Par Jacques Garello.

“Nous n’accueillerons pas systématiquement les dupes de la primaire” : l’avertissement avait été lancé par l’entourage d’Emmanuel Macron avant les résultats de la primaire de la “belle alliance populaire”. Mais comment fermer la porte à ces « frondeurs » du PS, dont certains ont demandé à exercer leur « droit de retrait » ? Les ralliements s’accélèrent, mais comme pour tous les phénomènes migratoires il est difficile de savoir si les nouveaux venus sont un atout ou une charge.
Le “social-libéralisme” : une expression erronée !
Emmanuel Macron a jusqu’ici proposé le mythe du “social-libéral”, oxymore qui ne résiste pas à l’analyse élémentaire puisque le choix de société dont la France a besoin est bien entre libéralisme et socialisme, et on ne peut faire les deux en même temps, sauf à mettre à l’eau un bateau ivre. Son jeu l’amène tantôt à se dire de gauche, mais pas socialiste, tantôt à se situer au centre, voire à droite.
Macron voiture-balai de toute la gauche
Il a séduit à ce jour surtout des personnalités très marquées à gauche, même s’il s’agit d’une gauche caviar. Certes il y a quelques caméléons, telle la brave dame Corinne Lepage, Alain Minc (naguère soutien de Juppé), Jean-Marie Cavada.
Mais il y a aussi des prophètes et beaux esprits de la gauche, comme Bernard Kouchner, Pierre Bergé, et (dit-on) BHL. Et il y a surtout de grands leaders socialistes, comme Mesdames Guigou et (sans doute) Royale, Gérard Colomb (sans doute son meilleur porte-parole).
Macron voiture-balai des centristes mais toujours pas de programme détaillé
Si les partisans de Manuel Valls rejoignent en masse le camp Macron, l’affaire sera difficile à gérer. Cependant on doit remarquer que la perspective de beaucoup de politiciens n’est pas la présidentielle, mais les législatives qui suivent : se démarquer de la gauche extrême de Hamon est dans certaines circonscriptions un atout électoral.
L’espoir du camp Macron est aussi de récupérer les centristes qui depuis le début traînent les pieds et eux aussi, comme les gens de l’UDI, cherchent à se placer pour les investitures. Il y aurait aussi les transfuges qui pronostiquent Fillon perdant et prennent les devants… Mais une inflexion trop à gauche du camp Macron serait dissuasive pour ces touristes électoraux.
On attend maintenant la prochaine étape : début mars Macron doit publier son programme. Il se hâte lentement, peut-être pour ne pas laisser trop de temps aux électeurs pour déchiffrer ses mesures et les juger.
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Emmanuel Macron “voiture balai” ou encore adepte du “social libéralisme” ne sont que des vues de l’esprit qui sous estimeraient de grandes ambitions de pouvoir.
Emmanuel Macron est un sur-diplômé pragmatique; son objectif est de revenir à l’Elysée en président car, il dit lui même: il aime les français …!
S’il venait à être élu – tout est encore possible – il aura alors le champ libre pour dévoiler ses intentions de gouvernance en fonction du jeu des alliances électorales du moment.
Dans ces conditions, ne pas avoir de programme politique préétabli est un gage d’honnêteté vis à vis des français pour mieux s’adapter aux circonstances à venir…
Être prêt à retourner sa veste , gage d’honnêteté, faut oser. Il est vrai que c’est le credo de tout bon centriste mou. Et tellement plus immoral que les peccadilles de salariat familial….
@ Eric n
@ breizh
Non, je n’ai pas le même point de vue: un président sort d’un parti (le plus souvent, ce n’est pas vraiment son cas, mais il devient le président de tous les Français que je sache, en faisant abstraction de ses convictions personnelles, pour une bonne justice, selon les motifs de la constitution!
“on ne sort de l’ambiguïté qu’à son détriment” il me semble…
Il vous l’a pourtant dit clairement. Que veut-il, Macron? Il veut être président et c’est parce qu’il veut atteindre son unique objectif qu’il est prêt à toutes les tractations, à tous les arrangements possibles et à raconter tout et son contraire!