Il faut se débarrasser des médias traditionnels

Les médias traditionnels ne sont plus que des filtres et des biais entre les citoyens qui s’en débarrassent progressivement.

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Il faut se débarrasser des médias traditionnels

Publié le 22 octobre 2021
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par h16

Dans de récents billets, je notais la multiplication des demandes de censure des réseaux sociaux. L’analyse montre qu’elle ne doit évidemment rien au hasard et qu’elle est même une tendance inévitable de ces plateformes.

Schématiquement, cela fait 30 ans qu’internet atteint les masses, 20 ans qu’il est commercialement rentable, et 10 que les réseaux sociaux se sont mis en place.

Les États ont senti, d’abord confusément, que ce réseau servirait leur soif de taxes et de propagande, sans saisir au début sa nature disruptive pour l’assise de leur pouvoir : la propagande qu’ils distribuent régulièrement a commencé à moins bien fonctionner à mesure que les sources d’informations de l’individu moyen ont commencé à basculer des moyens de diffusion traditionnels, centralisés, vers les moyens alternatifs qu’ont rapidement constitué blogs, réseaux sociaux et internautes lambdas.

pub vintages facebook, youtube, twitter, skype

Parallèlement, a été nettement observée une désaffection de ces mêmes individus pour les médias traditionnels : l’audience télévisuelle s’est morcelée, l’attention des spectateurs a nettement décru et s’est éparpillée sur de nombreuses chaînes nées d’une concurrence de plus en plus importante. Les consommateurs télévisuels de jadis sont devenus plus difficiles à attraper : si les retraités restent fidèles aux rendez-vous habituels (le 20 heures typiquement), il n’en va plus du tout de même de toutes les générations suivantes qui prennent les émissions télé comme une source parmi d’autres, pas moins mais aussi pas plus importante ou surtout plus crédible qu’une autre, internet inclus.

Cette perte de crédibilité se mesure assez précisément à l’effondrement du lectorat de la presse traditionnelle qui, même reportée sur internet, ne parvient pas à regagner son statut de principal vecteur d’informations. Dans ce cadre, les acteurs de cette presse sont souvent les plus virulents opposants à l’expression libre sur internet : cachant soigneusement qu’internet est devenu la source de la plupart des révélations fracassantes sur ce que le monde compte de manipulations, de vilains secrets d’États et de magouilles en tous genres, cette liberté d’expression est régulièrement présentée dans les médias traditionnels à l’aide d’épiphénomènes comme la source de toutes les rumeurs, les mensonges et les bobards voire les théories conspirationnistes.

Les fake news deviennent l’excuse facile pour ranger internet dans la case des fléaux de l’information.

Or, avec un peu de recul, on comprend que les médias traditionnels interviennent entre la source de l’information et ceux qui veulent être informés. Dès lors, les journaux, la radio et la télévision ont, depuis qu’ils existent, opéré en tant qu’intermédiaires au début indispensables entre le peuple et le pouvoir, entre la source des informations et ceux qui souhaitent être informés.

Jusqu’à récemment, ces médias traditionnels étaient nécessaires puisqu’il fallait un moyen technique et opérationnel de collationner les informations et les présenter de façon digeste et analytique. Avec l’arrivée d’internet, cette nécessité a disparu.

Avec cette disparition a aussi disparu le filtre (et les biais) que ces médias représentaient : l’information est disponible, certes, mais dans son intégralité, c’est-à-dire un véritable déferlement de ces informations de toutes les natures et les qualités, impossible à capter intégralement par un humain normal. En créant des bulles informationnelles autour de l’internaute – au début involontairement puis maintenant de façon calculée, algorithmique – les réseaux sociaux ont alors permis de recréer ces filtres et permettre à chacun d’accéder aux informations qu’il juge pertinentes.

Les enjeux politiques du contrôle de l’information sont gigantesques, primordiaux même pour ceux qui entendent conserver le pouvoir et il s’est donc passé ce qui se passe toujours lorsqu’une technologique vient bousculer ces hiérarchies et ces dynamiques de pouvoir.

D’une part, la presse croit vendre de l’information alors qu’elle vend une capacité à l’organiser, l’analyser et la rendre intelligible. Or ceci a été uberisé très vite avec internet. Malgré tout, la presse continuer à miser sur la vente d’information alors qu’elle s’est largement fait dépasser par toutes les plateformes de diffusion actuelles. C’est une erreur comme celle de Kodak croyant vendre des photos alors qu’elle ne vendait que des capacités (chimiques) à enregistrer des souvenirs. Dans ce cadre, l’avenir de la presse traditionnelle est tracé : elle va disparaître, et son aspect actuel faisandé est l’étape logique avant cette disparition.

D’autre part, ceux qui ont pu se sont déplacés vers internet avec le streaming et les réseaux sociaux en essayant à tout prix de conserver une position dominante. Avec différents moyens (lobbying, marketing), ils essayent de reconstituer le modèle d’information contrôlée du XXe siècle alors que les bases d’internet (par nature décentralisées) ne lui sont pas compatibles.

Ce qu’on observe actuellement, les mouvements tectoniques des GAFAM visant à jouer dans la même cour que les États et les régulateurs, n’est qu’une illustration de ce phénomène : qui contrôle l’information contrôle le pouvoir et les tiraillements des uns et des autres à vouloir réguler ces plateformes ne montrent en réalité que ce conflit entre l’ancien monde pyramidal et centralisé et le nouveau, qui entend lui aussi recréer une pyramide informationnelle contrôlée par lui pour son profit. L’actuelle décision de Google de bannir tout discours climatosceptique de ses réseaux en est un parfait exemple (parmi d’autres).

En fait, dans ce nouveau paradigme, les réseaux sociaux officiels qui distribuent l’onction news vérifiée à l’opposé des fake news qu’ils dénoncent bruyamment sont comme les lettrés avant la révolution de Gutenberg, ou ces prêtres qui perdirent de leur superbe à mesure que le savoir et l’alphabétisation se répandaient avec l’impression et la diffusion de plus en plus importante des livres, et à mesure que les individus se forgent leur propre opinion sur les sujets de leur choix en allant chercher eux-mêmes les informations qu’ils estiment pertinentes.

A contrario des GAFAM, c’est aussi pour cela que se développent des réseaux d’information vraiment décentralisés, depuis les messageries et autres groupes internes à ces dernières (comme Telegram ou Signal) en passant par des solutions comme Mastodon : indépendant d’un organe de contrôle et de décision, décentralisés, ce sont ces réseaux sociaux, ces messageries, ou plus exactement leurs descendants dans les 5 ou 10 prochaines années, qui constitueront les vrais canaux d’information de tout un chacun… Au détriment des GAFAM actuels et bien évidemment des autres plateformes médias.

Progressivement, les médias actuels apparaissent pour ce qu’ils sont : non plus des intermédiaires mais bel et bien des filtres et des biais encombrants entre les citoyens eux-mêmes. Les grandes entreprises de l’internet entendent prendre leur place, avec la même idée de communication pyramidale et contrôlée.

Et pour la même raison que les médias traditionnels ont échoué, elles n’y parviendront pas plus.


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  • Internet c’est effectivement aussi puissant que Gutenberg (plus en réalité car cela ne se limite pas à la diffusion de l’information) . Les politiques ont un sérieux problème : leurs fidèles retraités collés au poste de TV pour la messe du 20h commencent à clamser . Ceux qui vivent ont trouvé le chemin de la toile et commencent à s’émanciper (le succès de Z. auprès d’eux est un symptôme ) . Bref ça va devenir compliqué de faire voter mémé comme il faut , et encore plus pour junior . On le voit aux tentatives d’achats de voix désespérées … http://www.aide-sociale.fr/garantie-jeune/ , je me demande quand il vont sortir l équivalent pour les vieux ..

  • On est d’accord sur le fait que la diversité des sources d’information provient de la liberté ; la diversité étant essentielle dans une démocratie, pour que chacun puisse voter en connaissance de cause, la liberté est donc essentielle pour qu’une démocratie fonctionne bien.
    À ce niveau, je vois deux obstacles à la liberté :
    1- la criminalisation de certains propos (lois Pleven, Gayssot…)
    2- les aides publiques aux médias, qui font de ces derniers les obligés du pouvoir, avec comme résultat l’homogénéisation de l’information sur beaucoup de sujets – réchauffement climatique, pandémie Covid, écologisme, immigration, interventionnisme étatique à toutes les sauces, etc.

    Dans les deux cas, c’est l’État et ses hommes (et femmes) qui sont en cause.
    Il me paraît donc prioritaire d’exiger la fin de cet interventionnisme de l’État en matière d’information et d’expression.
    Pour le reste, les entreprises privées de l’information qui « orientent » l’info en question font bien ce qu’elles veulent, libre à chacun d’acheter cette info orientée ou non : on ne peut pas grand-chose contre la fainéantise et la complaisance … sinon peut-être fournir des infos alternatives, justement, dans le cadre d’un marché vraiment libre, où l’État cesse de mettre se gros doigts poisseux et pas vraiment bien intentionnés.

    • le 1 importe…

      la situation actuelle prouve que le subventionnement ne suffit pas sinon les médias traditionnels n’auraient pas tant la trouille…

      par ailleurs la liberté n’est pas garante de quoique ce soit.. la presse populaire dite souvent sensationnaliste ne plait pas aux gens sérieux.. tout comme le chanteur populaire..

      une presse libre implique aussi une presse islamique…

    • « Dans les deux cas, c’est l’État et ses hommes (et femmes) qui sont en cause. »

      Il faut qu’ils se « réinventent ».

      En tant qu’Enarques, ils considèrent que manipuler l’opinion est leur « mission ». En tant que libéraux, nous sommes sûrement plus sensibles que d’autres à cette absurdité à cause de l’atteinte aux libertés. Mais d’une manière générale, le monde change et les anciennes méthodes ne fonctionnent plus. La dérive autoritaire des démocraties et l’effondrement des médias est un symptôme de leur incapacité à s’adapter.

    • Ils devraient tout de même afficher clairement l’orientation. La plupart des journalistes se présentent comme impartiaux, alors que peu le sont.

      • Il est impossible d’être impartial. L’impartialité n’existe pas ; même une IA, un algorithme n’est pas impartial.

        Tous ceux qui veulent vous imposez leur « indépendance » grâce à une prétendue « impartialité » sont en réalité des parasites qui entendent vivre sur votre dos. Du « journaliste indépendant » au « juge d’instruction impartial », tout n’est que mensonge.

        A partir du moment où vous avez compris cela, vous pouvez commencer à réaliser à quel point le « système français » est complètement foutu.

        • « journaliste indépendant » et « juge d’instruction impartial » sont tous deux des chiens de garde du pouvoir – et s’en acquittent du mieux qu’ils peuvent, dans la limite de leurs pauvres capacités.

  • Les journalistes ayant disparu (pas tous heureusement) il ne reste plus que des feuilles de choux. Je n’aime pas le chou sauf de bruxelles

  • – Suppression de toutes les aides d’état aux médias
    – Suppression de la taxe audiovisuelle
    – Mise à disposition sur un canal d’une chaine unique d’info nationale, gratuite (donc chacun est libre de jeter un cil ou non) correspondant au porte-parole du gvt, aux débats parlementaires et aux DOM-TOM.
    – Suppression de toutes les entités de « contrôle » type le CSA (qui fait du copinage)
    – Un peu de ménage quant aux droits des journalistes (un métier comme un autre) type fiscal et en regard suppression des « secrets » type des affaires, judiciaires, militaires…
    Probablement que dans un laps de temps assez court, les financiers qui sont derrière les MSM (numériques ou papier) retireront leurs billes et que les journalistes d’état disparaitront.

    • Oui, mais aussi interdiction aux administrations quelles qu’elles soient d’acheter du média, de la presse. S’il est réellement important que tel ou tel fonctionnaire soit informé, qu’on lui donne à titre individuel une « prestation d’achat de presse » et qu’on le laisse libre de choisir quoi…
      A l’heure actuelle, une part très importante des exemplaires du Monde ou du Figaro ou des Echos est vendue aux ministères. Bercy achète x dizaine de milliers de tel titre, et y de tel autre, l’EN achète tant de milliers de tel ou tel magazine ou quotidien, etc.
      Forcément, il est plus important pour les rédactions de plaire aux acheteurs de ces ministères (un énarque anonyme, en général) qu’à M. Toutlemonde, le « lecteur payant »… abonné ou achetant en kiosque.

  • « Dès lors, les journaux, la radio et la télévision ont, depuis qu’ils existent, opéré en tant qu’intermédiaires »
    Ben, « en même temps », c’est un peu pour ça que les « anglo-saxons » parlent d’un medium, ou des media.

  • Il manque quand meme des role des medias:
    – la verification de l information (si je lis sur le site X une fino, est elle juste ou de lapure propagande (ou simplement biaisée))
    – la mise en perspective. Tout le monde ne peut etre specialiste de tout. par ex un article sur la chine/taiwan a plus de valeur si la personne connait le contexte que juste de dire « les avions chinois ont entre dans la zone aerienne de Taiwan X fois cette annee)

    PS: en ce qui concerne google, l auteur se trompe. Google ne censure rien, il demonetise les videos. autrement dit vous pouvez toujours publier mais pas gagner de l argent la dessus

    • L’auteur n’est pas à une imprécision près pour étayer son dogme…
      Merci à vous pour la rectification

      • Si on « démonétisait » les médias gauchiste publics vous hurleriez.
        L’information est au cœur des luttes de pouvoir, que l’un ou l’autre s’en empare ne peut pas bien finir, les libéraux proposent rien de moins que la liberté et donc la variété de l’information.
        .
        La liberté n’est pas un « dogme », c’est ce qui existe quand personne ne vous pointe une arme sur la tempe pour vous piller, vous réduire au silence ou vous enfermer.
        Et ces choses, c’est le dogme socialiste.

    • OK, Google ne censure pas, formellement parlant ; il démonétise. Donc il se prive de rentrées financières, puisque Google ne fait que reverser aux auteurs de vidéos une partie de ses recettes publicitaires. Cela, parce qu’il veut défavoriser les points de vue critiques sur la doxa climatosceptique. voilà qui montre une réelle motivation. Et qu’on le veuille ou non, c’est une façon de décourager les auteurs en question, donc le début d’une censure et en tout cas une orientation de l’information, le contraire de la neutralité que l’on attend en général spontanément de ce genre de service, d’autant que sauf erreur, Google ne se présente pas d’emblée comme un prestataire orienté sur la question du RCA (ainsi que d’autres questions). La question de savoir s’il n’y a pas tromperie sur la marchandise se pose.

      • Neutralité qui est la norme dans une entreprise libre et capitaliste. Google n’a eu que faire d’orienter l’information jusqu’à que les politiques les menacent et ce sont toujours les mêmes qui ont été les plus virulents.

    • Je ne suis pas d’accord. Quand je vois un journaliste, soit il est incompétent (90% des cas et relis l’AFP), soit il est compétent et ment parce qu’il est un agent d’influence.
      Il existe qu’une seule solution, regarder les faits, ou suspendre son jugement. Alias « je ne sais pas ».
      Par exemple pour le RCA je n’avais pas d’opinion avant 2003, apres , j’ai lu les rapports du GIEC et j’ai vu que c’était grossièrement biaisé.
      Pour Trump, je n’ai aucune opinion. Je ne sais pas.

      • @gillib Perso j’attends d’un journaliste qu’il présente les faits et les différentes visions . Après il peut donner son opinion personnelle et l’étayer . Ceux qui m’insupportent ne présentent que les faits qui les arrangent puis assènent leur opinion comme seule vérité acceptable , les autres étant présentés comme des incultes, des totalitaires des complotistes , des fascistes liste non exhaustive ..

    • Si les journalistes (spécialistes de rien) étaient capables de vérifier une information et de la mettre en perspective (surtout dans un domaine scientifique …) ; cela se saurait.

      Ce n’est pas le cas.

    • dans un monde idéal ça serait comme ça, en effet.
      Le problème est que la mise en perspective c’est « la perspective de la pensée dominante » et non une perspective (essayant) d’être objective.
      Et cela vient du point numéro 1… En fait non seulement ils ne vérifient pas l’info, mais en général, les journalistes comprennent tellement peu ce dont ils parlent que ce qu’ils écrivent est toujours faux, même quand ils rapportent une interview (ça m’est arrivé plusieurs fois, interrogé par un « journaliste » je n’ai retrouvé que peu de ce que j’avais expliqué et plein de trucs que je n’avais pas dit, j’ai recontacté la personne, expliqué, peine perdue… il savait ce qu’il voulait dire et « l’expert » interrogé n’était là que pour valider mais faire publier un démenti et une correction, possible mais long, compliqué etc. donc pas fait !)

      • « toujours faux, même quand ils rapportent une interview (ça m’est arrivé plusieurs fois, » j’ai eu également plusieurs expérience avec le même vécu.

    • @cd
      C’est à vous de vérifier l’information et de la mettre en perspective. Personne ne peut le faire à votre place. Pour ce faire, même si vous « n’y connaissez rien », il existe plusieurs méthodes :
      – vérifier la cohérence interne de ce qui est proposé
      – vérifier sa compatibilité avec ce que vous tenez pour certain
      – recouper les sources
      – comparez ce qui est dit avec ce que vous savez dans les domaines où vous « vous y connaissez »…

  • L’État manipule à son profit l’information. Maintenant, il y a d’autres sources d’informations. Mais qui manipule ces autres sources ?
    À partir du moment où un individu (journaliste, …) est payé pour rendre disponible une information, il est tenu de la fournir selon les règles du payeur. S’il n’est pas payé, il les fournira selon sa sensibilité politique ou ses croyances et convictions.
    Donc l’information objective ne peut pas exister.
    Ainsi, chacun se crée sa propre opinion différente de celle de son voisin..
    Gros problème effectivement pour nos politiques !!!

    • « Ainsi, chacun se crée sa propre opinion différente de celle de son voisin.. »

      Autrefois, le voisin était celui qui habitait le même village. Aujourd’hui c’est sa communauté FB.

      Les politiques qui voudraient que l’Europe soit un village de 746 million d’habitants n’ont juste rien compris.

  • « cachant soigneusement qu’internet est devenu la source de la plupart des révélations fracassantes sur ce que le monde compte de manipulations, de vilains secrets d’États et de magouilles en tous genres »

    Des exemples pour étayer cette affirmation?

  • « il faut se débarrasser des médias alternatifs » serait un titre tout aussi pertinent, tous les algorithmes des moteurs de recherche, tous, ayant choisi de proposer en premier lieu ce qu’ils croient plaire à leurs utilisateurs en ne s’encombrant d’aucune objectivité.

    Ce qui donne aux utilisateurs une fausse impression d’information libre alors qu’ils sont enfermés dans une caisse de résonance qui les conforte dans leurs propres vues, qu’ils peuvent alors exprimer, de façon de plus en plus brutale, sur les réseaux asociaux, ce qui provoque l’adhésion et la « course à l’échalote » vers des expressions percutantes ( et souvent à la fois grotesquement fausses et moralement inacceptables – comme les menaces de mort, y compris sur les membres de la famille des personnes visées – « no limit », qu’ils disaient )

  • Media traditionnel; en plus c’est cher!

  • Analyse intéressante et plutôt optimiste. Pour ma part, je ne pense pas que la censure soit dans la nature de ces entreprises privées que sont Google et Facebook. En restreignant l’information accessible et diffusable sur leurs plateformes, elles perdent nécessairement des utilisateurs et donc des clients. Depuis leur réussite, elles font l’objet de campagnes de dénigrement permanentes de part des politiques du monde entier, qui y ont vu à juste titre une menace à leur pouvoir. Ces campagnes de dénigrement ont suffisamment réussi pour qu’une partie non négligeable de la population s’y laisse prendre, ce qui prouve au passage qu’une part majeure de l’information reste acquise aux hommes de l’État (pseudo enseignement, radio, télévision, journaux, syndicats, partis politiques, assemblée, etc.). Ces entreprises sont donc sous la menace d’innombrables mesures de rétorsion et doivent composer avec les pouvoirs en place pour continuer à prospérer. Rappelons ici que le pouvoir revient toujours en fin de compte à ceux qui disposent du monopole de la force armée. De plus, quand on a réussi à s’imposer en tant qu’acteur dominant sur un segment de marché, la tentation est grande de s’accoquiner avec les hommes de l’État pour conserver cette position, grâce à des taxes et règlements de nature à empêcher l’emergence de concurrents potentiels. On peut regretter que des entrepreneurs de génie manquent d’idéal et soient aussi peu au fait des idées (libérales) qui leur ont permi d’exister. C’est pourquoi il importe tant de diffuser ces idées. A ce titre, j’apprécie Amazon, plateforme sur laquelle on trouve des livres totalement absents des librairies, et qui, jusqu’à présent, a su résister avec un succès certain à l’appétit des hommes de l’État. Je me garde bien d’adhérer au concept fumeux des GAFAM, sigle rassemblant des entreprises n’opérant pas sur les mêmes segments et dont les seuls points communs sont d’être nées aux Etats Unis et d’avoir réussi.

  • Les commentaires sont fermés.

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Nicolas Quénel est journaliste indépendant. Il travaille principalement sur le développement des organisations terroristes en Asie du Sud-Est, les questions liées au renseignement et les opérations d’influence. Membre du collectif de journalistes Longshot, il collabore régulièrement avec Les Jours, le magazine Marianne, Libération. Son dernier livre, Allô, Paris ? Ici Moscou: Plongée au cœur de la guerre de l'information, est paru aux éditions Denoël en novembre 2023. Grand entretien pour Contrepoints.

 

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