Par Alexander Hammond.
Cette semaine, notre héros du progrès est Alfred Sommer, scientifique américain qui a découvert que la carence en vitamine A contribuait de manière significative à l’augmentation de la mortalité et de la morbidité infantiles.
Alfred Sommer a découvert que fournir aux enfants, en particulier à ceux qui vivent dans les pays en développement, des comprimés de vitamine A deux fois par an pouvait réduire considérablement le taux de mortalité et de cécité infantile.
On estime que la découverte et le traitement de Sommer ont permis de sauver plus de 12 millions d’enfants d’une mort précoce, et qu’ils continuent à sauver des centaines de milliers de personnes supplémentaires chaque année.
Alfred Sommer naît à New York le 2 octobre 1942. Il étudie à l’Union College de Schenectady, à New York et obtient avec mention très bien une licence en biologie et une mineure en histoire en 1963. Après sa licence, il fréquente la Harvard Medical School. Il obtient son doctorat en médecine en 1967.
Après avoir obtenu son diplôme de Harvard, Sommer travaille comme interne en médecine au Beth Israel Deaconess Medical Center de l’université de Harvard. Il déménage en 1969 avec sa famille à Dhaka, au Bangladesh, pour faire des recherches sur le choléra pour le Centre de contrôle et de prévention des maladies.
En 1972, Sommer retourne aux États-Unis pour poursuivre ses études. En 1973, il décroche une maîtrise en Sciences de la santé, en Épidémiologie à l’École d’hygiène et de santé publique de Johns Hopkins, et commence à travailler comme boursier en ophtalmologie au Wilmer Eye Institute de Johns Hopkins – une clinique spécialisée dans le diagnostic et la gestion des maladies oculaires complexes.
À l’Institut Wilmer Eye, Alfred Sommer étudie les causes et les effets de la carence en vitamine A et, en 1976, il se rend en Indonésie pour étudier le sujet de plus près. Sommer devient alors “Professeur invité” en ophtalmologie à l’université de Padjadjaran, où il découvre rapidement que la carence en vitamine A est la principale cause de cécité évitable chez les enfants.
Il découvre également que cette carence augmente considérablement le taux de mortalité infantile en réduisant la résistance des patients aux maladies infectieuses. Après la mise en évidence des effets débilitants de la carence en vitamine A, Sommer comprend qu’il peut la traiter de manière efficace et peu coûteuse en fournissant aux patients un supplément de vitamine A bi-annuel à forte dose par voie orale.
Pour convaincre la communauté scientifique de l’importance de la carence en vitamine A, Alfred Sommer et ses collègues mènent de nombreux essais randomisés à grande échelle. Sommer organise une conférence internationale sur le sujet au Centre Bellagio de la Fondation Rockefeller en Italie. Lors de cet événement, les scientifiques concluent que l’utilisation de doses semestrielles de vitamine A pourrait réduire de 34 % le taux de mortalité des enfants souffrant de carence en vitamine A et sauver un million d’enfants de la cécité chaque année.
De même, lors d’un essai mené au Népal, Sommer observe que l’administration de suppléments de vitamine A aux femmes en âge de procréer réduirait la mortalité maternelle de 45 %.
Étant donné qu’il est facile et peu coûteux de fournir des suppléments semestriels de vitamine A à ceux qui en ont besoin, le rapport de la Banque mondiale sur le développement mondial déclare que la supplémentation en vitamine A de Sommer est la plus économique de toutes les découvertes dans le domaine de la santé.
En 1980, il revient au Wilmer Eye Institute Johns Hopkins en tant que directeur fondateur du Centre Dana d’ophtalmologie préventive. Aujourd’hui, il continue à se spécialiser dans l’épidémiologie clinique, la prévention de la cécité et la survie des enfants. Alfred Sommer est actuellement doyen émérite et professeur d’Épidémiologie et de Santé internationale à l’École de santé publique et d’hygiène Bloomberg de Johns Hopkins.
Tout au long de sa carrière, il a reçu de nombreuses récompenses, dont le prix Pollin pour la recherche pédiatrique et la médaille Mahidol (un prix décerné par le roi de Thaïlande pour des réalisations exceptionnelles dans le domaine de la médecine et de la santé publique). Il est également membre élu de l’Académie nationale des sciences et de l’Académie nationale de médecine.
On estime que grâce aux travaux d’Alfred Sommer, des dizaines de millions de personnes ont évité la cécité et plus de 12 millions de vies ont été sauvées à ce jour. Pour ces raisons, Alfred Sommer est notre vingt-et-unième héros du progrès.
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Et Greenpeace dans les héros de l’anti-progrès, pour sa lutte contre le riz doré, riche en vitamine A
Ce qui me fascine dans cette histoire est que Sommer a démontré l’utilité l’utilité de la vitamine A au milieu des années 70.
Sur quoi se basait ma grand-mère ( à part le fait que les lapins n’ont pas de lunettes) pour me dire que les carottes donnent les cuisses roses et de bons yeux ? dans les années 50 ?
On pourrait aussi mentionner Otto Isler qui a permis la synthèse de la vitamine A en 1947.