Par Jonathan Frickert.
Le 23 août dernier était commémorée la naissance de Jacques Rueff. Ce libéral français reconnu, fondateur de l’ALEPS et sujet d’une biographe parue l’année dernière, est au cœur du redressement économique de 1958.
À travers un travail de synthèse déroutant qui se veut pédagogique, j’ai tenté de poser une réflexion sur le rôle de l’État et la droite française post-élections, destinée aussi bien aux libéraux qu’aux gaullistes ou aux curieux. Un livre sorti en autoédition, source d’indépendance en pleine ubérisation des échanges.
Une politique libérale dans l’intérêt de la France
Cet essai commence par un retour aux sources du libéralisme, objet de nombreux contresens que cet ouvrage tente de désamorcer afin de permettre de mieux comprendre la suite de l’ouvrage.
Le développement du cœur de ce livre commence par un tour d’horizon de l’état de la France de 1958. Si les Trente Glorieuses sont présentées dans nos livres d’Histoire comme une période faste, à la croissance et à l’emploi record, on oublie souvent que cette prospérité de façade avait le prix de l’inflation et d’un endettement public enviable aujourd’hui mais record pour l’époque, autour d’un tiers du PIB. À la crise politique s’ajoutait donc une crise économique.
Ce constat est partagé par deux hommes radicalement différents dans leur parcours et leur approche : le Général de Gaulle et un certain Jacques Rueff, anti-Keynes par excellence, pourtant appelé par un des présidents les plus étatistes de ces dernières décennies.
L’Homme du 18 juin était un farouche antilibéral. En faire l’inverse serait un non-sens. Pourtant, l’ouvrage apporte des nuances, s’agissant notamment de la sécurité sociale et des nationalisations. Les deux hommes avaient également des intérêts communs, tels que la lutte contre l’inflation.
La droite et la défense d’une vision régalienne de l’État
De ce travail naissent trois conclusions : la première, évidente, mais nécessaire, est que le Général de Gaulle a su prendre des mesures contraires à ses idées pour le bien du pays. La deuxième, plus étonnante, est qu’il existe une compatibilité entre gaullistes et libéraux à travers la défense d’un État régalien et de la société civile face à la bureaucratie. La troisième, la plus insolite, est que la France de 1969 était sans doute plus libérale économiquement parlant que celle de 2017. De quoi initier une réflexion sur l’État et la droite française en danger de ré-étatisation.
À quoi sert l’État ? Comment concilier la statolâtrie française et le respect du droit naturel ? Comment la droite peut-elle incarner cette conciliation ? Prenant l’exemple thatchérien, le libéral-conservatisme doit tenir compte des spécificités françaises à travers un gaullo-libéralisme.
Ubérisons le marché de l’édition
La révolution numérique horizontalise les relations économiques. Les intermédiaires sont mis de côté. On parle d’uberisation.
Une rapide analyse du marché de l’édition montre une situation d’oligopole. Comment donc remettre de la concurrence dans ce marché ? L’autoédition est probablement la réponse. Ralentie par l’amateurisme assumé de nombre d’auteurs, l’autoédition peut dynamiser le marché du livre et y introduire un peu plus de concurrence, qu’elle soit économique ou intellectuelle.
Il y a 5 ans, j’ai fait ce choix, afin de conformer mes idées à mes actes, permettant liberté et responsabilité, pour les auteurs comme pour les lecteurs. L’occasion pour ces derniers de développer un esprit critique qui leur a été peu à peu retiré.
Jonathan Frickert, Une certaine idée de l’État, De Gaulle contre Keynes, autoédition, août 2017, 230 pages.
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