L’emporte-pièce, de Jean-Noël Gos

Une étrange histoire, pleine de symboles qui, comme les cailloux du Petit Poucet, permettent de suivre le chemin de formation, et d’initiation, que parcourt son héros, Natan Shab.

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L’emporte-pièce, de Jean-Noël Gos

Publié le 19 août 2017
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Par Francis Richard.

Ut queant laxis

Resonare fibris

Mira gestorum

Famuli tuorum

Solve polluti

Labii reatum,

Sancte Ioannes

L’hymne à saint Jean-Baptiste du poète Paul Diacre n’est pas mis fortuitement en épigraphe au roman de Jean-Noël Gos : au XIe siècle, le moine Guido d’Arezzo se servit de la première syllabe de chacun de ses vers pour donner un nom à chaque note de la gamme.

Une histoire pleine de symboles

Ces noms de notes, et l’hymne d’où ils sont tirés, servent de fil directeur à cette étrange histoire, pleine de symboles. Ils sont comme les cailloux du Petit Poucet. Ils permettent de suivre le chemin de formation, et d’initiation, que parcourt son héros, Natan Shab.

A la suite d’un pari à la con – dix femmes en deux semaines -, un violoniste célèbre, Guilero Novoli, séduit Emma Shab en lui jouant une mélodie avec son instrument. C’est une mélodie semblable à la sienne qu’il entend, fort étonné, alors qu’il est en pleine jouissance…

Deux frères maudits

Les fruits de cet adultère sont deux frères pour toujours liés, maudits : en gagnant ce pari, Guilero venait de créer deux vies, l’une de chair, l’autre de notes, et ce dans la plus parfaite ignorance. Natan est cette chair, ignorant longtemps que le mari de sa mère n’est pas son père :

Toute son existence n’avait été qu’un long mensonge, dont il avait été la cause, la preuve évidente qu’il avait fallu taire, la bévue en chair et en os, l’expiation à se traîner pendant vingt ans à l’insu du cocu.

Un jour, n’y tenant plus, Natan s’en va voir son père. Ce dernier, accompagné de son élève Léa, une petite fille vêtue d’une robe bleue à pois blancs, participe à un duel de musiciens. Il l’emporte sur un jeune vagabond, Dagda, qui donne une petite boîte d’ébène à Léa.

Une mélodie parfaite

Cette petite boîte d’ébène renferme une mélodie parfaite exécutée par Dagda, pour lequel l’hymne à Saint Jean-Baptiste a su orienter son âme errante et lui redonner courage. Elle, et ses semblables, au nombre de sept, bouleverseront la vie de Natan et forgeront son âme.

Natan, en entendant son père parler d’un petit pari, d’un coup d’un soir, le frappe d’un fulgurant coup de poing, l’accule contre un mur ; la petite boîte d’ébène, que Guilero a confisquée à Léa, tombe de sa poche et, semblée venue de nulle part, on [entend la] mélodie jouée par Dagda…

La clé de cette histoire, pleine de péripéties, se trouve dans l’hymne à Saint Jean-Baptiste, qui, traduit en français par la petite Léa, signifie : Afin que tes serviteurs puissent chanter à gorge déployée tes accomplissements merveilleux, ôte le péché de leurs lèvres souillées, Jean...

Jean-Noël Gos, L’emporte-pièce, Hélice Hélas, 384 pages.

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