Les armes non létales sont-elles létales… et vice versa ?

Les balles en caoutchouc ne sont pas inoffensives, et les Gilets jaunes l’ont appris à leurs dépens. Parler d’armes « non létales » a-t-il un sens ? Explication.

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Dernière charge des CRS By: Grégoire Lannoy - CC BY 2.0

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Les armes non létales sont-elles létales… et vice versa ?

Publié le 6 février 2019
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Par Éric Martel.
Un article de The Conversation

La blessure à l’œil du leader des Gilets jaunes, Jérôme Rodrigues, a mis en exergue le rôle des armes dites « non létales » telles que les lanceurs de balles en caoutchouc et les grenades utilisées pour le contrôle de la foule. À travers ces armes se pose la question de la notion même d’armes non létales. Un concept apparu dans le domaine militaire au début des années 1990 et qui a permis de donner une nouvelle jeunesse aux munitions en caoutchouc.

Apparition d’un concept

La chute du mur de Berlin en 1989 transforme complètement le cadre des priorités militaires : la Guerre froide laisse la place aux missions d’interposition, de maintien ou de rétablissement de la paix durant lesquelles le contrôle de la foule s’avère crucial.

En même temps, l’opinion publique manifeste déjà à l’époque une aversion certaine pour le spectacle trop cruel des morts causées par les conflits. C’est à ce moment que l’armée américaine développe le concept d’arme non létale.

En 1991, le secrétaire à la défense Dick Cheney met ainsi en place un groupe de travail, le « Non-lethal warfare study group ». Ces réflexions vont aboutir à une série de documents dont le plus connu est la directive « Policy for non-lethal weapons » datée du 9 juillet 1996. Les armes non létales ayant pour objet de minimiser le risque mortel ont dès lors un avenir prometteur.

Un concept prometteur

Dans les années 90, cette notion d’armes non létales connaît un énorme succès, au moment où sécurité intérieure et sécurité extérieure relèvent d’un même continuum dans la doctrine américaine. Ainsi, dès 1994, les départements américains de la Défense et de la Justice signent un accord de coopération permettant de renforcer l’arsenal répressif avec l’adoption de ces nouvelles armes dites non létales.

Très rapidement, certains fabricants européens y voient l’occasion de donner une nouvelle vie aux munitions en caoutchouc massivement utilisées en Irlande du Nord par l’armée britannique dans les années 1970. Sachant que rien n’effraie plus un militaire que d’avoir à tirer dans la foule, comme le montrent des exemples récents en ex-Yougoslavie et en Centrafrique, ces « munitions bâtons » (rubber baton rounds) avaient alors permis d’éviter ce dilemme. Leur usage en Irlande du Nord, pourtant fortement décrié, a généré de nombreuses blessures graves et provoqué 17 morts sur une période de vingt ans.

Les armes non létales, un euphémisme ?

Pour certains auteurs militaires, c’est davantage le contexte d’utilisation d’une arme qui définit sa létalité que ses caractéristiques intrinsèques : une balle en caoutchouc est, a priori, moins dangereuse qu’une balle traditionnelle, mais tirée à bout portant elle peut tuer.

Paradoxalement, les armes létales sont moins conçues pour tuer que pour provoquer des blessures graves . C’est le cas d’un fusil d’assaut moderne utilisant des munitions à petit calibre et haute vélocité tout comme les mines antipersonnel qui sont conçues pour mutiler.

Mais on peut parfois être surpris de la proximité de certaines armes létales avec des armes dites non létales. Ainsi, la grenade lacrymogène à effet de souffle GLI F4 (grenade lacrymogène instantanée), actuellement utilisée pour le maintien de l’ordre en France, contient 24 grammes d’explosif là où une mine antipersonnel n’en contient que 30.

Si l’armée américaine continue à utiliser le terme de non létalité, la plupart des auteurs parlent désormais d’armes à létalité réduite (Less Letal Weapons), reconnaissant implicitement leur capacité à provoquer des blessures graves.

Un marketing renouvelé

Tirant les enseignements de l’expérience britannique, les fabricants français proposent à partir des années 1990 des munitions au calibre augmenté à 40 mm, voire 44 mm, à la vitesse initiale réduite et à l’extrémité arrondie afin de les rendre moins dangereuses et non perforantes. Tout risque de voir l’une de ces balles traverser une surface molle comme l’orbite oculaire avant d’atteindre le cerveau est désormais écarté.

La communication de ces producteurs insiste alors sur leur non létalité et empruntent des appellations plus séduisantes comme le « M 35 Punch » ou le « Flash Ball » conçus pour provoquer « un choc neutralisant ». Ainsi le « LBD 40 x 46 », aujourd’hui si décrié, est présenté comme un « lanceur de balles de défense » plutôt que comme une arme à feu à munitions en caoutchouc. Mais certains de ces fabricants (tel Vernay-Carron) prennent la précaution de signaler dans leurs brochures, par exemple lors du salon Milipol de 1995, que ces armes sont conçues pour « neutraliser sans mettre systématiquement la vie en danger ».

D’abord réticentes à l’utilisation de ce type d’armes en France, les forces de l’ordre se convertissent, lentement mais sûrement, à leur usage sous l’impulsion des hommes politiques. En 1995, Claude Guéant les introduit au sein de la police nationale. Deux ans plus tard les Cahiers de la sécurité intérieure font part de l’opposition des officiels de police et de gendarmerie quant à leur utilisation. Cela n’a pas empêché Nicolas Sarkozy de prôner leur usage en 2002 pour « impressionner les voyous ». À partir des émeutes de 2005, leur utilisation se répand.

Quelques notions techniques

En augmentant leur diamètre, en les arrondissant, en réduisant leur poids et leur vitesse initiale, les fabricants ont certes réduit la létalité de l’arme, mais en augmentant leur résistance à l’air, donc leur imprécision. C’est ainsi que le Flash Ball Superpro, avec une munition de 29 grammes pour un calibre de 44 mm a été progressivement relégué depuis 2010.

Son remplaçant le LBD 40×46 dispose d’une munition plus lourde (41,8 grammes), d’un diamètre réduit à 40 mm et d’une vitesse initiale doublée qui atteint près de 331 km/heure. Il est donc plus précis mais – évidemment – plus dangereux.

Ainsi, et jusqu’en 2014, les diverses réglementations françaises imposaient de respecter une distance minimale de 10 mètres pour le LBD 40 x 46 là où elle n’était que de 7 mètres pour le Flash Ball Superpro. Ces restrictions ont été supprimées depuis.

Plus qu’une interdiction des armes dites à létalité réduite se pose la question de leur usage. Personne n’est choqué par le fait que les policiers disposent d’une arme de service pour leur légitime défense. Néanmoins, l’usage massif d’armes à feu utilisant des munitions en caoutchouc ne peut que laisser perplexe. En effet, d’après le ministère de l’Intérieur, plus de 9 200 balles de LBD 40×46 ont été tirées depuis le début du mouvement des Gilets jaunes.

C’est donc un mode de maintien de l’ordre qui trouve son origine dans des techniques liées à un conflit de haute intensité tels que les évènements d’Irlande du Nord dans les années 70 qui se trouve aujourd’hui banalisé, et ce n’est pas la récente décision du Conseil d’État qui risque de contredire cette tendance.

Eric Martel, Docteur en Sciences de Gestion/Chercheur associé au LIRSA, Conservatoire national des arts et métiers (CNAM)

Cet article est republié à partir de The Conversation sous licence Creative Commons. Lire l’article original.

The Conversation

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  • Les canons à eau sont-ils trop chers?
    De l’eau fraîche, cela rafraîchit pourtant les idées, non?

  • « Son remplaçant le LBD 40×46 dispose d’une munition plus lourde (41,8 grammes), d’un diamètre réduit à 40 mm et d’une vitesse initiale doublée qui atteint près de 331 km/heure.  »

    Exprimer la vitesse initiale d’un projectile d’arme (à feu ou pas) en km/h est une ineptie. La seule unité qui convienne (dans notre système métrique) est le mètre par seconde. Une voiture, par exemple, ça parcourt des kilomètres en un certain nombre d’heures donc, là, c’est pertinent. Un projectile comme celui d’un LBD ne parcourt que quelques dizaines (centaines, au mieux) de mètres en un certain nombre de secondes. Ici, ces 331 km/h propres à impressionner le péquin, il faut les remplacer par 92 m/s. Ce qui, dans le domaine de la balistique des armes individuelles est totalement…. je cherche le terme technique… riquiqui ! Ok, le poids dudit projectile ne l’est pas, lui, mais bon, il faut relativiser un peu… Et puis ces LBD, ils ne sont absolument pas dangereux… tant qu’on a l’intelligence de ne pas se mettre devant, trop près…

    • Oui enfin, c’est pas un article technique, mais de vulgarisation, pour donner, je pense une idée de comparaison. Dans ce cas, on pourrait aussi exprimer la vitesse des voitures en mètres par seconde, puisqu’elles parcourt des mètres par seconde…

      • Il n’est pas interdit de vulgariser avec intelligence et si les voitures ont des compteurs de vitesse établis en kilomètres par heure, ce n’est pas un hasard. Dans le même ordre d’idée, les systèmes qui affichent la vitesse de balle lors d’un service au tennis : en km/h, aussi. C’est n’importe quoi : comme si on allait comparer une petite balle jaune avec une voiture ou un TGV…

        • @Tuxejoe
          Bonjour,
          m/s ou km/h sont des unités de mesure de déplacement d’un objet : ce qu’on nomme la vitesse. Le m/s est utilisé pendant les cours de code de la route pour rendre plus compréhensible le déplacement du véhicule, en particulier pour les distances de freinage.

          L’énergie du Flashball est de 485 joules. Celle d’une arme à feu de calibre .45ACP est comprise entre 483 et 674 joules, suivant la masse et la vitesse du projectile. L’énergie d’une arme chambrée en 9mmx19mm, le calibre de l’arme de poing de la Police Nationale, est comprise entre 480 et 550 joules.
          Ici un tir de Flashball fissure un bouclier de CRS : https://www.youtube.com/watch?v=83rasFVAFcU

          Ici un tir de Flahball au ralenti : https://www.youtube.com/watch?v=FsiveBTT_e8
          La vitesse initiale de la balle en caoutchouc de 41.8g est de 50.000 FPS (pieds par seconde) soit 152,4 m/s. 0,5×0,0418×152,4²=485,415
          La limite légale de puissance des lanceurs de paintball est de 20 joules.

        • @Tuxejoe
          Bonjour,
          Le m/s est utilisé lors des cours de code de la route pour exprimer de façon plus palpable les distances de freinage.

           » Ici, ces 331 km/h propres à impressionner le péquin, il faut les remplacer par 92 m/s. Ce qui, dans le domaine de la balistique des armes individuelles est totalement…. je cherche le terme technique… riquiqui ! Ok, le poids dudit projectile ne l’est pas, lui, mais bon, il faut relativiser un peu… Et puis ces LBD, ils ne sont absolument pas dangereux… tant qu’on a l’intelligence de ne pas se mettre devant, trop près… »
          L’énergie d’un Flashball est de 485 joules. L’arme de poing de la Police Nationale est chambrée en 9mmx19mm. Cette dernière développe une énergie comprise entre 480 et 550 joules, suivant la masse et la vitesse du projectile.
          Un tir de Flashball peut fissurer un bouclier de CRS ;
          – « https://www.youtube.com/watch?v=83rasFVAFcU »
          Un tir de LBD au ralenti :
          – « https://www.youtube.com/watch?v=FsiveBTT_e8 »
          (la balle en caouctchouc sort à 50.000 FPS (pieds par seconde, soit 152,4m/s)

          Lui, je ne sais ce qu’il prend, mais ce n’est pas une balle en caoutchouc :
          « https://www.youtube.com/watch?v=Hjj9Ri6AY5I »

          Sur celle-là, si le coup part, il y a mort d’homme :
          « https://www.youtube.com/watch?v=1tCPYsmtwGg »

  • Il est intéressant d’avoir l’avis de B&T , fabricant de LBD ( arme moins létale )
    https://www.bt-ag.ch/site/eng/startseite

    Donc :
    – l’arme est très précise , si vous avez atteint la tête c’est que vous visiez la tête ou alors que vous êtes une vraie burne ( hypothèse à ne pas écarter ).
    – les munitions utilisées par la police française ne sont pas celles prévues par le fabricant qui sont étudiées pour ne pas causer de blessures graves.

    • Si vous aviez de la tête, vous viseriez les burnes. Enfin, des fois, on peut viser une burne à la tête aussi…

    • Très précis ? Faut il encore avoir un entraînement suffisant et ne pas tirer en courant. D’ailleurs, il faudrait préciser le concept de défense, car il n’implique pas d’être attaqué. On peut voir des tirs alors que les forces manœuvrent.

  • Une conférence sur les différentes armes utilisées

  • Les preuves de mauvaise utilisation des lbd par les forces de police existent.

    0:30. le lbd est clairement a hauteur de visage. La, c’est plus un problème de formation, hein…

    Je crois surtout que comme c’est des français blancs, c’est pas trop grave. Si c’était des racailles des banlieues qui se feraient éborgnés, tous les médias gauchos seraient vent debout…

  • «Les armes non létales sont-elles létales…»

    Le terme a fait sont apparition avec l’arrivée d’armes dites à usage « unique non létale ». Sinon de parler d’armes létales, non létales, très puissantes, peu puissantes… n’a aucun sens, sauf pour des raisons de « com » avec les médias qui ont des experts avec qui il est bon de simplifier.
    Une arme munie d’un canon n’est rien d’autre qu’une « rampe de lancement », seules les munitions peuvent être considérées comme puissantes ou non, létales ou « non ».

    La létalité d’une munition est liée en autres, aux conditions & limites d’utilisation décrites par le fabricant, ex : distance de tir, température de stockage des munitions, partie du corps visée…
    A ceci s’ajoute d’autres critères tel que l’état de santé de la personne atteinte…
    Pour cette raison, certains préfèrent à juste titre le terme « létalité réduite » (mentionné par l’auteur), laissant penser que toute munition peut se révéler létale.

    Au regard du titre, je pensais que l’auteur allait traiter uniquement de l’aspect techniques et balistique du sujet, ce qui pouvait se révéler très intéressant, dans la mesure où chacun peut pendre position sur l’actualité avec des données techniques et balistiques sérieuses.

    En fait l’auteur vient y ajouter l’aspect politique dès les premières lignes et tente d’impressionner le lecteur candide avec nombre de liens et de détails qui comportent pas mal d’oublis & d’inexactitudes.

    Pour exemple :
    LBD 40 x 46 est une munition compatible avec la chambre aux cotes mentionnées, ce n’est pas une arme, pourquoi l’appeler LE LBD 40 x 46 en lieu et place de LBD 40.
    De même, la LBD 40 x 46 (nomenclature) comporte plusieurs types de munitions, pourquoi la présenter comme munition unique…Est-il bon de rappeler que la balistique est une science et non de la littérature.

    Balistique : l’auteur mentionne que la résistance à l’air a pour effet de modifier la précision d’une munition, or le principal effet est de faire chuter l’énergie cinétique d’un projectile et d’accentuer la courbure de trajectoire, la précision dépend de beaucoup de facteurs bien plus importants notamment à courte distance.

    Au chapitres des oublis il me parait important de rappeler que beaucoup de ces armes sont équipés d’un viseur point rouge (système de visée optique) servant à réduire les erreurs de tirs dues à la parallaxe et permettant une prise de visée rapide.

    Je passe les légendes colportées depuis des décennies sur l’utilisation par les militaires de fusils de petits calibres et repris en partie par l’auteur….

    • Très juste, ce qui confirme que les blessés ont été délibérément visés au visage par des policiers mal formés!

      • Désolé, au travers de ce que j’ai écrit, chacun peut y trouver ce qu’il cherche…
        à savoir que je ne prends pas volontairement position sur ce sujet, mais je remets à sa place ce qui devrait l’être du point de vue technique.

        Pour info, si les lanceurs sont Suisse, les munitions sont Françaises…
        Qui peut prétendre connaitre leur précision ?
        Qui peut prétendre connaitre leurs performances ?
        Pour ce qui est des responsabilités des personnes blessés, mon métier et mes compétences ne me permettent pas de juger qui que ce soit.

        • @Dror45-G
          Bonjour,
          « Pour ce qui est des responsabilités des personnes blessés, mon métier et mes compétences ne me permettent pas de juger qui que ce soit. »
          Comment font les jurés alors ? Les jurés sont convoqués : être juré est un devoir civique. Seriez-vous contre le fait que des citoyens soient jurés, comme le préconisait la réforme de la Justice l’an dernier ?

  • Les commentaires sont fermés.

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