Les candidats à la présidentielle affichent tous leur volonté d’améliorer le pouvoir d’achat des Français : nous sommes en démocratie, et on peut donc les comprendre. En effet, tous les instituts de sondage indiquent qu’ils s’agit bien de la première préoccupation du corps électoral.
Le pouvoir d’achat, une préoccupation des Français
Un sondage IPSOS Sopra-Steria, des 18 et 19 janvier derniers indiquait que les trois premières préoccupations des Français sont les suivantes :
- Le pouvoir d’achat ( 51 %)
- Le système de santé (32 %)
- L’environnement (30 %)
On comprend donc que les candidats à la mandature suprême placent l’amélioration du pouvoir d’achat en tête de leur programme. Mais encore faut-il qu’ils se montrent capables de traiter ce problème avec compétence, comme cela est attendu de la personne qui sera demain en charge des destinées du pays.
C’est là qu’est la difficulté, car il n’est pas certain que les électeurs soient tous en mesure de faire correctement la distinction entre les propositions émanant de simples démagogues et celles, moins évidentes car plus sophistiquées, de candidats qui proposent des solutions conformes aux intérêts à long terme du pays, des solutions dont les effets pourraient être moins immédiats.
Citons rapidement les propositions formulées par les uns et les autres.
- Jean-Luc Mélenchon passera le SMIC à 1400 euros,
- Anne Hidalgo doublera le salaire des enseignants,
- Valérie Pécresse augmentera de 10 % les salaires des personnes percevant jusqu’à 2,5 SMIC,
- Etc.
Le problème est de savoir comment procéder pour faire de tels miracles.
Et, l’imagination est débordante. Certains souhaitent procéder à des blocages de prix et d’imposer aux grandes surfaces un coefficient maximum de leurs prix de vente par rapport aux prix d’achat pour les produits de première nécessité. D’autres pensent faire des économies sur les dépenses publiques en supprimant de très nombreux postes de fonctionnaires, en diminuant les dépenses liées à l’aide aux trop nombreux migrants qui affluent dans notre pays chaque année… Marine Le Pen évoque la nationalisation des autoroutes et la privatisation de l’audiovisuel public.
Et bien sûr, chaque candidat indique pouvoir trouver des ressources importantes en s’attaquant aux fraudes fiscales et sociales, les chiffres avancés se situant à des niveaux souvent très élevés comme si rien n’était fait aujourd’hui dans ce domaine.
Curieusement, aucun ne semble avoir la bonne solution : seule la reconstruction du secteur industriel français parviendra à augmenter durablement le niveau de vie des Français. Le président de la république est maintenant lui aussi dans l’arène : il a découvert, mais seulement en fin de mandat, et à cause de la crise du Covid-19 le problème de sous-industrialisation du pays et la nécessité de s’atteler à sa réindustrialisation.
Une candidate comme Marine Le Pen, qui bénéficie d’un incontestable soutien parmi les classes laborieuses puisqu’elle aborde depuis des années la nécessité de produire beaucoup plus en France ne relie pas l’augmentation du pouvoir d’achat de la population à la production industrielle du pays. Dans une interview récente accordée au magazine Forbes-France elle dit : « En produisant en France nous ferons baisser le déficit commercial, nous créerons de l’emploi, et nous gagnerons en indépendance et en sécurité logistique ». Mais elle ne dit pas « nous augmenterons le pouvoir d’achat de la population ».
La question de l’industrie française
Notre secteur industriel est sinistré : il ne contribue plus que pour 10 % seulement à la formation du PIB, alors qu’il devrait s’agir d’au moins 18 %, sinon 20 %. La France s’est fortement désindustrialisée depuis la fin des Trente Glorieuses, ses effectifs industriels sont passés de 6,5 millions d’emplois à 2,7 millions aujourd’hui : elle est le pays le plus désindustrialisé d’Europe, la Grèce mise à part.
Cette grave désindustrialisation explique tous les déséquilibres de l’économie :
- chômage,
- dépenses sociales exorbitantes,
- prélèvements obligatoires records les plus élevés de tous les pays de l’OCDE,
- balance commerciale déficitaire,
- endettement du pays.
Pendant très longtemps, nos dirigeants n’ont pas compris que la production industrielle est l’élément clé de la richesse. Ils ont laissé le pays se désindustrialiser et s’appauvrir considérablement car il existe une corrélation très forte entre la production industrielle des pays et le PIB/capita des habitants.
La France a une production industrielle faible de 6432 dollars par habitant et un PIB/capita de seulement 39 030 dollars.
L’Allemagne, avec un ratio bien meilleur de 12 279 dollars a un PIB/capita de 46 208 dollars.
La Suisse, avec un chiffre record de 22 209 dollars, dispose d’un PIB/capita de 87 097 dollars, le plus fort d’Europe.
Pour accroître le niveau de vie des Français il faut donc reconstituer le secteur industriel et tout faire pour le porter le plus rapidement possible à 18 % du PIB.
Avec les ratios datant de la période antérieure à la révolution numérique, les seuls à disposition statistiquement, on estime à 1,8 million le nombre d’emplois industriels à créer. Les effectifs de l’industrie s’élèveraient ainsi à 4,5 millions de personnes, à comparer aux 6,2 millions de l’Allemagne dans les entreprises de plus de 20 personnes, la contribution de l’industrie à la formation du PIB dans ce pays étant très élevée, de l’ordre de 24 % du PIB.
Certes, avec la numérisation qui s’est développée considérablement dans les activités industrielles ces dernières années, il ne va pas s’agir de 1,8 million d’emplois nouveaux à créer, mais d’environ un million, voire même un peu moins.
Le Plan de 30 milliards d’euros dévoilé par Emmanuel Macron le 12 octobre 2021 devant quelques 200 chefs d’entreprise réunis à l’Élysée n’y suffira pas car il vise à soutenir les programmes d’investissement d’avenir, c’est-à-dire les industries nouvelles. Le chef de l’État l’a présenté comme un plan destiné à « faire émerger les futurs champions technologiques de demain dans les technologies d’avenir ». Ce n’est pas avec un tel plan que sera créé le million d’emplois industriels manquants et nécessaires.
Il va falloir imaginer d’autres mesures en songeant tout particulièrement à attirer le maximum d’investissements étrangers. Ce n’est pas uniquement avec les entreprises industrielles françaises et les innovations issues des organismes soutenus par le Plan PIA (Plan Investissements d’Avenir) initié en 2010 par Nicolas Sarkozy que le pays s’en sortira. Les entreprises françaises n’y suffiront pas, pas avantage que les nouvelles startups : il faudra avoir recours massivement aux investissements étrangers, et donc faire en sorte que tous s’orientent vers l’Europe et prioritairement en France.
Celui des candidats à la présidentielle qui sera élu aura comme priorité la réindustrialisation de la France car c’est par cette voie que passe la remise sur pied de la machine économique et l’amélioration durable du niveau de vie des Français. Il reste à trouver le moyen de créer dans des délais raisonnables tous ces emplois industriels qui font gravement défaut.
Il y va de l’avenir des prochaines générations et de la place de notre pays dans le monde.
Voilà qui s’appelle enfoncer les portes ouvertes, mais … négliger celles qui devraient l’être. Trois points faibles à ce développement. 1) certains candidats (il est vrai peu libéraux si on approche trop superficiellement leur programme ou leur étiquette) ont une approche pragmatique et libérale, dans la ligne qu’avait tracée Fillon, il suffit de les lire sérieusement. 2) pour imaginer une solution. Il serait certainement plus efficace d’identifier d’abord tant les concepts économiques que les mesures (lois, décrets, codes, etc) qui ont fait la désindustrialisation. 3) enfin, appeler les investissements étrangers … pourquoi !? N’y a t il pas suffisamment de capitaux en France ? Et qui ne demanderaient qu’un peu d’intelligence et de courage (voir point 2) pour investir ici ? Et pourquoi fantasmer uniquement sur les nouvelles technologies ? N’y a t il pas d’autres secteurs industriels dans lesquels nous pourrions, comme nous avons su le faire dans le passé, briller à nouveau ?
Le moyen ? Faire comprendre à tous que cette industrialisation ne sera jamais créée par l’Etat, mais au contraire qu’il faudrait que l’Etat cesse d’en perturber, rediriger, soutenir et taxer le développement.
oui… commencer par cesser de penser que c’ets état qui « décide de la richesse nationale sinon du pouvoir d’achat..l’état spolie pour des raisons électoralistes.. et même quand il prétend réindustrialiser!!!
mélenchon, le pouvoir d’achat ne s’esprime pas en euros.. ne t’arrete pas à 1400 passe tout de suite à 100 000 000 000 d’euros par mois..
Exactement ! Entre autre : enseigner les bases de l’économie dés le secondaire et, surtout, ne pas le faire avec des enseignants socialos, il n’y ont rien compris et sont toujours dans leur dogmatisme
« Ne pas le faire avec es enseignants socialo » : cela exclut 80% !
Quand on pense que Sardine Ruisseau était prof d’économie et vice-présidente de la faculté à Lille…
Que pensez-vous qu’elle ait enseigné ?
L’industrialisation ne se décrète pas. Mais l’état peut introduire des mesures qui la favorise, et surtout doit éviter celles qui l’empêchent.
Premier point : Le fatras de taxes, impôts de production, et charges qui augmentent le coût du travail. Un exemple: En France, hors CSG, la santé (sécurité sociale maladie) est financée quasi-uniquement par les actifs. Les retraités paient une maigre cotisation de 1% sur leurs maigres retraites complémentaires (pas sur la retraite de base).
Deuxième point: Les décisions clientélistes pour obtenir les voix écolo, ont permis le démantèlement quasi complet de l’industrie parapétrolière Française qui était une des plus réputées. Quant à l’exploration et l’exploitation des gaz et pétroles, elle est interdite par la loi (sauf pour les concessions et permis d’exploitation en cours). Même si la France n’a jamais été l’eldorado dans ce domaine, nous avons eu Parentis (qui a enrichit Exxon via sa filiale Essorep) et Lacq, sur les revenus duquel s’est créé le Groupe Elf Aquitaine, depuis fusionné avec Total.
Le Nucléaire est également sinistré, avec l’opération Arabelle pour remuer la truelle dans la plaie. Il faut forger et fabriquer les cuves au Japon. Le manque de continuité depuis le programme Messmer des années 70+ a là aussi détruit les compétences (intellectuelles et industrielles). Et ce n’est pas en forçant EDF à subventionner les ventes d’électricité qu’in lui permettra de fiancer les prochaines tranches (si elles arrivent).
L’armement s’en sort un peu, mais nous achetons désormais nos fusils d’assaut et armes de poing aux Autrichiens et Italiens.
« L’armement s’en sort un peu, mais nous achetons désormais nos fusils d’assaut et armes de poing aux Autrichiens et Italiens. »
Pire : on ne fabrique plus de munitions d’armes légères en France !
Industrie = Entreprises
Entreprises = Argent
Argent = Pas bon
Donc, Industrie = Pas bon
Des mesures pour augmenter le pouvoir d’achat, c’est le genre de programme qui n’a aucun sens. Sur le long terme, la somme des pouvoirs d’achat est égale à la production. 12 candidats sur 12 ont ce programme dans leur besace.
La reindustrialisation est la clef du problème Francais : en theorie c’est évident mais le plus difficile pour tout candidat politique est de dire que le francais est plutot fainéant , ne souhaite pas arriver par son travail mais par le vol des plus argentés que lui; ajoutons a cela le fait que 70% des parents souhaitent que leurs enfants aillent dans ce secteur public et nous avons peut etre l’explication a la déindustrialisation du pays, phénomème aggravé par un certain miterrand qui a préfèré privilègier les emplois votants socialistes a la place des vrais travailleurs de l’industrie
« Ils ont laissé le pays se désindustrialiser » c’est quand même un comble alors que les politiques l’ont tué à coup de fiscalité, normes, régulation et bureaucratie toxique.
Le socialisme a tué le pays et loin de se corriger on s’y enfonce de plus en plus.