Politique : la révolution citoyenne qui vient

L’émergence de mouvements issus de la société civile interroge aujourd’hui la compétence et le rôle de nos élites politiques.

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Politique : la révolution citoyenne qui vient

Publié le 7 juillet 2016
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Par Jacques Legrand.

Politique : la révolution citoyenne et silencieuse
By: lookcatalogCC BY 2.0

Membre de huit associations ou clubs à Paris et en banlieue depuis plusieurs années, je recueille les opinions de personnes de milieux et statuts variés. Ce qui me frappe c’est la  généralisation d’une demande d’une vie politique renouvelée, dont les derniers sondages ou enquêtes témoignent fidèlement d’ailleurs.

Avec les élections en point de mire, un certain nombre d’acteurs, membres de la société civile ou politiciens en rupture de partis, tentent de porter cette attente en créant des « mouvements citoyens » qui proposent comme solution de faire émerger la candidature de personnes de la société civile pour la présidentielle et les législatives. La réponse des « élites » traditionnelles ainsi mises en cause est remarquable à double titre :

  • d’abord, continuer comme par le passé à proposer majoritairement des candidats sortants, des spécialistes du cumul des mandats et même des gens mis en examen (les électeurs sont généralement pour la présomption d’innocence mais peuvent aussi considérer que cette procédure comporte en elle-même une présomption… de culpabilité) ;
  • ensuite, essayer de dévaluer ces mouvements citoyens en les classant sous le terme de populistes, dénomination ô combien méprisante dans leur esprit ! Que cet adjectif évoque le peuple, le seul souverain dans une vraie démocratie, ne les arrête pas dans leur condamnation, bien relayée par des médias qui, en France, sont pour la plupart très respectueux du pouvoir politique en place et d’un conformisme éprouvé.

Il me semble que nos politiciens ne prennent pas en compte, que, pour la première fois dans l’histoire, l’homme normal a accès à l’information, à des savoirs, à des moyens d’expression jusque là réservés à l’élite. De ce fait, les citoyens ordinaires ont grandi par rapport aux dirigeants politiques dont, en même temps, les erreurs, fautes, défauts de comportements, beaucoup plus visibles, les rapetissent aux yeux des citoyens.

Mouvements en sens contraire

De ces mouvements en sens contraire naît chez eux une exigence de reconnaissance, de respect, et le souhait de prendre une part active à la vie politique. Cela devrait nécessairement se traduire par une nouvelle répartition des pouvoirs entre les citoyens et leurs représentants, pour installer une nouvelle gouvernance. Parmi les caractéristiques de celle-ci on peut s’interroger sur :

  • la place que pourront prendre des représentants d’un profil nouveau, partageant l’existence des gens ordinaires, capables de prendre en compte leurs conditions de vie réelles, comprendre leurs attentes, à l’encontre des politiciens professionnels mis en place par les chefs des partis politiques, qui constituent une caste à part non seulement par les privilèges qu’ils se sont attribués au fil du temps mais tout autant du fait de leur mode de vie différent, en particulier pour les nombreux élus issus de l’administration ;
  • la création de nouveaux droits constitutionnels en matière d’initiative citoyenne (le peuple propose), de demande d’information sur les projets importants (le peuple interroge), de contrôle de l’action publique (le peuple sanctionne) s’exerçant tout au long de chaque législature ;
  • les compétences accrues données aux niveaux plus proches des citoyens, avec l’importance des droits (et ressources) dont disposeraient les grandes villes et les 13 nouvelles régions, fondées sur la conviction que le pouvoir d’agir doit se situer et s’exercer d’abord là où vivent les gens, et plus en priorité dans les ministères où le palais de l’Élysée, donc dans les villes car « en France, la ville représente 90% du PIB, 80% de la population, 75% de l’énergie et des gaz à effet de serre. »

Ce n’est pas un hasard si de plus en plus de villes sont administrées par des personnes issues de la société civile, Madrid et Barcelone en Espagne depuis un an, et tout récemment en Italie où elles ont conquis Rome et Turin entre autres. Des collectifs réunissant de nombreux maires se mettent en place pour exercer des compétences supplémentaires, en n’hésitant pas à contrer les ministres en charge, par exemple sur les questions d’environnement (n’est-ce pas Anne Hidalgo et Ségolène Royal )? Il est légitime de penser que, de ce fait et en cas de succès, les maires des grandes villes acquièrent une dimension qui en fera des présidentiables.

Nouvelle carte régionale

révolution citoyenne rené le honzecPour les Régions aussi il est probable que le passage aux 13 nouvelles entités favorisera ce mouvement vers l’apparition de nouveaux lieux de pouvoir : les présidents de région, s’ils gèrent bien, seront les nouveaux profils vers lesquels les citoyens se tourneront — car il les auront vus à l’œuvre — au détriment des chefs de partis, de leurs apparatchiks et des représentants de l’État central dont les rôles et pouvoirs perdraient en poids et en attrait. Alors s’imposera la redéfinition des pouvoirs du monarque qui se fait appeler « président de la république », en vue de diminuer dans la vie politique française, les effets de ce que Ghislaine Ottenheimer a dénoncé dans un récent livre Le poison présidentiel.

Difficile de dire aujourd’hui dans quelle mesure l’évolution esquissée ci-dessus influencera les modalités des élections de 2017, les profils des candidats, leurs programmes. Il sera intéressant d’observer la façon dont les électeurs prendront en compte ces opportunités de changement du paysage politique, exprimeront leurs souhaits y compris par d’éventuelles manifestations avant les élections à propos des différentes « primaires », puis le jour du vote… ou d’une abstention-frustration encore plus marquée.

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  • Les gens en sont à questionner le fondement des politiciens qui nous gouvernent, alors que n’importe qui ayant un tant soit peu lu en philosophie politique, en histoire, en économie et en philosophie du droit, comprend qu’il n’y en a aucun.

    Si on en est encore à questionner le fondement des politiciens professionnels qui sont en place actuellement, c’est qu’on est loin de la solution, puisqu’on ne comprend même pas le problème.

    Ce n’est pas les représentants ni même leur forme de désignation qu’il faut changer, c’est le paradigme mental qui présuppose que les hommes doivent être gouverné qu’il faut abandonner. Quand les seuls outils que l’on a dans sa boîte à outil sont des marteaux, tous les problèmes ressemblent à des clous. Quand le problème est un trou à boucher, vous pouvez taper le seul effet en sera d’agrandir le trou. Et d’alterner les marteaux n’y changera rien.

    On ne cesse de se plaindre de ce que les gens sont des égoïstes, des salauds et des profiteurs. La prétention politique est alors de dire, pour cette raison, que les gens ont besoin d’être gouvernés et guidés. L’absurdité c’est de croire qu’en piochant au sein de ce même groupe de gens un dirigeant et en lui donnant du pouvoir, il sera soudainement et magiquement devenu altruiste, gentil et honnête. L’imbécilité c’est de penser, qu’après de nombreux essais, de secouer encore une fois le sac comme au scrabble et de faire un nouveau tirage va changer quoi que ce soit.

    Prenez encore et encore des hommes et des femmes issus d’un groupe social et culturel particulier et vous aurez encore et toujours les mêmes résultats, peu importe comment vous organisez le tirage. De changer la méthode de pioche ne fera pas apparaître ex nihilo des anges ou des saints pour nous gouverner.

    C’est pourquoi, il n’y aura pas de révolution citoyenne. Si les gens demandent un renouvellement de la classe politique, c’est qu’ils n’ont pas compris le problème. Il ne faut pas renouveler la classe politique, il faut l’éliminer.

    Benjamin Constant disait que lorsqu’on a renversé les rois, comme les hommes étaient habitués à ce qu’ils y ait du pouvoir, ils ont raisonné un système dans lequel on changeait ceux qui l’exerçaient. On a juste déplacé le pouvoir d’une main vers d’autres. Or, dit Constant, il ne faut pas déplacer le pouvoir, il faut le détruire. En passant de la monarchie à la démocratie représentative, nous sommes passé d’un tyran à mille tyrans. Modifier le mode d’organisation de façon à permettre de changer les mille tyrans par mille autres ne changera rien au résultat. On aura la même conséquence que

    Les grecs et les romains s’y sont déjà essayé: ils ont inventé toutes sortes de règles pour circonscrire les dangers de l’exercice de pouvoir. Ici l’Ostrakon, là la charge de consul limitée à un an et non renouvelable , ici le tirage au sort de la Boulè, là l’interdiction faites aux généraux d’entrer dans Rome avec une armée. Rien n’y fait. De penser que nous allons enfin trouver une solution basée sur le même paradigme mais simplement en inventant une nouvelle énième façon de désigner ceux qui vont exercer du pouvoir, quand d’autres bien plus érudits et sages s’y sont cassés les dents, est au mieux de la vanité au pire de la stupidité.

    • Position interessante, à laquelle je souscrirait volontiers, mais un point m’interpelle : quid des fonctions « régaliennes » ?
      Peut-on imaginer qu’elles soient confiées à une structure nationale qui par ailleurs ne gouverne pas ?
      Garantir à tous le spect de la propriété privée et de la liberté, la sécurité et la sûreté n’implique en effet pas nécessairement d’être gouverné…

      • Le pouvoir et l’influence sont inhérent à la nature humaine, prenez n’importe quel groupe spontanément un leader tant à émerger, par la volonté des autres membres, par la force ou par l’influence le plus stupide est justement de croire qu’ « il ne faut pas déplacer le pouvoir, il faut le détruire ».
        Bref les libéraux de l’époque moderne ont largement joué le je des institutions et du pouvoir en place.

        « le paradigme mental qui présuppose que les hommes doivent être gouverné », il n’ y en a pas les hommes sont gouvernés de manière spontanés et le terme gouvernement va bien au delà de la structure étatique, un frère ainé gouverne une fratrie, un père une famille, un chef de clan un village etc…

        La question n’est pas de savoir si le gouvernement est par essence légitime mais dans quelles mesure on peut limiter au maximum ses excès.

        Affirmer que l’homme n’ a pas besoin de gouvernement tient plus de la rengaine libertarienne et anarcho-libertaire que de la pensée libérale.

        A partir du moment où vous êtes dans un groupes que vous seul avez des ressources matérielles pour assurer vôtre survie mais qu’ a contrario les autres membres non pas ces ressources il n’ont d’autre choix que de s’en remettre à votre personne. Gouverner c’est avant tout décider, de la à dire que l’homme peut décider de manière individuelle et autonome en tout temps, tous lieux et toute circonstance sans que cela n’affecte d’autre personne que le décisionnaire j’en doute fortement voyez vous, d’ailleurs l’une des singularité de notre époque n’est-elle pas le fait que les décisions que nous prenons ont tendance à impacter un entourage de plus en plus lointain et de se fait à échapper à notre contrôle indépendamment de la volonté individuelle?

        • Il existe des solutions à la problématique soulevée.
          Avant d’imaginer telle ou telle stratégie, il faut regarder ce qui se fait à nos frontières et d’envisager une extrapolation possible à la France. Pourquoi se priver de l’expérience des autres…

    • En définitive, l’idée est d’établir une sorte d’anarchie ? Non pas « à bas le pouvoir », mais « on n’en a plus besoin »…

      • « à bas le pouvoir »,« on n’en a plus besoin »: en gros une société sans pouvoir? Je pense plutôt que cette rhétorique fait partie de la rengaine libertarienne et anarcho-libertaire qui n’ a plus vraiment grand chose à voir avec la pensée libérale classique, quoi que c’est le commun de toute philosophie politique, comme la mauvaise monnaie tend à chasser la bonne, une pensée politique plus radicale, vindicative, « révolutionnaire » tend à se substituer à celle jugée trop timorée, consensuelle. conservatrice.

        La question du fondement du pouvoir est téléologique donc pas très pertinentes c’ est aussi stupide de dire qu’il faut détruire le pouvoir, le pouvoir dans la théorie politique moderne est la capacité qu’a un individu d’obtenir quelque chose d’un autre individu sans que ce dernier en soit à l’initiative

        Le pouvoir n’implique pas forcément la coercition, tout comme l’influence peut être plus destructrice que le pouvoir car plus implicite, plus sournoise.

        Le pouvoir n’est d’ailleurs pas limité à la sphère politique, il est inhérent à l’homme: un père a du pouvoir sur ses gosses, un instituteurs sur ses élèves, un chef sur sa tribu. Le pouvoir est neutre, il est ce que les hommes en font.
        Vous n’empêcherez jamais les gens de rechercher le pouvoir et les avantages qu’ils en perçoivent.ou croient percevoir.Il importe plus de savoir dans quelle mesure le pouvoir peut se limiter au maximum plutôt que de se poser la question utopique de sa disparition.

        Le pouvoir implique la décision et justement le problème de la décision à nôtre époque est qu’elle temps à couvrir un rayon de plus en plus larges indépendamment de la volonté ou non des gens qui y sont confrontés: dernier exemple en date le Brexit.

        L’homme ne sera plus gouverné par d’autres hommes quand les conséquences de ses décisions et de ses actes seront circonscrite à l’individu uniquement ce qui n’est pas prêt d’arriver.

        • Lazarius fait une circonvolution intellectuelle en jouant sur les termes pour éviter de discuter du fond.

          Il produit une définition du pouvoir qui ne correspond pas à celui dont je parle. il se repose sur une conception élargie de la notion de pouvoir, dans laquelle toute influence acceptée relève d’une sorte de soumission volontaire au pouvoir de l’autre.

          Si le pouvoir est définit comme la capacité d’obtenir quelque chose d’un autre individu sans que ce dernier en soi à l’initiative, ce dont parle Lazarus c’est d’influence. Mais sa définition du pouvoir implique que lorsque j’entre dans un magasin tend un billet contre une marchandise, j’exerce du pouvoir: j’obtiens en effet par une sollicitation quelque chose de l’autre qu’il ne m’aurait pas donné autrement.

          Notez par ailleurs que la réciproque est vraie: l’offreur en proposant une marchandise obtient du quidam de l’argent qu’il n’aurait pas obtenu s’il n’avait pas offert sa marchandise. Il exerce donc du pouvoir au sens de Lazarus.

          L’absurdité de sa circonvolution intellectuelle revient à me faire dire que si je demande à détruire le pouvoir, cela veut dire que je demande à détruire les échanges libres et volontaires.

          En fait, tout processus par lequel on influence autrui est un exercice de pouvoir au sens où il l’entend. Certes, on peut considérer le pouvoir sous cet angle, mais ce n’est pas de ce pouvoir là dont je parle. Derrière le mot « pouvoir » je parle de la capacité à user de coercition contre autrui. Derrière le mot « pouvoir » Lazarus parle de capacité à influencer autrui.

          En politique, contrairement à ce que dit Lazarus le pouvoir correspond à la notion que j’utilise, pas à la sienne. En politique, le pouvoir est nécessairement coercition et violence. Il renvoie à la faculté d’édicter des règles de comportement (obligations de faire ou d’absention) sur un territoire donné et aux moyens effectifs mis en place pour en obtenir l’exécution, c’est-à-dire l’exécution forcée.

          La notion de pouvoir à laquelle je fais référence c’est celle qui renvoie à la menace de l’usage de contraintes et à l’usage effectif de violence dans le cas d’une insoumission. C’est précisément celle qui est commune en politique, où l’état est conçu comme le locus du monopole de l’usage de la force. Force dont on peut abuser.

          Notez à ce propos qu’avec la conception élargie du pouvoir que Lazarus utilise pour me faire dire ce que je ne dis pas et donc pour essayer par cet artefact de me donner tort, rend impossible pour tous les pouvoirs qui ne relèvent pas de violence d’avoir ce que l’on nomme communément en droit l’abus de pouvoir. Or, le pouvoir dont je parle est précisément celui dont on peut abuser: c’est celui qui par l’intermédiaire de l’état permet d’user de violence contre autrui de façon illégitime.

          Vous pensez que lorsque j’utilise le mot « tyran » je fais référence à autre chose?

          En d’autres termes, lorsque précisément quelqu’un refuse de se faire influencer et que je ne peux obtenir de lui quelque chose sans qu’il n’en soit l’initiative, comme dit Lazarus, l’exercice du pouvoir auquel je fais référence consiste précisément à le contraindre pour obtenir tout de même de lui ce que je veux qu’il fasse ou me donne.

          Ce que fait Lazarus, c’est d’étendre la notion de pouvoir pour faire comme si je ce que disais s’appliquait à d’autres contenus, auxquels en effet cela ne s’applique pas, pour venir ensuite dire que la proposition est fausse.

          En résumé Lazarus use d’un truc et astuce de rhétorique éculé pour éviter de discuter la proposition sur le fond en me faisant dire ce que je ne dis pas. En l’occurrence il produit un mélange subtil des stratagèmes I et III que Schopenhauer énonce dans l’art d’avoir toujours raison.

          C’est habile, mais c’est petit.

          Tu as d’autres remarques à faire?

          • Merci de me confirmer que votre second commentaire confirme la triomphante absurdité du premier, ce n’est certainement pas vous qui allez m’apprendre la différence entre le pouvoir et l’influence, de plus je ne suis ni libertarien ni anarchiste donc la rengaine de l’illégitimité de la coercition étatique et le principe bisounours de non agression très peu pour moi restez dans vos bouquins pour ados.

            De plus aucune réflexion intéressante n’émerge de vos diatribes si ce n’est du revu et revu, bref le libertarianisme ça consiste à discuter du temps qui passe.

            Vous blablatez sur l’illégitimité de l’Etat moi je parle de la nécessité de contrôler au mieux son pouvoir de coercition, le pouvoir politique ne se détruit pas il s’encadre, ils se limite, encore un débat sur le sexe des anges, l’Etat était là avant vous il le sera après. D’ailleurs le plus ironique n’est il pas la création du Liberland soit disant paradis libertarien, depuis quand le libertarianisme prône la création d’un Etat.pour satisfaire son idéal n’est ce pas le paradoxe ultime de passer par la création d’une entité étatique pour prétendre promouvoir une liberté sans concession?

            Essentialiser l’Etat par son pouvoir de coercition mène au vide intellectuel si on ne prend pas en compte le fait que l’Etat est un concept fourre tout basé avant tout sur des relations de personnes et dsl mais la coercition n’est pas le propre de l’Etat mais de l’être humain.

            L’Etat est une création humaine, suggéreriez vous d’éliminer les hommes?

            Le libertarianisme est la caricature de l’antipolitique ça ne m’étonne pas qu’il s’ égard lourdement quand les choses ne sont ni blanches ni noir, bref comme je disais plus haut la pensée politique modérée est concurrence par une autre qui lui sera toujours plus vindicative, radicale, totalitaire (au sens intellectuel, je suis contre l’Etat et la politique, tu es pour donc le débat est clos) mais au final stérile!

            Quelle influence de la pensé libertarienne à par la satisfaction de l’égo de leurs auteurs et l’esprit sectaires de leurs acolytes?

            Ce que vous appelez Etat est juste le processus de rationalisation est de centralisation de la coercition et de la violence, à la suite du partage Verdun en 843 qui marque la fin de l’Empire carolingien et le début du morcellement en fief du royaume de France chaque château ou domaine pouvez être considéré comme un Etat puisque le suzerin y avait le monopole de la coercition sur ses sujets, la seule différence avec notre époque c’est que le Roi n’avait pas les moyens de s’approprier ce monopole.
            Le paysan avait plus à craindre pour sa vie du seigneur local que du Roi ou de l’Empereur, ce n’est pas pour rien si les doléances envers le Roi demandait pour la plupart une reprise d’autorité et justement de coercition sur ses fiefs, chose qui s’est fait avec l’émergence des juristes et des premières phases de d’extension du domaine royal avec St Louis et Philippe Le Bel

            Retour à la case départ.

    • Est-ce qu’on ne se focalise pas trop sur « par qui ou quoi les remplacer », au détriment de « comment bien attribuer et leur faire bien sentir leurs responsabilités » ? Si on résolvait ce deuxième point, je n’ai guère de doutes que les excès de pouvoir se résorberaient presque tout seuls, sans grosses vagues ni délais.

    • Si l’on part du principe que les êtres humains sont capables du pire comme du meilleur en fonction des circonstances (vous pouvez ne pas être d’accord), la mise au point d’un structure allant dans le bon sens ne serait pas inutile (actuellement nos structures et notre pression sociale tendent à privilégier le mauvais égoïsme, la corruption et les concepts d’opposition, donc de tensions). Depuis ces 50 dernières années les sciences humaines ont évolué et leurs résultats pourraient aider à aller dans ce bon sens, ces résultats ne sont malheureusement pas encore rentrés dans l’inconscient collectif.

      « Prenez encore et encore des hommes et des femmes issus d’un groupe social et culturel particulier et vous aurez encore et toujours les mêmes résultats »

      Tout à fait. Un des points que l’on pourrait faire évoluer, rendre les classe dirigeantes moins homogènes. Pour reprendre une de vos images, cela permettrait de disposer d’une boîte à outil beaucoup plus diverse que celle du simple marteau. Une classe homogène ne pouvant de toute manière être en total prise avec le réel (et c’est normal), ils ont leur propre réalité et points de vue qui diffère des autres groupes sociaux qui constitue des sociétés comme les nôtres. Cela n’aide pas à avoir une vision objective des problèmes sociétaux, et donc ne favorise pas les bonnes prises de décisions, ce qui n’est bon pour personne.

      En d’autres termes, les décisions sont prises sur une base de croyances propre aux groupes sociaux qui prennent les décisions, et non sur le réel. Sans compter que l’on reste sur des principes d’opposition au lieu de coopération entre groupe sociaux (phénomène naturel si aucune structure et pression sociale n’aide à le contrer) ; chacun voit l’autre comme un empêcheur de tourner en rond principalement à cause d’incompréhensions mutuelles liées au manque de porosité des différents groupes, et ce avant même d’en venir à la résolution des conflits d’intérêt.

      Le mouvement citoyen dont parle cet article, mais aussi les nouvelles techniques de communication, pourrait aider en ce sens en facilitant le mélange des groupes sociaux au sein des entités décisionnaires. Il me semble que l’on peut encore évoluer, tant d’un point de vue structurel qu’éducatif.

  • Belle optimisme !
    En France, un mouvement citoyen c’est une bande de nuit de boue qui va dans la rue pour réclamer plus d’état.
    Tous ceux qui réclament plus de liberté individuelle sont de mauvais gens soupçonnés vouloir gagner plus que leurs voisins.

  • @ Libertarien
    Un bel exercice de style assurément, de la part d’un esprit curieux, un peu paradoxal, plutôt cultivé et qui aime qu’on le sache.
    Conclusion pratique : rien.
    Tout ça pour ça.

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