Affaire Benalla : 3 couacs dans la communication d’Emmanuel Macron
Castaner, Bergé, Roger-Petit : la communication de crise de l’Élysée s’enrhume.
Par la rédaction de Contrepoints.
En quelques jours, Emmanuel Macron, qui fut encensé comme un petit génie du storytelling, s’empêtre dans une communication de crise catastrophique. Celle-ci révèle en creux la persistance, derrière le discours de la modernisation, des vieilles pratiques du pouvoir sans frein et du centralisme étatique.
Alors que les premières images d’Alexandre Benalla sortent dans la presse, la cellule de crise de l’Élysée semble mobilisée. C’est le très discret Bruno Roger-Petit qui s’y colle. En plan fixe devant une caméra, il lit un texte enregistré qui sera ensuite envoyé à différentes rédactions. Dans celui-ci, il déclare qu’Alexandre Benalla avait reçu pour son comportement inadmissible deux semaines de mise à pied, une suspension de traitement et un transfert administratif. Au-delà de la légèreté des sanctions, et surtout des révélations sur l’impunité générale du personnage au regard de la loi, l’exercice du porte-parole de l’Élysée semble étonnamment désuet et décalé face à la tempête médiatique qui s’annonce. De plus, il ne faut pas plus de quelques heures pour s’apercevoir que ses déclarations sur le transfert de Benalla étaient fausses.
Quelques jours passent, et cette fois-ci, c’est à la députée Aurore Bergé d’essayer de limiter la casse, alors que le séisme se répand jusque dans l’hémicycle de l’assemblée nationale. Malheureusement, elle s’emmêle dans les éléments de langage, ces discours taillés sur mesure pour ne rien communiquer, et se fait reprendre par l’opposition. De colère, elle quitte l’hémicycle.
Affaire Benalla : « Si @auroreberge (LREM) avait suivi les débats depuis le début, elle n’aurait pas eu à relire la fiche que sa voisine venait de lire il y a quelques minutes… », ironise @phdumont (LR).#DirectAN #PJLConstit pic.twitter.com/nGDOR5ESkQ
— LCP (@LCP) 20 juillet 2018
Invité ce lundi sur BFM, Christophe Castaner monte au créneau à son tour. Plusieurs photos montrent Benalla dans le bus des bleus qui défilait sur les Champs-Élysées. Pour Castaner, son rôle n’était pas d’assurer la sécurité mais de s’occuper de logistique, c’est-à-dire des affaires des bleus. Un lieutenant-colonel habilité secret défense comme bagagiste ? Pas sûr que cet élément de communication fera taire les protestations…
#Benalla #bagagiste de l’équipe de football ⚽️ @CCastaner est bien parti pour le prix de l’humour politique de l’année n’est pas @EricMorain ‼️ pic.twitter.com/hG1dfTxwH4
— Nathalie Goulet (@senateur61) 23 juillet 2018