L’État face au Bitcoin : inutile et pathétique

Personne ne peut dire si le bitcoin, dans sa forme actuelle, survivra à long terme. Il est néanmoins possible que le protocole qui régit cette monnaie bouleverse un grand nombre de secteurs de l’économie mondiale.

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L’État face au Bitcoin : inutile et pathétique

Publié le 22 février 2018
- A +

Par Laurent Pahpy.
Un article de l’Iref-Europe

À 900 € au début 2017, 16 700 € à la fin de l’année, retombé à 8 000 € ces derniers jours, il ne se passe pas une semaine sans que le cours du bitcoin défraie la chronique. Le qualifiant de bulle spéculative, de nombreux prix Nobel, banquiers centraux et politiciens prédisent régulièrement l’éclatement d’une cryptomonnaie qui ne reposerait sur aucun actif tangible.

Force est de constater que celle-ci a beaucoup fluctué depuis sa création en 2009. Mais elle résiste bel et bien aux prémonitions de ces experts. En réalité, une révolution technologique est à l’œuvre derrière cet actif virtuel d’un nouveau genre.

Cours du bitcoin en euros

(d’après coingecko.com)

Personne ne peut dire si le bitcoin, dans sa forme actuelle, survivra à long terme. Il est néanmoins possible que le protocole qui régit cette monnaie bouleverse un grand nombre de secteurs de l’économie mondiale.

Basé sur la blockchain, la cryptographie, le réseau pair‐à‐pair et le processus de « minage », ce protocole est intrinsèquement décentralisé et ne repose sur aucun tiers de confiance.

Des valeurs peuvent ainsi être échangées sur un registre enregistré automatiquement, identiquement et continuellement dans tous les ordinateurs du réseau Bitcoin sans que quiconque puisse corrompre ou empêcher la transaction. Ce processus décentralisé rend obsolète le rôle des banques pour la création monétaire.

Bitcoin s’attaque au monopole monétaire du cartel bancaire étatisé

Ce risque fait craindre aux États et aux banques la fin de la mainmise qu’ils exercent sur leur pré carré : le monopole monétaire. Dans la quasi-totalité des pays de l’époque moderne, les gouvernements se sont arrogé le privilège d’émettre la monnaie en cartellisant les banques privées et en donnant le monopole de la création monétaire à une banque centrale.

Ainsi, les gouvernements ont pu financer des guerres, des mesures sociales électoralistes ou des renflouements d’entreprises, d’États ou de banques en difficulté aux dépens de l’épargne et du pouvoir d’achat des citoyens.

De nombreux économistes expliquent la crise des subprimes de 2007 par la politique dite « accommodante » de la Réserve fédérale des États-Unis qui a entraîné une véritable illusion de richesse. De la même manière, la Banque centrale européenne fait tourner sa planche à billets (politique d’« assouplissement quantitatif ») depuis début 2015 pour renflouer le cartel bancaire et les canards boiteux de l’Union européenne. Chaque mois, entre 30 et 80 milliards d’euros sont injectés dans le circuit.

Dans de nombreux pays en crise, des individus n’ont pas hésité à se tourner vers le bitcoin pour sauver leur épargne. Les avantages de cette monnaie sont nombreux. La quantité de monnaie est limitée et indépendante d’un dictateur qui voudrait démultiplier les billets en circulation tout en affamant la population.

C’est notamment ce que vivent les Vénézuéliens qui voient leur pouvoir d’achat détruit par un taux d’inflation qui a atteint plus de 600 % en 2017. L’État ne peut ni préempter l’épargne sur les comptes bancaires à l’image de ce qui s’est passé lors de la crise chypriote en 2013 ni contrôler les capitaux des épargnants comme cela s’est passé au plus fort de la crise grecque en 2015.

Du fait de sa volatilité, le bitcoin n’est pour le moment pas très avantageux dans les pays plus stables qui utilisent l’euro ou le dollar par exemple. Ces monnaies ont la prime de l’ancienneté et de la liquidité. Certes, le bitcoin dans sa forme actuelle pourrait couler, mais rien n’interdit d’imaginer qu’il se stabilise et devienne une alternative tangible à l’extorsion de fonds organisée par les banques centrales.

Celles et ceux qui achètent des bitcoins jouent donc un jeu dangereux et doivent assumer les risques de leur spéculation. Néanmoins, par leur investissement, ils soutiennent une des premières alternatives crédibles à la mainmise des États sur notre épargne.

L’État ne doit et ne peut surtout rien faire

Comme à son habitude, le gouvernement français s’est empressé d’établir une commission pour imaginer les meilleures façons de limiter cet espace de liberté monétaire. Pour cela, rien de mieux que de nommer un représentant du principal concurrent du Bitcoin, à savoir Jean-Pierre Landau, ancien sous-gouverneur de la Banque de France.

Le ministre de l’Économie a insisté sur la nécessité de réglementer l’utilisation de cette monnaie en invoquant les activités illégales qu’elle rendrait possibles. Quant à Marine Le Pen, elle propose tout simplement de l’interdire.

Alors que d’autres États comme les États-Unis semblent plus ouverts et permissifs, conscients du potentiel technologique et économique d’une telle innovation, le gouvernement français joue de nouveau la carte du passéisme.

Mais cette fois-ci, la bataille sera aussi futile que pathétique : par construction, le système Bitcoin rend obsolète la politique monétaire de l’État. À moins de devenir répressif au point d’interdire Internet, le régime ne pourra pas faire obstacle aux formidables applications technologiques qui naîtront du Bitcoin.

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  • Il est dommage qu’il n’y ait pas de réflexion plus sereine sur le sujet. Au delà des gadgets informatiques, la caractéristique essentielle du bitcoin est que sa quantité est plafonnée. L’objectif est difficile à tenir car qui empêche d’autres monnaies de ce type d’être créées, faisant ainsi augmenter la quantité en circulation ? Qu’est ce qui empêche également les acteurs économiques de se faire des crédits entre fournisseur et client ? Si je vends un produit et accepte en échange une reconnaissance de dette payable plus tard, je fais automatiquement augmenter la masse monétaire puisque cette reconnaissance de dette est librement échangeable et s’exprime en monnaie. Par ailleurs qui empêchera un groupement d’acteurs économique décidant d’accorder des crédits à long terme basés sur la quantité de monnaie qu’ils détiennent collectivement. Si ce groupement arrive à obtenir un bon niveau de confiance, rien ne l’empêchera de prêter plus qu’il ne possède. Ce sera en fait une banque qui fait de la création monétaire. Que cette création monétaire soit exprimée en bitcoin ou en dollars n’est qu’un détail. Dans une économie libre la masse monétaire est incontrôlable car toute transaction jouant sur le facteur temps (vous me faites confiance et je paierai plus tard) fait varier cette masse.
    La croyance puérile que la masse de monnaie sera constante ne tient pas la route.
    Quand à vouloir mettre l’état hors jeu, c’est également puéril car il pourra réglementer et taxer tous ceux qui interviendront dans les processus de crédit et rien n’empêchera non plus les banques ordinaires et centrales d’intervenir en prêtant en dernier ressort.

    • La création d’une autre monnaie n’augmente pas la quantité de la première, elle permet à ceux qui ne possèdent pas la première d’échanger malgré tout. Cela peut diminuer la demande pour les bitcoins, mais c’est tout.
      Quant à penser que comme pour l’or, on pourrait tricher en prétendant en posséder que l’on n’a pas et les utiliser comme garantie, c’est impossible par construction, chacun peut vérifier sur la blockchain si vous avez bien reçu les bitcoins que vous prétendez posséder.
      Votre démonstration est donc mathématiquement fausse, qualificatif bien plus fort que « puéril ».

      • Ce n’est absolument pas tricher que de conclure un contrat qui doit être payé à terme par une personne qui n’a pas encore la somme disponible. Si je vous vends un produit que vous promettez de me payer (en bitcoin en or ou en tout ce que vous voulez) dans un mois, vous n’avez pas besoin d’avoir la somme disponible aujourd’hui et vous allez donc me donner une reconnaissance de dette. Si je n’ai pas besoin de liquidités, je vais garder cette reconnaissance jusqu’à son échéance mais sinon, je vais l’échanger avec quelqu’un d’autre. Cette reconnaissance est donc tout à fait assimilable à une monnaie. Chaque fois que quelqu’un procède ainsi, il augmente la masse monétaire en circulation.
        Les banques font exactement la même chose à plus grande échelle et, si elles font bien leur travail, elles n’acceptent pas des reconnaissances de dette douteuses.
        Pour en revenir au bitcoin, sa quantité sera plafonnée par construction mais rien ne pourra empêcher la constitution d’un stock de reconnaissances de dettes libellées en bitcoin. Et il y a toutes les chances pour que ce stock augmente en même temps que l’activité économique, ce qui revient à dire que le pouvoir d’achat du bitcoin (en faisant l’hypothèse qu’il devient très utilisé) arrêterait de croitre.

        • @JCB

          « Les banques font exactement la même chose à plus grande échelle »
          Un petit détail: « Les banques » que vous désignez justement sont parfaitement identifiées comme acteurs économiques pour l’instant essentiels avec pour corollaire la notion de contrepartie il est vrai toute relative.
          Le Bitcoin est au contraire le domaine de l’aléatoire, et surtout « le maître du jeu » et la notion de CONTREPARTIE semblent bien absents.(aucune comparaison avec les lois du marché en bourse!).
          Pour ce qui concerne les poussées d’adrénaline,ce produit n’est pas dépourvu d’intérêt.
          Les jeux de casino et les jeux de hasard également.

        • Non, en ce sens le bitcoin est d’abord une « commodity », vous pouvez conclure des contrats à terme, mais vous ne pouvez pas plus augmenter la masse monétaire en prêtant des bitcoins que vous n’avez pas que vous ne pourriez le faire avec de l’or ou du pétrole. Pour pouvoir augmenter la masse monétaire, il faudrait que les bitcoins que votre débiteur a promis de vous payer n’existent pas encore aujourd’hui, vous les prendriez en quelque sorte dans le futur pour les ajouter à la masse des richesses d’aujourd’hui, c’est ce que font les banques quand elles vous consentent un prêt sur 20 ans. Votre reconnaissance de dette est simplement une transaction ferme et obligatoire à une date future fixée sur les bitcoins qui seront utilisés pour la payer. Ces bitcoins sont entachés de cette obligation future et ne peuvent pas être utilisés librement. Comme si, état vénézuélien, vous payiez en barils de pétrole, quand le client échange sa reconnaissance de dette, il n’y a pas création de nouveaux barils, mais contrainte sur la circulation et la destination des barils existants (extraits ou à extraire).
          Par le passé, vous avez pu avoir l’illusion de la création monétaire parce qu’il était écrit « payez au porteur 1 mg d’or » sur beaucoup plus de billets qu’il n’y avait de mg d’or dans les caves de la banque centrale. Mais ça c’est spécifique aux monnaies fiat dont l’Etat fait par la force l’obligation de les accepter. Pour le bitcoin, il est irréaliste d’envisager que circulent 21 milliards de bons pour un bitcoin quand il n’y aura que 21 millions de bitcoins : vous en accepteriez un plutôt qu’un vrai bitcoin, vous ?

          • Pourquoi cela serait il irréaliste ? Pourquoi ne pourrais je promettre (ou accepter) un paiement à terme alors que je n’ai pas encore acquis les liquidités nécessaires au paiement ? Et pourquoi ne pourrais échanger librement mes reconnaissances de dette sur le marché ? Dès lors que tout peut être échangé sur un marché, tous les biens et toutes les promesses ont un équivalent monétaire. Le capital échangeable peut être ainsi infiniment plus important que les seuls moyens de transaction instantanée. C’est exactement ce qui se passe avec les monnaies ordinaires : les instruments de paiement instantanés (les billets imprimés) ne représentent pas grand chose devant la valeur totale de tout ce qui peut être échangé. Il ne faut pas se méprendre sur ce qu’est une monnaie. Ce n’est pas une richesse en soi, c’est un simple médiateur d’échange.

            • Parce que vous n’avez pas la force de l’état.

              • … et parce que le bitcoin est justement vu par ses utilisateurs comme le moyen d’éviter de devoir faire confiance à quelqu’un ou quelque chose pour être sûr que le bon pour un bitcoin est bien garanti par un bitcoin.

                • @MichelO

                  Un bon pour un bitcoin « garanti’ par un bitcoin?

                  Le Bitcoin basé sur sa rareté est une illusion,car son objectif de plafonnement en quantité ne correspond pas aux besoins de l’économie RÉELLE et non virtuelle devant faire appel aux nombreux types de transactions possibles qui en font sa richesse et son dynamisme.
                  La richesse de l’économie réelle n’existe qu’en raison de sa NON LIMITATION ,de sa diversité et de sa CROISSANCE;
                  Les monnaies de type FIAT ont encore de beaux jours devant elles contrairement à ce qui pourrait être dit.
                  Ce concept est vieux comme le monde!

                  • Le plafonnement en quantité n’a aucun effet puisque le bitcoin est divisé en 10^8 satoshis, et même que personne ne vous interdit de faire vos comptes en fractions de satoshis. Enseignez la division aux acteurs économiques, et vous n’aurez plus aucun problème. A moins qu’à l’instar de nos politiciens français, vous ne pensiez que l’économie « RÉELLE » est réservée à quelques beaux parleurs qui trouvent, comme Luc Ferry, que les maths ne servent strictement à rien, et n’ont en conséquence jamais été fichus d’équilibrer un budget

                    • Enseignez la division

                      S’ils ont problème cognitif avec la division des petits pains, passez au rouleau de PQ 🙂
                      Il suffit de dérouler… chaque feuille, c’est 1/200 ième de 1 Euro. 2 feuilles 1 centime 🙂

                    • Enseignez la division

                      S’ils ont un problème cognitif avec la division, passez au rouleau de PQ.
                      1 feuille = 1/200 d’Euro, 2 feuilles = 1 centime.

                      Cela devrait leur être plus facile à comprendre :mrgreen:

                    • @MichelO

                      Merci pour votre « éclairage » mathématique quant à « la division devant être enseignée aux acteurs économiques ».

                      Mon seul « problème »avec les bitcoins est d’admettre comme règle l’absence d’une contrepartie « réelle »ce qui est une sorte d’opacité.

                      Or en matière d’investissement,être pragmatique me semble préférable.

                      Mais,me direz-vous : il ne faut pas être « has been » et sortir un peu des sentiers battus et autres habitudes de boursicoteurs dépassés!

                      Enfin une dernière remarque ,et sauf erreur de ma part:
                      La division des BTC en satoshis correspond en définitive à une propriété du bitcoin de tendre vers l’infinitésimal,autrement dit vers zéro:
                      On revient donc au problème de l’hyperinflation par le biais du virtuel et de l’efficience des mathématiques.

                      Dans l’attente de vos observations

                      Cordialement

                    • @MichelO

                      N.B. : Les différences de prix entre les plateformes sont aussi à mentionner

                      https://bitcoinfury.wordpress.com/author/bitcoinfury/

            • Quand on parle de monnaie on intègre évidement la monnaie électronique donc cela représente bien tout ce qui est échangé ou presque (sauf le troc). le bitcoin ou les monnaies crypto peuvent parfaitement remplacer les monnaie fiduciaire car contrairement à l’or elle sont infiniment divisible donc il n’y aura jamais de problème de manque de bitcoin. L’avantage ultime réside dans l’impossibilité de manipulation et de création de fausse monnaie ce qui revient au même d’ailleurs. ce qui est surtout fascinant c’est que la liberté parvient toujours à refaire surface même lorsqu’elle semble définitivement noyé dans un monde plus tyrannique que jamais.

        • Chaque fois que les banques prête de l’argent il transforme cette dette en argent aussi réelle que celui qu’elles ont prêté. Ceci n’est pas possible avec le Bitcoin. la quantité de bitcoins disponible restera stable, il n’y aura pas d’augmentation de la masse monétaire. Tout ce qui pourrait augmenter c’est la quantité de promesses de remboursement mais ce sont deux choses bien différentes et qui devrait le rester. Que ces promesses de remboursement fasse l’objet eux même d’un échange pourquoi pas mais là encore il est essentiel qu’une limite claire soit établie. Globalement le bitcoin deviendra ce que l’or n’aurait jamais du cesser d’être.

          • Je sens dans votre discours une contradiction entre le supposé coté libérateur (de l’influence des états) du bitcoin et des demandes de régulation qui pointent. Pourquoi voulez vous qu’il y ait une barrière entre des échanges immédiats de monnaie et des promesses d’échange futures ? Vous dites que cela doit rester différent, ce qui signifie que vous souhaitez entraver le libre jeu du marché qui n’a aucun état d’âme à donner des valeurs d’échange à tout ce qui peut s’échanger. Une promesse de bitcoins que ne possède pas celui qui les promet peut parfaitement s’échanger contre un bitcoin existant. Donc dans un libre marché non réglementé à outrance par des états, tout s’échange contre tout et la masse monétaire inclut toutes les crédits en cours. L’idée que le Bitcoin pourrait empêcher la masse monétaire de croitre est illusoire.
            Enfin, je rappelle que les états ne font plus de création monétaire eux même. Ce sont les banques et banques centrales qui le font. Si donc, ce que je ne crois pas, le bitcoin finissait par obtenir une grande place, je ne doute pas que la BCE ferait alors ses émissions monétaire en bitcoin et les états émettraient des OAT en bitcoins ! Bref le bitcoin n’a aucune chance de mettre les états hors jeu.

            • Mais pourquoi voudriez-vous que le bitcoin se comporte en monnaie hégémoniste ? Les états gardent leurs monnaies, et ceux qui préfèrent ne pas dépendre des états utilisent entre eux des bitcoins ou des fractions de bitcoins. Si certains veulent utiliser des promesses de bitcoins ou des serments d’ivrognes, libre à eux s’ils y parviennent, tant qu’ils n’obligent personne. Si le marché est libre, il y aura des échanges en bitcoins, des échanges en monnaies fiat, et des interfaces entre les deux mondes. Mais ces deux mondes resteront distincts, ils sont fondés sur des axiomes différents. Les demandes de régulation proviennent toutes du monde des monnaies fiat, les états (l’indépendance des banques et banques centrales est une illusion) sont de grands escrocs qui n’aiment pas qu’on leur échappe. La BCE peut rebaptiser l’euro « bitcoin », mais elle ne peut pas émettre des obligations en bitcoins : elle se ferait rire au nez par les investisseurs qui savent pertinemment qu’elle ne disposera jamais des bitcoins pour les rembourser à l’échéance. Vous dites que dans un marché libre, on peut toujours supposer que des titres qui ne seront jamais remboursés trouveront preneur à une juste valeur de marché, mais cette valeur est évidemment aussi nulle que celle de la coquille d’escargot que vous ramassez par terre et dont vous prétendez qu’elle équivaut à un cauri.

    • @JCB
      Feriez-vous allusion à une sorte de pyramide de Ponzi?

  • Cet article est plutôt rassurant pour les crypto-investisseurs comme moi. Même si je ne suis qu’un novice, je dois avouer que l’une des choses qui m’a poussé à me lancer dans ce marché, c’est l’indépendance du bitcoin vis-à-vis des institutions financières et étatiques.

    Par ailleurs, la volatilité de la cryptomonnaie est un facteur à regarder de près. Autant on peut se faire beaucoup d’argent en traidant du bitcoin, autant on peut tout perdre en quelques jours. Ainsi, même si je suis du genre à prendre des risques, je reste prudent.

    J’ai créé un compte trading sur cryptofinancecorp. L’avantage avec ce site, c’est que tous les utilisateurs bénéficient d’une protection d’assurance.

    • @Charles Beaudelaire
      Vous mentionnez à juste raison la volatilité de la cryptomonnaie.
      Utilisez-vous l’analyse graphique qui a fait ses preuves avec les différents marchés, pour interpréter cette volatilité?

      • Si l’analyse graphique avait vraiment fait ses preuves, ceux qui l’utilisent seraient milliardaires. Êtes vous milliardaire ?

        • @JCB

          L’analyse graphique n’est sans doute pas la panacée mais elle révèle avec beaucoup d’efficacité les grands mouvements moutonniers qui caractérisent les grands évènements économiques prévisibles.
          Elle est en revanche sans effet(pour le simple particulier évidemment), lorsque surviennent des évènements exceptionnels et inattendus de l’investisseur lambda,a bien distinguer des investisseurs institutionnels.
          Conclusion : dans la quasi totalité du temps ,l’analyse graphique est un excellent complément de l’analyse fondamentale à la condition d’un suivi rigoureux et d’une bonne interprétation.
          Concernant l’investissement en cryptomonnaies il ne semble pas que les comparaisons soient possibles à ce niveau.
          Qu’en pensent les spécialistes intervenants pour qui les cryptomonnaies ne semblent pas avoir de secret?

    • la prochaine crise devrait faire exploser le court des cryptomonnaie. Il n’y plus qu’ attendre ce ne sera plus très long. dès que les gens se rendront compte que l’Everest de dette accumulé ne sera jamais remboursé ce sera la rué.

      • La dette n’est pas forcément mauvaise, elle est aussi un indicateur de la quantité de projets en cours. Dans une société riche, la somme des dettes est plus importante que dans une société pauvre. Par ailleurs, lorsqu’il y a une crise, mieux vaut avoir des actifs réels (actions, immobilier) que de la monnaie, que ce soit des dollars, des euros ou des bitcoins. Les vrais riches n’ont qu’assez peu de liquidités en comparaison de leurs autres actifs. Trop spéculer sur la monnaie peut parfois rapporter gros mais aussi faire perdre très gros. Les spéculateurs institutionnels sérieux ne s’y trompent pas, ils spéculent surtout avec l’argent des gogos et prennent leur bénéfice au passage.

  • La réaction des politiques et des brillants esprits étatistes, me fait penser à la réaction qu’ils ont eue lorsque, les emails ont fait baisser le trafic courrier de la Poste : certains ont sérieusement émis l’idée de taxer les emails pour compenser le manque à gagner de la Poste…
    Cette réaction déconnectée de la réalité, montre le travers de notre pays : taxer, réglementer au lieu de tirer partie de la situation car finalement internet avec le e-commerce a accru le trafic colis, donc il y a eu modification du business et notre grande entreprise nationale de service public a mis du temps à en prendre le virage !

  • De tous ces échanges, il me semble que les défenseurs du bitcoin ont un problème avec la notion de crédit. La vraie raison pour laquelle les masses monétaires peuvent croitre est que les acteurs économiques peuvent aussi échanger des promesses et que tout ce qui est échangeable est équivalent à une monnaie. Donc on aura beau décider que le total de bitcoins en circulation est constant, on n’empêchera pas la constitution d’un stock de reconnaissance de dettes qui sera d’autant plus vite croissant que l’économie générale sera en croissance. Bien entendu, le particulier moyen n’aura pas les moyens de juger si une reconnaissance de dette a des chances d’être honorée. Des intermédiaires de confiance (appelons les des banques !) vont alors forcément développer leur activité en bitcoin. Au lieu d’essayer de convaincre un autre particulier que ma reconnaissance de dette envers lui est crédible, j’essaierai simplement de convaincre la banque de m’accorder une sorte de caution en prenant la dette à son compte en échange d’une dette de ma part envers la banque. Ce seront donc ainsi essentiellement des reconnaissances de dettes de banque qui vont circuler. Il ne reste ensuite qu’à faire des chambres de compensations où les banques vont s’échanger ces dettes, ce qui reviendra à en annuler la plus grande partie avant même qu’il y ait un besoin de « vrai » bitcoin pour régler les soldes de ces échanges.
    Bref le système avec bitcoin, s’il a du succès, va vite ressembler au système bancaire traditionnel ! Et bien entendu les banques feront du crédit à tous ceux qui lui inspirent confiance et en particulier aux états qui grâce au privilège de l’impôt ont une capacité de remboursement tout à fait crédible !

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