Les États-Unis sont entrés en récession, et elle sera pire qu’en 2008

OPINION : plusieurs indicateurs semblent indiquer que les États-Unis vont connaître une récession.

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Joe Biden By: Marc Nozell - CC BY 2.0

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Les États-Unis sont entrés en récession, et elle sera pire qu’en 2008

Les points de vue exprimés dans les articles d’opinion sont strictement ceux de l'auteur et ne reflètent pas forcément ceux de la rédaction.
Publié le 3 décembre 2021
- A +

Par Sébastien Thiboumery.

Le Conference Board prédit une croissance du PIB américain de 5 % au quatrième trimestre 2021 et de 3,5 % en 2022. Et si ces prévisions étaient fausses et que les États-Unis sont déjà entrés en récession ?

Les États-Unis en passe d’entrer en récession ?

C’est l’avis de David Blanchflower, professeur d’économie (et ancien membre du comité de politique monétaire de la Bank of England de 2006 à 2009) qui a publié un papier de recherche sur la prévision des retournements économiques. L’étude démontre que depuis 1978 toutes les récessions ont eu pour point de départ une baisse de plus de dix points de l’indice de confiance de l’Université du Michigan et du Conference Board (la récession se produisant dans les 6 à 18 mois).

Or, l’indice de confiance du Conference Board a perdu 25,3 points en 2021 et celui du Michigan 18,4 points. Pour rappel, les baisses étaient de 21 points pour les deux indices en 2007 (avant la crise financière de 2008).

En quoi consistent ces indices de confiance ? À prendre le pouls de l’économie en temps réel en sondant les Américains sur leur vision de l’avenir en termes d’emplois, de revenus, sur l’état de l’économie. Blanchflower s’en remet ainsi à la « sagesse des foules » (wisdom of crowds) qui ont selon lui une vue plus juste de la santé réelle de l’économie que les experts.

Les facteurs de la crise

Deux facteurs peuvent expliquer la baisse des indices :

  1. L’inflation qui a accéléré à 6,2 % en octobre qui monte plus vite que les salaires, érodant le pouvoir d’achat des consommateurs.
  2. La hausse des cas de covid alimentant l’anxiété des salariés et contribuant aux pénuries de main d’oeuvre.

Certes, Blanchflower peut se tromper dans son analyse, mais l’apparition d’un autre indicateur donne du crédit à sa thèse : l’inversion de la courbe des taux qui est un indicateur avancé de récession. Lorsque le rendement des obligations à court terme est supérieur à celui des obligations à long terme, les indicateurs perçoivent alors le court terme comme plus risqué. En effet, la courbe mesurant l’écart entre le rendement à 30 ans et celui à 20 ans est en train de plonger, comme en 2000 et 2008 avant les krachs boursiers.

source : Myrmikan Research

Les marchés actions américains sont au plus haut. Si les prévisions économiques de Blanchflower sont exactes, l’atterrissage risque d’être brutal.

 

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