Lire c’est vivre plus

Le plaisir et le bonheur des livres, encore et toujours…

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Lire c’est vivre plus

Les points de vue exprimés dans les articles d’opinion sont strictement ceux de l'auteur et ne reflètent pas forcément ceux de la rédaction.
Publié le 27 septembre 2015
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Par Johan Rivalland

51Ec5SQdX9L._SX297_BO1,204,203,200_Comment pouvais-je passer à côté de ce magnifique petit recueil, avec un tel titre ?

« Lire, c’est vivre plus ». Tous les amoureux des livres et de la lecture ressentent parfaitement cette affirmation, profondément vraie, incroyablement juste.

Au moment où Jean-Marie Rouart sort lui aussi un livre sur le même thème, évoquant de manière intime « ces amis qui enchantent la vie », citant lui aussi en référence, à l’instar du présent recueil, cette phrase demeurée célèbre de Montesquieu selon laquelle « L’étude a été pour moi le souverain remède contre les dégoûts de la vie, n’ayant jamais eu de chagrin qu’une heure de lecture n’ait dissipé », voici une compilation de témoignages d’écrivains et de personnalités du monde du livre, sous la direction de Claude Chambard et le soutien de la Région Poitou-Charentes qui, chacun, apporte sa contribution à ce thème du ressenti au sujet des livres, qui peuvent être l’histoire d’une vie entière.

Nous avons déjà eu l’occasion, ici-même, de traiter brièvement, à travers George Steiner entre autres, du silence des livres et de ceux qui brûlent les livres. Visions en forme d’hommage que ce petit recueil vient opportunément compléter.

Et je ne résiste pas au plaisir de vous livrer ici, au moins un tout petit passage, histoire de vous mettre l’eau à la bouche, ou du moins le cerveau en émoi. Un passage emprunté à Christian Garcin, qui part de la vision péjorative et caricaturale que l’on peut parfois avoir du livre, pour en montrer tout le caractère noble et majestueux loin des idées reçues :

« Lire est une activité antisociale : c’est délaisser le monde qui nous entoure et pénétrer dans un autre. C’est jouer l’individu contre le nombre, l’intérieur contre l’extérieur, le vertical contre l’horizontal.

Pourtant, s’il requiert silence, intimité, repli et isolement, l’acte de lecture consiste aussi, et dans le même temps, à lancer des passerelles, à faire coexister d’inconciliables réalités, à abolir les distances et le temps, à nous relier à l’incommensurable richesse des images et des pensées de ceux qui nous ont précédé, ou qui partagent l’éclat bref de notre présent. C’est donc à part égale, en dépit de l’isolement nécessaire, en dépit du silence requis, en dépit du repli recherché, à moins que ce soit précisément grâce à tout cela, une affaire de complicité, de partage, un lien puissant entre les hommes, et une forme d’amitié qui traverse l’espace et le temps. »

Je suis en revanche moins d’accord avec le même Christian Garcin lorsqu’il écrit :

« Chaque époque engendre ses monstres, qui sont ennemis de la pensée, de la réflexion, de la bienveillance et de la compréhension. Les monstres aujourd’hui, ce sont les puissances économiques froides et destructrices, la financiarisation du monde, la technocratie béate, le libéralisme mondialisé, les folies identitaires et religieuses. La lecture est une mise à l’écart provisoire de tout cela, un reflux de l’hostilité du monde, une manière de fourbir nos armes par l’étude et la compréhension, le partage et l’intuition, l’émerveillement et la résistance, le silence et la construction de soi. »

Ceci m’apparaît comme contradictoire, pas digne de celui qui dresse un éloge de la réflexion (même si je ne nie pas qu’il y a certainement une part de vrai dans tout ceci, mais qui mérite d’être explicitée à travers des exemples concrets et non des lieux communs, véritable prêt-à-penser répété sans réflexion, justement). Lire, penser, réfléchir, c’est aller plus loin que cela.

Mais, à l’exception de ce tout petit « écart » que l’on pardonnera, ce recueil n’en demeure pas moins extrêmement plaisant à lire. Il regorge de citations de grands auteurs qui évoquent leur sentiment à l’égard du livre et les sensations uniques qu’il leur procure et parvient à nous faire partager la passion qui est celle de chacun des auteurs interrogés à travers leur contribution.

Un livre court, mais qui a le mérite d’éviter l’ennui et traduit un enthousiasme qui doit vous conduire à partir à la découverte, vers LES découvertes multiples et presque infinies liées au monde de la lecture.

Un vrai bonheur. L’affaire d’une vie, en effet, qu’en tant que lecteur on espère longue et riche en révélations.

  • Collectif, sous la direction de Claude Chambard, Lire c’est vivre plusL’Escampette, juillet 2015, 68 pages.

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Mario Vargas Llosa, dont nous avions récemment présenté l’un des derniers ouvrages, et qui a fait régulièrement l’objet de nombreuses chroniques sur Contrepoints depuis quelques années, est aussi le prix Nobel de littérature de 2010.

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Michel Desmurget est l’auteur notamment de La Fabrique du crétin digital, ouvrage sorti en 2019. Docteur en neurosciences et directeur de recherche à l’Inserm, il s’appuie sur ses travaux, ainsi que sur de très nombreuses études approfondies qui ont été menées à travers le monde, pour mesurer l’impact de la lecture sur l’intelligence dès le plus jeune âge, et d’autres qualités humaines essentielles qu’elle permet de développer.

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François Kersaudy est un auteur, historien reconnu, spécialiste de la Deuxième Guerre mondiale et de l’histoire diplomatique. Auteur de De Gaulle et Churchill (Perrin, 2002), De Gaulle et Roosevelt (Perrin, 2004), il a aussi écrit une biographie de Churchill pour Tallandier, et une autre consacrée à Lord Mountbatten pour Payot. Il est aussi l’auteur d’ouvrages consacrés à l’Allemagne nazie.

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