Armes nouvelles : priorité à la transparence !

Et si être européen c’était s’inquiéter du développement des drones militaires ?

Partager sur:
Sauvegarder cet article
Aimer cet article 0
Drone credits Ministry of defence (licence creative commons)

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Armes nouvelles : priorité à la transparence !

Les points de vue exprimés dans les articles d’opinion sont strictement ceux de l'auteur et ne reflètent pas forcément ceux de la rédaction.
Publié le 14 octobre 2015
- A +

Par Yves Pozzo di Borgo.

Drone credits Ministry of defence (licence creative commons)
Drone credits Ministry of defence (licence creative commons)

Qu’est-ce qu’être européen aujourd’hui ? Et si c’était, par exemple, s’inquiéter du développement des drones militaires et des nouvelles armes de combat robotisées et vouloir en réglementer l’usage ?

Sur ce sujet, le droit est en retard et la démocratie aussi, en dépit de quelques initiatives institutionnelles ou associatives récentes. Ainsi, c’est dans un vide juridique quasi absolu que les Américains ont pu, au cours des dernières années, exécuter par drones plusieurs milliers de djihadistes. Les Français s’y sont, eux, pour l’instant refusés, réservant les drones aux seules missions de repérage dans le cadre d’opérations extérieures. Mais jusqu’à quand cette retenue ?

Les drones survolent un désert juridique

Face aux questions nombreuses que suscitent ces nouvelles armes et sous la pression de plusieurs ONG, les lignes politiques ont commencé à bouger au sein des institutions internationales ou régionales pour obtenir une réglementation des usages. Le 27 février 2014, le Parlement européen a adopté une résolution protestant contre l’utilisation des drones armés en dehors du cadre juridique international et demandant à l’Union européenne de « mettre au point une réponse appropriée au niveau tant européen que mondial, qui préserve les droits de l’homme et le droit humanitaire international ».

L’assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe s’est aussi saisie de cette question en 2015, aboutissant à l’adoption de la résolution 2051 qui « considère que l’utilisation des drones armés à des fins d’exécutions ciblées soulève de graves questions en termes de droits de l’homme et d’autres domaines du droit international ».

Dans le même temps, sept États membres de l’Union européenne, dont la France, passaient commande à l’Agence européenne de défense d’une étude visant à produire un engin de surveillance de moyenne altitude et de longue endurance (MALE). Dans les milieux militaires comme politique, beaucoup s’inquiètent du retard que l’Europe et la France ont pris dans la conception de ces nouvelles armes bien qu’ayant été à l’avant-garde de leur utilisation lors du conflit au Kosovo.

Après les drones, les robots

Nos démocraties ont été prises de vitesse par la question des drones, autant d’un point de vue juridique (mise en place de normes juridiques internationales) que démocratiques (organisation de débats institutionnels et publics) et le seront très vite par celle des robots offensifs autonomes (« robots tueurs ») qui ne se contenteront plus d’observer ou de faire sauter des mines, mais deviendront de véritables soldats. C’est, en réalité, tout le droit des conflits armés et tout le droit international humanitaire qui se retrouvent remis en cause par ces nouvelles armes sans jugement humain et terriblement destructrices.

La réaction de beaucoup est, sans doute, de se dire que tout ceci n’est pas bien grave tant que la décision de tuer ou de ne pas tuer demeure du côté humain, tant que l’homme reste « dans la boucle » comme disent les militaires. Mais sommes-nous certains que cela sera toujours le cas ? Ne devons-nous pas nous attendre à voir apparaître, un jour pas si lointain, des robots aux attitudes totalement imprévisibles et disproportionnées ? Des chercheurs en intelligence artificielle comme Stephen Hawking se sont inquiétés auprès de l’ONU de ces possibles dérives et ont demandé une « juridisation » de l’usage des armes issues de leurs découvertes. L’intelligence artificielle « offre un grand potentiel pour le bénéfice de l’humanité, mais ne doit pas être discréditée par la conception d’armes offensives », préviennent-ils.

Une nouvelle course aux armements

Certaines ONG ont, de leur côté, souhaité une interdiction de ces armes comme cela a pu être fait en 1998 avec le laser aveuglant. Mais les technologies progressent si vite qu’il est difficile de croire à nos capacités de décider et de faire respecter une telle interdiction. En des temps plus anciens, on voulut aussi interdire l’arbalète sur les champs de bataille ! Enfin, la course aux armements automatisés semble inévitable en raison, d’une part, de la résilience de plus en plus faible des États aux pertes humaines liées aux conflits et, d’autre part, des économies que ces technologies peuvent laisser entrevoir, ce qu’on appelle dans le jargon militaire la « baisse du coût d’engagement au combat ».

Reconnaissons que le sort des terroristes abattus, aujourd’hui, par les drones américains et, demain, par des « robots tueurs » n’émeut guère. Aucune espèce de scrupules n’effleure ces terroristes quand il s’agit de commettre ou de faire commettre des attentats-suicides, faisant chaque fois des dizaines de victimes civiles. En revanche, ce qu’il faut davantage prendre en considération, ce sont les vies humaines présentes dans le voisinage des cibles lors des frappes, possibles victimes collatérales d’une bavure technologique.

Il convient de s’interroger sur ce qui se passera quand nos ennemis disposeront, eux-aussi, de drones de combat, ou piraterons les nôtres, et choisiront de les utiliser contre nous ; ou, dans la continuité du débat que notre pays vient d’avoir sur le renseignement, pensons aussi au respect de la vie privée quand des drones se positionneront des semaines entières au-dessus de zones d’habitation comme actuellement sur les territoires palestiniens ou pakistanais. Enfin, que se passera-t-il lorsque l’auteur d’un crime de guerre ne sera plus un nouveau Milosevic, mais un robot-tueur qui aura échappé au contrôle humain ? Qui sera jugé responsable de ses actes ?

Pour que la civilisation l’emporte

Poser ce type de questions éthiques et de responsabilité tient précisément de la différence entre la civilisation et la barbarie. Et c’est aussi servir la démocratie et la politique que de souhaiter que le droit puisse réglementer la guerre de demain comme il l’a fait avec la guerre d’hier.

Pour finir, ajoutons que c’est aussi l’intérêt des promoteurs de l’usage de ces armes, et leurs arguments sont nombreux, y compris en termes de respect des vies humaines, d’organiser le débat au sein des institutions politiques comme des opinions publiques. La limite au développement de ces armes ne sera ni technologique ni, jusqu’à un certain point, financière, mais politique. En particulier si les opinions publiques se sentent exclues d’un débat dont les considérations éthiques les concernent pourtant au premier chef, la transparence autour de ce débat est bien de l’intérêt de tous.

Sur le web

Voir les commentaires (9)

Laisser un commentaire

Créer un compte Tous les commentaires (9)
  • Un problème, une loi. Le syndrome législatif a encore frappé. C’est décidément une maladie. La guerre ne se fait pas, ne se gagne pas avec des bons sentiments, hélas.

  • « Et si c’était, par exemple, s’inquiéter du développement des drones militaires et des nouvelles armes de combat robotisées et vouloir en réglementer l’usage ? »

    En effet, il n’y a rien de plus européen qu’inventer un nouveau problème qui n’existe pas. A quand on s’occupe de l’état délétère de notre économie ?

    « exécuter par drones plusieurs milliers de djihadistes »

    Ces drones larguent les mêmes bombes qu’un avion de chasse… Pourquoi s’encombrer d’avions de chasses qui ne peuvent pas rester en l’air 48h et coutent bien plus chers à employer ?

    « mettre au point une réponse appropriée au niveau tant européen que mondial, qui préserve les droits de l’homme et le droit humanitaire international ».

    C’est vrai qu’il vaut vraiment mieux se prendre une bombe tirée d’un avion de chasse… Soit le type méritait la bombe, soit il la méritait pas. C’est ici qu’il y a un vrai débat. Si on opte pour tirer sur quelqu’un, autant utiliser le moyen le plus approprié pour cela.

    « Dans les milieux militaires comme politique, beaucoup s’inquiètent du retard que l’Europe et la France ont pris dans la conception de ces nouvelles armes »

    En effet, une méfiance systématique envers tout ce qui est nouveau a encore fait perdre du temps à l’Europe.

    « C’est, en réalité, tout le droit des conflits armés et tout le droit international humanitaire qui se retrouvent remis en cause par ces nouvelles armes sans jugement humain et terriblement destructrices. »

    Non, ces armes sont toujours opérées par des humains. Quoi qu’il arrive c’est toujours un humain qui l’a mise en marche… C’est comme dire qu’un missile n’a pas de jugement humain car il se dirige automatiquement vers sa cible.

    « Mais sommes-nous certains que cela sera toujours le cas ? Ne devons-nous pas nous attendre à voir apparaître, un jour pas si lointain, des robots aux attitudes totalement imprévisibles et disproportionnées ? »

    Non, dans un futur pas si lointain aucun robot n’aura d pase volonté propre et ses comportements seront exactement ceux qui ont été programmés.

    Ne devrions nous pas plutôt nous inquiéter des gens qui défendent des solutions militaires complètement disproportionnés sans tenir compte des civils ? Qu’ils aient des robots sophistiqués ou uniquement des AK-47 ?

    « Enfin, la course aux armements automatisés semble inévitable en raison, d’une part, de la résilience de plus en plus faible des États aux pertes humaines liées aux conflits et, d’autre part, des économies que ces technologies peuvent laisser entrevoir, ce qu’on appelle dans le jargon militaire la « baisse du coût d’engagement au combat ». »

    Comme quoi, ça sauve aussi des vies…

    « Reconnaissons que le sort des terroristes abattus, aujourd’hui, par les drones américains et, demain, par des « robots tueurs » n’émeut guère. »

    Et ceux qui hier étaient tués par des avions de chasse ? On était ému ?

    « En revanche, ce qu’il faut davantage prendre en considération, ce sont les vies humaines présentes dans le voisinage des cibles lors des frappes, possibles victimes collatérales d’une bavure technologique. »

    Non, ce sont les victimes d’un militaire qui a jugé bon de tirer quand même ou d’un manque de renseignement corrects. Les mêmes victimes existeraient avec des avions de chasse.

    « Il convient de s’interroger sur ce qui se passera quand nos ennemis disposeront, eux-aussi, de drones de combat, ou piraterons les nôtres, et choisiront de les utiliser contre nous »

    Ben la même choses que quand nos ennemis disposeront d’avions de chasse, il faudra faire avec.

    « pensons aussi au respect de la vie privée quand des drones se positionneront des semaines entières au-dessus de zones d’habitation »

    C’est du FUD pure et dur. La vrai menace pour la vie privé c’est le fait qu’il est de plus en plus dure de faire des transactions financières anonymes. Une foi que l’état connait votre adresse, votre numéro de téléphone et votre compte en banque vous n’avez plus de vie privé. Survoler une zone sans ces informations permet juste de voir une masse de gens se déplaçant anarchiquement.

    « mais un robot-tueur qui aura échappé au contrôle humain ? Qui sera jugé responsable de ses actes ? »

    Celui qui aura donné l’ordre de l’activer ou celui qui aura foiré sa programmation ?

    • A-t-on constaté les règles éthiques dans les conflits en Ukraine, en Somalie, au Rwanda ou en Syrie?

      Je ne suis pas opposé à légiférer sur les droits à respecter lors des conflits au moment où les U.S.A. ont bombardé un hôpital, en Syrie, bévue dont ils se sont simplement excusés ou quand l’enquête montre qu’un boeing civil survolant l’Ukraine a été pris pour cible, les Russes comme les Ukrainiens se rejetant la responsabilté.

      La guerre restera une chose sale et partout, il est nécessaire d’exploiter toute la diplomatie avant de faire parler les armes!

      Aucun pays n’est capable de déceler toutes les armes possédées par sa population: ce sont pourtant celles-là qui tuent chaque année une population bien plus importante qu’on ne l’imagine! Cyniquement, on pourrait dire que le SIDA n’est qu’une peccadille à côté de cela! Je dis cela pour mes amis lbéraux favorables à l’autorisation citoyenne de s’armer.

      La France veut fourguer ses Rafales qui ne se vendent pas bien depuis 20 ans: il est bien beau d’exiger la transparence alors que tous les marchés d’armes, en France comme ailleurs, se passent dans un secret opaque vraisemblablement coupable avec commissions, rétrocommissions, secret-défense et autres élégances!

      Pour ma part, je conseillerais à mon pays d’acheter des drones à la place de chasseurs-bombardiers! Économiquement, sur tous les tableaux, on économiserait des vies et, sans doute, des sommes importantes.

      ll y a un véritable intérêt économique à travailler sur les drones comme sur les robots à intelligence programmée: l’utilisation des 2 dans la vie civile comme dans les activités militaires peut être fructueuse en terme de progrès! On pourra donc utiliser des budgets à des fins complémentaires civiles comme ce fut le cas pour les recherches de la NASA!

      Quant à la loi « Renseignements », il est clair que la France, en la votant, a fait un grand pas … en arrière, en restant cependant le pays où l’on PARLE LE PLUS des droits de l’homme, l’application banale, dans les prisons, étant attendue depuis 20 ou 30 ans.

    • Les drones armés c’ est juste la mise en place d’ opérations clandestines par d’ autres moyens technologiques, ça évite les pertes humaines et les problèmes d’extraction cas d’échec. C’est quasiment indétectable dans l’ espace aérien des pays en guerres.
      Et ça permet d’agir en dehors des cadres conventionnels classiques.

  • les drones font proportionnellement moins de dommages collatéraux que les avions et les raids des forces spéciales, ce sont des armes plus propres. certes, il y a tjs un nombre non négligable de dommages collatéraux mais moindre que celles utilisés par d’autres armes.
    Il faut pas confondre civil et innocent. bcp de dommages collatéraux sont des membres de la famille de la cible qui sont tout aussi fanatisés que lui
    http://www.slate.fr/story/101225/drones
    Les robots et autres armes autonomes font non seulement réduire le nombre de militaires tués mais aussi réduire le nombre de dommages collatéraux. Certes, ils représentent un danger et un potentiel destructeur mais il y a aussi des avantages. Les interdire n’est pas la solution, il faut mieux les réglementer (même si je doute que l’on arrive à faire ca).
    Une multitude d’inventions majeures d’aujourd’hui dérivent de la recherche militaire américaine. Autoriser les armes autonomes aura pour avantage d’accélér la recherche en robotique et en intelligence artificielle et de les développer plus rapidement. Ce dont font profiter les civils

  • ça changerait quoi des armes transparentes?
    ou « de la misère de ne lire que les gros titres… »

  • « que le droit puisse réglementer la guerre de demain comme il l’a fait avec la guerre d’hier. »

    Et puis quoi encore? Les lois ont fait quoi pendant la WW1 et a WW2? Quid des abus en Iraq? Quid du Rwanda? Quid du Kosovo? Quid du napalm en Indochine? Quand la loi a-t-elle rendue la guerre plus humaine? On condamne 40ans plus tard les donneurs d’ordre? La belle affaire.
    Venir poser le débat sur des situations hypothétique (robots tueurs autonome) ou sur des résultats identiques (bombe larguée par un drone ou larguée par un chasseur, quelle différence si ce n’est un coup plus faible ou une précision accrue?) Je trouve ça d’un risible. Mais on ne se refait pas, les propos d’un sénateurs impliquent forcément de la réglementation, forcément la formation d’une commission ad hoc, forcément l’arrivée d’une charte au nom bien inspiré, forcément beaucoup d’air chaud mais pas de substance.

    • « Les lois ont fait quoi pendant la WW1 et a WW2? »

      Cela n’a pas empêché les Allemands de balancer des V1/V2 au petit bonheur sur les civils et les Américains de raser Dresde avec des bombes incendiaires. Mais ça c’était avant. Sauf que le principe de la dissuasion nucléaire est de faire pareil mais à plus grande échelle.

      Cela dit 3 remarques :

      – le mythe « Terminator » : faut quand même freiner sur la bouteille.

      – les V1/V2 n’ont pas fait gagner la guerre aux Allemands. La technologie doit être au service de la stratégie et non le contraire.

      – L’usage de drones ce n’est plus de la guerre, mais des opérations de police. On peut seulement se poser la question du bien fondé stratégique de vouloir faire la police dans des pays que l’on n’a pas réellement conquis.

      • Exact de toute manière une guerre se gagne avec des troupes au sol. Les drones armés sont utilisés à des fins politiques pour montrer à l opinion publique qu’ on agit contre le terrorisme mais sur le long terme c’ est totalement inéfficace. Combien de civils et d’ innocents tués pour un chef terroriste. Ben Laden a été tué par un commando au sol pas par un drone. Le problème c’est que tout le monde veut lutter contre le terrorisme mais personne veut envoyer de troupes, les drones c’est un appui, un soutien. La guerre des drones n’ a rien changé au Pakistan. Aucune guerre ne se gagnera seulement avec des drones. D’ ailleurs on n’annonce même plus aux infos les attaques de drones, les gens ne son pas dupes.

  • Les commentaires sont fermés.

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Ce vendredi 2 février, les États membres ont unanimement approuvé le AI Act ou Loi sur l’IA, après une procédure longue et mouvementée. En tant que tout premier cadre législatif international et contraignant sur l’IA, le texte fait beaucoup parler de lui.

La commercialisation de l’IA générative a apporté son lot d’inquiétudes, notamment en matière d’atteintes aux droits fondamentaux.

Ainsi, une course à la règlementation de l’IA, dont l’issue pourrait réajuster certains rapports de force, fait rage. Parfois critiquée pour son ap... Poursuivre la lecture

Nicolas Tenzer est enseignant à Sciences Po Paris, non resident senior fellow au Center for European Policy Analysis (CEPA) et blogueur de politique internationale sur Tenzer Strategics. Son dernier livre Notre guerre. Le crime et l’oubli : pour une pensée stratégique, vient de sortir aux Éditions de l’Observatoire. Ce grand entretien a été publié pour la première fois dans nos colonnes le 29 janvier dernier. Nous le republions pour donner une lumière nouvelles aux déclarations du président Macron, lequel n’a « pas exclu » l’envoi de troupes ... Poursuivre la lecture

Le Maroc est un pays dynamique, son économie est diversifiée, son système politique présente une certaine stabilité dans une région en proie à des crises à répétition. Ce pays a fait montre d’une résilience étonnante face aux chocs exogènes. La gestion remarquée de la pandémie de covid et la bonne prise en main du séisme survenu dans les environs de Marrakech sont les exemples les plus éclatants.

 

Pays dynamique

Sa diplomatie n’est pas en reste. La question du Sahara occidental, « la mère des batailles », continue à engran... Poursuivre la lecture

Voir plus d'articles