Manifestations à Google en réaction au décret anti-immigration de Trump

Google n’est pas la seule entreprise de la Silicon Valley à critiquer la nouvelle politique d’immigration de l’administration Trump. La plupart d’entre elles dispose de nombreux employés étrangers, et à tous les échelons.

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Manifestations à Google en réaction au décret anti-immigration de Trump

Publié le 2 février 2017
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Par Aurélien Chartier.

En réponse à la décision de l’administration Trump d’interdire temporairement toute entrée sur le territoire américain des ressortissants de « pays à risques », de nombreuses manifestations spontanées ont eu lieu aux États-Unis. L’une d’elles s’est tenue au siège social de Google, à Mountain View en Californie, où plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées. La société, dont la devise est don’t be evil (ne sois pas mauvais), a déclaré ne pas avoir organisé ces protestations, mais les soutenir.

Sunar Pichai s’adresse à la foule

Le PDG de Google, Sunar Pichai, accompagné du co-fondateur Sergey Brin, tous deux migrants, se sont adressés à la foule. M. Pichai a insisté sur la nécessité d’un dialogue ouvert entre partisans et opposants d’une politique. M. Brin a évoqué son arrivée aux États-Unis en tant que réfugié en provenance de l’URSS, alors qu’il n’avait que 6 ans. Il a loué le courage des Américains dans l’accueil de réfugiés issus d’un pays ennemi à l’époque, et a également souligné le besoin d’unité derrière des valeurs fondamentales. Les deux hommes ont ensuite encouragé les contestataires à se rapprocher de leur représentant au Sénat et au Parlement américain, jugeant qu’il s’agissait d’un combat qui prendrait un temps certain.

Google a également annoncé qu’il attribuerait un total de 4 millions de dollars à des organisations pro-immigration, dont l’American Civil Liberties Union (ACLU). La moitié des fonds provient des employés, et la société réunira ces dons pour l’autre moitié. Il s’agit de la somme la plus importante donnée par Google à une cause humanitaire à ce jour. Des rumeurs au sein des employés du groupe laissent entendre que des cadres supérieurs auraient annoncé continuer à réunir les dons au-delà de ces 4 millions, en utilisant leurs fonds personnels.

Google n’est pas la seule entreprise de la Silicon Valley à critiquer la nouvelle politique d’immigration de l’administration Trump. La plupart d’entre elles dispose de nombreux employés étrangers, et à tous les échelons. Ainsi, le PDG de Netflix a qualifié les actions de Trump d’anti-américaines, un co-fondateur de Reddit a tenu des propos similaires, tandis que Tim Cook (PDG de Apple) a déclaré qu’il s’agissait d’une politique qu’ils ne supportaient pas. Si la Silicon Valley est ancrée politiquement à gauche, il reste inhabituel de voir autant de dirigeants d’entreprise critiquer aussi fortement une mesure politique.

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  • Pour l’instant le Trump m’a l’air de manipuler son monde en fin renard.

    Il satisfait sa base électorale et occupe la gauche avec un décret qui s’il est scandaleux constitue surtout de la poudre aux yeux à visée politique. Les effets pratiques sont très limités, les échanges avec ces pays (ou la situation est absolument dramatique) étaient déjà minimal sous Obama particulièrement en 2011 ou il avait mis de fortes restrictions sur les visas en provenance d’irak.

    -La gauche passe en mode hystérique, le décret est annulé (il est temporaire et ne tiendra pas la distance juridiquement et politiquement, Trump ne peut pas l’ignorer)
    -La base est contente et en veut à la gauche, d’une part pour cette nouvelle hystérie « Much Ado About Nothing », d’autre part pour les bâtons dans les roues.

    +1 en stamina politique pour Trump -1 pour la gauche qui est en mode « c’est la fin du monde » convulsif depuis son élection.
    -Strictement rien de changé au niveau pratique. Un éventuel moratoire pour quelques centaines de personnes pendant quelques mois, puis retour à la « normale » (L’immigration en provenance de ces pays était de toute façon déjà fortement contrôlée)

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