Par h16.
Le plus intéressant, lorsqu’on est colonisateur et qu’on n’a aucune envie de ménager le colonisé, c’est d’inventer des taxes sans lui dire et, plusieurs années plus tard, de venir les lui réclamer avec indemnités de retard. Cela marche d’autant mieux que la colère ou la frustration du colonisé n’y changeront rien.
Pour les habitués de ces colonnes, ces notions ne seront pas surprenantes : cela fait un moment que les administrations françaises se comportent véritablement comme une force d’occupation intérieure vis-à-vis du reste du pays, mettant en coupe réglée tout ce qui peut lui rapporter des richesses et un bénéfice, fût-ce au détriment des administrés qui ne sont dans ce cadre pas davantage considérés que des colonisés inférieurs devant s’adapter, périr ou se soumettre aux desiderata de l’occupant.
C’est donc régulièrement que je rapporte ici les cas les plus saillants de cette propension des administrations à se comporter avec cette attitude spécifique des conquérants en pays soumis. Du reste, jusqu’aux récentes réactions des Gilets jaunes, malgré les exactions manifestes, le mépris et le cynisme dont font preuve ces administrations, le consentement à l’impôt ne semble pas faiblir ce qui, dans une certaine mesure, permet de comprendre le raisonnement tenu par ceux qui les dirigent : puisque les moutons sont heureux d’être tondus, et qu’en plus, ils en redemandent, pourquoi se priver ?
Cependant, on reste tout de même surpris d’apprendre les trésors d’inventivité déployés par l’occupant intérieur pour racketter les contribuables de plus en plus fort : si, jusqu’à présent, il semblait admis que le fisc ou ses services accompagneraient leur extorsion de fonds d’un formulaire à remplir pour lui donner un aspect légal, il semble que, pour certains rançonnements, cette coutume folklorique ait été abandonnée.
On apprend ainsi que l’administration fiscale vient de réclamer plus de 50 000 euros à des restaurateurs pour une taxe de stationnement créée de toutes pièces en 2015 et qui n’a fait l’objet d’aucun appel de paiement de sa part.
Apparemment, tout se déroule comme si les forces d’occupation s’attendaient à ce que le contribuable lambda passe le temps nécessaire, chaque jour, à éplucher dans le Journal Officiel les nouvelles lois, les nouveaux règlements, les nouvelles taxes et les nouvelles ponctions mises en place pour lui soutirer le fruit de son travail et s’en acquitte préventivement sans qu’il soit fait la moindre démarche pour lui en annoncer la raison et le montant.
Dans le cas qui nous occupe, cette taxe de stationnement pourrait bien obliger à fermer ses portes l’établissement Le Petit Perrichois, un restaurant routier réputé pour ses menus à prix abordables et une cuisine de qualité faite maison.
Apparemment, cette taxe de stationnement s’impose à toutes les entreprises dans l’Île-de-France, même lorsqu’on se trouve en rase campagne où le stress immobilier est inexistant, et ce même pour des places gratuites de parkings privés construits et entretenus sur fonds privés pour des véhicules privés sur un terrain privé. Parce que la propriété privée en France est surtout privée de tout droit d’y faire ce qu’on veut sans en payer le prix à l’État, seul réel propriétaire de tout et de tous.
Pour parer au plus pressé, une cagnotte Leetchi a été mise en place pour sauver le restaurant routier comptant parmi les meilleurs établissements français du genre. Rappelons — cela va sans dire, mais toujours mieux en le disant — qu’une cagnotte Leetchi afin de lever des fonds pour faire sauter Bercy est strictement illégale.
Cette situation invraisemblable où un parking privé, créé et entretenu sur fonds privé, donne lieu à la collecte d’une taxe par ailleurs non réclamée (mais dont le paiement est impératif), ne pousse guère à l’optimisme concernant ce pays qui, chaque jour, semble se conforter comme l’un des pires enfers fiscaux à côté duquel même les États-Unis ou la Belgique font figure de paradis (!).
Et c’est d’autant plus vrai que cette taxation vigoureuse tous azimuts n’est pas prête de s’arrêter : comme je le mentionnais en introduction, une partie du peuple, à la jalousie rabique, ne parvient pas à se défaire de l’idée stupide que sa pauvreté est causée par la richesse des autres, eux-mêmes riches car pas assez taxés. Dès lors, ces imbéciles n’envisage qu’une unique solution, valable pour tout : la taxation.
… Taxation qu’on retrouvera donc à chaque loi, chaque règlement, dans les discussions parlementaires de chaque semaine, à chaque fois qu’il est possible, comme actuellement où nos fabuleux députains proposent de taxer les entreprises qui font appel à des poids lourds (pensant qu’en taxant les entreprises, ce sont elles qui vont payer au même titre que taxer le lait fait payer la vache, je suppose), le tout pour financer une loi sur les mobilités dont absolument tout le monde avait un besoin impérieux pour compenser la hausse stratosphérique du coût des carburants dont les taxes sont mises en place par… nos fabuleux députains.
Décidément, il ne fait pas bon être mobile ailleurs que pour des trajets intramuros en vélo public déficitaire…
Il n’y a plus aucun doute : les Forces Administratives d’Occupation de la République du Bisounoursland ont pris possession du pays. À leur comportement particulièrement grossier d’occupants méprisants, il faut leur ajouter une grave incompétence dans la gestion des fonds qu’elles extorquent au point qu’elles sont aux abois de façon systématique et maintenant dramatique. Plus aucun répit ne peut être admis pour l’extraction de force des richesses des occupés, plus aucune largesse, plus aucune commisération, plus aucune négociation ne seront admis.
Le peuple, qui d’ailleurs a eu l’outrecuidance de se rebeller quelques mois, va devoir cracher au bassinet. Et s’il périt dans la manœuvre, de toute façon peu importe : ce pays est foutu.
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Sur le web
il leur faut bien récupérer l’argent qu’ils ont bazardé dans tout les sens pour calmer la colère de GJ ; ce qui est donné d’une main est récupéré au centuple de l’autre …..c’est d’un classique …..
Piètre excuse…
» l’idée stupide que sa pauvreté est causée par la richesse des autres … »
Bien sur ! Puisque l’on a propagé l’idée de la finitude des ressources : si les ressources sont finies [limitées en quantité], alors la richesse des uns suppose la pauvreté des autres.
Et cela est d’autant plus vrai si on rationne les ressources pour les rendre artificiellement limités en quantité. L’écologie donne artificiellement raison au communistes.
Donc avis au soutiens de Macron et de sa clique de néo-malthusiens : retour à l’ISF inéluctable et marche triomphale vers la république bolivarienne française.
concept intéressant, merci.
et ça implique aussi que si un pays s’enrichit quelque part; même une île au milieu de nulle pas..il vous a volé…
pour être complet il faut aussi expliquer pourquoi le monde s’enrichit globalement énormément…alors on vole la biosphère…
et le plus beau.ça prouve que l’humanité aurait du rester à un niveau de richesse qu’elle avait quand elle est devenue une espèce….
et leplus beau du plus beau , cela ne sert qu’à justifier de voler plus riche que soi…
La dernière BD me fait penser au premier livre de vulgarisation économique que j’ai lu, dans lequel le chapitre « mafia » précédait immédiatement le chapitre « Etat ». C’était volontaire.
Qui était aux manettes en 2015 ❓
Le capitaine de turbo-pédalo, accompagné de son fidèle stratège ❓
Cette taxe débile créée par des imbéciles innommables correspond à une interdiction des restaurants routiers. Ceux-là feront comme les polonais, ils achèteront chez Leclerc, et feront la popote devant leur camion sur une aire d’autoroute.
Bravo ❗
La France est dirigée par des lumières… (pas les frères hein…)
Sachez également qu’en cas de vente d’un bien, un appartement ou une maison par exemple, le fisc peut vous redresser dans le cas où il estime que vous ne l’avez pas vendu assez cher…Il vous demandera alors des taxes sur la différence entre le prix auquel vous l’avez vendu (la vraie vie avec du vrai argent venant d’un vrai acheteur) et le prix auquel vous auriez dû le vendre (la vie rêvée de l’administration avec de l’argent fantasmé venant d’un acheteur tout aussi fantasmé) avec souvent en plus un petit redressement afin de vous apprendre à être un si mauvais vendeur.
@RB83
Dans l’autre sens on peut aussi être « redressé » parce qu’on n’a pas acheté au « prix du marché ».
Tenez-vous bien, la Mairie de PARIS a préempté un bien immobilier vendu aux enchères près de 160.000€ mais a décidé de ne le payer au final qu’un peu plus de la moitié au vendeur, décision qui a été validé par le Conseil d’Etat, compétent pour la juridiction administrative.
Le vol légalisé.
L’état et ses gens l’ont très dilaté…
Une anecdote:
j’ai acheté en 1985 un terrain à bâtir de 2’000 m2 qui avait la particularité d’être très étroit et très long.
De ce fait le propriétaire, qui l’avait hérité et qui vivait à Paris, me l’a vendu à un prix bien inférieur au marché.
Résultat, le fisc est intervenu pour demander des comptes en vue d’un redressement; seulement voilà, le vendeur occupait un poste très élevé dans un ministère, et toute la procédure s’est tarie comme une flaque d’eau dans le sable…
Elle est bas belle, la vie ?
Article aussi brillant que ce qu’il dénonce est sinistrement vrai. Le concept d’occupant intérieur est génial.
Dans un pays d’assistés, le servage volontaire semble être la seule façon de se protéger, à l’abri du Seigneur État. La révolte des gilets jaunes montre enfin que la population commence à comprendre que ce pacte est une illusion au service des technocrates.
En Ile de France, la taxe sur les surfaces de stationnement de plus de 500 m2 est en fait perçue depuis 2013 et illustre cette extension permanente des taxations, elle se déclare avec la taxe sur les bureaux de plus de 100 m2, les locaux commerciaux de plus de 2500 m2 et les locaux de stockage de plus de 5000 m2. Et ce de façon définitive même si ces locaux deviennent inoccupés dans l’avenir.
Il faut rappeler que comme tous ces locaux paient déjà l’impôt foncier, cette taxe correspond en fait à une augmentation déguisée de l’impôt foncier existant sans l’augmenter officiellement.
Ces restaurants routiers qui n’entraient dans aucune des autres catégories taxées jusqu’à présent, se sont retrouvés pris au piège avec rappel sur 3 ans plus l’année en cours, stratégie très utilisée par l’administration fiscale (très consciente de la réalité) pour demander des pénalités et majorer la note finale.
Petit « détail », comme la taxe sur les bureaux, locaux commerciaux, surfaces de stationnement et stockage était réévaluées sur l’inflation officielle qui a été jugée trop basse, on a changé cette année le mode de réévaluation avec une augmentation de « rattrapage de 10% au passage.
J’ai maintenant peur qu’on nous diminue les seuils de taxation.
Pour mémoire : L’ ISF était un impôt « Déclaratif », sur l’immobilité.
Une absurdité de Goche.
Sympathique anecdote rapportée par un copain notaire, à propos de cette propension du Français à consentir à tous les matraquages fiscaux : recevant le chèque correspondant à la vente de son habitation principale, un client lui a demandé à quelle ligne de sa déclaration de revenus il lui fallait mentionner le prix reçu !
Généralité stupide à partir de la réaction d’un sombre idiot (ou d’un peureux du rappel majoré)