Par Marc Crapez.
Quatre des cinq principaux candidats sont d’anciens ministres. Seuls, deux sur cinq sont passés par des primaires internes à leur parti (Fillon et Hamon). Macron, lui, a réussi un coup de maître : il a court-circuité Manuel Valls en snobant les primaires socialistes.
4 candidats principaux, 6 scénarios
Dans le quatuor de tête, chaque candidat peut passer la barre du premier tour. Autrement dit, six scénarios de second tour sont théoriquement crédibles. C’est une gamme de possibilités étendue, renforcée par la diversité des candidats. Le choix offert est donc inédit.
Deux correctifs toutefois : d’abord, un deuxième tour Macron/Mélenchon est improbable car il supposerait un surplus de voix de gauche ; ensuite, Marine Le Pen est censée « geler » ses voix en perdant automatiquement au second tour.
Concernant les cinq combinaisons plausibles, le suspense reste entier pour le premier tour, les pronostics paraissent aléatoires. En revanche, le suspense est limité pour ce qui est du second tour.
Car Jean-Luc Mélenchon est, lui aussi, réputé faire gagner par défaut son adversaire. Et en cas de duel Macron-Fillon, le premier « mordant » largement sur les voix de droite compromet les chances du second.
Un résultat serré aurait des conséquences
Le fait que le suspense soit entier pour le premier tour, avec quatre candidats en lice, augmente les risques d’un résultat tardif, dû à deux candidats quasiment ex aequo. Ce qui peut avoir un retentissement dans la psychologie collective de la nation s’il s’agit des candidats les plus éloignés. Certes, ils sont tous éloignés les uns des autres. Mais si Macron et Mélenchon sont au coude à coude, dans tous les cas l’honneur de la gauche sera sauf.
Schématiquement, les deux candidats de droite ont tout à perdre, tandis que ceux de gauche ont tout à gagner. En effet, même si Macron et Mélenchon ne se qualifient pas pour le second tour, ils deviendront des personnages incontournables. Inversement, s’ils se qualifient, on considérera que les deux autres auront subi de graves revers : Marine Le Pen parce qu’elle a longtemps fait la course en tête et François Fillon parce qu’il est à la tête d’un grand parti qui a dernièrement gagné toute une série de scrutins électoraux.
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