Julian Assange ou la politique du pire

Le refus de François Hollande d’accorder l’asile à Julian Assange souligne la déconnexion entre les idées officiellement professées par les politiques et leur pratique.

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Julian Assange en 2011 (Crédits : acidpolly, licence CC-BY-NC-SA), via Flickr.

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Julian Assange ou la politique du pire

Publié le 5 juillet 2015
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Un billet d’humeur de Vincent Andrès.

Julian Assange en 2011 (Crédits : acidpolly, licence CC-BY-NC-SA)
Julian Assange en 2011 (Crédits : acidpolly, licence CC-BY-NC-SA), via Flickr.

La France, ou plutôt son représentant élu, vient d’indiquer refuser l’asile politique demandé par Julian Assange. Qu’est-ce que cela nous inspire ?

Personnellement, ce n’est même plus de la déception, et évidemment pas de la surprise.

La France, ainsi que beaucoup d’autres démocraties occidentales, vit dans une schizophrénie permanente. Nos édiles passent leur temps à des incantations chamaniques aussi ostentatoires et médiatiquement relayées, que complètement dénuées d’effets pratiques (manifestations, déclarations, etc.). En parallèle, parfois le même jour, ils prennent des décisions concrètes parfaitement ignobles, à 180° des « valeurs » dont ils ont osé se proclamer quelques heures avant.

Le refus d’accorder l’asile politique à Julian Assange est parfaitement cohérent avec cette triste façon de gouverner.

En prime, les mêmes politiques ne cessent de déplorer le divorce entre politiques et citoyens. Il ne faut pas manquer de toupet, quand ce sont ces mêmes politiques qui travaillent en permanence, sans relâche, quel que soit leur parti politique, à creuser quotidiennement ce divorce, par des décisions à l’opposé des idées officiellement professées.

La question, comme pour tous les événements de ce type, n’est plus ce que nous devons attendre de notre lamentable classe politique. Cette question n’a plus lieu d’être depuis longtemps. La question est de les laisser patauger seuls dans leur médiocrité, de les ignorer, de les contourner, et de voir ce que nous pouvons faire nous-mêmes. Il n’y a rien d’intelligent ou de courageux à attendre de nos hommes politiques. Ils en sont, pour hélas plusieurs raisons, rigoureusement incapables.

« La vie se rétracte ou se dilate à proportion de notre courage » – Anaïs Nin

Il en est de la vie des individus comme de la vie politique. À force d’une vie politique officielle faite de moulinets, de coups de mentons martiaux (mention spéciale à Manuel Valls !), de brassage de vent, mais sans courage réel, cette vie politique en circuit fermé boucle et se rétracte jusqu’à disparaître du monde réel. Jusqu’à susciter le désintérêt du public et son refus, sain et majoritaire, clairement exprimé et répété à chaque élection, de participer à la comédie.

« La société politique contemporaine : une machine à désespérer les hommes. »

Voilà ce qu’écrivait Albert Camus en 1948, après avoir bien connu la période et ses grands hommes. Plus de 50 ans plus tard, la situation du coté du personnel politique est inchangée (en fait elle s’est même encore dégradée). La différence cependant est que la population est aujourd’hui, par bien des manières, en capacité de contourner les monopoles, privilèges, interdictions et illusions auxquels nos apparatchiks travaillent inlassablement. Le personnel politique est certes bien pire que désespérant, mais de toutes manières les solutions à nos problèmes ne viendront pas d’eux. C’est à nous de retrousser nos manches. Nous en avons désormais les outils (et il s’en construit tous les jours). L’espoir vient de nous. Sa seule solidité est d’arrêter de le sous-traiter.

 

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