a les machines qui permettent la conversion capital/travail) qui permet l’enrichissement, de ceux qui fournissent aux autre ce dont ils ont le plus besoin/envie, de façon la plus efficace possible.

      Utiliser le terme, c’est déjà se placer dans une optique Marxienne, c’est reconnaître par avance la victoire intellectuelle des ennemis de la propriété privé et donc de la liberté (Proudhon lui même a finalement reconnu que la liberté n’était possible qu’avec l’inviolabilité propriété privée)…

  • Nos hommes politiques n’ont aucune conviction d’aucune sorte, ils vont dans le sens du vent. Si de plus en plus de gens mettent en doute la prétendue transition énergétique, et en tous cas sous sa forme actuelle, il ena est qui se mettren t a emboîter le pas, du moins je l’espère pour notre futur

    • Ils suivent le vent comme une girouette. C’est pour être toujours le près possible de la mangeoire.
      Il ne faudrait surtout pas qu’ils en laissent aux autres.

  • Le problème est que le discours de Stuart Kirk est basé un mensonge : prétendre qu’en 1920 on ne pouvait pas prévoir ce qu’il allait se passer en 2020 est faux. Les conséquences de l’utilisation des énergies fossiles s’est posée dès la fin du 19ème siècle !!! … mais qui a écouté les scientifiques de l’époque ? De même le rapport Meadows, bien qu’excessif, a tiré la sonnette d’alarme dans les années 70 … qui l’a écouté ? quant aux sociétés pétrolières, elles ont produit des études indiquant les perspectives du réchauffement climatique dès les années 1950 … études soigneusement cachées …
    Alors oui, J. Chirac avait raison, il y a déjà 20 ans, nous regardons ailleurs !!
    Il faut arrêter cette victimisation infantile des entreprises. Que chacun prenne ses responsabilités …
    Quant à comparer les questions de l’inflation, du pouvoir d’achat, etc, aux questions environnementales, est hypocrite et malsain. L’un n’empêche pas l’autre : une évidence ! On peut agir sur le climat ET agir en parallèle sur les problèmes économiques et sociaux immédiats.
    Rappelons que le « quoi qu’il en coûte » du macronisme n’a rien à voir avec le réchauffement climatique (on notera que l’Etat a été condamné pour inaction …) mais pour faire face entre autres, à la gestion catastrophique de la crise sanitaire … L’endettement actuel n’est pas le résultat de la lutte contre le réchauffement climatique, l’inflation non plus, il faut arrêter les mensonges.
    Enfin, un minimum d’intelligence amène à constater qu’aucune économie, qu’aucune liberté, ne sont viables dans un environnement détruit. Une évidence !
    Et déjà nous devons gérer les réfugiés climatiques, la chute des valeurs immobilières exposées aux risques climatiques (maisons en bord de mer, extension des zones inondables, incendies de forêts, disparition des stations de ski … etc)
    Davantage de lucidité ne nuirait pas, bien au contraire : « après moi le déluge » est la pire des injonctions. L’égoïsme tue, aujourd’hui et dans 30 ans.

    -7
    • Et moi qui pensait que c’était le co2 qui tuait.
      Oui, je sais, je ne pense pas assez à vous et vous un peu trop à moi.
      Qui explique aux autres que demain c’est le déluge ?
      Ne vous fatiguez pas, on est blase, quasi irrécupérables et si on change d’avis ça sera pas avec des leçons de morales parce qu’on est fichu comme ça. Va falloir composer, on compose bien.

    • Vous êtes l’exemple typique de quelqu’un qui s’enlise dans un raisonnement circulaire.
      En 1910, personne n’évoquait la fin du pétrole, parce que l’on était encore dans le charbon. En 1910, l’affaire du moment était plutôt les problèmes des ego des dirigeants européens qui étaient là plupart des monarques d’un nationaliste exacerbé. Le socialisme et le communisme réel n’existait pas encore, on connaît les dégâts de ces deux utopies.
      Le reste de votre post n’est qu’une suite d’affirmation sans preuves. On a l’habitude.

    • Prévoir quoi, en 1920 ? Le triomphe de l’irrationnel, pour promouvoir et imposer des mesures souvent contre-productives au prétexte que l’Homme devrait et pourrait conserver le climat en l’état ? Ou plus généralement que les hommes trouveraient bien un prétexte quelconque pour imposer leurs caprices et leurs volontés à leurs semblables ?
      Maisons en bord de mer menacées ? Où ça ? Zones inondables en expansion et sécheresses irrésistibles ? Où ça ? Incendies de forêts autrefois ignifugées ? Disparition des stations de ski où la saison n’a jamais été aussi longue et bonne ? Où ça ?
      La lucidité est totalement absente des discours écolos et des gouvernements, et beaucoup moins des directions des entreprises. Cette disparition du bon sens était parfaitement imprévisible en 1920.

    • Un peu d’introspection pour réfléchir à ce qu’on pouvait prévoir en 1920. Et je parle des esprits les plus éclairés, car l’éducation était moins répandue qu’aujourd’hui (oui, malgré les efforts de l’Ed Nat…)
      La seconde guerre mondiale était prévisible. La disparition de la traction hippomobile, la généralisation des avions. La libéralisation des mœurs. Ca nous amène vers les années 60. L’homme sur la lune, l’énergie nucléaire, c’est déjà beaucoup tirer.
      Des grands sujets en 2020 comme l’informatique, les OGMs? Le concept n’existait même pas en 1920!
      L’avenir est toujours imaginé se concentrer sur les préoccupations du moment. Là c’est le changement climatique. Imaginez que l’on crée une IA plus intelligente que l’homme. Le sujet remplacerait vite le changement climatique je pense…

    • « Et déjà nous devons gérer les réfugiés climatiques les réfugiés climatiques…. »
      Ah bon ? Ils sont où ces réfugiés climatiques ?
      Vous voulez pas plutôt parler des sinistrés après un évènement météo extrême (inondation, tempête, etc.) comme il y en a TOUJOURS eu ?
      Comme de plus en plus de gens n’écoutent RIEN et veulent construire et habiter en zone inondable, c’est normal qu’il y ait encore plus de sinistrés quand un sinistre se produit.

  • Courbes de croissance et de consommation d’énergie fossile ont toujours été parallèles. Qui ira expliquer aux Africains, aux Indiens ou aux paysans chinois que pour “sauver la planète”, ils sont priés de se passer de voitures, de réfrigérateurs, de climatiseurs, de routes de ponts, d’hôpitaux, etc ?

    • Le marché tout bêtement. Quand le baril de pétrole sera à 1000$ on ira chercher autre chose, comme on a toujours fait. Le marché est un ordre spontanée, il y a une sélection darwinienne, les solutions inefficaces ne sont pas retenu.
      Le nucléaire est une bonne solution, mais les écolo n’en veulent pas parce que cela marche.
      PS le GIEC n’a jamais dans ses rapports parlé d’urgences ou de catastrophes, juste que la température va augmenter de 2 à 4°, il fera plus chaud.. Tant mieux, les bobos au mois d’août vont à St Tropez et pas à Dunkerque.

      • Le marché est un ordre spontané : oui
        Il y a une sélection : oui
        Darwinienne : pas forcément
        Les solutions les moins efficaces sont rejetées : dans le cas des files d’attente c’est loin d’être le cas : par exemple une file d’attente en serpentin est 3x plus rapide pour 3 caisses que 3 files pour 3 caisses. Pourtant aucune file ne s’est organisée spontanément dans cet ordre. Si un supermarché l’organisait ainsi cela ne marcherait pas non plus selon les expériences car les clients sont réticents et contre intuitif.

        • Exact. L’argument du marché qui s’organise tout seul peut ainsi se retourner contre nous. Le marché choisit la meilleure des options qui lui sont offertes. Pour le fausser, il suffit de ne pas offrir les bonnes options, ou même simplement de les peindre défavorablement. Ceci dit, à mon supermarché, les caisses rapides fonctionnent suivant le principe de la file unique pour 12 caisses, et j’ai toujours cru que c’était pour des questions d’emprise et d’espace que le système ne pouvait pas être généralisé. Les clients réticents, de mes discussions avec eux, je n’y crois pas. Il y a eu des expériences concrètes montrant leur réticence ?

          • Il y a certainement également des réticences de la part du supermarché puisque cela demanderait une réorganisation profonde de l’espace entre caisses et linéaires. Mais cela viendra peut-être puisque les gens commencent à s’habituer avec les files en serpentin. La réticence est à voir éventuellement du côté des caddies comme le signale deacon dans son commentaire. Je sais qu’il existe pas mal d’études sur les files d’attente mais j’en ai une connaissance très superficielle.

        • Pour les files d’attente vous avez raison.
          Par contre, dans une file en serpentin c’est compliqué de manœuvrer avec des gros caddy. Rien que pour ça je pense que ça n’a pas été mis en œuvre.

          • Merci. Oui, et je pense aussi que le temps très variable pour retirer ses achats du caddie et les poser sur le tapis, mais qui peut se faire en simultané avec le passage en caisse du client précédent, perturbe le raisonnement.

      • Le baril n’est pas prêt de valoir 1000 $. Le pétrole et le gaz sont en surproduction mondiale. Le prix actuel est artificiel il n’est même pas basé sur l’offre et la demande. Pour le coût d’extraction et raffinage on est à moins de 10 $ le baril. À 1000 $ cela ferait six dollars le litre juste trois fois plus que maintenant. Si tous les pays du monde s’équipaient en centrales électronucléaires, le pétrole ne vaudrait plus rien. Il ne servirait qu’à faire voler les avions. Le pétrole est là pour encore plusieurs centaines d’années. Mais son utilisation et la consommation seront réduites.
        Par contre ceux qui croient que ça va influencer le climat se mettent le doigt dans l’œil.
        On est en période de réchauffement climatique naturel et à l’aube d’une période de refroidissement comme il en existe depuis des millénaires. Il suffit de regarder les cycles. Quand la Terre se refroidira une grande partie des êtres vivants disparaîtront, cela va ravir les écologistes. Mais qu’ils n’imaginent pas qu’ils seront les seuls à survivre.

        • Effectivement,
          les « climatologistes » contemporains auraient beaucoup à gagner à retourner à un minimum d’empirisme, regarder les reconstructions que ceux qui travaillaient réellement sur ce sujet (et étaient des géologistes, en vrai) ont pu produire. La Terre a toujours eu une température « moyenne » oscillant entre deux « extrêmes » (à peu près 25° pour les périodes chaudes, à peu près 13° pour les périodes froides), elle a passé au cours du dernier milliard d’années nettement plus de temps au « chaud » qu’au froid. Les transitions entre les deux sont mal comprises, on suppose un rôle du basculement du pole magnétique de la planète.
          On sort d’une période froide (glaciations, Würm etc. ?) mais on y est encore, factuellement (actuellement 15° et des poussières de température moyenne… les dinosaures n’aurait pas fait long feu avec notre climat, même s’il se réchauffe encore un peu dans les prochains siècles). On va donc mécaniquement aller vers une période chaude. Du moins c’est le plus probable à long terme (on parle de centaines de milliers d’année au minimum). Période chaude où il est très probable (là encore on ne sait pas forcément le « vrai pourquoi » mais on suppose la modification de la couverture nuageuse qui augmenterait l’albédo global et contrerait la hausse arrivé à un certain niveau… empiriquement pas loin de 25° de moyenne).

          Le CO2 ? L’activité humaine ? On se prend vraiment pour des Dieux ou quoi ? Idem pour l’épuisement des ressources… jusqu’à preuve du contraire, à part dans le cœur des étoiles (et des supernovæ pour les atomes lourds) ainsi que de façon ultra ultra ultra marginale dans les centrales nucléaires et via les échanges avec le milieu interstellaire, la quantité et la répartition exacte des atomes présents sur la planète est fixe et hors de notre portée. Après, si on veut telle ou telle molécule plus qu’une autre, c’est « juste de la chimie »…

  • Les commentaires sont fermés.

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don
6
Sauvegarder cet article
Inflation et plus-value dans l’immobilier

En règle générale, les calculs du prix de l’immobilier publiés dans les journaux et revues, ou cités sur les sites internet ou les chaînes de radio-télévision sont effectués sans tenir compte de l’inflation. Les interprétations des résultats qu’ils présentent n’ont guère de sens.

La hausse des prix de l’immobilier est de toute évidence incontestable, mais il est nécessaire de rétablir une mesure rationnelle et réaliste de cette augmentation.

Cette mesure est déduite de deux indices défin... Poursuivre la lecture

Nicolas Tenzer est enseignant à Sciences Po Paris, non resident senior fellow au Center for European Policy Analysis (CEPA) et blogueur de politique internationale sur Tenzer Strategics. Son dernier livre Notre guerre. Le crime et l’oubli : pour une pensée stratégique, vient de sortir aux Éditions de l’Observatoire. Ce grand entretien a été publié pour la première fois dans nos colonnes le 29 janvier dernier. Nous le republions pour donner une lumière nouvelles aux déclarations du président Macron, lequel n’a « pas exclu » l’envoi de troupes ... Poursuivre la lecture

La nécessité de décarboner à terme notre économie, qui dépend encore à 58 % des énergies fossiles pour sa consommation d’énergie, est incontestable, pour participer à la lutte contre le réchauffement climatique, et pour des raisons géopolitiques et de souveraineté liées à notre dépendance aux importations de pétrole et de gaz, la consommation de charbon étant devenue marginale en France.

Cependant, la voie à emprunter doit être pragmatique et ne doit pas mettre en danger la politique de réindustrialisation de la France, qui suppose une... Poursuivre la lecture

Voir plus d'articles