Les grands projets européens de Macron sont tièdement accueillis

Les projets européens de Macron sont tièdement accueillis en Europe. Ils passent à côté de l’essentiel : les problèmes financiers.

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Les grands projets européens de Macron sont tièdement accueillis

Publié le 31 mars 2019
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Par Nicolas Perrin.

Les grands projets européens de Macron sont tièdement accueillis. Ils passent à côté de l’essentiel : les problèmes financiers.

Le 5 mars dernier, Emmanuel Macron a publié une tribune relayée dans les 28 pays de l’UE, où il expose sa vision centralisatrice et dirigiste de l’intégration communautaire, dans le cadre d’« une renaissance européenne » qu’il appelle de ses vœux.

Le moins que l’on puisse dire, c’est que les propositions françaises n’ont pas été au goût de tous nos partenaires.

Le président du gouvernement tchèque Andrej Babiš a ouvert le bal des réactions cinglantes. À moins bien sûr que vous ne compreniez le tchèque, vous n’avez quasiment aucune chance d’avoir pu lire quoi que ce soit à ce sujet, sauf sous la forme de quelques extraits en anglais sur Reuters. Il ne me semble donc pas inutile de vous en livrer un échantillon.

Au sujet du modèle social français que tout le monde nous envie mais n’a pas envie de copier

« Les propositions du président Macron sont présentées sous une forme attrayante mais elles sont complètement en dehors de la réalité. J’ai déjà remarqué que lorsque la France réclame plus d’Europe, elle réclame en réalité plus de France. […]

Chaque pays possède une histoire singulière, un niveau économique différent et même des attentes légèrement différentes de celles de l’UE. Notre peuple refuse qu’un pays puisse dicter ses idées aux autres. Tous les dirigeants de l’UE devraient d’abord discuter de ces idées au préalable. […]

Nous ne permettrons pas qu’il y ait une pression excessive sur l’harmonisation des régions dans lesquelles un certain nombre d’États ne souhaitent pas instaurer des impôts ou des salaires minimums. […]

Nous ne voulons pas d’une Europe unifiée soumise aux mêmes règles pour tout. Nous ne voulons pas des taxes et des impôts unifiés pour l’ensemble de l’UE. Nous pouvons faire tout cela nous-mêmes. »

Au sujet de la gouvernance européenne et de la vocation de l’UE

« … le Brexit ne représente pas une menace pour l’UE, il est plutôt la conséquence des dysfonctionnements de l’UE et le signe que les choses ne peuvent plus continuer ainsi. L’UE doit retrouver ses racines et, avant tout, se concentrer sur l’achèvement du marché commun, la suppression des barrières économiques et la gestion de la sécurité. J’ai notamment mal vécu la pression en faveur d’une politique d’asile commune. Nous voulons décider nous-mêmes qui nous souhaitons accueillir sur notre territoire. […]

Et que personne ne dise que la République tchèque n’est pas solidaire : des milliers de personnes sont venues d’Ukraine, un pays dans lequel se déroulent toujours des combats. Nous les avons acceptées sans discuter et sans trouver d’excuses. Mais de façon légale, sur la base d’un permis de travail et d’un permis de résidence. »

Mais c’est d’Allemagne, où les langues ont mis quelques jours à se délier, qu’est venu le coup le plus dur pour Emmanuel Macron.

La dauphine d’Angela Merkel enterre la vision constructiviste d’Emmanuel Macron

Le 9 mars, soit quatre jours après la publication de la tribune du Président français, Annegret Kramp-Karrenbauer (AKK outre-Rhin, et l’on se permettra de la nommer ainsi dans ces colonnes) a présenté sa propre vision de l’intégration européenne dans une tribune publiée le 10 mars dans Welt am Sonntag.

La dirigeante de l’Union chrétienne-démocrate (CDU), qui pourrait succéder à Angela Merkel à la tête du gouvernement fédéral, y dresse clairement un cordon sanitaire vis-à-vis des propositions françaises en matière sociale, financière et diplomatique.

En résumé, cela donne : oui à une police des frontières communes, non à tout le reste, et… une surprise que je vous garde pour la fin.

Extraits :

« […] nous devons miser sans ambages sur un système reposant sur la subsidiarité, la responsabilité individuelle et les devoirs qui en découlent. Le centralisme européen, l’étatisme européen, la communautarisation des dettes, l’européanisation des systèmes de protection sociale et du salaire minimum seraient la mauvaise voie. […]

Aucun super-État européen ne saurait répondre à l’objectif d’une Europe capable d’agir. Le fonctionnement des institutions européennes ne peut revendiquer aucune supériorité morale par rapport à la coopération entre les gouvernements nationaux. Refonder l’Europe ne se fera pas sans les États-nations : ce sont eux qui fondent la légitimité démocratique et l’identification des peuples ».

Ensuite, les choses se corsent.

AKK veut la mutualisation des moyens militaires

Au niveau stratégique, AKK propose tout d’abord la construction avec la France d’un « porte-avion européen commun »,  afin de « souligner le rôle de l’Union européenne dans le monde en tant que puissance garante de sécurité et de paix ».

Il y a là un problème, comme l’explique Jean-Marc Daniel :

« Dans le compromis qui était né à la fin des années 40, au début des années 50, il y avait cette idée que l’Allemagne n’aurait pas d’aviation militaire et ne serait pas associée à l’aviation militaire autrement que par le biais des Américains, et que le privilège de la France, c’est de conserver cette capacité à développer un outil militaire aérien. »

Plutôt que la mise en place d’un Conseil de sécurité européen visant à préparer les « décisions collectives » de l’UE dans le domaine de la défense – tel que proposée par Emmanuel Macron –, AKK remet le couvert au sujet de l’octroi à l’UE d’un siège permanent au conseil de sécurité de l’ONU, lequel serait la mutualisation – si j’ose dire – du siège français. Une « revendication de longue date de l’Allemagne » qui a le don d’irriter « au plus haut point Paris », comme l’indique le Huffington Post.

Deux jours après la publication de la tribune d’AKK, Angela Merkel la validait en bloc et, ultime provocation, se fendait nonchalamment de la remarque suivante : « Le fait que la France soit sceptique au sujet d’un siège européen à l’ONU est connu. »

Camouflet supplémentaire, concernant les institutions européennes, AKK verrait d’un très bon œil la suppression du siège strasbourgeois du Parlement européen, lequel ne se réunirait donc plus qu’à Bruxelles.

Bref, la nouvelle présidente de la CDU assume le désaccord avec la France, et l’Allemagne n’a pas fini de lorgner sur les attributs militaires de notre souveraineté.

À part un ralentissement économique, on voit mal ce qui pourrait rendre l’Allemagne plus conciliante avec ses partenaires européens, comme le relevait Natixis fin janvier.

France-Allemagne : vers la séparation de corps en attendant le divorce ?

Du point de vue d’AKK, l’Allemagne a déjà fait suffisamment de concessions sur le plan économique. Quand on lit Die Welt, on apprend même que Mario Draghi hante les nuits des épargnants allemands.

Pour AKK, le moment des concessions politiques est maintenant venu pour la France, soit l’exact inverse du postulat d’Emmanuel Macron.

Comme le diagnostique Jean-Marc Daniel :

« Depuis le discours d’Aix-la-Chapelle où Emmanuel Macron avait dit qu’il faut se débarrasser du fétichisme des excédents budgétaires et commerciaux, le couple franco-allemand est en crise, alors on ne va pas divorcer mais on aurait besoin d’un conseiller conjugal ».

En octobre dernier, Simone Wapler écrivait au sujet du couple franco-allemand :

« Comme dans un mariage, les conjoints ont pensé que les défauts de l’autre s’atténueraient avec le temps. Grave erreur, c’est en général l’inverse qui se produit… Pour l’euro, ça n’a pas raté. »

Les tensions s’avivent alors que les vrais soucis d’argent n’ont pas encore commencé. Mais la croissance ralentit en Allemagne…

Pour plus d’informations, c’est ici.

Voir les commentaires (27)

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  • A vouloir imposer ses idées sur l’Europe !!
    Qu’il soit capable de régler les finances de l’Etat Français et là il y a problème !! Si pour lui Augmenter : impôts, taxes , contributions et de l’autre ne pas réduire la gestion de la Dépense publique … Nos voisins Européens
    doivent le prendre pour un prétentieux arrogant !! Monsieur je sais tout qui joue au camelot lors de ces débats !!

  • macron en interpellant l’europe a surtout parlé aux français..
    en effet mauvais élève de l’europe dans presque tous les domaines.. venir dire ce qu’il faudrait faire…. faut etre con quand meme..
    non le systeme a la française n’intéresse que les feignasses, et comme il y en a beaucoup , ils sont elus…
    Jusqu’au jour ou il n’y a plus de pognon des autres..là c’est la revolution

    • M. Macro. ne parle jamais aux Français : il parle aux « élitistes » (vs des « populistes ») de France et de l’UE, qui se sont coalisés, dans les conditions que l’on sait, pour le faire élire à la présidence de la république française. Il n’a que faire de la France (dont il a favorisé – et favorise – le dépeçage au profit de « l’étranger » dès sa nomination au secrétariat général de l’Elysée, processus engagé bien avant lui, il est vrai, d’où mon « obsession » à unir UMPS et LREM dans nombre de mes interventions, l’une et l’autre étant – les faits le démontrent suffisamment clairement – « blanc bonnet et bonnet blanc ») et des Français, « gaulois paresseux et râleurs » qui ne sont même pas une nation, n’ont pas de culture et ont commis l’horrible crime contre l’humanité du colonialisme. « Mauvais élève de l’Europe dans presque tous les domaines » en ce qui concerne les intérêts de « son » pays, mais excellent serviteur et exécutant de la volonté de ses maîtres (finance et banques). « Le système – social – à la française n’intéresse que les feignasses, et comme il y en a beaucoup … » : il y en a et il y en aura de plus en plus, ils se pressent massivement à nos frontières-passoires !

  • @claude henry , nos élus défendent l’Europe et quand l’Europe leur impose des lois voter par le parlement Européen ne les acceptent pas !! C’est la faute de l’Europe ou met plus de contrainte sur son application !!! dont certains élus contestent la libre circulation des biens et des personnes … Ceux qui sont frontaliers , sont les gagnent de l’Europe !! frontaliers de l’Espagne , tabacs , carburant , alcool , viandes , charcuterie etc …Et vous faîte de sacrer économie !!! En France le seul mot de nos Elus Taxes et de garder un max de privilèges ….Quand à l’exemple de nos finances publique et de notre endettement et nos gaspillages de la dépense publique , la seule réponse c’est toujours la faute des autres et quand ils quittent le pouvoir sans changement le ou les sucesseurs nous rabachent c’est la faute des autres !!!
    Et pendant ce temps là se gavent sur le dos du peuple !!

    • lou 17
      pour moi , les gens sont responsables de ce qui leur arrive, je n’ai jamais fait aucune confiance aux instances politiques pour améliorer mon sort
      Je n’ai jamais touché une aide , j’ai toujours payé des impots , ce qui me permet de pouvoir dire légitimement: la société que vous avez construite avec vos enseignants , vos syndicats, vos aides sociales, vos immigrant « chance pour la france », vos allocations , vos RSA , vos CMU, vos solidarités a échoué et va s’ecrouler..
      moi , je me marre

  • « Notre peuple refuse qu’un pays puisse dicter ses idées aux autres »
    Les problèmes essentiels sont-ils financiers ou bien contenus dans cette seule phrase qui est significative du vrai libéralisme: que chacun puisse décider de ce qui le concerne et ne remonter à l’étage européen que ce qui le mérite pour une meilleure efficacité.
    Cette demnde de liberté est à l’opposé du projet européen tel qu’il a été mis en place dès le départ, avec une instance supranationale chapeautant les décisions politiques des Etats et s’y substituant progressivement par la méthode des « petits pas », c’est-à-dire en faisant fi de la démocratie. Pas ouvertement, mais en n’informant pas les populations de la finalité ultime du projet noyée dans des décisions technocratiques et des traités que personne, ou presque, ne lit.
    Macron est un nouveau Monnet, niant la volonté des peuples de retrouver la maîtrise de leur destin. Volonté qu’il nie jusqu’à une caricature frisabt le ridicule, comme on peut le voir dans le clip de campagne de LREM.

  • avant de s’occuper de l’europe , que macron s’occupe d’abord des français ; les expulsions de ceux ci hors de leur domicile commence aujourd’hui et nombres d’entre elles vont se retrouver à la rue alors que promesses avait été faite qu’à la fin 2018  » il n’y aurai plus personne qui dormirait à la rue « ……promesses non tenues bien sur…..lui et ses grands projets européens , ça commence à me les briser menu……

  • a claude henry , je paye mes impôts et n’ai droit en rien ce que je constate je perd chaque année du pouvoir d’achat !!! Pour ma part j’ai toujours voté j’ai le droit de choisir entre la peste et choléra !! aux futures elections je voterai extrême droite , les partis traditionnelles droite ..gauche se sont partagés le gâteau !!! il faut pas , ce sera le bordel !!! Et bien tant pis , vive le futur bordel !!

    • En fait, à travers de fausses alternances, c’est la même politique euromondialiste et étatiste qui est appliquée depuis des décennies. Tout au plus, peut-on reconnaître à la droite un souci de meilleure gestion.
      De même qu’au parlement européen, le PPE et les sociaux démocrates se partagent le pouvoir depuis le début. En avalisant les décisions de la Commission qui vont dans le sens d’un fédéralisme technocratique…

    • ça prouve quand même a quel point les libéraux se sentent démunis et sanas alternative viable…:(

  • un jour ou l’autre, on finit par payer la bêtise de nos dirigeants.

  • De plus en plus isolé dans son poulailler, un petit coq chantant partout allait se faire avaler par l’aigle qui n’en veut pas chez lui, une version nouvelle de la grenouille qui se voulait aussi grosse que le boeuf…

  • * Le savez-vous depuis ce matin ?? * Affaire classée ! les députés GB s’opposeraient-ils à l’interdiction de conclure un accord si l’autre solution consistait à abandonner complètement le Brexit ? La réponse claire a été non…
    https://www.soverain.fr/les-deputes-ont-donne-a-theresa-may-le-pouvoir-de-quitter-lue-le-12-avril-sans-accord/?fbclid=IwAR2SsxJPu52uBAil7lF1iKFx5TmlT7gqVLObkXam091kBp4v7nKFmbeCd9c
    * ce que ses médias nous cachent encore alors que les réseaux sociaux savent depuis longtemps :
    Le jeune parti nationaliste Forum pour la démocratie (FvD), avec son charismatique chef de file Thierry Baudet, est devenu la première force politique du pays en remportant les élections provinciales et sénatoriales mercredi 20 mars, aux Pays-Bas !! https://www.courrierinternational.com/revue-de-presse/elections-un-parti-pro-nexit-devient-la-premiere-force-politique-aux-pays-bas?utm_medium=Social&utm_source=Facebook&Echobox=1553186131&fbclid=IwAR0gJYo2ApLNASvecTv7E43IuobBa6tiXmM8CnouP89UScOKeWQ-EwvVsro
    * Pour Thierry Meyssan, le Grand débat national est parvenu à distraire les Français de la question de la désindustrialisation posée par les Gilets jaunes. Aussi intéressantes quelles soient, les problématiques abordées par ces bavardages sont absolument secondaires au vu du prodigieux dépassement économique de l’Union européenne par l’Organisation de coopération de Shanghai… Le dépassement de l’Occident par la Russie et la Chine n’est pas une fatalité… Tout changement structurel ne peut être ordonné que par un Pouvoir souverain. La seule échelle de gouvernement qui permette de promouvoir l’Intérêt général est la Nation. Il convient donc prioritairement de rétablir la souveraineté nationale.
    https://www.voltairenet.org/article205738.html?fbclid=IwAR2E7BP8Q_H3D2qjOf9oVibAfv4ABRTJLwa58InEIc_D9ZhfCSGyx7U3Uko
    * En ce moment même à l’Assemblée Nationale, les débats font rage autour d’une nouvelle vague de privatisation, qui touche … Ces mesures n’ont rien de surprenant quand on connaît le parcours de Macron… Il y a d’abord eu la première grande salve des années 1986-1988, qui concernait essentiellement des géants de l’industrie ou de la finance. Après un moment de pause édicté par François Mitterrand pour son second septennat, les privatisations reprirent dès 1993, avec des cessions partielles ou totales d’entreprises… Si ces premières vagues furent orchestrées principalement par des gouvernements de droite, la gauche a finalement décidé elle aussi de se lancer dans cette vente aux enchères de nos biens communs….sous Lionel Jospin.. sous Villepin… sous Raffarin… Apparemment insuffisant aux yeux de François Hollande, ce pillage de l’État a été poursuivi par le président « socialiste », aidé pour cela par un ministre de l’Économie répondant au nom d’Emmanuel Macron…. à suivre !!! https://www.frustrationlarevue.fr/je-vais-tous-vous-privatiser-comment-macron-brade-le-bien-commun/?fbclid=IwAR3PB3UTaCN40S6PyZt_OlC-rLH4KoHRTAJ6rsm1CWrt67SKyuNz5u5GkgU
    * de grands débats à venir sur les chaînes TV de BFM à FR2 mais les partisans du Frexit en sont exclus ! Nos politiciens se cooptent entre eux pour leur petite cuisine électorale dans les studios TV comme des gens encartés dans le même « club-house » !…. Avec la bénédiction du CSA qui fonctionne comme 1 préfecture dépendant étroitement du Pouvoir en place & son Parlement ! L’Elysée choisit les PDG des chaînes publiques et les parlementaires les membres du CSA… Il serait temps de réformer cela :
    https://www.acrimed.org/En-finir-avec-le-CSA-Pour-un-Conseil-national-des-medias-de-tous-les-medias?fbclid=IwAR1y5DwUFCkyZrRnDAaiPKICULg2vv-FHuRysDZUJ_Fjmlg-qRtK9Y7mjXU

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