Après la pandémie, il nous faut un monde plus libre

Pourquoi une société plus libre est cruciale pour la reprise et en quoi elle est le meilleur moyen de nous préparer à une autre pandémie.

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Après la pandémie, il nous faut un monde plus libre

Publié le 27 avril 2020
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Par Bob DiCostanzo.
Un article de The Libertarian Republic

Le coronavirus a pris la vie de plus de 154 000 personnes (au 18 avril, NdlR). C’est profondément triste et grave. J’ai quelquefois l’impression que nous perdons de vue cette tragédie dans le débat sur la « réouverture » du pays.

Mais je sais aussi que la réaction des administrations face à la crise a des conséquences sur la vie et sur la mort. Et nous devons résister énergiquement à toutes les décisions qui produiraient des effets bien pires encore.

Bien que le combat concernant l’avenir du pays ne soit pas au centre des préoccupations de beaucoup d’Américains, les libéraux doivent être prêts à exprimer en quoi une société plus libre est cruciale pour la reprise et en quoi elle est le meilleur moyen de nous préparer à une autre pandémie.

Commençons par la liberté économique

Ce principe a sorti des milliards de personnes de la pauvreté et a créé d’énormes quantités de richesses,  nous permettant de lutter contre le coronavirus mortel.   Élargir la liberté économique n’a jamais été plus important. C’est ce qui accélérera la reprise, mais cela exige d’abattre les barrières – impôts élevés, dépenses faramineuses, fardeaux réglementaires, etc. – qui ont entravé la création de richesses et refusé à tant de monde la chance d’une vie meilleure.

La leçon de la dépression de 1920-1921 est instructive. Si vous n’en avez jamais entendu parler, c’est sans doute parce qu’elle s’est terminée très rapidement. En réaction à un ralentissement économique brutal au début des années 1920, le gouvernement fédéral a coupé dans les dépenses et a laissé le marché fonctionner librement. L’économie a repris rapidement et a ouvert la voie aux « années folles ». Cet exemple qui montre le pouvoir des marchés forme un contraste saisissant avec la Grande Dépression qui a été prolongée par l’intervention de l’administration et n’a pris fin que lorsqu’on a laissé le marché récupérer de la Seconde Guerre mondiale.

Espérons que les officiels apprennent des leçons du passé car dans tout le pays les administrations font face à leurs propres crises économiques et fiscales. Selon le Comité pour un budget fédéral responsable, le déficit du budget fédéral est attendu à 3800 milliards de dollars pour cette année fiscale. Et il va probablement augmenter encore plus lorsque le Congrès aura voté un autre programme de dépenses pour aider les entreprises et les États qui font face au coronavirus. Pour situer les choses, le budget fédéral total pour 2015 était de 3700 milliards.

Si les administrations avaient mieux maîtrisé les dépenses, le secteur public et le secteur privé seraient en meilleure posture pour réagir à la pandémie. Au lieu de ça, le gouvernement fédéral laisse filer des déficits historiques ; la Réserve fédérale a engagé une augmentation jamais vue des prêts ; et les officiels qu’ils soient au niveau de l’État ou au niveau local, supplient pour obtenir des aides.

Cette crise ne devrait pas être utilisée pour promouvoir des administrations irresponsables et consolider des bureaucraties campées sur leurs positions. Les administrations et autres agences indépendantes devraient réagir à ces défis en réduisant leurs dépenses et en restructurant leur fonctionnement pour être plus agiles et en meilleure posture pour affronter les crises futures.

Les officiels fédéraux devraient envisager de réduire leurs dépenses actuelles pour compenser le coût du quatrième programme d’aide Coronavirus qui doit être approuvé par le Congrès dans les prochaines semaines.

La liste de recommandations constituée par Chris Edwards du Cato Institute est un bon point de départ pour chercher la réduction de dépenses. L’administration fédérale devrait aussi attacher des conditions à toute aide fédérale, afin de s’assurer que les organismes étatiques et locaux, ainsi que des organisations indépendantes, utilisent l’argent comme un tremplin pour la reprise plutôt que comme une béquille temporaire qui facilite la prodigalité.

Il nous faut une décentralisation radicale

La réaction en situation d’urgence sanitaire ne devrait pas dépendre d’agences fédérales telles que l’Agence des produits alimentaires et des médicaments ou les Centres de contrôle et de prévention des maladies. Les organisations hiérarchiques écrasent l’innovation, ce qui peut avoir des conséquences mortelles. Alléger ou éliminer les restrictions sur, par exemple, les tests et les vaccins devra être une priorité lorsque la crise sera passée.

Un autre facteur qui entrave la réaction au virus est la dépendance des États et des entreprises vis-à-vis de l’administration fédérale. C’est le produit de notre échec collectif à empêcher la croissance du Léviathan. Washington D.C. a fait croître son pouvoir aux dépens de nous tous, ainsi que des administrations étatiques et locales.   New-York est malheureusement un bon exemple.

D.C. prend régulièrement plus d’argent aux New-Yorkais que ce qu’il restitue à l’État sous forme d’aide fédérale. C’est problématique pour plusieurs raisons, y compris le fait de limiter ce que des États comme celui de New-York peuvent faire en réaction à une pandémie. La décentralisation atténue ce problème en permettant une plus grande proximité des ressources et du pouvoir auprès de la population de chaque État plutôt que de les concentrer à D.C. où ils sont souvent mal utilisés ou détournés.

La décentralisation devrait aussi prendre la forme de l’abrogation de lois et règlements qui restreignent artificiellement la fourniture de services et de personnel médicaux, en laissant les décisions d’allocation de ressources au marché plutôt qu’à des bureaucrates de l’administration ou des intérêts particuliers qui cherchent à se protéger contre la concurrence. Laisser au secteur privé des moyens d’agir est la meilleure manière de sauver des vies.

Le chemin qui nous attend sera difficile. Les libéraux vont devoir se battre plus durement que jamais pour s’assurer que les politiques existant de longue date ou celles adoptées récemment ne deviennent pas notre ordinaire quotidien.

Nos vies et nos libertés en dépendent.

Traduction pour Contrepoints de What should a post-pandemic America look like ?

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  • je suis d’accord avec le principe,
    Mais depuis 1946 la France a fait le meme choix que la chine , un pouvoir centralisé, un état interventionniste , une économie placée sous tutelle ,, Peu ou prou au niveau de prelevement ou sont les entreprises , la structure administrée du systeme social , nous pouvons parler de collectivisme ,sans se tromper beaucoup!
    il nous faudra un affaissement de l’etat pour qu’on puisse libérer ce pays, la perestroïka macron , n’a pas marché , peut etre est on a l’aube d’un mouvement social important , mais je crains qu’il ne soit pas libéral, les français son habitués a la mamelle de l’etat,
    ils n’ont plus idée de ce qu’est un monde libre; ils ont étés éduqués comme des esclaves!

  • La pandémie n’est un obstacle pour un monde plus libre que parce que les populations se laissent intoxiquer par la propagande. Il faut dénoncer l’exploitation qui a été faite de ce nouveau virus et s’interroger sur ses objectifs. Sûrelebt oas une plus grande liberté…
    Rappelons que la grippe saisonnière est responsable chaque année de 5 millions de cas « graves » qui entraînent entre 280 000 et 600 000 décès…

    • Mais non ! L’objectif est de se faire réélire (ou de ne pas se faire renverser pour les dictateurs). La restriction des libertés n’est qu’une conséquence sans importance pour eux de leurs visées de réélection, pas un moyen !
      Quant au rappel systématique que d’autres maladies sont létales, en quoi ça sert la cause de de la liberté ? Tout décès qui aurait pu être évité est une honte. Ce qui est aussi une honte est de reporter sur l’état la responsabilité du choix et des moyens d’éviter ces décès.

      • Cela sert la cause de la liberté, car être informé de la réalité peut empêcher la peur irrationnelle. Or cette dernière est nécessaire pour que la population accepte d’être enfermée, surveillée. Celui qui a peur n’est pas libre.

        • Celui qui a une peur irrationnelle n’aura pas moins peur parce qu’on lui présente d’autres raisons plus rationnelles d’avoir peur d’autre chose !

          • Ma marraine avait une peur irrationnelle des araignées. Enfant, j’ai essayé de lui expliquer que les vipères, qu’elle ne craignait pas, étant pourtant bien plus dangereuses pour ses promenades champêtres, elle n’avait aucune raison de continuer à avoir peur. Ca n’a pas marché, et maintenant je sais que ça n’avait aucune chance.

  • Comment donner le goût de la liberté à un peuple qui préfère la soumission à l’Etat? C’est la mission des libéraux.

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