Par Ludovic Delory.
Une disruption se produit à toute allure dans le monde. Le développement du drone civil est en train de changer la société. Les secteurs de la construction, de l’agriculture, de l’immobilier ou du transport rapide ont adapté leurs modes de fonctionnement. Les drones livrent aujourd’hui des colis au 5e étage des immeubles. Ils permettent aux services de secours d’intervenir plus rapidement (accidents de la route, noyades en mer, etc.). Ils inspectent les chantiers…
La liste est longue, les appareils se perfectionnement, d’autres applications concrètes seront trouvées demain.
Une expansion mondiale
En 2016, le marché mondial des drones civils était estimé à 2,4 Md$. Un an plus tard, il était évalué à 6 milliards et pourrait se fixer autour des 11,2 milliards en 2020. Le cabinet Gartner, qui a réalisé l’étude, estime que plus de 3 millions de drones à but commercial ou privés ont été livrés l’an passé.
Ces chiffres et ces tendances trahissent une réalité : celle de l’inextinguible avancée des forces du marché. Pour le bien de l’humanité. Vous imaginez ? La disparition des livreurs garés en double file ? L’accélération des moyens d’intervention urgente ? Pour sauver des vies. L’analyse perfectionnée des détails d’un chantier ? La rentabilité accélérée des cultures ?
Et demain ? La fin de la saturation routière, face à laquelle nos journées sans voiture n’auront plus aucun sens ?
Les leçons de Mises et de Schumpeter
Le progrès est en train de s’accomplir sous nos yeux. Cet effort n’a pas été planifié. Aucun guide suprême n’a décidé de développer le marché des drones. Celui-ci s’est développé en toute liberté, sous l’impulsion des ingénieurs payés par les entreprises pour développer leur propre business.
“Le marché est un corps social ; c’est le corps social primordial“, écrit Ludwig von Mises dans sa célèbre Action Humaine. L’émergence spontanée des forces entrepreneuriales en quête d’un profit contribue au passage d’un état insatisfaisant à un état meilleur. Bien sûr, personne ne peut dire exactement, à l’heure actuelle, où nous mènera l’évolution des drones, de l’Intelligence artificielle et des nanotechnologies. Mais les forces du marché faciliteront la croissance exponentielle des facilités qui seront, demain, offertes aux humains.
Les drones ne constituent qu’un élément de ce tournant de l’histoire. Leur développement donne raison à la destruction créatrice développée par Joseph Schumpeter. La rupture brutale avec le passé (disruption) contribuera très vite à l’adoption de nouvelles habitudes et à la naissance de collaborations fructueuses entre les acteurs économiques.
Tout cela ira très vite, et certains resteront sur le plancher. Le capitalisme promeut des lendemains qui chantent, mais ne tolère pas les freins à son expansion. La Chine a déjà compris l’importance du marché des drones. En cassant les prix. La France y résistera-t-elle ?
Le marché restera le seul arbitre de cette guerre suivie de très loin, jusqu’ici, par des responsables politiques dépassés.
Responsables politiques dépassés ? Ne vous illusionnez pas, quand il s’agira d’aller vérifier votre situation fiscale, les drones de Bercy sauront bien venir regarder par la fenêtre de votre chambre au 7e étage !
Ca sera pas forcement que Bercy. On peut tres bien imaginer votre femme activant un drone pour verifier que vous couchez pas avec votre secretaire ou facebook implentant des dones afin d espionner les gens pour leur vendre plus de pub (ou un assureur pour savoir qui fume, boit ou mene une vie peu saine avec donc plus de risque de maladie)
PS: les chinois on developpe des drones qui ressemblent a des oiseaux afin de surveiller les ouigours (peuplade rebelle d el ouset de la chine). donc d ici 10-15 ans on pourra avoir des drones espions qui ressembleront a des oiseaux, des cigales …
Oui, on nous survend pas mal les drônes, la réalité risque d’être décevante ou carrément à notre détriment en effet
Bah, La France aime tellement les nouveautés qu’une loi interdira les drones. La sécurité, le risque d’intrusion dans la vie privée justifieront cette interdiction. Sauf pour ceux de l’Etat, bien entendu.
Super, j’ai hâte d’avoir le ciel plein de ces trucs hyper bruyants. Après avoir saturé les rues, les mers, les fleuves, il restait plus que le ciel!
Les responsables politiques français sont dépassés depuis longtemps comme en témoigne le retard technologique accumulé par la France. Ils ont tenu à faire étatique, le privé les a balayés!
Personnellement en tant que fan de drone de loisir (racer), je n’y crois pas du tout.
Ok pour une augmentation du marché sur le drone individuel.
Ok pour une croissance sur les drones militaires, qui sont des avions sans pilote embarqué.
Ok pour les drones en milieu non urbain (principalement observation).
Par contre les trucs marketing de livraison ou transport par drone type quad ou hexa copter, c’est du bidon. Ce type de drone est inefficace en terme d’autonomie et de charge embarquée. D’autre part on est loin du compte en terme de fiabilité pour transporter des charges en pleine ville. Dernier inconvénient la nuisance sonore.
Dans tous les cas, devant la recrudescence du nombre de drones, les pays durcissent la réglementation d’année en année. En France, au dessus de 800g il faut immatriculer l’engin et on devrait bientôt avoir le droit à un brevet de pilotage même pour les particuliers.
Si la réglementation se durcit, c’est essentiellement pour assurer à l’état l’exclusivité (le monopole) sur les exploitations possibles. Soit par lui même (ou ses agences), soit en étant le seul à pouvoir vendre des droits d’exploitations (ex: cartographie, télémétrie, etc.), ou simplement le droit de faire voler tout drone ayant la moindre capacité utile.
Ou aussi pour m’interdire de venir filmer par votre fenêtre avec mon drone pendant que vous faites vos besoins tranquillement chez vous…
L’arsenal législatif était déjà amplement suffisant pour ce qui concerne la photographie ou l’observation de lieux privés. L’introduction d’une réglementation spécifique aux drones est motivées par d’autres raisons.
Certe, les responsables politiques sont dépassés (comme toujours), mais rassurez vous, une fois la création de valeur sera là, vous verrez se mettre en place des licences (comme pour les fréquences radios, ou pour les opérateurs du secteur aérien), indexées bien entendu sur les chiffres d’affaires. Donc c’est avec de longues dents fiscales que l’état est impatient de voir se développer de vastes flottes de drones opérés par des géants comme Amazon 😉
“Selon les comptes déposés au Luxembourg pour 2016, Amazon Europe a réalisé 21,6 milliards d’euros de chiffre d’affaires. Mais ce montant n’intègre ni les revenus de sa marketplace, ni ceux du cloud ou de la publicité. Le bénéfice déclaré est, lui, lilliputien : 60 millions d’euros. Et l’impôt final est de 16,5 malheureux millions d’euros.”
https://www.capital.fr/entreprises-marches/comment-amazon-embrouille-le-fisc-1264911
J’ai pas l’impression que les longues dents fiscales de l’État sont très efficaces contre Amazon…
Précisement, si les opérations réalisées dans le cyberespace (dans les serveurs) peuvent facilement être placées dans l’espace géographique le plus favorable fiscalement, ce n’est pas le cas des drones qui eux opèrent dans l’espace géographique de l’état concerné, et c’est donc un vecteur beaucoup plus facilement taxable (comme les véhicules pour Uber).
L’exemple d’Uber vous donne tort aussi.
http://www.lefigaro.fr/societes/2018/08/20/20005-20180820ARTFIG00237-comment-uber-est-parvenu-a-ne-payer-que-14-million-d-euros-d-impots-en-france-en-2017.php