Par Thierry Berthier.

Les sociétés Eelum, Kongsberg Maritime et Statoil se sont associées pour développer une série de robots destinés à l’inspection, la maintenance et la réparation sous-marine. Après plus de dix années de recherche sur des prototypes reproduisant la nage du serpent, Eelum propose aujourd’hui un Snake robot totalement opérationnel, capable d’évoluer dans un environnement encombré, avec un coût de fonctionnement très réduit (bien inférieur à celui des technologies existantes). Ces robots peuvent être installés de manière permanente dans des environnements difficilement accessibles pour réaliser des opérations d’inspection et de maintenance « agiles ».
Un Snake Robot impressionnant
À l’image des robots mules de Boston Dynamics, le snake robot imite si bien le déplacement sous-marin du serpent qu’il entre de fait dans la zone d’admissibilité zoomorphique. Rappelons que la frontière (diffuse) d’admissibilité zoomorphique sépare deux catégories de robots : d’un côté l’ensemble des robots industriels mécanisés, clairement identifiés comme objets / outils et qui ne suscitent pas de sentiment particulier chez l’observateur humain et de l’autre, l’ensemble des robots imitant le comportement de l’homme ou de l’animal à un tel niveau qu’ils provoquent chez lui des réactions d’identification et des sentiments spécifiques.
Avec les robots humanoides, la zone d’Uncanny Valley (Vallée dérangeante) observée chez l’humain est particulièrement marquée (et large) avant d’atteindre l’admissibilité. Dans le cas des robots zoomorphes, cette zone diffuse d’Uncanny Valley semble bien plus réduite, avec une identification à l’animal qui s’impose très rapidement à la perception humaine. Ainsi, on ne perçoit dans la vidéo de démonstration du snake robot que les similarités avec la nage du serpent biologique. Celles et ceux qui n’apprécient pas les serpents éprouvent rapidement le même rejet-réflexe face au snake robot. Notre perception sélective induit une identification réflexe avec le reptile. Un test de « Turing sensitif » serait alors presque passé avec succès …
D’une manière générale, plus les robots zoomorphiques gagnent en ressemblance avec leurs modèles naturels et plus il devient nécessaire d’étudier les effets de perception et d’identification provoqués chez l’homme.
Mouais, il ne s’engage pas dans les structures, il a peur de se faire des noeuds ?
A proximité de ces structures la fluidité de sa progression est carrément stoppée.