L’impôt, c’est le vol (3) : Irwin Schiff et la “mafia fédérale”

Le gouvernement américain, créateur d’inflation, de chômage, de pauvreté. En voulant dénoncer ces réalités, Irwin Schiff a fini en prison.

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mafia credits global panorama (licence creative commons)

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L’impôt, c’est le vol (3) : Irwin Schiff et la “mafia fédérale”

Publié le 24 octobre 2018
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Par Ludovic Delory.

Il est mort en prison, à 87 ans, enchaîné à son lit, malade d’un cancer, surveillé par des gardes armés. Irwin A. Schiff (1928-2015) était un résistant fiscal. Ses idées constituaient un danger pour le gouvernement américain.

Irwin Schiff, wikiberal

Vingt ans avant sa naissance, ses parents avaient pourtant débarqué depuis la Pologne sur une terre qu’ils croyaient libre. Huitième et seul fils d’une famille juive, Irwin Schiff a servi son pays durant la guerre de Corée. Henry Hazlitt et Friedrich Hayek lui servirent de maîtres à penser. En 1964, l’échec de la candidature de Barry Goldwater le poussa au militantisme politique.

Le plus célèbre de ses ouvrages reste La mafia fédérale : comment le gouvernement impose et perçoit illégalement des impôts sur le revenu (1990). Il tente d’y justifier le caractère non volontaire de l’impôt sur le revenu, ainsi que son inconstitutionnalité. Pour Irwin Schiff,

Le gouvernement des États-Unis, en collaboration avec une justice fédérale coupable, a ponctionné des taxes aux Américains en totale violation de la loi.

Le livre fut interdit en Amérique. Une fois encore, la question du consentement à l’impôt fut remise sur la table. Irwin Schiff alla jusqu’à contester la légitimité de la cour fiscale. Toutes ses démarches intentées contre l’État américain se soldèrent par des défaites. Condamné à trois reprises à des peines de prison, Irwin Schiff purgera la plus longue (14 ans de condamnation, à l’âge de 77 ans) et la dernière de celles-ci dans un institut texan, coupé de ses proches, où il succombera à un cancer.

En février 2002, il plaidait sa cause :

L’économie autrichienne comme livre de chevet

Irwin Schiff est aussi l’auteur d’une hilarante et instructive initiation à l’économie1 réalisée sous forme de bande dessinée. Ce livre, paru initialement en 1985, explique les causes d’un prochain effondrement de l’économie mondiale. À l’époque, les outils offerts par les économistes de l’école autrichienne permettaient de révéler l’ampleur du désastre à venir.

Les lecteurs peuvent reconnaître, parmi les protagonistes de cette BD, le dépensier Franklin D. Roosevelt, auteur du New Deal, ainsi que ses successeurs John F. Kennedy ou Lyndon B. Johnson. L’idée de base de Comment l’économie croît, pourquoi elle s’effondre consiste à dire que les manipulations monétaires sont à la base des instabilités économiques. Idée avancée par les ténors de l’économie autrichienne Ludwig von Mises, Murray Rothbard ou, plus récemment, Tom Woods.

Ce livre, traduit en français en 2010, au crépuscule de la crise des subprimes, a évidemment une résonance prophétique aujourd’hui. Et pourtant personne, parmi l’establishment, n’y a cru. En reprenant les arguments de son père, Peter Schiff a longtemps fait figure d’OVNI dans le paysage médiatique américain. Sur CNN, Fox TV, CNBC, Bloomberg, l’idée qu’un interventionnisme exacerbé, stimulé par la fin de la convertibilité dollar-or, ait pu provoquer la chute des bourses a longtemps paru stupide.

Et pourtant, l’analyse était fondée.

Taper “Peter Schiff was right” sur Youtube revient à compiler une masse historique et brillante de ce que peut amener le débat médiatique américain. Les manipulations monétaires mènent à l’effondrement de l’économie.

Demain, Contrepoints vous proposera un entretien exclusif avec un autre “résistant fiscal”. Toine Manders doit comparaître devant la justice néerlandaise lundi prochain. Pour défendre, dans la droite ligne d’Irwin Schiff, sa liberté individuelle.

  1. Irwin Schiff, Comment l’économie croît et pourquoi elle s’effondre www.economic-education.
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