Les libéraux historiques face aux Jeux Olympiques

Quelle fut la réaction des libéraux du Journal des économistes, au 19e siècle, aux premiers jeux olympiques modernes ?

Partager sur:
Sauvegarder cet article
Aimer cet article 0

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Les libéraux historiques face aux Jeux Olympiques

Publié le 20 août 2016
- A +

Par Benoît Malbranque.
Un article de l’Institut Coppet

Yves_Guyot_by_Nadar-domaine public2On sait que l’aventure des Jeux Olympiques fut relancée à la fin du XIXe siècle et que la ville d’Athènes, symboliquement, accueillit les premiers Jeux de l’ère moderne en 1896. L’évènement, naturellement, ne fut pas aussi remarqué qu’il l’est aujourd’hui. Cependant, il n’échappa pas à la vigilance de Gustave de Molinari, qui écrivait les chroniques d’actualité dans le Journal des économistes. En 1894, il fait mention du projet de rétablir des Jeux Olympiques, dans les termes suivant :

« Le Congrès international athlétique de Paris se propose de rétablir les jeux olympiques. C’est peut-être un peu vieux jeu, mais cela vaut mieux, après tout, que la roulette et le baccara, sans parler de ce jeu sanglant de la force et du hasard que l’on nomme la guerre. » (Gustave de Molinari, Journal des économistes, juin 1894)

(À noter que le baccara est un jeu de cartes qui connut une faveur momentanée au début des années 1890 après le « royal baccarat scandal » impliquant le Prince de Galles, futur roi Édouard VII.)

L’évènement encore à peine en projet, Molinari en perçoit donc l’influence pacificatrice et moralisatrice : le sport peut prendre la place de la guerre dans les activités qui valorisent les activités du corps ; il peut prendre la place des jeux d’argent dans les habitudes populaires.

Yves Guyot parle des Jeux Olympiques

Il nous faut faire un bon de trente ans pour retrouver chez Yves Guyot, le successeur de Molinari à la tête du Journal des économistes et à l’écriture de ses rubriques d’actualité, une mention des Jeux Olympiques.

Nous sommes en 1923. Après avoir accueilli les Jeux Olympiques de 1900, qui devaient initialement être les premiers, la ville de Paris s’apprête à les recevoir de nouveau en 1924. Or la situation économique de la France est des plus préoccupantes. Lourdement endettée suite à la Première guerre mondiale, le pays doit en outre faire face aux dépenses de reconstruction, d’autant plus lourdes à porter que les réparations financières dues par l’Allemagne peinent à être versées.

« Pour une nation qui a besoin de faire des économies, qui a plus de dettes à payer que de créances à recouvrer, les prodigalités comme les subventions aux Jeux Olympiques sont des aberrations. » (Yves Guyot, Journal des économistes, décembre 1923)

Dans la suite de son commentaire, Guyot pointe du doigt les dépassements de budget des installations sportives comme la piscine olympique, et pose la question des responsabilités.

Sur le web

Voir les commentaires (2)

Laisser un commentaire

Créer un compte Tous les commentaires (2)
  • Article assez pauvre. En gros, c’est une simple recension de deux propos tenues par des libéraux..
    J’avais commencé à lire cet article en pensant qu’il y aurait une constatation identique à celle d’aujourd’hui concernant le gouffre financier que représente l’argent des JO, le gaspillage de l’argent publique, et les irresponsabilités qui s’en suivent.

  • Les commentaires sont fermés.

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Les images du Paris des JO se succèdent à quelques jours de la cérémonie d'ouverture.

D'un côté, une capitale bloquée, des flux concentrés dans de longs boyaux engrillagés.

⛓️Les JO « inclusifs » en une image 👇

Précisons dans le 🧵👇👇 pic.twitter.com/wTYTbjYOCZ

— Paris s’eveille 🎈 (@ParisEveil) July 21, 2024

 

Parisiens et touristes sont déboussolés, ne savent pas où se rendre, et se trouvent pris au piège des grilles qui bordent les trottoirs. On n'ose imaginer ce qui ... Poursuivre la lecture

Urbain Gilbert Guillaumin fut le fondateur, en 1835, de la librairie d’économie politique Guillaumin et Cie qui fut la grande maison d’édition des idées économiques au XIXe siècle en France. Sa revue mensuelle, le Journal des Économistes, fut le point de rencontre des esprits les plus brillants de cette période. Elle est le symbole d’une période particulièrement prolifique en termes de débats d’idées.

Gilbert-Urbain Guillaumin est né le 14 août 1801 à Couleuvre, un village près de Moulins, dans le département de l’Allier. Orphelin de p... Poursuivre la lecture

L’héritage s’accepte en général à bras ouverts. Mais dans le domaine des idées, les répulsions sont plus vives, plus durables. Un cas frappant de rejet des héritages intellectuels s’observe dans l’économie politique, comme on disait jusqu’à la fin du XIXe siècle.

Avant que l’Angleterre de Ricardo ne se place à la tête des nations dans ce domaine, la France fut le berceau de cette science nouvelle et sa nourricière la plus généreuse.

Ce fut un Français qui écrivit le premier ouvrage sur la monnaie ; un Français qui publia le prem... Poursuivre la lecture

Voir plus d'articles