Par Gérard-Michel Thermeau.
Le web roman qui a servi de source d’inspiration à la série relève d’un genre popularisé par le manga japonais et décliné depuis sous des formes diverses en Corée du Sud puis en Chine, le Boy’s Love selon sa terminologie internationale. La Chine étant ce qu’elle est, l’amour en question n’est jamais verbalisé.
Il prend la forme d’amitiés particulières, ou plutôt de l’amitié héroïque, qui n’a rien de spécifiquement chinois mais s’inscrit dans la tradition universelle de l’épopée.
Cette amitié héroïque unissait Achille et Patrocle dans l’Illiade, Oreste et Pylade dans l’Iphigénie de Glück et, davantage encore, Galehaut et Lancelot dans le Livre du Graal. « Et j’ai mise toute m’amour en vous » tels étaient les mots (en vieux français) adressé par Galehaut à Lancelot.
L’Indompté ou The Untamed s’inscrivant dans le wuxia, roman et film « de sabre » ou de « chevalier errant » il ne faut pas s’étonner des connections avec notre littérature médiévale.
Wei et Lan ou Yin et Yang
Au cœur de l’histoire conté par The Untamed, le couple formé par Wei Wuxian et Lan Wangji relève ainsi davantage de l’épopée ancienne que du tout-venant de l’abondante production LGBT. Mais en nos temps modernes, l’amitié héroïque, qui s’inscrivait autrefois dans une littérature virile, touche désormais un public asiatique largement féminin.
Selon les meilleurs principes chinois, Yin et Yang, mais surtout selon les conventions scénaristiques les plus éprouvées, l’un s’habille en noir et l’autre en blanc. L’un est espiègle, impertinent, non conformiste, beau parleur et séduisant ; l’autre est rigide, conformiste, laconique et ennuyeux comme la pluie.
Mais sous son impassibilité apparente, Lan Zhan est totalement dévoué à son ami. Wei Ying, en dépit de sa faconde, est incapable d’exprimer (la censure veillant) aussi clairement que Galehaut ses sentiments à l’égard de Lan Zhan. Mais comme nous sommes dans une histoire en images, et non à la radio, comme dans tant de séries américaines, où tout est lourdement explicité par les dialogues, l’image nous dit tout ce que le verbe nous dérobe.
Non pas que nous manquions de dialogues, ils sont au contraire abondants et souvent délivrés à la vitesse d’une mitrailleuse mais ils ne disent jamais l’essentiel. Entre les deux jeunes hommes ce ne sont que regards intenses et frémissants, gestes délicats et, dès leur première rencontre, flotte dans l’air la chanson mélancolique qui leur tient lieu de signe de reconnaissance.
Un acteur aux multiples facettes
Tour à tour enjôleur, facétieux, sarcastique, attentionné, désinvolte, émouvant, héroïque, satanique, Xiao Zhan se révèle un acteur à la versatilité confondante. Il peut multiplier les mimiques quasi féminines, mine boudeuse, œillade assassine, mèche négligemment relevée, sans pour autant jamais paraître efféminé.
Il campe avec autant de vérité les scènes d’action du héros sans peur (sauf des chiens) mais pas sans reproche de cette histoire. Mais ce héros paradoxal ne s’impose pas vraiment par ses capacités de combattant. L’histoire l’amenant à sacrifier précocement son « noyau d’or », il agit avant tout par l’utilisation de la magie, notamment une « flûte enchantée ».
Dans la séquence la plus étonnante de The Untamed, campé sur un toit, il lance un défi satanique aux clans réunis, ponctuant ses provocations de ce rire « maléfique » toujours apprécié du public asiatique.
Le reste de la distribution, surtout masculine, est plus terne et l’intérêt tend à fléchir quand Xiao Zhan est absent ou ne joue qu’un rôle passif. Si Wang Yibo finit par imposer la présence d’un personnage raide comme l’as de pique à l’œil morne, dont les émotions sont traduites de façon millimétrique, le jeu de beaucoup d’acteurs se limite à deux moues et trois mimiques répétées à satiété.
Un dévouement absolu
Précisons un point très étonnant pour nos regards occidentaux où la moindre série est surchargé de sexe et de pornographie aussi gratuite que dispensable. Ici, les personnages ne se déshabillent jamais. À peine apercevons-nous brièvement, à deux reprises, les épaules de Lan Zhan plongé dans une source froide. La pudeur règne partout. Une seule scène fait référence à des perversions sexuelles (hétérosexuelles) de façon très voilée. Bref, on est loin de GOT. Mais toute référence explicite à la sexualité étant bannie, le moindre geste est chargé d’érotisme.
S’il parle occasionnellement des femmes, Wei Wuxian n’a que des relations amicales avec les autres personnages féminins, à l’exception de sa « sœur » à laquelle il voue un culte possessif, n’acceptant pas qu’elle puisse aimer le jeune maître Jin. L’hostilité qu’il éprouve à l’égard de ce personnage sans grand relief relève typiquement d’une jalousie maladive.
Par ailleurs, Wei Wuxian se lie avec deux personnages « féminins » : le jeune maître Nie, mou et lâche en apparence, très efféminé pour le coup avec son éventail et ses évanouissements, et le jeune Lan Yuan aux allures curieusement androgynes.
Le sens du sacrifice et le dévouement absolu habitent la plupart des personnages qu’ils soient gentils ou méchants. Les relations sont fusionnelles, qu’elles s’expriment sous la forme d’un intense attachement au frère ou à la sœur, ou qu’elles soient sous-jacentes quand elles relèvent de l’amitié héroïque.
Stéréotypes féminins
Les personnages féminins, peu nombreux, répondent tous à des stéréotypes vieillots mais efficaces : la sœur ainée, la marâtre, l’ancêtre. Les deux plus importants sont Jiang YanLi et Wen Qing. Sœur aînée totalement dévouée à ses deux frères, l’un par le sang, l’autre par adoption, le plus grand bonheur de YanLi est de leur servir une espèce de soupe aux lotus peu engageante mais qu’ils avalent avec enthousiasme.
Elle en pince néanmoins pour un prince charmant, l’héritier du clan Jin, personnage sans grand caractère, mais qui trouve pourtant l’occasion de l’humilier involontairement à plusieurs reprises. Ce grand benêt l’aime à sa façon mais éprouve, comme tous les autres personnages, une grande difficulté à exprimer ses sentiments.
Elle finit par l’épouser mais le héros ne pouvant assister au mariage, nous ne le verrons pas non plus. Devenue mère, son comportement paraît des plus étranges. Après la mort brutale de son époux qu’elle aimait pourtant, mort dont Wei paraît responsable, elle se précipite néanmoins au cœur des combats pour retrouver son « frère » sans plus se soucier de son petit garçon. Est-il utile de préciser qu’elle va enrichir la longue liste des mères disparues précocement de cette histoire ?
Les femmes savantes
Mademoiselle Wen est un médecin, autre incarnation d’une figure consolante, elle aussi passionnément attachée à son petit frère, un benêt à la santé chancelante, qui va basculer dans le monde des « pantins ». Aussi ce frère très gentil commet-il des meurtres horribles mais jamais consciemment. Bien que vouée à soigner autrui, Wen Qing n’en sert pas moins le diabolique Wen Ruohan.
Aimée sans espoir par le jeune maitre Jiang , elle va permettre à Wei Ying, grâce à ses talents médicaux, de se sacrifier au profit de son « frère » en lui transférant son « noyau d’or ».
Ajoutons aussi les maîtres féminins, figures cachées, disposant de vastes pouvoirs mais impuissantes au fond. Lan Yi vit retirée dans une grotte. Baoshan Sanren est une Vagabonde, une figure errante, plus évoquée que montrée.
L’absence de la figure maternelle
Les figures maternelles sont ainsi à peu près absentes, ayant eu la bonne idée de disparaître de bonne heure. À peu près tous nos personnages ont grandi sans leur mère : la quantité d’orphelins est assez remarquable. La sœur aînée tient parfois lieu de substitut.
Rare exception maternelle, la terrible Madame Yu, cousine des marâtres de contes de fées, qui accable de reproches son bienveillant mari et déteste son « fils » adoptif. Du moins témoigne-t-elle de capacités guerrières qui font absolument défaut aux autres personnages féminins. Elle se fait tuer au combat et d’ailleurs tous les personnages féminins, à une exception près, passent de vie à trépas au cours de la série.
La seule exception n’en est pas une d’ailleurs : Mianmian, disciple du clan Yin, finit par quitter la voie de la Cultivation pour devenir l’épouse d’un marchand et la mère d’une petite fille. Elle rejoint ainsi un rôle féminin traditionnel. C’est bien la seule image paisible d’une famille traditionnelle que nous apercevrons, et ce, brièvement, dans cette histoire.
Le malheur guette les couples hétérosexuels. Le jeune maître Jin est assassiné peu après la naissance de son fils. L’épouse du chef du clan Jiang lui empoisonne l’existence. Seule leur mort commune les rapproche, un peu tardivement. Ajoutons le mariage désastreux de Meng Yao qui épouse sa propre sœur, issue elle aussi de la sexualité débridée de leur père commun. Bref, tout cela ne donne guère une image positive des couples « normaux ».
Traumatismes d’enfance à gogo
Ainsi, peu de personnages de The Untamed ont connu une enfance ordinaire et l’amour d’une mère. Dans cet horizon très masculin, tous ces orphelins souffrent de traumatismes d’enfance qui vont de l’anecdotique comique (la phobie des chiens de Wei) au plus dramatique : sachez-le, refuser un bonbon à un jeune enfant peut le conduire à devenir tueur en série à l’âge adulte. Xue Yang, gouape ambiguë aux regards langoureux, tue comme il respire, mais éprouve une attraction morbide pour un beau justicier aveugle.
Mais le personnage le plus intéressant et complexe est le méchant ultime de cette histoire, Jin Guang Yao, qui avance d’abord masqué mais que l’on soupçonne assez tôt. Il est trop prévenant, poli et souriant pour être honnête, même pour un Chinois des temps anciens.
Ce méchant d’envergure, qui assassine père et fils, est un bâtard et un fils de pute, au sens littéral du terme. Humilié en permanence par l’aristocratie des clans, il va mûrir sa vengeance en trahissant ses maîtres successifs pour s’emparer du pouvoir. En comparaison de sa complexité, de son intelligence et de son machiavélisme, les méchants de GOT paraissent bien puérils. Néanmoins, il connaît, lui aussi, une passion sans espoir pour le vertueux chef du clan Lan.
Aristocrates dévoyés et parias
Remarquons-le, les méchants relèvent de deux catégories : les aristocrates dévoyés et les « parias » avides de revanche. Or, les deux principaux aristocrates antipathiques sont les seuls à afficher des relations féminines. Le chef du clan Jin est un obsédé sexuel qui viole les épouses de ses « vassaux » quand il ne fréquente pas les prostituées. Le jeune maître Wen, méchant de carnaval, lâche et stupide, vit en concubinage avec une servante qui ne vaut pas mieux que lui.
Les deux méchants les plus originaux, Meng Yao et Xue Yang, ont connu la pauvreté et la rue tout comme Wuxian. Ainsi notre héros ressemble par bien des points aux méchants. Attiré par la magie démoniaque, qu’il pense pouvoir utiliser au service du bien, il adopte le noir et le rouge, couleurs associées aux affreux Wen et utilise comme instrument une flûte, abandonnant son épée de chevalier. Le scénario s’efforce cependant de dédouaner au maximum Wuxian de ses penchants pour le côté obscur, souvent réduits à d’innocentes farces qui tournent mal.
Une jeunesse persistante
L’histoire se déroule à deux moments différents séparés par seize années. Le héros, qui a plongé dans un gouffre, et dont le corps n’a jamais été retrouvé se réincarne subitement. Quand je dis se réincarne c’est façon de parler car il revient exactement sous les mêmes traits mais sous une autre identité provisoire. Nous n’aurons pas plus d’explication mais celui qui s’est sacrifié pour qu’il revienne à la vie l’a chargé, en quelque sorte, d’une mission qui va lui permettre de comprendre les raisons de sa chute dans sa première vie.
Comme il a le même physique, il arbore un masque pour ne pas être reconnu tout en portant les mêmes vêtements et en adoptant le même comportement. Fatalement, même myopes et presbytes, les autres protagonistes finissent par le reconnaître.
Le temps n’a eu de prise sur personne : tous ont conservé leur jeunesse, dans cet univers mythique et magique. Mais cette jeunesse persistante renvoie aussi au sens profond du récit.
En effet, de quoi nous parle cette histoire ? Au premier niveau, du maléfique Fer Yi et d’une Amulette du Tigre stygien (ou sombre) dont la possession pousse les personnages à agir. Mais comme aurait dit Alfred, c’est uniquement le MacGuffin. Cette question d’ailleurs prend de moins en moins d’importance dans les derniers épisodes.
Le syndrome de Peter Pan
À un second niveau, on peut être frappé, j’ai essayé de le faire ressentir, par le caractère très étonnant de ce monde des clans peuplé partout ou presque de célibataires ou de fraternités fusionnelles. Bref, l’anormalité y est la norme.
Les principaux personnages sont bloqués dans des relations très enfantines. Wei Wuxian voudrait vivre toute sa vie avec son « frère » et « sa sœur » dans le havre idyllique du Port aux Lotus. Xue Yang rêve d’un garçon qui déposerait des bonbons sous son oreiller.
Meng Yao pave son chemin vers le pouvoir de cadavres, non par ambition, mais pour que le vertueux Lan Xichen le traite en ami et en égal. Devenu Jin Guangyao, il ne comprend pas que les infamies qu’il cumule l’éloignent toujours plus du but qu’il s’est fixé.
Si Wei Wuxian et Lan Wangji refusent d’envisager la simple perspective d’un mariage, c’est moins en raison d’une « orientation », car leur passion est unique et exclusive, que par incapacité à sortir de l’enfance.
Tous les personnages souffrent du syndrome de Peter Pan et en paient le prix. Wei Wuxian provoque involontairement la mort de ses parents adoptifs et de sa « sœur », brisant sa relation privilégiée avec son « frère ». Finalement, le rêve de l’enfance perpétuelle s’est évanoui et il se retrouve seul.
Une fin logique
Ajoutons que Wei Wuxian a sacrifié son « noyau d’or » au profit de son « frère ». Aussi devient-il incapable de brandir son épée : est-il besoin de ranimer les cendres du docteur Freud pour voir dans cet acte une castration symbolique ?
Même son « âme sœur », son indéfectible défenseur, Lan Wangji, finit par rejoindre le monde réel en acceptant de devenir la nouvelle Excellence du monde des clans. Chacun désormais suit son propre chemin. Cette fin attriste les fans qui rêvaient d’un happy ending, à l’image de ces fans de GOT souhaitant les noces rose bonbon de la reine des Dragons et du roi du Nord.
Elle est pourtant, comme pour GOT, d’une implacable logique.
La réalité rejoint la fiction
Mais la campagne publicitaire autour de la série ne va cesser de jouer sur l’ambiguïté des relations entre les deux acteurs principaux.
Les tournées de promotion amènent Xiao Zhan et Wang Yibo à interpréter la chanson fétiche dans des tenues extravagantes si caractéristiques de ces androgynes asexués qui font pousser des cris stridents aux groupies chinoises ou thaïlandaises.
Et tout cela va être ensuite dérivé à l’infini dans des fan-fictions homo-érotiques dont le scandale de février 2020 sera l’ultime épisode.
Le besoin d’un bouc émissaire
Pourquoi ont-ils besoin d’un bouc émissaire ? se demandait Wei Wuxian en butte à l’hostilité des clans.
La réalité rejoint dès lors la fiction : à l’image du héros populaire précipité dans le gouffre honni de tous, Xiao Zhan, devenu une star en 2019, connaissait à son tour une chute non moins spectaculaire au printemps 2020. Avant une nouvelle renaissance ?
Comme dans la série, tous s’acharnent contre Xiao Zhan. Son compagnon de fiction, Wang Yibo, est épargné, à l’image du pur chevalier immaculé qu’il incarne dans The Untamed.
Une réflexion sur la liberté individuelle ?
The Untamed interroge enfin sur la liberté individuelle. Personnage non-conformiste, bafouant les règles, toujours curieux d’expérimenter, Wei Wuxian peut apparaître comme un rebelle dans un monde très codifié.
Et pourtant… Dans sa première vie, il est manipulé par Meng Yao qui lui fait porter le chapeau pour les crimes qu’il a manigancés. Revenu à la vie pour accomplir une vengeance qui n’est pas la sienne, il est tout autant manipulé, mais cette fois par Nie Huaisang qui poursuit ses propres objectifs. Dans cette interprétation du monde, de flamboyants personnages occupent l’avant scène mais ne sont rien d’autre que des pantins manipulés par de fades et tristes figures qui en tirent profit.
À l’image du monde du show-business et de l’industrie du divertissement ?
Une image valorisante de la culture chinoise ?
À en croire la notice en anglais de wikipedia, cette histoire héroïque a contribué « à promouvoir le style et la culture traditionnelle chinoise ».
Le Quotidien du Peuple y voit une « merveilleuse présentation des caractéristiques de la culture chinoise », non seulement costumes et instruments mais aussi des valeurs positives telles que « le courage, la chevalerie et l’amour pour son pays ». L’agence China New Service (CNS) a apprécié de surcroit la mise en valeur de l’étiquette traditionnelle.
Outre cet éloge paradoxal d’une civilisation aristocratique par la presse communiste, on ne voit guère où se trouve « l’amour du pays ». Les protagonistes sont attachés à leur clan et au mieux à leur secte.
Nombreuses sont les fictions mettant en scène la Chine ancienne, qui fascine davantage que la Chine communiste. Pourquoi celle-ci particulièrement a-t-elle connu un succès sans précédent ?
La Chine représentée ici est d’ailleurs fantaisiste. Elle est faite de pièces rapportées d’époques assez différentes : ici empruntées à la dynastie Song (960-1279), là à la dynastie Tang (618-907) voire à la plus lointaine et mythique époque Shang.
En conclusion
Mais le succès ne repose-t-il pas, avant tout, sur la remarquable écriture d’un héros complexe dont Xiao Zhan a donné une interprétation hors pair ?
La popularité encore plus grande de Wang Yibo renvoie à la pureté idéale offerte par un visage impassible et sans aspérité où chacun peut lire ce qu’il y souhaite.
C’est sans doute la combinaison du noir chevalier torturé et désespérément humain et du blanc chevalier trop pur et parfait pour être de ce monde qui explique un tel engouement.
L’ambiguïté de leurs rapports permettait par ailleurs de toucher un public ne se limitant pas au ghetto LGBT.
Mais la promotion des valeurs chinoises ? Non vraiment, je ne vois pas…
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