Par Geneviève Frixon
Récemment nous écrivions que la Grèce aurait dû rester en seconde division, n’en déplaise à Mr Giscard d’Estaing, nous ne résistons pas au plaisir de vous renvoyer quelques années en arrière en 2011 quand, dans une envolée prophétique, Gabriel Lévy signait un article intitulé « prêter à la Grèce, c’est prêter à rire ».
Aujourd’hui les médias, qui se voulaient rassurants en suivant les pérégrinations du gouvernement d’Alexis Tsipras entre la fin de l’impasse, et la contre-proposition de réformes à ses créanciers, semblent soudain se déciller en évoquant le fameux « plan B » d’un défaut de paiement grec d’ici la fin du mois de juin. Situation extrême qui pourrait déboucher sur un Grexit selon la formule édulcorée utilisée pour ne pas affoler la sphère européenne.
Le peuple grec, lui, s’affole à juste titre et retire ses liquidités : une hémorragie de 3 milliards d’euros depuis le début de la semaine inquiète la Banque Centrale Européenne. Le président du Conseil européen Donald Tusk a d’ailleurs « convoqué les chefs d’État et de gouvernement de la zone euro lundi 22 juin pour une réunion visant à discuter de la Grèce au plus haut niveau politique. »
Plus problématique encore, sur fond de crise Ukrainienne, sont les relations au beau fixe entre la Russie et la Grèce qui s’intensifient depuis quelques mois et portent principalement sur la construction d’un gazoduc en Grèce : « Gazprom se prépare à livrer du gaz à la plateforme gazière de la frontière gréco-turque » selon l’ambassadeur Russe Vladimir Chizhov.
Athènes pourrait obtenir ainsi jusqu’à 5 milliards de dollars de prépaiement pour le transit du gaz vers les pays de l’Union européenne !
Ce rapprochement est vu d’un mauvais œil par Zbigniew Brzezinski1, politologue américain et ancien conseiller de Jimmy Carter, qui craint une « paralysie de l’Otan par la Grèce ».
Le suspens entretenu par le gouvernement grec qui souffle le chaud et le froid, courtisé de-ci, de-là, mettant les nerfs à vif de l’Eurogroupe, nous amène à nous poser la question suivante : peut-on sortir de l’Europe ?
Nous laisserons Jacques Attali répondre à cette question : « On a soigneusement oublié d’écrire l’article qui permet de sortir ; ce n’était peut-être pas très démocratique évidemment… mais c’était une garantie » 2
Aujourd’hui, cette garantie est bien compromise !
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À lire aussi : Un Grexit à 68 milliards d’euros pour la France
relations au beau fixe en la grèce et la russie …relations au beau fixe entre la russie et les brics….finalement , l’europe et les usa , à force de vouloir la main mise sur tout , vont se retrouver les grands perdants ; la grèce est moribonde , les grèques n’ont plus rien à perdre , comment peuvent ils rembourser l’argent qu’ils n’ont pas ? le citron est préssé , il n’en sort plus une goutte , alors…..va t’on mettre la planête à feu et à sang si la grèce sort de l’europe ?
La grèce va se mette à feu et à sang toute seule: La Russie ne pourra pas les soutenir financièrement bien longtemps, et quand on a fait défaut, on ne peut plus emprunter. Et quand ils ne pourront plus payer leurs fonctionnaires, le pouvoir se fera déposer par la première émeute venue… Quand on connait le territoire grec on sait aussi qu’il est trés susceptible de subir des secessions, ´commencer par celle de la Crète, et des iles comme Lesbos ou Rhodes. Il ne faut pas oublier que la Turquie voisine est également en embuscade.
sortir de l’euro n’est pas sortir de l’Europe: et c’est plutôt ce qui arrivera car cela permet pour les grecs de continuer à être aider par l’europe , et pour les européens et us , de garder un centre d’intérêt géostratégique.
sortez la grèce de l’euro et ce pays tomberas dans le chaos le plus total. seul la dictature militaire peut sauver ce pays. je ne comprends pas comme nos dirigeants sont assez bêtes pour ne pas l’avoir compris. Si je dirigeais la France, il aurait longtemps que j’aurais poussé l’armée grecque à faire un coup d’état et à réformer ce pays.
Parier sur les relations avec la Russie serait une grave erreur, la Russie en crise économique n’a pas les moyens de sauver la Grèce, et si la Grèce ne se remets pas en question économiquement cet éventuel sauvetage financier serait pour rien car le pays se réendetterait de toute façon.
Poutine n’est pas complétement débile, il sait très bien que la grèce est un gouffre financier. Il veut bien utiliser la grèce à son avantage mais jamais il n’acceptera de la financer. Le jeu n’en faut pas la chandelle. Seul l’ue est assez bête pour financer la grèce
+1
Il tente de semer la zizanie.
La Grèce n’a pas besoin de sortir de l’Europe quand il suffit que Tsipras renonce volontairement à son mandat illégitime, lui qui ne représente même pas le quart des électeurs grecs.
Si jamais un accord satisfaisant les revendications farfelues de Syriza était trouvé, la vague des demandes équivalentes devenues norme politique emmènerait l’Europe vers sa fin. La gabegie initiée en Grèce gangrènerait l’Espagne et l’Italie, pourquoi pas le Portugal, et bientôt la France. Elle contribuerait également à l’éloignement de la GB, puis de certains pays de l’Est, jusqu’à l’Allemagne elle-même où le courant politique critique vis-à-vis de cette Europe de la gabegie s’enracine avec une force inédite.
Autres hypothèses :
– un accord est trouvé ne satisfaisant pas les revendication de Syriza. Tsipras ayant perdu sa majorité, que restera-t-il de l’accord ?
– aucun accord n’est trouvé. Tsipras vient d’annoncer sa démission dans ce cas. Dès qu’un gouvernement responsable retrouve le pouvoir, un accord de long terme peut alors être trouvé, où la Grèce fait enfin les économies nécessaires pour rembourser, quitte à ce qu’une légère restructuration l’aide à passer le cap des destructions déjà provoquées par le gouvernement Tsipras.
Enfin, arrêtons de dire que les Grecs paniquent. Ils délaissent les institutions organisant leur spoliation, ce qui est un comportement parfaitement rationnel. Leur attitude est la véritable démocratie, celle du marché libre qui, loin de jeux politiciens pervers, rejette sans contestation possible l’existence des Etats obèses en fin de vie.
Les maux grecs sont bien résumés dans cet article, maux en grande partie liés au refus de l’Obèse de faire les efforts nécessaires, quitte à sacrifier tout le pays avec lui. Sauf miracle, on voit mal Tsipras décevoir une bonne partie de sa clientèle électorale, les rentiers de l’Obèse.
http://www.ifrap.org/europe-et-international/grece-quand-le-public-refuse-la-solidarite-avec-le-prive
Toute comparaison avec la situation française n’est évidemment pas fortuite : la Grèce aujourd’hui, c’est la France demain, tant qu’elle restera socialiste.
c’est à dire au moins pour le 15 prochaines années…
Ou moins… Le propre des ruptures, c’est que l’instant de leur survenue n’est pas prévisible. Sinon, spéculer ne serait pas ce jeu auquel on s’adonne avec gourmandise.
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