La révolution des robots continue, silencieusement

Une autre révolution industrielle, en parallèle de la numérique, se déroule actuellement : les robots remplacent, silencieusement, le travail humain.
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La révolution des robots continue, silencieusement

Les points de vue exprimés dans les articles d’opinion sont strictement ceux de l'auteur et ne reflètent pas forcément ceux de la rédaction.
Publié le 2 juin 2016
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Le progrès n’attend pas. Ainsi, pendant que, comme je l’expliquais hier encore, l’Assemblée nationale en profite pour injecter de la surveillance permanente dans votre voiture, dans le reste du monde et de façon un peu plus pragmatique, ce sont les robots qui se répandent dans les entreprises.

Ce sera sans surprise qu’on apprendra à ce sujet qu’Adidas a choisi l’Allemagne pour ses prochaines expériences industrielles. L’entreprise a en effet annoncé le 24 mai dernier qu’elle entendait faire fabriquer ses baskets par des robots d’ici l’année prochaine, ce qui lui permettra de rapatrier en Europe une bonne partie de sa production actuellement basée en Asie, et très largement réalisée à la main. Et le choix de l’Allemagne est bien sans surprise puisque ce pays a largement misé sur ses robots dont il est le premier producteur européen et qui peut s’enorgueillir d’avoir 281 robots pour 10.000 salariés (et un taux de chômage moitié moindre qu’en France, est-ce utile de le rappeler ?).

En introduisant de la robotique dans un maximum d’étapes de la conception de ses chaussures, l’entreprise vise à nettement diminuer son temps moyen de production d’un an et demi pour les chaussures faites main à quelques jours lorsqu’elles sont réalisées par des robots. Dans ce contexte, le groupe construit d’ailleurs une usine de 4600 m² à Ansbach en Allemagne. Cette usine livrera la première série test de 500 chaussures pour une vente dès le troisième trimestre 2016. Adidas envisage aussi de construire sa seconde usine aux États-Unis, et réfléchit à des équivalents en France et au Royaume-Uni.

Ce mouvement de robotisation et de relocalisation des activités n’est pas vraiment nouveau.

D’une part, les salaires ont nettement augmenté dans toute l’Asie, rendant moins pertinentes les économies de main-d’œuvre réalisées jusqu’alors avec les délocalisations. D’autre part, la robotisation concerne maintenant toutes les entreprises de fabrication en série (Nike talonne donc Adidas à petits bonds nerveux), et s’étend donc logiquement… aux fabricants chinois ou coréens eux-mêmes.

C’est ainsi qu’en Corée du Sud, Samsung investit fortement pour remplacer sa main-d’œuvre humaine par des robots afin de continuer à construire ses équipements électroniques de façon compétitive face à la concurrence de la main-d’oeuvre chinoise, réputée moins onéreuse. En outre, Samsung a été commissionné par le gouvernement sud-coréen pour développer les prochains robots de haute précision qui, pour le moment, sont produits à l’étranger et sont importés à grands frais. La Corée du Sud vise-t-elle à devenir l’Allemagne de l’Asie ?

innovation

De leurs côtés, les Chinois ne sont pas en reste puisque Foxconn, le géant chinois de l’assemblage de produits électroniques, teste à grande échelle le remplacement de ses ouvriers par des robots pour les tâches répétitives et vise à remplacer 60.000 emplois par ces automates, ce qui permettra de redéployer les ressources humaines sur des travaux réclamant plus de savoir-faire et de doigté, depuis le contrôle qualité jusqu’à la recherche et développement.

À la lecture de ces annonces, tant du côté d’Adidas que du côté de Foxconn, Samsung ou Nike, on comprend que le mouvement de robotisation de toutes les tâches répétitives de précision est en pleine ascension. En outre, l’arrivée sur le marché de robots moins coûteux, de plus en plus polyvalents, va rendre l’exécution de petites séries plus rentable, voire permettre des travaux d’orfèvrerie à des prix toujours plus bas. On assiste ici au même changement paradigmatique qu’avec l’arrivée de l’impression 3D qui offre là aussi la possibilité de produire de la très petite série ou des pièces autrement irréalisables par les moyens industriels traditionnels utilisés pour les grandes séries.

robot will process data for energyAu passage, on devra s’interroger de la réaction des bobos conscientisés qui n’achetaient plus leurs Nikes ou leurs Adidas qu’avec un pincement au cœur en pensant aux ouvriers chinois exploités (« Pensez donc, 2$ de l’heure pour fabriquer des ziphones, ma brave dame, c’t’un scandale »). Cette robotisation risque de les plonger dans l’embarras intellectuel : devront-ils pleurer le sort de ces ouvriers remplacés par des machines, ou devront-ils au contraire se réjouir qu’ils n’aient plus à devoir travailler de pénibles heures à coudre des chaussures pour un salaire de misère ?

De fil en aiguille, on peut aussi parier que ces bobos conscientisés seront vite rejoints par les nouveaux Canuts et autres Ludites que la France s’empresse (ironie du sort) de produire à un rythme stakhanoviste, afin de lutter contre cette abominable robotisation qui détruit de l’emploi, appauvrit les familles et détraque le temps, y’a plus de saison ma brave dame c’t’un scandale là aussi. Oui, après tout, luttons contre le bénéfice apporté par les robots ! Pour employer tout le monde, mettons à bas ces automates vicieux ! Revenons à la couture la plus fruste (avec des os taillés comme aiguilles, hein), engageons de grands travaux à coup de petites cuillères vengeresses, et croyez-moi, il y aura du travail pour tout le monde, c’est évident.

Et tant qu’à faire, protégeons encore plus les salariés qui seraient remplacés par ces hideux robots. Oh, bien sûr, cela aura pour effet inévitable d’accroître encore le coût d’embauche, de verrouiller un peu plus le marché du travail pour ceux déjà employés, mais ce n’est pas grave : même si c’est exactement ce qu’on observe actuellement (et qui explique au moins en bonne partie le différentiel entre la France, surprotégée et en sur-chômage, avec l’Allemagne ou la Suisse, aux lois bien plus souples et aux syndicats beaucoup plus affûtés), soyez certains que cette révolution robotique sera farouchement combattue avec ces méthodes catastrophiques qui empêcheront l’émergence de nouveaux emplois, devenus trop coûteux et qui ne seraient justement pas remplaçables par des robots (ceux avec un fort relationnel humain, typiquement).

Quel avenir douillet, celui qui se profile à l’horizon ! On va pouvoir mesurer en grandeur réelle la différence entre deux options : celle prise par les pays qui surprotègent leurs salariés et combattent le progrès, et l’option de ceux qui ont un Code du travail mince et efficace, et embrassent les changements technologiques qui s’annoncent.

robots helping cats

Sur le court terme, les Chinois et les Coréens souffriront probablement de cette nouvelle évolution si rapide, et leur société devra s’adapter à ces changements profonds. Les Allemands, eux, s’en sortent déjà pas mal. Sur le moyen et sur le long terme, il m’apparaît en revanche bien plus délicat de trancher entre les deux options choisies puisque la seconde imposera, par la force des choses, une adaptabilité et un redéploiement des ressources là où c’est économiquement et humainement rentable, pendant que la première, guindée et sûre d’elle-même, continuera de s’enfoncer douillettement dans ses acquis sociaux, plongeant avec délice et abandon toute sa société dans un formol épais.
—-
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  • Article très intéressant.

    En revanche, 1 an et demi pour une chaussure à la main, j’apprends quelque chose.

  • L’évolution est inéluctable. La main d’œuvre bas de gamme à faible salaire ne sera plus très longtemps un avantage compétitif. Cela ne signifie cependant pas que nous reprendrons l’avantage sur les chinois et autres car les robots demandent à être servis par du personnel compétent. Avec nos 20 % d’analphabètes complets ou partiels (ceux qui déchiffrent avec peine) il y a du souci à se faire. En revanche les pays qui font preuve de volontarisme en matière éducative (y compris en mettant les enfants sous pression) vont forcément émerger.

  • « On assiste ici au même changement paradigmatique qu’avec l’arrivée de l’impression 3D »

    C’est quoi pour vous la différence entre un « Robot » et une « imprimante 3D » ?

    On voit partout des révolutions. Moi je vois des évolutions. C’est pareil, sauf que ça ne dépend pas d’une volonté d’un individu ou d’un groupe, que c’est inéluctable mais progressif (et même long à se mettre en place), et qu’on l’a sous les yeux pendant des années ou des décennies avant de se rendre compte que cela change les choses. (Enfin pour les politiciens et les socialistes, il faut multiplier par 3 le délai pour la compréhension du changement).

    • multiplier par 3 ? évaluation bien modeste et optimiste, ces animaux-là sont encore créationnistes et adeptes d’une religion d’État, alors internet et les robots …

    • « C’est quoi pour vous la différence entre un « Robot » et une « imprimante 3D » ? »

      L’imprimante 3D n’en est pas encore à se déplacer pour aller directement chercher son consommable 😉

  • +1 pragmat.
    on oublie trop souvent que si nous sommes 100 fois plus riches et productifs que que nos ancêtres, c’est que 99% du boulot est fait, aujourd’hui, par des machines. Appeler ces machines justes des machines, ou les appeler des « robots » (comme le « robot Marie » de ma grand mère) , c’est tout à fait secondaire.
    Comme est secondaire de savoir si les robots-fabriquant sont spécialisé dans un produit et concentrés dans une « usine » , ou polyvalent et dispersés à proximité des clients
    On va passer de 99% à 99,9% et on sera 1000 fois plus riches que nos ancêtres. Enfin… « on » … pas sûr que ça marche en France …

  • etat des lieux avant robotisation : prix de production 2 euros prix de vente 100 euros
    aprés robotisation : prix de production – de 2 euros prix de vente 50 euros si doublement du nombre de clients…bien entendu , c’est impossible par conséquent le prix restera à 100 euros…la robotisation entrainera …un abaissement des revenus du travail humain , ce n’est donc pas une solution viable .
    il faut s’attaquer aux intermédiaires pour rentabiliser des robots et pas conséquent produire sur le lieu de vente et c’est la que le robot est utile cas la main d’œuvre disponible n’existe pas en local….le monde de demain… la fin des échanges commerciaux et des relations entre pays autres que pour les matières premières ou les produits manufacturés originaux et bourrés de brevets inviolables…..on est mal barré , on n’a pas de matières premières en Europe et les brevets….sont américains , chinois etc….on a le camembert !

    • « -de 2 euros prix de vente 50 euros si doublement du nombre de clients…bien entendu , c’est impossible »

      Impossible ? Il y’a plusieurs milliards de consommateurs potentiels dans les pays émergents.

      D’un point de vue industriel, installer une ligne robotisé dans le but de doubler ou même tripler la production d’un produit dans un horizon de quelques années se fait régulièrement.

      De plus, cela n’abaisse absolument pas le revenu du travail humain. Les salaires dans les usines très robotisés même pour les opérateurs peu diplômés sont généralement élevés.

  • Que des Robots fasse le sal boulot est bonne nouvelle
    Qu’au final les robots nous exonere de travailler est une bonne nouvelle
    La mauvaise c’et que nos politiques sont incapables d’anticiper cette révolution (inéluctable)
    Sur le plan fiscal (par exemple), ou le produit est prélevé sur le travail humain…
    Dés qu’il y aura fiscalisation de la robotisation, répartition de la richesse issue de la robolution, nos sociétés commenceront à intégrer ce changement

    • robot ou pas celui qui a des revenus, forcement le patron et l’actionnaire, paie des impôts…et comment évaluer l’impôt juste d’un robot alors qu’il n’ a aucun revenus ?
      pas facile de dire qu’un robot est petit ou gros..doit on taxer les aspirateurs personnels parce qu’il remplace une femme de ménage ?
      on pourrait aussi mettre des charges sociales sur le travail que l’on effectue chez soi , je fais la cuisine je paie les charges d’un cuisinier ?

      • Ne t’inquiète pas pour nos taxeurs, ils trouveront un moyen. Qui ne sera bien sûr pas adapter aux facultés financières du taxé, mais à celles des moyens de taxation. En vrac
        * approfondissement des taxes sur l’énergie
        * adaptation et accroissement des taxes sur les robots de mobilité (« vignette »)
        * robotique, avec un classement de l’aspirateur à la machine géante,
        * accroissement de la taxe sur les produits électroniques…
        Il y a même pire : n’oublions pas que la taxe, malgré ses désagréments, est en fait un progrès par rapport au système antérieur (esclavage, servage ou corvée) et il serait tout à fait possible d’y revenir…

        • aucune inquiétude , rien ne change , seulement la manière de procéder et de faire avaler des couleuvres de plus en plus indigestes

  • Merci h16 pour pour cette mise au point. Toutefois, je reste persuadé que la qualité (zéro défaut), résultat de la « capabilité » du procédé, exigée par les grands donneurs d’ordres tels que constructeurs ou équipementiers dans la sous-traitance automobile, ne peut être garantie si c’est l’homme seul qui l’assume. La certitude d’arriver aux objectifs exigés par ces clients, 2 à 3 PPM (parties par million) de produits défectueux ne peut être obtenue par des contrôles humains, mêmes systématiques et redondants. Seuls des automates, souvent nommés à tort robots, conçus et réalisés pour être « capables » peuvent atteindre ces objectifs. La certification ISO 9002 est la quintessence de ce mode de pensée. Si beaucoup de fabrications ont été délocalisées, c’est qu’avec des coûts de production ultra compétitifs en Asie, le différentiel de prix par rapport aux produits européens finançait et très au delà les frais engendrés par la non-qualité des fabrications réalisées dans les pays à bas salaires. Ce déséquilibre s’amenuisant nous arrivons à une situation d’équilibre, fragile tout de même.
    Signé: Un ex salaud de patron de PME pendant 36 ans dans la sous-traitance automobile (retraité aujourd’hui)

  • Taxer les produit de la robolution…
    il y a plein de méthodes…je ne m’inquiète pas…
    En fait le souci est social, qui sera propriétaire des robots…et donc de la création de richesse…et comment sera t’elle distribuée, et à qui…et comment…des tas de questions se posent, sur la concentration des pouvoirs…
    L’homme devient comme le cheval du début 20ieme…totalement indispensable ….et puis remplacé vers 1915 à 1935…par le moteur…le maréchal ferrand à pu devenir vendeur ou réparateur de tracteur….
    Aujourd’hui le cheval n’interesse que les promeneurs, les sportifs,…

    • L’homme est plutôt dans le rôle du fermier que du cheval.

      Les robots ne remplacent pas le travail humain, ils en multiplient l’efficacité. Croire que cela nous amènera à une situation ou quelques usines mécanisées appartenant à une petit nombre produiront toutes les richesses alors que la majorité de la population vivra dans la pauvreté sans moyen de gagner sa vie est juste un fantasme.

      • Je n’imagine pas que l’homme vive dans la pauvreté, c’est surtout c’est que je l’imagine avec moins de travail…je pense qu’aujourd’hui le problème n’est pas de produire de la richesse, c’est plutôt l’absence de politique visant à répartir le volume de travail. Il se crée des paradoxes (transitoire j’espère) ou certains bossent beaucoup jusqu’à très âgés alors que des jeunes ne travaillent pas. Il y a même des besoins non pourvu (accompagnement dans l’aide à la personne par exemple) parce que peu considérées comme créateur de richesse.
        Pour reprendre l’analogie du fermier et du cheval…il y avait surement autrefois autant de fermiers que de chevaux…
        Avec la robolution il n’y aura pas cet éclatement, se posera donc la question de la concentration des pouvoirs..
        Aujourd’hui Google m’interpelle sur la concentration des informations, et même des OS sur les portables tablettes (pc un jour?)
        Qui décidera, demain, de nos politiques, nos élus? ou Google…
        De même se pose la question du report du temps « libre », on ne peut pas imaginer un monde 1000 fois plus riche (c’est dire créant 1000 fois plus de richesse), la taille de nos estomacs est limité, de même la taille des surfaces (à moins de coloniser les océans ou l’espace)…
        La robolution nous interpelle sur le temps libre…nos enfants sont formés à devenir des travailleurs (auront ils du travail?)
        Les médecins sont formés selon les procédures en vigueur (avec assez peu de robolution) que vont ils devenir quand le diagnostique sera « robotisé » exemple de Watson, la chirurgie idem…, pire ils se peut que la médecine (reliée au big data) soit plus préventive que curative, le médecin soignant de moins en moins mais devenant coach de vie..on les imagine davantage en superviseur et ayant une approche d’accompagnement, une psychologie…

        En réalité on peut imaginer, que déléguant nos contraintes matérielles aux machines, l’homme consacre du temps à l’homme, aux rapports humains…et là il y a beaucoup à faire

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