Pour Adam Smith, l’esclavage n’a pas amené la prospérité

Adam Smith avançait que l’esclavage était non seulement moralement répréhensible, mais aussi économiquement nuisible. Il a fourni des arguments économiques et moraux au mouvement abolitionniste.

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Slavery refief by Carsten ten Brink (CC BY-NC-ND 2.0)

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Pour Adam Smith, l’esclavage n’a pas amené la prospérité

Publié le 10 juillet 2020
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Par Matthew Lesh.
Un article de Quillette

Selon une ritournelle devenue banale, l’esclavage et la traite des esclaves sont responsables de la révolution industrielle, voire de la totalité de la prospérité moderne. L’esclavage est souvent nommé le « côté obscur » du capitalisme. Un article récent du Guardian affirmait que la traite des esclaves « annonçait l’âge du capitalisme » et le journaliste du Guardian George Monbiot a déclaré sur Twitter :

Plus nous en découvrons sur notre propre histoire, moins le commerce sur lequel la Grande-Bretagne a bâti sa prospérité a l’air d’un échange et plus il s’apparente à un pillage. Cela consistait à profiter des ressources volées et des produits de l’esclavage, asservir par la dette et spolier les terres d’autres nations.

Le même point de vue a été adopté par le maire de Londres Sadiq Khan qui a twitté :

C’est une triste vérité  qu’une grande partie de notre richesse a été tirée du commerce des esclaves.

Mais que pensait le père de l’économie moderne, Adam Smith, au sujet de l’esclavage ? Et ce dernier est-il responsable de notre prospérité moderne ?

L’esclavage est économiquement nuisible

Adam Smith avançait que l’esclavage était non seulement moralement répréhensible, mais aussi économiquement nuisible. Il a fourni des arguments économiques et moraux au mouvement abolitionniste qui s’est déployé après sa mort en 1790.  Smith était pessimiste quant à la possibilité d’une abolition complète, mais il était dans le camp du bien.

L’ouvrage de Smith, La richesse des nations, publié en 1776, contient ce qui est peut-être la critique économique la plus connue de l’esclavage. Smith défendait le point de vue selon lequel des personnes libres travaillent davantage que des esclaves et investissent dans l’amélioration des terres, motivées par leur intérêt de gagner plus.

Smith fait référence à la Rome antique où la culture du blé par des esclaves s’est dégradée. Le coût de l’esclavage est « au bout du compte plus cher que tout », écrit Smith.

Sa pensée sur l’esclavage peut être retrouvée dans ses écrits antérieurs. Dans les Leçons sur la justice, la police, les revenus et les armes achevées en 1763, bien avant que le mouvement abolitionniste britannique soit formalisé, Smith écrit :

Les esclaves cultivent uniquement pour eux-mêmes ; le surplus va au maître, ainsi donc ils ne se soucient pas de cultiver les terres au mieux. Un homme libre conserve pour lui-même tout ce qui dépasse son fermage et il a donc un mobile pour son industrie.

Smith décrit comment les serfs en Europe de l’ouest – en relation féodale avec les seigneurs – ont été progressivement transformés en métayers libres tandis qu’ils achetaient du bétail et des outils.

Les récoltes ont été plus équitablement partagées entre le propriétaire et le métayer pour encourager un meilleur usage des terres, et les métayers ont fini par évoluer en fermiers en payant simplement un loyer au propriétaire. Alors que les États étaient plus stables, l’influence des seigneurs sur la vie des fermiers s’est aussi relâchée.

Comme le soulignait Marx, le capitalisme a été l’étape suivante dans le développement humain après les relations de servage féodal. La société commerciale de Smith était en opposition directe avec la société d’esclavage.

Au fond, Smith est un défenseur de la liberté des individus de se spécialiser et de commercer, y compris de faire commerce de leur travail. Le fait que chacun agisse selon son intérêt propre et non pas sous la contrainte engendre la prospérité générale.

Une thèse confirmée par l’Histoire

La thèse de Smith à l’encontre de l’esclavage a été démontrée par l’Histoire : les progrès énormes de la prospérité humaine se sont produits bien longtemps après la fin des relations féodales, de l’abolition de l’esclavage et de la traite des esclaves.

Nous sommes considérablement plus riches que lorsque les maîtres détenaient des esclaves ou même lorsque les marchés aux esclaves proliféraient en Amérique. La libération de l’humanité a amené une innovation et un esprit d’entreprise extraordinaires.

Comme Smith l’a avancé, cela n’est possible que lorsque les individus peuvent profiter des fruits de leur propre travail (les esclaves ne peuvent rien posséder en propre et ne peuvent donc ni commercer ni choisir de se spécialiser).

Nous ne sommes pas devenus riches parce que, voilà quelques centaines d’années, des gens trimaient à la ferme dans des conditions épouvantables. C’est en fait l’inverse. Selon Tim Worstall :

C’est précisément le remplacement de la force musculaire humaine par celle de la vapeur et des machines qui a éliminé la vilénie du commerce des esclaves et du travail forcé.

La traite des esclaves n’a pas non plus financé la révolution industrielle. L’économiste et historienne Deirdre McCloskey explique que le commerce des esclaves, ainsi que les biens qu’ils produisent, étaient une toute petite fraction du commerce international britannique.

De plus les esclaves n’étaient pas passifs : de la Jamaïque à Saint-Domingue ils se sont rebellés contre leurs maîtres. Ces rébellions ont coûté cher à mater. Plus largement, McCloskey avance que la révolution industrielle a été accélérée par les innovations dans le pays et non par le commerce ou des rendements impérialistes minuscules.

Vu sous un autre angle, s’il suffisait à un pays pour être riche d’avoir une histoire esclavagiste, alors les pays seraient riches en proportion de leur niveau historique d’esclavage, mais ce n’est pas le cas.

Le fait que l’Amérique ait connu un esclavage démesuré et soit devenue riche ne signifie pas qu’elle est devenue riche en raison de l’esclavage. Beaucoup de pays ayant eu un esclavage répandu dans le passé, comme les anciennes colonies espagnoles en Amérique du Sud, ne sont pas particulièrement riches aujourd’hui. Il existe bien d’autres explications plus plausibles à la prospérité humaine.

De plus, le fait que certains individus aient bâti des fortunes personnelles sur l’esclavage ne signifie pas que les nations en ont tellement profité globalement. En fait, l’individu lambda n’a matériellement rien obtenu ou presque de l’Empire britannique et ses semblables. Il a aussi dû financer des dépenses de défense énormes au cours de diverses guerres, jusqu’à payer de sa propre vie.

Dans tous les cas, prétendre que l’impérialisme a accéléré la révolution industrielle est anachronique : l’Empire a eu besoin de vapeur et de navires en acier, il est donc arrivé après le début de la révolution industrielle.

Au final, l’esclavage, la traite des esclaves et l’impérialisme étaient non seulement moralement répugnants, mais encore d’une valeur économique douteuse. Un petit nombre de personnes ont profité de la traite et ont milité contre l’abolition.

Mais il ne faut pas confondre cela avec l’affirmation générale selon laquelle notre prospérité moderne est bâtie sur les profits d’une petite minorité voilà quelques centaines d’années.

Le point de vue moral

L’esclavage n’était pas simplement une mauvaise affaire. Pour Smith, l’esclavage était inhumain et mauvais. Dans les leçons mentionnées plus haut, Smith évoque le traitement brutal des esclaves dans la Rome antique où, à la nuit tombée, « on entendait d’autres bruits que les cris des esclaves punis par leurs maîtres ».

Ovide raconte que l’esclave qui gardait le portail y était enchaîné, et que les esclaves qui épandaient du fumier étaient enchaînés les uns aux autres de peur qu’ils s’enfuient et, plus cruel, lorsqu’un vieil esclave était incapable de travailler il était envoyé à la mort sur une île voisine que la ville réservait à cet effet.

Smith remarquait aussi que :

Nous voyons combien les esclaves devaient avoir une vie misérable ; leur vie et leurs biens entièrement à la merci d’un autre, ainsi que leur liberté, si on peut dire qu’ils en avaient, encore à sa merci.

Le dégoût de Smith à l’idée de l’esclavage peut indiquer que son argumentaire économique était orienté ; il pourrait avoir cherché à montrer qu’un autre monde sans esclavage amènerait la prospérité afin de renforcer la thèse des abolitionnistes.

Il était malgré tout remarquablement pessimiste sur le futur de l’abolition :

L’esclavage existe dans toutes les sociétés à leurs débuts et il procède d’une tendance à la tyrannie qui peut presque être considérée comme naturelle à l’humanité… Il sera en fait presque impossible de l’abolir totalement et partout.

Il pensait même qu’en devenant plus riches, les sociétés pourraient s’offrir davantage d’esclaves. Il minimisait la probabilité que des sociétés libres ou monarchiques ou des religions puissent mener à l’abolition.

À cette époque l’Empire britannique, ainsi que beaucoup d’autres, transportaient des millions de personnes d’Afrique en Amérique pour la traite des esclaves, une pratique incroyablement violente et barbare, souvent justifiée par un racisme extrême et incluant torture généralisée et exploitation sexuelle.

Heureusement, Smith se trompait.

Cette pratique allait arriver à son terme. Pendant les décennies suivantes, le mouvement britannique anti-esclavage a aboli l’esclavage dans tout l’Empire britannique et a contribué à accélérer le même mouvement mondial (la traite des esclaves n’a jamais existé dans la loi anglaise ou écossaise bien qu’il y ait eu quelques esclaves importés sous prétexte de travaux domestiques).

Le parlementaire William Wilberforce a mené, avec les chercheurs Thomas Clarkson et Zachary Macaulay et des militants quakers et anglicans, toute une vie de croisade contre cette pratique barbare à partir de la fin des années 1780.

Ce groupe basé dans le sud-ouest de Londres a été nommé la secte Clapham. Il a attiré l’attention sur ce problème, a obtenu des soutiens, de William Pitt à Edmund Burke, a parcouru le pays, créé des techniques de lobbying comme les pétitions parlementaires, écrit des pamphlets, imprimé des brochures et tenu des réunions publiques.

On attribue largement à Smith une influence sur le mouvement contre l’esclavage.  Son travail a été décrit comme « un lieu générateur d’idéologie abolitionniste ». 

Smith a fourni les thèses économiques contre l’esclavage à la fois au Royaume-Uni et, plus tard, aux États-Unis. Ses arguments ont été cités dans les premiers travaux anti esclavage. Wilberforce, qui a rencontré Adam Smith en 1787, le citait souvent.  L’abolitionniste quaker James Cropper citait les idées de Smith sur l’inefficacité économique de l’esclavage.

De plus, les idées de Smith sur l’éthique et l’empathie développées dans la Théorie des sentiments moraux (où ils décrit la « frivolité, la brutalité et la bassesse » des marchands d’esclaves) ont fini par influencer de manière significative la stratégie rhétorique du mouvement abolitionniste.

Bien entendu, il n’était pas seul. Un large éventail de penseurs libéraux a défendu la cause de la suprématie de la personne et combattu l’esclavage.

L’historien Niall Ferguson a écrit que ces campagnes ont permis d’aboutir à un extraordinaire « changement collectif des cœurs » face aux profiteurs de l’esclavage organisés et puissants. En 1807 le Parlement a aboli la traite des esclaves dans tout l’Empire britannique, qui s’étendait sur des centaines de millions de personnes.

Mais ce n’est pas tout. La Royal Navy a utilisé sa domination des mers pour éliminer la traite des esclaves des étrangers, à la fois en saisissant des navires négriers et en obligeant d’autres pays comme l’Espagne et le Portugal à signer des traités par lesquels ils s’engageaient à mettre fin à leur traite.

En 1860, l’escadre d’Afrique de l’ouest de la Royal Navy avait saisi approximativement 1600 navires impliqués dans l’esclavage et libéré 150 000 Africains à bord de ces vaisseaux. On estime qu’environ 1857 membres de l’escadre sont morts de maladie ou au combat. Freetown au Sierra Leone tire son nom de ses premiers occupants, des esclaves ramenés par les britanniques.

Selon Ferguson :

Les esclaves libérés passaient à pied sous une Arche de la Liberté portant l’inscription aujourd’hui presque recouverte par la végétation : « Libérés de l’esclavage par la valeur et la philanthropie britanniques. »  

En 1833 l’esclavage était aboli dans tout l’Empire britannique. La Société britannique et étrangère contre l’esclavage, aujourd’hui Anti-Slavery International a été constituée en 1839 pour éradiquer l’esclavage sur tout le globe. C’est la plus ancienne organisation de droits humains.

Tout cela a pris beaucoup trop de temps. Sous ses formes modernes, l’esclavage a été et continue à être totalement répugnant. Mais ce qui rend l’Empire britannique exceptionnel ce n’est pas son enchevêtrement avec la traite des esclaves, qui était la situation de quasiment tous les empires, comme l’explique Smith, mais plutôt sa croisade morale contre l’esclavage depuis le XIXe siècle.

Ce n’est pas un hasard si le lieu de naissance de la révolution industrielle est aussi le lieu de naissance du mouvement mondial contre l’esclavage. Celui-ci est l’antithèse de l’économie de marché qui dépend de l’échange volontaire de travail.

L’esclavage est une constante de l’histoire humaine ; les libéraux des Lumières et les penseurs chrétiens ont contribué substantiellement à la cause de l’abolition. Adam Smith était parmi ces premiers penseurs. En 1764 un Américain anonyme a publié un pamphlet contre l’esclavage basé sur la Théorie des sentiments moraux.

Le pamphlet conclut à propos de Smith :

Ô combien il a bénéficié à l’humanité et m’a sauvé !

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  • Il faudrait peut-être souligner que les propriétaires d’esclaves français et anglais ont été généreusement indemnisés pour ll perte en capital subie à cause de l’abolition. Les ancêtres du Premier Ministre Cameron, par exemple, ont reçu une fortune. Mais pas les propriétaires américains, ce qui explique le ressentiment persistant des familles sudistes aux États-Unis.

    • Et alors ?

      Cela n’ajoute en rien à la richesse des Nations ???

    • L’énorme différence entre les esclaves à destination des arabes et autres musulmans se situait au niveau de l’émasculation, à leur mort ils disparaissait, tandis qu’en occident les noirs restaient (très majoritairement) fertiles et donc pouvaient petit à petit constituer des familles.
      On comprend pourquoi Taubira quand elle s’est aperçu de cette énorme différence a complètement changé d’avis et de discours, telle une politichienne sans foi ni loi.

    • Non, le ressentiment des sudistes démocrates vient de l’hégémonie politique et économique du nord industriel. La 2ème génération s’en tamponne déjà complètement d’une « indemnisation », imaginez la 6ème.
      .
      Il y aura une bascule politique à la fin des années 70 et les anciens esclavagistes et fondateurs du kkk, voir défenseurs de la ségrégation, se feront alors ironiquement les « champions » de la défense des noirs.

  • Bon article qui, s’il était lu à la Sorbonne, serait rendu inaudible au bout de quelques lignes.

    • Analyse très pertinente et actuelle : il suffit de remplacer l’esclavage par les prélèvements sociaux, la TVA et les impôts de production sans oublier les entreprises contrôlées par l’état pour obtenir une définition moderne de l’esclavage. J’ai lu cet article comme une critique féroce du socialisme français pratiqué par la gauche comme par la droite depuis un siècle.

  • Le sujet est chaud mais est-ce que l’Amérique aurait été ce qu’elle est sans les esclaves, l’Europe pouvait elle fournir la population nécessaire à la colonisation sans se depeupler?.
    L’abolition fut une histoire de gros sous plus qu’une soudaine pitié pour les esclaves ce que confirme adam et la durée du racisme en Amérique, jusqu’à aujourd’hui le confirmé.

    • à Avorton :

      L’Amérique aurait été encore plus riche bien plus tôt sans l’esclavage …
      L’immense croissance démographique (et économique) des USA a eu lieu APRES la fin de l’esclavage, par l’arrivée de contingents massifs d’européens, les plus nombreux étant à la fin du 19 ième début du 20 ième. Et l’Europe ne s’est pas dépeuplée (à par l’Irlande, je vous l’accorde, mais ce n’est pas lié à cette émigration).

      Abolition, une histoire de gros sous ??????

      Le racisme est lié à la bêtise humaine, pas à l’esclavage …

      • Pourquoi cet exode massif des européens,, on fuyait la misère les calamités agricoles, la terre européenne ne nourrissait plus les hommes… Faudrait voir ça de plus près… Surment dans le livres d’histoires… Peut être bien le climat toujours la cause des emigrations et des invasions et sans doute des guerres ?
        Pour l’esclavage il me semble qu’il existe encore dans des pays désertiques à la population réduite, construire des villes dans le désert, il ne doit pas y avoir beaucoup de volontaires, travailler dans des champs de coton de Cannes à sucre je doute qu’un européen en soit capable….

        • @Avorton :

          la misère et les calamités agricoles, en Europe, à la fin du 19 ième siècle ????
          vous avez un problème avec les faits non ?

          votre dernière phrase n’est que du racisme … (blancs pas capable de travaux agricoles, seuls les noirs sont physiquement aptes)

          • Ton post finit très mal, moi, raciste ha ha ha, mais chaque peuple a ses compétences les nier est du racisme. Vous en connaissez beaucoup de blancs dans les champs de canne à sucre même pour ramasser des fraîses ou le raisin… Aux usa, surtout des mexicains non ?.. Je sais, il ne s’agit pas de race mais de pauvreté mais la pauvreté n’est elle pas universelle et indépendante de la couleur ?
            Le reste n’est qu’imagination ou souvenir tronqués de lectures…. surtout il ne faut pas oublier que l’Europe est pauvre très pauvre depuis toujours memes si aujourd’hui elle fait partie des riches, on ne devient pas colonisateur sans raison… Le bon temps diront certains mais la roue tourne.

            • moi pas raciste, mais chaque peuple/race a ses compétences, c’est évident : la couleur de peau implique des compétences particulières, ce n’est pas du racisme. Les noirs, c’est pour le travail champs, les blancs c’est pour les trucs intellectuels, je ne suis pas raciste, c’est une évidence …

              mon Dieu …

              l’Europe est pauvre, très pauvre même si maintenant elle est riche ?????

              Et c’est donc parce qu’on est riche qu’on devient colonisateur ?

              donc le 21 ième siècle sera le siècle de la colonisation débridée car les gens sont de plus en plus riche si je vous suis bien ?

              on est en plein délire …

            • Il semble que vos opinions soient un peu prématurées…

        • @ Avorton
          Seule l’Irlande à subit une famine dut certes à un parasite de la pomme de terre, mais dont les effets sur la population ont été multiplié par l’organisation légale des terres agricoles que par la gestion politique de la crise.
          Qui plus est, cette crise qui a entraîné une importante émigration irlandaise, a eu lieu au milieu du XIXè siècle et n’a rien a voir avec les émigrations massives d’européens à la fin du XIXè. Et ces européens n’ont pas émigré pour cause de pénurie alimentaire!

    • Dans la démocratie en Amérique, Tocqueville démontre que l’abolition de l’esclavage dans le Sud (si je me souviens bien) résulte de nécessités économiques. Comme les hommes du Nord doivent gagner leur pain quotidien en travaillant ils y mettent plus d’ardeur que les esclaves qui, eux, ne peuvent s’enrichir par leur activité.

      • D’ailleurs, le déroulement de la guerre de Sécession a confirmé les analyses de Tocqueville, trente ans après. Le Sud esclavagiste a connu un retard économique et démographique considérable par rapport au Nord, ce qui a causé sa défaite.
        Tocqueville a aussi entrevu la ségrégation qui a suivi et les conséquences à long terme de la dimension raciste de l’esclavage moderne.
        Le chapitre sur les trois races est vraiment très intéressant. Quand je l’ai lu la première fois, je me suis dit qu’il avait sous-estimé la force du mouvement abolitionniste au sein de la population blanche et que les Etats-Unis avaient réussi à éviter le massacre qu’il prévoyait. Mais les récents affrontements entre les communautés et le retour du racisme sous une forme inversée (affirmative action, culture de victimisation et intersectionnalité des luttes) me font craindre que ses prédictions ne se réalisent malgré tout.

  • La puissance de l’argent et la fin de l’esclavage,
    ou comment l’abolition de l’esclavage a été dictée par la recherche de la maximisation du profit.
    https://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/la-puissance-de-l-argent-et-la-fin-212664

  • La richesse des pays n’est pas venue de l’esclavage, mais bien de la science et de la recherche.
    La colonisation et l’immigration est pour moi due à une démographie galopante en Europe et qui de ce fait crevait de faim, Il fallait trouver des solutions. A cette époque pas de production avec pesticide etc..
    Sans vouloir excuser la colonisation européenne, nous assistons aujourd’hui à une colonisation par les pays d’Afrique de l’Europe, qui elle est démographiquement en décadence. C’est un éternel recommencement que vous le vouliez ou non. On nous dit que la planète peut nourrir 10 milliards d’humains et également tous les êtres vivants qu’elle enfante, je n’y crois pas. Surtout avec un éventuel réchauffement climatique et ses conséquences.

    • « je n’y crois pas » : ce sera probablement vérifié d’ici deux ou trois décennies. Tenez le coup d’ici là, histoire de conforter ou infirmer votre acte de foi.

    • 10 milliards… Sans problème et d’ailleurs si la population augmente c’est parce qu’elle peut vivre.. Y a des gens dans le désert, incroyable non ?

    • à lonbled :

      vous devriez lire Adam Smith plutôt que Malthus !!!

      • Lire les statistiques sur l’agriculture mondiale suffit pour se rendre compte que Malthus n’était qu’un ignorant de son époque qui se contentait de ce qu’il voyait et n’imaginait pas la révolution qu’elle allait connaitre!

    • Bien au contraire, plus de CO2 donne de meilleures récoltes et la diminution des terres cultivées ne baisse en rien la production de nourriture, au contraire les récoltes sont de plus en plus importantes. Ceci démontre que nous pouvons sans aucun problème nourrir 10-12 milliards de personnes.

      • De toute façon le jour où on n’y arrivera plus, la surpopulation s’arrêtera très vite. Quand on crève de faim on a du mal à se reproduire. Je ne vois même pas pourquoi on se pose cette question.

    • « La colonisation et l’immigration est pour moi due à une démographie galopante en Europe  »
      Non, seule l’Irlande a connue la famine au milieu du XIXè siècle. Cela a encouragé l’émigration irlandaise.
      Pour le reste de l’Europe, pas de famine. Seule la recherche de meilleures conditions de vie. Ou tout du moins, la possibilité d’obtenir de meilleures conditions de vie dans un pays aux possibilités ouvertes.

  • Au-delà de la question morale évidente (méconnaissance, oubli ou mépris volontaire du Décalogue), l’esclavage ne peut pas amener la moindre prospérité puisque, à l’instar de la collectivisation socialiste ou étatique, c’est un processus économique par lequel les richesses sont détruites.

    Dans les sociétés où la pauvreté absolue est la norme pour l’essentiel de la population (sociétés antiques par exemple), les effets négatifs de l’esclavage comme de la collectivisation sont indiscernables du quotidien obsédé par la simple survie. Ces effets apparaissent en revanche clairement dans les sociétés en développement ou développées (par exemple les Etats confédérés jusqu’en 1965, l’URSS jusqu’en 1991, ou encore la France actuellement), se traduisant a minima par une stagnation permanente et un sous-développement relatif, avec pour effet le déclassement progressif des pays affectés par cette maladie économique et sociale. C’est la maladie du sous-développement, avec un corps social progressivement gangrené par la misère.

    La richesse trouve son origine dans l’échange volontaire. Ce qui limite ou détruit l’échange volontaire, d’une manière ou d’une autre, conduit à la destruction des richesses.

    Esclavagisme, collectivisme, étatisme : même maladie, même effets, toujours et partout.

    • l’échange volontaire et la hausse de la productivité marginale, permise par l’accumulation de capital humain et matériel, et l’innovation, tout cela permis par la Liberté, cad le respect des droits de l’homme, cad la Justice, cad le Libéralisme.

      • Disons que, par analogie, le premier est le moteur, la seconde le carburant.

        Sinon, il fallait lire « jusqu’en 1865 », mais vous aviez corrigé sans doute.

  • « Smith décrit comment les serfs en Europe de l’ouest – en relation féodale avec les seigneurs – ont été progressivement transformés en métayers libres tandis qu’ils achetaient du bétail et des outils. »

    Il n’y a aucune référence aux termes « ouvrier » ou « usine » dans cet article : On passe directement de l’esclavage ou de la servitude à la révolution industrielle et au progrès technique, par la grâce de la seule vertu.

    Il faudrait ajouter des éléments pragmatiques et très réalistes à l’abandon de l’esclavage, comme l’augmentation de la population qui fournit une main d’oeuvre nationale, la disposition de main d’oeuvre dans les colonies qui fournissent un travail à bas coût en usant des potentats locaux plutôt qu’utiliser une armée extérieure, de la révolution agricole qui envoie en masse des ouvriers agricoles aux usines naissantes.

    • à amike : relisez l’article, l’abandon de l’esclavage est lié à un élément très pragmatique, un esclave n’est pas productif, bcp moins qu’un homme libre …

      • même les soviétiques s’en sont rendus compte après Staline.

      • @Stephane12: Je l’ai suffisamment lu, d’ou ma citation de l’article : L’homme n’est libre que s’il peut capitaliser le fruit de son travail.

        Mais le propos de Smith et l’auteur ignorent totalement la situation des ouvriers dans la révolution industrielle ou des travailleurs agricoles. Cherchez les mots « ouvrier » ou « usine » dans l’article.

        Pouvez vous me dire dans quelle industrie, l’ouvrier a pu acheter ses outils et capitaliser, comme cette fable du serf (tous ?) devenant métayer, quand la situation des travailleurs agricoles restait précaire ?

        La productivité de l’homme libre n’est pas quantifiable, ce n’est pas du pragmatisme.

        • « Smith ignore totalement la situation des ouvriers dans la révolution industrielle »

          « La Richesse des nations » est publiée en 1776.

  • L’énorme différence entre les esclaves à destination des arabes et autres musulmans se situait au niveau de l’émasculation, à leur mort ils disparaissait, tandis qu’en occident les noirs restaient (très majoritairement) fertiles et donc pouvaient petit à petit constituer des familles.
    On comprend pourquoi Taubira quand elle s’est aperçu de cette énorme différence a complètement changé d’avis et de discours, telle une politichienne sans foi ni loi.

  • Les grecs avaient inventé des machines très complèxes déjà sous l’èré hellénistique (archimède et le mécanisme d’Anticythère) ou romaine (Heron d’Alexandrie) . Ces innovations n’ont pourtant pas donné grand chose puisque l’esclavage rendait ces machines peu rentables. La révolution industrielle est née d’une recherche de productivité, elle même nédessaire a cause d’une main d’oeuvre chère. Bien sûr que l’esclavage n’est pas l’ami de la prospérité capitaliste…
    Et si on pouvait arrêter de nommer Smith comme le père de l’économie moderne ce serait sympa. ‘est pas parce que trois profs d’éco marxistes colportent cette ânerie qu’on est obligé de leur donner un écho.

  •  » Smith défendait le point de vue selon lequel des personnes libres travaillent davantage que des esclaves et investissent dans l’amélioration des terres, motivées par leur intérêt de gagner plus.  »
    Alors, pour Smith, le salariat est aussi néfaste que l’esclavage.
    Il serait bon de rappeler qu’au temps de l’esclavage, aux États-Unis, la majorité des paysans du Sud travaillant à leur compte étaient moins bien lotis que les esclaves entretenus par les riches propriétaires de plantations. Le biais vient de la confusion entre capacité et volonté. Parce que si les agriculteurs pauvres avaient bien la volonté d’améliorer leurs terres, c’est pourtant la limite de leur savoir qui les empêchait de le faire.
    Je rajoute que c’est l’esclavage en tant que moyen de production qui n’était finalement pas productif. L’esclavage en tant que commerce était bien évidemment rentable pour les négriers qui les revendaient avec une marge énorme.
    Quant à l’immoralité de l’esclavage, elle ne peut être imputée qu’aux peuples primitifs de l’Afrique subsaharienne, il ne faudrait pas croire que l’Occident a lui-même capturé les esclaves avant de les disséminer dans les colonies.

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