Législatives 2022 : les ministres battus devront démissionner

Cette mesure s’appliquera à Élisabeth Borne a indiqué le palais présidentiel, ce dimanche à l’AFP, confirmant une information du Figaro.

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Elisabeth Borne By: Jacques Paquier - CC BY 2.0

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Législatives 2022 : les ministres battus devront démissionner

Publié le 24 mai 2022
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L’Élysée maintient la consigne déjà édictée par Emmanuel Macron il y a cinq ans, et héritée de Nicolas Sarkozy en 2007. Les ministres défaits lors du scrutin des 12 et 19 juin devront quitter le gouvernement, a confirmé le palais présidentiel ce dimanche. Élisabeth Borne, fraîchement nommée à Matignon, ne dérogera pas à la règle. La moitié du gouvernement est concernée.

Bien que la situation soit nettement différente de celle de 2017 – ils n’étaient que six concernés -, l’Élysée a décidé de maintenir la consigne déjà édictée par Emmanuel Macron il y a cinq ans, et héritée de Nicolas Sarkozy en 2007. Ainsi, tous les ministres qui seraient battus dans trois semaines devront démissionner. Cette mesure s’appliquera à Élisabeth Borne a indiqué le palais présidentiel, ce dimanche à l’AFP, confirmant une information du journal Le Figaro.

 

La tradition devient la règle

C’est Nicolas Sarkozy, en 2007, qui avait imposé cette règle à ses ministres à son arrivée au pouvoir. Depuis, la tradition s’est ancrée dans la vie politique. Seule une personnalité en a fait les frais : Alain Juppé, en 2007, battu dans sa circonscription de Gironde. Il n’était resté qu’un mois dans le gouvernement de François Fillon comme ministre d’État chargé de l’Écologie. Sous le mandat de François Hollande, aucun ministre n’avait été concerné.

Si la plupart ont hérité d’une circonscription réputée « gagnable », la partie est loin d’être jouée d’avance.

 

Des ministres de premier plan en première ligne

Mme Élisabeth Borne, Première ministre : candidate dans la sixième circonscription du Calvados. C’est la première fois qu’elle brigue un mandat de député. La circonscription est actuellement celle de Alain Tourret (LREM) élu en 2017 au second tour avec plus de 68 % des suffrages. Affaibli par la maladie de Parkinson, l’élu de la majorité présidentielle mettra un terme définitif à sa carrière politique à l’été 2022.

M. Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur : candidat dans la dixième circonscription du Nord détenue par Vincent Ledoux (élu L.R. au second tour avec 56 % des voix devant la candidate LREM). En 2020, il participe à la création du groupe parlementaire Agir ensemble à l’Assemblée nationale, situé dans la majorité. Il cède ainsi sa place au ministre de l’Intérieur actuel, qui en avait fait son siège entre 2012 et 2016.

Mme Amélie de Montchalin, ministre de la Transition écologique et de la cohésion des territoires : candidate dans la sixième circonscription de l’Essonne, la ministre retourne dans son fief de l’Essonne où elle avait été élue en 2017 avec l’étiquette LREM avec plus de 60 % des suffrages.

Mme Brigitte Bourguignon, ministre de la Santé et de la prévention : candidate dans la sixième circonscription du Pas-de-Calais. Élue députée dans cette circonscription sous les couleurs du Parti socialiste en 2012 (54 % au second tour), elle est réélue en 2017 sous celles de La République en marche (60 % au second tour).

M. Olivier Dussopt, ministre du Travail, du plein emploi et de l’insertion : candidat dans la deuxième circonscription de l’Ardèche. Membre du Parti socialiste jusqu’en 2017, député de cette circonscription en 2007, réélu en 2012 puis en 2017, il finit par rejoindre le gouvernement d’Édouard Philippe et la majorité présidentielle.

M. Damien Abad, ministre des Solidarités, de l’autonomie et des personnes handicapées : candidat dans la cinquième circonscription de l’Ain. Élu député en 2012 dans cette circonscription et réélu en 2017, il préside le groupe Les Républicains à l’Assemblée nationale à partir de 2019. En 2022, il se rapproche de la majorité présidentielle d’Emmanuel Macron, et quitte la tête du groupe LR à l’Assemblée nationale ainsi que le parti. Mais les accusations de violences sexuelles – ce qu’il conteste – fragilisent sa candidature.

M. Marc Fesneau, ministre de l’Agriculture et de la souveraineté alimentaire : candidat dans la première circonscription du Loir-et-Cher. Élu avec 70 % des voix au second tour en 2017, le nouveau ministre briguera un nouveau mandat dans cette circonscription en juin prochain.

M. Stanislas Guérini, ministre de la Transformation et de la fonction publiques : candidat dans la troisième circonscription de Paris. Élu dans cette circonscription avec 65 % des voix en 2022, l’ex-patron du parti présidentiel espère succéder à lui-même.

Mme Yaël Braun-Pivet, ministre des Outre-mer : candidate dans la cinquième circonscription des Yvelines. Membre du Parti socialiste puis de La République en marche, elle est élue députée dans cette circonscription des Yvelines lors des élections législatives de 2017, en battant au second l’indétrônable Jacques Myard (député de cette circonscription pendant 24 ans !) avec 59 % des voix.

À ses ministres de plein exercice, il ne faut pas oublier les trois ministres délégués et les deux secrétaires d’État qui vont devoir faire campagne.

Ainsi M. Olivier Véran, ministre délégué chargé des Relations avec le Parlement et de la vie démocratique sera candidat dans la première circonscription de l’Isère où il espère conserver son siège.

M. Gabriel Attal, ministre délégué chargé des Comptes publics avance en terrain connu dans la dixième circonscription des Hauts-de-Seine.

M. Clément Beaune, ministre délégué chargé de l’Europe, candidat dans la septième circonscription de Paris, est le seul membre du gouvernement à se présenter à une élection pour la première fois de sa jeune carrière.

Mme Olivia Grégoire, secrétaire d’État porte-parole du gouvernement est candidate dans la douxième circonscription de Paris.

Seule Mme Justine Bénin, secrétaire d’État chargée de la Mer sera candidate dans les territoires d’Outre-Mer, à savoir la deuxième circonscription de Guadeloupe.

 

Un remaniement quoiqu’il arrive

Quels que soient les résultats électoraux de chacun, selon la physionomie future de l’Assemblée nationale, le chef de l’État essayera de prolonger le dépassement et l’élargissement entamés il y a cinq ans, en allant convaincre d’autres membres des Républicains ou du Parti socialiste de le rejoindre. Si tant est qu’il n’y arrive pas, le président de la République entend alors puiser dans les effectifs des partis qui composent la confédération «Ensemble !» qui le soutient. Plusieurs portefeuilles stratégiques, tels que le Logement, les Transports ou le Numérique ont ainsi été laissés vacants pour l’instant.

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  • Les chiffres donnés sont ceux des suffrages exprimés. Aucun d’entre eux n’a obtenu plus de 40% des voix des citoyens des circonscriptions qu’ils brigaient.

    Je me.fourvoie peut-être mais il n’y a pas une loi qui limite le nombre de mandat. Et d’où dans une démocratie des ministres de l’Exécutif peuvent aussi être des députés du Législatif !? Pourquoi ne pas leur filer un poste de juge tant qu’à faire !! République => séparation des pouvoirs… un mythe, voire un mensonge.

  • Bonjour STF.
    Sauf erreur de ma part, si un membre du Gouvernement est élu député, il perdra son siège de député au bout d’un mois et se verra alors remplacé par son suppléant.

    • Le délai d’un mois, c’est quand un député est nommé ministre. J’ignore si c’est le même délai quand un ministre est élu député.

      • @AerosolKid
        Bonjour,
        Voilà, je ne comprends pas comment des membres d’une branche de pouvoir peuvent avoir un poste dans une autre.

  • Voilà bien une mesure qui n’a aucun sens ! Belle confusion au sommet de l’Etat …
    Depuis quand un ministre doit-il être « élu » ? … d’autant que les législatives se passent au niveau local.
    Un ministre est nommé par rapport à ses compétences (en principe !!).
    Cette mesure n’est jamais qu’une mesure populiste au sens négatif, ce n’est pas pour rien quelle date de Sarkosy, l’un des mentors de macron.

  • Voilà qui devrait donner de la motivation aux abstentionnistes (premier parti de France), à voter « contre » juste histoire de mettre le foin dans les beaux plans d’EM, ou juste pour voir si la promesse sera tenue!

    • @jefefjef
      Bonjour,
      Voter « contre » revient à voter « pour ».
      Aux dernières Législatives le taux d’abstention était était 60%.
      Les élections au suffrage exprimé leur permet de ne pas tenir compte de l’avis de la majorité des français en particulier pour les Législatives ainsi que pour les présidentielles. La création d’une carte d’électeur aussi, car elle fait du fameux suffrage universel un mythe.

  • Ce sont plutôt ceux qui seront élus qui devraient démissionner du Gouvernement. Par respect pour leurs électeurs qui, sans cela, seront devant un choix cornélien entre voter pour quelqu’un qui laissera son siège de député à son suppléant ou voter contre son camp.
    Faire démissionner les battus revient, en quelque sorte, à donner à une poignée d’électeurs un pouvoir de censure du Gouvernement non prévu sous cette forme par la Constitution.

  • Génial, vous voulez vous débarrassez d’un ministre? Voter pour son concurrent au deuxième tour et jamais pour lui au premier!
    Quand on connait « Dieu parmi nous » et ses apôtres, certains ministres nommés par nécessité électorale mais non par adhésion à leur personne ou leurs idées ont du soucis à se faire!

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