Par Thibault Doidy de Kerguelen.
Cela fait bien longtemps que tout le monde sait que désormais, pour faire un casse, il vaut mieux être expert en informatique qu’en chalumeau… L’aventure arrivée à Vinci la semaine dernière est très certainement une superbe histoire de casse informatique que nous retrouverons, j’en suis persuadé, dans les scénarii des prochains films d’Hollywood.
Un superbe scénario
Mardi dernier, un communiqué de presse mensonger « d’origine inconnue » annonce de prétendues irrégularités dans les comptes du groupe ayant entraîné le licenciement de son directeur financier…
C’est là que l’on voit le professionnalisme de ceux qui se vantent du titre pompeux de journalistes puisque personne ne semble avoir vérifié l’info et les agences de presse, en particulier celles spécialisées dans l’info boursière Bloomberg et Dow Jones, relaient in extenso ces allégations.
Que croyez vous qu’il se passe ? Immédiatement après la diffusion de l’info de la part de ces sources estampillées sûres, les opérateurs vendent au plus vite pour ne pas trop perdre. Comme vous le savez, la plupart des gérants fonctionnent avec des modèles informatiques qui, en cas de mouvement important des cours s’alignent immédiatement, en l’occurrence pour liquider les positions avant la débâcle. Les ordinateurs passent donc ordre de vente sur ordre de vente…
Ni une ni deux, le titre s’effondre de plus de 18% ! (Là , normalement, les braqueurs achètent…)
Vingt-deux minutes plus tard un faux démenti apparaît (histoire de faire remonter les cours…) .
Presque tout de suite après, un nouveau communiqué, authentique celui-là , de Vinci, dément formellement le contenu du communiqué frauduleux. Fin du casse, le titre a repris 15%, ne perdant au final que 3.76%. (Là les braqueurs revendent… et empochent quelques dizaines de millions d’euros en une demi heure)
L’AMF est très fâchée
Dès le lendemain, l’Autorité des marchés financiers (AMF) a annoncé ouvrir une enquête afin de « déterminer toutes les responsabilités » après ce « grave dysfonctionnement du marché ».
Celui que les journalistes se plaisent à présenter comme « le gendarme de la  bourse » va notamment « vérifier qui pourrait avoir tiré profit » de cette affaire inédite pour la place financière parisienne, « via une possible manipulation de cours ». Comme tout cela est bien dit !
Vinci porte plainte
Le groupe Vinci a annoncé vendredi à l’AFP avoir déposé plainte au parquet national financier, probablement avec constitution de partie civile, pour « diffusion de fausses informations de nature à agir sur les cours », « escroquerie en bande organisée » et « contrefaçon d’œuvre de l’esprit ».
Gageons qu’un certain nombre d’opérateurs ayant perdu gros dans l’affaire se joindront à cette plainte, même si avouer à ses clients qu’on est tombé aussi facilement dans un piège aussi grossier n’est pas très glorieux…
C’est assez troublant qu’on ne retrouve toujours pas les fraudeurs… les ordres de bourse ne sont-ils pas traçables…?
Si, mais si ça vient du Turkestan, tu fais quoi ?
Une petite plainte ET une petite condamnation à un organe de presse ou au journaliste qui a laissé passer le truc, ce serait bien aussi…
C’est un coup d’essai, pour voir, sur une page européenne qui n’est pas si majeure que ça.
Ça se reproduira, en plus gros.
D’ailleurs, quand on y pense, n’est-ce pas ce que font nos politiciens à longueur d’année : propager de fausses informations qui influent lourdement sur les cours des actions en bourse, le coeur de la monnaie, la valeur de notre épargne ?
Il est temps de sortir du systeme banquier ET financier. Mais pour faire quoi, je me le demande…
Les vendeurs d’or disent “achité mon or, il était bô, j’en ai bôkou, vienzy me voir” et nous promettent des lendemains qui chantent avec une once à 5.000 ou 10.000 €.
Attrayant pour le gogo si l’€ garde une certaine valeur propre.
Mais en cas d’effondrement, 10.000€ ne vaudront finalement pas grand-chose.
Donc, qu’elle est la solution ?
Tout claquer et profiter ! Tant qu’on le peut encore…
Il y a eu un petit débat sur liberté d’expression…à propos de l’ivg…
imaginez que des gens , en toute bonne foi diffusent une fausse information… il faut inventer ,si les gars à l’origine du trucs sont malins ,un délit de non vérification d’info.;ce qui implique en pratique de rendre la divulgation d’une info non vérifiable issue d’une source unique périlleuse.
quant aux médias…
On pourrait faire la liste des gens que les médias ont déclarés morts…
on pourrait faire la liste des infos que les médias diffusent assorties d’un conditionnel qui rend l’info ..nulle…
doit on condamné le type qui pour clairement déconner annonce que hollande serait mort …
Il faut prouver l’intention de créer un dommage.Il faut donc faire un procès d’intention, certes dans le cas d’espèce il est tout fait, mais de façon générale , ce pas si simple et pas sans risque.
Je trouve incroyable que des journalistes ne vérifient pas sérieusement une telle information d’autant plus que dans ce genre de circonstance, une société sérieuse demanderait la suspension du titre avant de diffuser le communiqué.