Et si on (re)lisait Stefan Zweig cet été ? (12)

Une série destinée à vous faire découvrir ou redécouvrir l’œuvre de l’auteur autrichien Stefan Zweig. Aujourd’hui, présentation de « Vingt-quatre heures dans la vie d’une femme » et « Légende d’une vie ».

Partager sur:
Sauvegarder cet article
Aimer cet article 0
Reading a book by Marjan Lazarevski(CC BY-ND 2.0)

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Et si on (re)lisait Stefan Zweig cet été ? (12)

Publié le 17 juillet 2017
- A +

Par Johan Rivalland.

Vingt-quatre heures dans la vie d’une femme

Il s’agit de l’un des romans les plus connus de l’illustre auteur autrichien.

Une fois de plus, Stefan Zweig se révèle en maître de la psychologie. Il parvient à nous faire ressentir avec force les passions, doutes, troubles, confusions de ses personnages, toujours avec une très grande intensité.

Ici, on croirait une nouvelle fois avoir affaire à un roman écrit par une femme, tant il s’immisce dans la pensée profonde de son personnage féminin, en dévoilant toute la fragilité, la force morale et l’opiniâtreté.

L’histoire d’une passion foudroyante, dans l’univers des salles de jeux de Monte-Carlo. Une aventure folle et intense dont seul l’auteur parvient à nous transmettre l’intensité, au-delà de toute morale de bon aloi. Le cœur a ses raisons que la raison ne connaît point. La célèbre citation semble ici s’appliquer à merveille.

Une narration tout simplement étonnante. Et surtout, époustouflante.

Sans omettre la description fort subtile du personnage masculin, que l’on dirait tout droit sorti d’un roman de Dostoïevski.

Du grand art.

Vraiment un très grand auteur.

Légende d’une vie

Nous voici à présent plongés dans l’univers du théâtre (nous y reviendrons d’ailleurs dès le prochain volet). Pas a priori l’univers de prédilection de notre spécialiste du roman et surtout de la nouvelle, mais je dois dire qu’on ne ressort absolument pas déçu de cette lecture, bien au contraire une fois de plus plutôt admiratif.
Maîtrisant parfaitement l’art du théâtre, Stefan Zweig parvient à y intégrer de très belle manière ce qui fait sa force, le sens de la psychologie profonde des personnages, l’expression pleine de ce que ces derniers peuvent ressentir sans qu’il soit évident de le faire émerger jusqu’à la conscience et moins encore de l’exprimer clairement.

Ici, l’histoire du fils d’un grand écrivain dont la vie semble avoir été celle d’une légende, ou comment faire face à la difficulté de succéder à un père dont tout concourt à montrer qu’il était irréprochable à tout point de vue et digne de l’admiration de tous.
Comment assumer les espoirs fondés sur lui, la comparaison inévitable que l’on fera de lui en référence à ce père parfait ? Comment supporter que l’on ne s’intéresse guère à lui pour lui-même mais toujours en évoquant immanquablement ce père disparu ? Comment résister à cette pression psychologique constante qui l’empêche d’avoir sa propre vie, de pouvoir se comporter en être libre puisque, quoiqu’il arrive, on le comparera inévitablement à ce père et on l’attendra forcément au tournant, espérant peut-être même sa chute, qui prouverait bien qu’il ne suffit pas d’être le fils de quelqu’un d’extraordinaire pour pouvoir prétendre rivaliser avec lui ?

Or, ce fils ne souhaite rien d’autre que de disposer de la paix intérieure, d’évoluer indépendamment de ce père qu’il a toujours admiré et en même temps peut-être d’une certaine manière haï à cause de ce poids qu’il lui fait involontairement subir.
À moins que ce père n’ait quelque faille dont personne n’a connaissance ou presque… Cela pourrait bien changer le cours des événements.

Une pièce de théâtre d’une parfaite maîtrise, passionnante, très réussie.
Du grand Zweig.

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

La question devient de plus en plus fondamentale, face aux assauts de violence vécus ces derniers mois, ces dernières années, dans notre pays et ailleurs. Des conflits géopolitiques aux émeutes des banlieues, les incompréhensions semblent aller croissant. Le sentiment domine que tous ne parlons plus le même langage, ne partageons plus les mêmes valeurs, n’avons plus les mêmes aptitudes au dialogue. Constat d’autant plus inquiétant que, comme le remarque Philippe Nemo, de plus en plus de pays non-occidentaux (Russie, Chine, Turquie, parmi d’a... Poursuivre la lecture

Mario Vargas Llosa, dont nous avions récemment présenté l’un des derniers ouvrages, et qui a fait régulièrement l’objet de nombreuses chroniques sur Contrepoints depuis quelques années, est aussi le prix Nobel de littérature de 2010.

Les éditions Gallimard ont édité la conférence qu’il a donnée à cette occasion, véritable éloge de la lecture et de tout ce qu’elle recèle à la fois comme trésors, comme potentiel de résistance au conformisme et comme moyen de défendre les libertés.

 

« Ce qui m’est arrivé de plus important... Poursuivre la lecture
1
Sauvegarder cet article

Un récent article sur l’islam m’a valu quelques critiques, et cette question ironique, si j’avais d’autres articles aussi curieux à proposer. Hélas oui, la mine n’en est pas épuisée.

Un jour les Israéliens seront à nouveau en paix avec leurs voisins palestiniens. Ils auront, on l’espère, exercé dans les bornes les plus strictes leur droit à la légitime défense, et employé avec mesure le dangereux appareil de la guerre. Mais la paix est un idéal négatif, qui n’évoque qu’un monde sans violence. Ne peut-on pas au surplus se respecter, s’e... Poursuivre la lecture

Voir plus d'articles