Milton Friedman : « La dépression des années 30 fut l’échec de l’État »

Traduit pour la première fois en français, l’épisode de « Free to Choose » consacré à la grande crise de 1929.

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Milton Friedman : « La dépression des années 30 fut l’échec de l’État »

Publié le 2 avril 2018
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Par Benoît Malbranque.

Comme nous en avons eu l’illustration lorsque, ces dernières années, nous avons connu un ralentissement économique, la crise de 1929 possède toujours un fort pouvoir évocateur. Elle est synonyme, dans la conscience collective, d’effondrement économique. Pour beaucoup, elle représente un échec du capitalisme libéral.

C’est avec fruit qu’on écoutera ainsi la voix respectée de Milton Friedman, dans l’épisode de « Free to Choose » qu’il consacre à la grande crise de 1929 et aux conséquences tant matérielles qu’intellectuelles qu’elle a eues — un épisode qui vient d’être traduit pour la première fois en français.

Quoique la valeur intrinsèque de sa position puisse être discutée, et qu’une comparaison puisse être faite avec celle des auteurs autrichiens, c’est un mérite indéniable de l’interprétation offerte par Milton Friedman que d’insister sur le fait que « loin d’avoir été l’échec du capitalisme de libre marché, la Grande dépression fut l’échec de l’État ».

Passant au crible les errements de la politique de la Réserve fédérale, il fait ressortir la responsabilité de la banque centrale américaine dans le déclenchement et l’aggravation de la crise.

Il est hautement surprenant, pourtant, que le public ait fini par apprécier la grande crise comme l’échec du capitalisme libéral et comme la preuve du bienfondé de l’intervention étatique quand, souligne Friedman, « bien loin d’amener de la stabilité, l’État a été lui-même la plus grande source d’instabilité ».

Cette incapacité, au surplus, n’est pas un échec passager : ce n’est ni un problème d’hommes ni un problème de connaissances. On touche à un défaut inhérent à l’interventionnisme. À savoir, pour citer les mots de Friedman :

Un système qui a besoin d’hommes providentiels pour fonctionner est un mauvais système. Le système de la Réserve fédérale était défectueux parce qu’il était nécessaire qu’il soit dirigé par des personnes providentielles.

Retrouvez les deux premiers épisodes de Free to choose ici.

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  • 1929: C’est le socialiste Roosevelt qui a transformé un hoquet salutaire en cataclysme mondial. Et on est en train de recommencer.

  • « Le système de la Réserve fédérale était défectueux parce qu’il était nécessaire qu’il soit dirigé par des personnes providentielles. »

    Un peu comme la république française en somme…

    • Le défaut majeur d’une élite qui n’est pas une noblesse de sang vient de son extraction populaire.

      En effet, une élite providentielle est nécessaire si et seulement si le peuple est stupide. Or, l’élite extraite du peuple est par définition tout aussi stupide, en moyenne, que le peuple. Elle est sélectionnée par d’autres individus eux-mêmes extraits du peuple, à partir de critères aussi stupides que les individus les ayant définis. En admettant sa bonne volonté et sa recherche sincère du bien commun, l’élite providentielle est incapable de définir le bien commun. Elle agira par conséquent en fonction de ses propres intérêts qu’elle confondra avec le bien commun, en méconnaissant l’intérêt du peuple qu’elle est définitivement impuissante à connaître. Enfin, on n’oublie pas que si le peuple est stupide, la démocratie n’a pas de sens et produit des résultats aléatoires sous-efficients.

      Inversement, si le peuple est intelligent, il est autonome et n’a nul besoin d’une élite providentielle. La caste des politiciens et des fonctionnaires, en très petit nombre, doit alors se limiter à des exécutants obéissants, autrement dit des moines-soldats au mieux, des esclaves ou des machines au pire, agissant au service d’un Etat limité à sa plus simple expression. L’intuition géniale de Friedman de remplacer les banquiers centraux par des machines indifférentes aux évènements et constamment réglées sur la moyenne de l’observation historique de l’économie est également valable pour la plupart des activités publiques. C’est en effet ainsi que l’Etat, mal rarement nécessaire, sera le moins nuisible.

      Un Etat obèse, collectiviste et providentiel, possède 4 caractéristiques remarquables :
      – par nature et par construction, il est inefficient et impuissant
      – il méprise le peuple et agit pour son propre intérêt (grossir sans limite est la condition de sa survie)
      – il est incompatible avec la démocratie et la liberté qu’elle est censée servir
      – à terme, il est condamné à l’effondrement catastrophique (URSS)

      Tôt ou tard, entre l’Etat obèse et la démocratie, il faudra choisir. Malheureusement, on observe la tendance illibérale qui étreint les institutions publiques dans la plupart des pays occidentaux. Cette tendance est le signe de l’effondrement à venir des Etats obèses.

  • Quand l’humanité comprendra-t-elle que seul l’argent s’était effondré en 1929 ?
    Aucune ressource, aucun bien et service, aucun brin d’herbe n’avait disparu.
    Le réel était toujours là !
    C’est juste le moyen d’échanger ces biens et services qui avait disparu.
    C’est l’argent et ces règles qu’il faut revoir….

  • Et quelle déception qu’un système qui fonctionnerait sans hommes providentiels pour la bonne centaine d’ambitieux qui sortent de l’ENA chaque année !

  • Les commentaires sont fermés.

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